Article intéressant. En effet, leur publication avait pour base "la fin du pétrole bon marché", ce qui peut sembler être arrivé. Mais y'a 2-3 trucs qui me gênent.
Leur article estimait qu’il restait environ 1000 milliards de barils de brut conventionnel à extraire dans le monde.
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Or, l’Agence internationale de l’énergie reconnaît aujourd’hui que la production de brut conventionnel a plafonné en 2006 et qu’il a lentement décliné d’environ 70 à 65 millions de baril par jour. Quant au prix du pétrole, il a triplé après inflation depuis 1998.
- Premièrement, ils considéraient qu'un pic conventionnel + non conventionnel allait se produire en 2006. Dire qu'ils ont eu a moitié raison parce que le conventionnel aurait en effet piqué en 2006, c'est un peu biaisé.
- Ensuite, ils parlent de conventionnel/non conventionnel sans vraiment définir ce que ça signifie. Si on écarte le gaz naturel liquide, les biocarburants, le pétrole de schiste et les sables bitumineux... On est actuellement à 74-75 millions de barils par jour. C'est pas en train de régresser comme ils semblent le dire.
- En terme pétrole+condensat (sans s'occuper de savoir si c'est conventionnel ou pas), on est passé de 67,03 millions de barils par jour en 1998 à 80,68 en 2016
- Les réserves prouvées dépendent du cours du baril. En 1998, les cours étaient au plus bas des 40 dernières années! En triplant les prix, on est même encore en-dessous de la moyenne de ces 40 dernières années. Pas étonnant que ça ait engendré un déficit, accentué par la consommation Chinoise.
- Pendant les 20 dernières années, on a produit plus de 500 milliards de barils de pétrole+condensats. Même en se disant qu'il y avait une production de 10 millions de bpj de non conventionnel dans les 10 dernières années, ça ferait que 36 milliards de barils. On se rend vite compte que leurs 1000 milliards de réserve restant était probablement sous-estimé, puisque ça signifierait que dans 20 ans, au rythme de production actuel, il n'y aurait plus une goutte de non conventionnel.
- Dans leur prévisions, il n'y avait que le Moyen-Orient qui continuait d'augmenter après 2000. Depuis, non seulement le Moyen-Orient n'a pas eu de pic et a fortement augmenté sa production, mais la Russie a quasiment doublé sa production. Mais une déplétion s'est bien produite dans d'autres régions.
Pour moi, ils se sont plantés dans leurs estimations, et ça sert à rien d'essayer de concilier la réalité en expliquant pourquoi le pétrole cher a comblé le manque de pétrole bon marché. Y'a pas eu de pic, point. Ce qui ne signifie pas qu'ils avaient torts sur le fond, le problème de la déplétion et du remplacement des réserves est bien réel pour tous les producteurs pétroliers. Mais pour le grand public, le pic pétrolier est un problème du passé vu que l'avenir promet un monde sans pétrole.
Mais il va ressurgir. On produit 30 milliards de barils de pétrole+condensat par année, et ce chiffre va fatalement diminuer un moment ou à un autre, et pas faute d'en avoir besoin ou de ne pas en avoir les moyens.
Third and most important, conventional wisdom erroneously assumes that the last bucket of oil can be pumped from the ground just as quickly as the barrels of oil gushing from wells today. In fact, the rate at which any well — or any country
— can produce oil always rises to a maximum and then, when about half the oil is gone, begins falling gradually back to zero.