
J'ai eu la chance de pouvoir assister à une partie de la conférence organisée par la Direction Générale de l'Aviation Civile le mardi 13 décembre sur le thème ENERGIE ET TRANSPORT AERIEN. Je traite ici de la présentation réalisée par Olivier Appert, actuel président de l'Institut Français du Pétrole.
Je remercie Elisabeth Bouffard-Savary de la DGAC de m'avoir invité à ce séminaire.
Aaaaaahh ...... Mon cher Guy Lux, j'apprends à l'instant que les présentations diaporamas des différents intervenants seront disponibles sur le site de la DGAC d'ici une vingtaine de jours

Les voici : http://www.aviation-civile.gouv.fr/html ... dastCR.htm
Bon, je vous fait juste part de mes notes sur la présentation d'Olivier Appert.

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--> La demande mondiale de produits pétroliers devrait augmenter dans les prochaines décennies. Les Pays en Voie de Développement contribuant fortement à la hausse de cette demande. L'Union Européenne et les États-Unis voient également leurs demandes croître, mais dans des proportions moindres.
--> Les transports sont les principaux consommateurs de produits pétroliers.
--> La capacité additionnelle de production de l'OPEP est passée de 10 millions de barils/jours en 1982-1984 à moins de 2mb/j en 2004.
Comme les « souplesses » du marché pétrolier ont disparu, le baril restera entre 40 et 70$ à moyens termes.
--> Dans les pays consommateurs, les stocks ont diminués.
Europe : 65 jours de consommation en 1991, 59 en 2005
Amérique du Nord : 61 jours en 1991, 46 en 2005
Pays de l'OCDE du pacifique : 57, 50.
--> On manque globalement de capacités de raffinage.
--> La demande réagit très peu au prix du pétrole. L'offre y est également peu sensible (ie : les augmentations de prix n'incitent pas forcément à de nouveaux investissements pour des infrastructures de production).
--> Un graphique montre l'évolution des réserves « Restantes à découvrir et à produire ». Ces réserves ont augmentées de 1940 à aujourd'hui. Grandes disparités des évaluations.
--> Renouveler et accroître les réserves :
- 1 - Par l'augmentation du taux de récupération des gisements.
2 - Par de nouvelles découvertes. Augmentation du taux de succès en exploration.
3 - Utilisation du pétrole non-conventionnel : huiles extra-lourdes et des sables asphaltiques.
« Il nous reste 40 ans de réserves. »
--> Production de carburants et de bases pétrochimiques à partir d'autres ressources :
- 1 - À partir du gaz naturel.
2 - À partir du charbon (par liquéfaction directe ou indirecte).
3 - À partir de la biomasse.
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Courte séance de questions-réponses avec l'assistance :
Quelle quantité d'énergie (exprimée en baril de pétrole) faut-il pour récupérer un baril de pétrole depuis les sables asphaltiques ?
Je demande la parole.Olivier Appert a écrit :Environ 0,3 baril.
Rassurez-vous, cela est rentable énergiquement.
Monsieur Appert nous a dit que « Nous avions 40 ans de réserves de pétrole. » Cette formule m'interpelle un peu, puisque elle suppose que la consommation de pétrole restera constante pendant 40 ans. Et qu'au bout de 41 ans, tous les puits de pétrole, de toute la planète, se mettront tous d'accord pour tous tomber à sec, tous au même moment. Bon ... c'est juste une image. Si j'ai bien compris, l'utilisation des pétrole non-conventionnels, (comme les sables asphaltiques du Canada et le pétrole extra-lourd du Vénézuela) deviendra de plus en plus importante. Or, ces pétroles non-conventionnels sont plus difficiles à extraire et à raffiner. Ma question est la suivante : ces pétroles non-conventionnels assureront-ils un débit suffisant pour étancher notre soif de pétrole ? Nous consommons actuellement 84 millions de barils par jour, et, comme vous l'avez expliqué, la demande va encore croître. Je souligne que ma question ne porte pas sur les réserves, mais sur le débit.
La réponse était beaucoup plus développée, ce qui a permis de faire oublier la question. J'ai quand même eu l'impression qu'il avait répondu complètement à côté de la plaque.Olivier Appert a écrit :L'augmentation du prix du pétrole augmente les réserves : de nouveaux gisements deviennent rentables à explorer. Il faut bien savoir que la notion de "réserves" est une donnée technico-économique. Les réserves bougent. Ce qui limitera l'utilisation du pétrole, ce sera plus vraisemblablement les contraintes environnementales que l'épuisement des réserves. Tout comme l'Age de Pierre ne s'est pas fini par manque de pierres, l'Age du Pétrole ne se finira pas faute de pétrole.
Un peu plus tard, au cours d'une table ronde, une femme interroge un membre de la DIREM sur le pic de pétrole (le terme a été prononcé !). La réponse fut qu'il n'est pas pertinent de parler de pic pour l'instant « On continue à trouver de nouveaux gisements et à produire du pétrole. ».

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Pendant la pause, j'aborde Olivier Appert pour lui poser quelques questions. Je n'ai obtenu que des réponses évasives. « Il faudrait que la Russie et le Moyen-Orient s'ouvrent aux investissements étrangers. ». Il a également dénigré Pierre-René Bauquis et Jean Laherrère (membres d'ASPO-France), qui sont des « pessimistes ». Selon ses propres termes, Olivier Appert refuse « d'entrer dans le débat sur le Pic de Pétrole ».
Alors que je discutais avec une autre personne, je dis que « l'ASPO-France vient de se former. » Olivier Appert se tourne vers moi, me regarde avec des yeux ronds

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J'ai 3 regrets suite à ce séminaire : d'une part, l'abscence de Pierre-René Bauquis (son nom figurait parmi la liste des présents) ; de plus, j'ai vraiment déploré de ne pas avoir Oléocène sur moi ! Plusieurs propos ont été tenus qui sont en total contradiction avec les infos que nous mettons en commun ici. Enfin, je n'ai pas pu assister à toutes les conférences.
