Beaucoup de documents à ce sujet, dont par exemple :
http://www.scoop.co.nz/mason/stories/BU0409/S00057.htm
http://lnweb18.worldbank.org/SAR/sa.nsf ... g2/$File/B...
C'est un cas d'école intéressant. Il illustre l'imprévisibilité du
gaz naturel. Deux choses le distinguent du pétrole :
1- Pour un gisement de pétrole, la production après le pic décline
progressivement. Pour le gaz, on a en général une production à peu
près constante pendant longtemps (à un niveau déterminé par la
capacité des puits et du pipeline) puis une chute brutale une fois que
la pression dans le gisement a diminué.
2- Le marché du pétrole est global, celui du gaz est plutôt régional.
Il ne peut se transporter d'un continent à l'autre que sous forme de
gaz naturel liquéfié (LNG) cryogénique, ce qui nécessite des
infrastructures énormes et explose le cout du gaz à l'arrivée. ainsi,
la NZ est un monde fermé pour le gaz naturel, elle ne peut ni en
importer, ni en exporter.
La Nouvelle-Zélande tirait 80% de sa production de gaz d'un seul
gisement, Maui. Ce gisement, découvert en 1969, offrait 3.5 à 4 Tcf de
réserves, soit un peu moins de la moitié de lacq. A l'échelle de pays,
c'était un eldorado.
Le gaz de Maui semblait inépuisable comparé aux besoins réduits de ce
pays de quelques millions d'habitants (actuellement 3 700 000).
Il devint la principale source d'énergie du pays, alimentant une
partie de sa production d'électricité (en complément l'hydraulique,
source principale), son industrie, son chauffage domestique, et même
une partie des transports. Il permis aussi le développement de
l'industrie des engrais et de la pétrochimie.
La Nouvelle Zélande, s'appuyant sur une source d'énergie locale (donc
sans risques politiques), peu polluante (par rapport au charbon et au
pétrole) et bon marché, tenta peu d'explorer pour de nouveaux
gisements ou de trouver d'autres sources d'énergies.
En l'an 2000, la production de Maui a commencé à diminuer. Le déclin
ne fait que s'amplifier depuis, et la production totale de gaz du pays
(pas seulement de Maui) a diminué de plus 40% au cours des 24 derniers
mois. D'ici deux ans, la production de Maui sera tout seulement
arrêtée. Le deuxième plus grand gisement du pays, Kapuni, est épuisé
aux deux tiers.
Le pays dispose de quelques autre gisements, notamment Pohokura, qui
va bientôt être mis en exploitation, ainsi que de ressource en gaz de
veine de charbon (méthane extrait de strates de charbon possible) mais
celà ne suffira pas à remplacer Maui. Pohokura contiendrait 0.6 Tcf,
est est très peu perméable, ce qui rend difficile l'extration du gaz.
Il en va probablement de même d'un gros gisement offshore (Mangatoa)
de 2 Tcf, découvert dans les années 80 et délaissé jusqu'ici. Son
développement pourrait même échouer techniquement.
Entêtement suprême, le gouvernement a soutenu il y a quelques mois le
lancement d'un projet visant à contruire une nouvelle centrale
électrique au gaz naturel.
La Nouvelle-Zélande a donc un besoin urgent de sources d'énergie.
Importer du LNG demanderait un investissement très lourd pour ce
petit pays.
Les réserves de charbon du pays contiennent 50 fois plus d'énergie
que Maui à son niveau initial, mais remplacer le gaz par du charbon
serait avec la technpologie actuelle trop polluant. La NZ s'intéresse
beaucoup aux technologies de gazéificiation et de séquestration du CO2
qui rendraient l'usage du charbon propre, mais elles ne seront pas
disponibles à temps.
La plus grande ferme éolienne de l'hémisphère (90 MW) ouvrira dans
quelques mois à Te Apiti (ile nord), et sa capacité pourrait doubler
par la suite. Il y a d'autre projets, et l'éolien semble promis à un
grand avenir sur l'Archipel. Mais son impact potentiel sur la
consommation de gaz naturel est réduit : il peut juste autoriser de
réduire le facteur de charge des centrales thermique.
Le pays n'a aucune industrie nucléaire, construire un réacteur
nucléaire serait de toute façon un projet sur 10 ans ou plus.
CONCLUSIONS :
- C'est un exemple de gestion à très court terme : le pays a autorité
un seul gisement à être sa source d'énergie principale sans
s'inquiéter du lendemain. Ils se retrouvent aujourd'hui avec d'énermes
investissements (centrales électriques notamment) qui vont se
retrouver obsolètes.
- Le gaz naturel est une ressource insidieuse, avec sa pôrtée
géographique limitée et ses taux de déclins shakespeariens, qui
rendent possibles des situations de pénuries.
- Le vrai problème est qu'il n'existe actuellement aucun substitut de
grande envergure aux énergies fossiles capable d'être déployé à brêve
échance, et ce même pour un pays aux besoin limités et aux ressources
naturelles importantes.
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