Sylvain a écrit :Mais un des problèmes est peut-être que l'on comprend assez vite (pour peu que l'on y réfléchisse) que la fin des hydrocarbures bon marché signifie la fin de l'actuel mode de vie occidental. Et ça, peu de personnes veulent en entendre parler.
... Mais apprendre que la totalité de ma façon de vivre va passer à la trappe, très peu pour moi !
Un des soucis est que la prise de conscience fera fuir les lecteurs, et donc diminuera les ventes de la presse.
On le voit quasiment tous les jours :
il y a quelques jours sur France Info le soir (19h) il y avait l'interview d'une ingénieure de l'IFP. Hallucinant ! Et le journaliste abondait dans son sens. Je cite de mémoire (en italique mes commentaires) :
Actuellement on a 40 ans de réserves prouvées (on est pas sur), donc on est tranquille pour 40 ans (débit constant puis arret brutal? ). Avec les nouvelles technologies on va augmenter le taux récupération (le débit immédiat, pas la quantité ultime récupérée) et gagner au moins 20 ans. Et avec les sables bitumineux, les schistes, et le pétrole polaire et sous marin on double au moins les réserves. on est donc tranquille pour au moins une centaine d'années. Et dans 100 ans on aura trouvé des alternatives au pétrole. Toute une loghorrée sur la difficulté technique d'exploitation de ces pétroles mais avec le message subliminal "avec des milliards $$$ on y arrivera!"
En gros, dormez tranquille braves gens, augmenter le budget de l'IFP et achetez des actions Total.
Notre discours (sur Oleocene) est trop sombre. En gros, "la fin de l'actuel mode de vie" est
inéluctable. Supposons que ce discours passe dans la presse grand public. Réaction immédiate et humaine :
Je profite un maximum
maintenant voyage en avion, 4x4, chauffage à 24°, etc ... et advienne que pourra.
Je propose de
tenter de faire passer un discours plus optimiste. Mais là je déborde sur d'autres fils :
- La Suède annonce l'arret de sa consommation d'énergie fossile sur 15 ans (implicitement en gardant à peu près notre mode de vie).
- Les voitures hybrides et électriques permettront de diviser par 5 à 10 la consommation et de la rendre compatible avec les biocarburants (moins rapide certes, mais beaucoup d'accidents en moins)
- Plus de travail dans l'agriculture , moins de chomage.
- Les maisons bio-climatiques à énergie positive.
- La taxe progressive sur l'énergie pour lisser son augmentation inéluctable avec son pendant : subventions isolation, PV, éoliennes, voiture 1 ou 2 litres / 100 km, ...
- relocalisation des industries à cause du cout des transports : chomage en baisse
...
Les journalistes (et les politiques qui les lisent) sont près (je pense) à publier de tels discours modéremment "optimistes".
Par contre, si on pense que tout ceci est un leurre et que l'on va vers un appauvrissement généralisé,
cela n'est pas publiable. Et puis si les gens adoptent le schéma "optimiste" peut etre que la catastrophe n'aura pas lieu. En tout cas elle sera moins douloureuse. Personnellement, je pense que la version optimiste est à 50% de chance si on (journalistes et politiques) commence vite et fort.