oleocene.org

Bonjour à tous,

J'ai découvert votre site après avoir vu un reportage sur Planète, qui m'a franchement démoralisé! Suis content de voir que les gens s'organisent pour préparer notre avenir sans or noir.
Je suis parfois préoccupé par un aspect de la déplétion, qui risque d'être dur à encaisser pour moi et nombre d'accrocs aux médocs: la crise de l'industrie pétro-chimique.

Jusqu'à aujourd'hui, je prends 3 X / jour des médocs qui me stabilisent et me rendent la vie supportable. Grâce au sytème de protection sociale qui est fort performant dans notre beau pays. On parle de l'espérance de vie qui va diminuer avec la future crise. Mais au niveau de la psychiatrie, que se passera-t-il quand les coûts de fabrication de ces molécules seront devenus exorbitants?

On risque de faire un retour en arrière d'une soixantaine d'année, époque où les psychotiques étaient en HP à vie, leur quotidien fait de délires et autres hallus. ( on est 600 000 patients atteints de schizophrénie en France )

Les politiques sont-ils conscients de ces problèmes? Y a-t-il seulement des solutions envisageables à long terme? J'ai lu un livre qui parlait de la biomasse comme alternative au pétrole. Mais je doute que ça suffise à maintenir les coûts de fabrication aussi bas qu'actuellement.
Enfin bref, j'espère pouvoir continuer ma vie sans trop de souffrances.

Merci de m'avoir lu! à +

"I'm dying..."
60 ans à l'échelle de l'humanité, c'est pô beaucoup.
"...but life goes on"

Dans un médicament, ce n'est pas la fabrication mais la R&D qui coûte cher - et la marge du laboratoire
Les besoins énergétiques sont par ailleurs minimes : on n'a pas besoin de beaucoup de chaleur (sinon les micro-organismes, voire simplement les protéines, sont détruits) et les quantités de principes actifs à traiter sont très faibles.
Du moment que tu habites dans un pays occidental, il n'y a pas de souci majeur à se faire pour les médicaments

Pour te rassurer jojo05, sache que les dernières gouttes de pétrole serviront de matière première à l'industrie chimique, les médicaments entre autres, pour lesquels le coût de la matière première est absolument insignifiant.
Les répercussions d'un baril cher se feront plutôt sentir sur la chaîne logistique de l'industrie, la consommation d'énergie des laboratoires, l'approvisionnement des pharmacies.
On peut effectivement s'inquiéter de l'avenir de notre protection sociale, mais il faut garder le sens des proportions : aujourd'hui 90% des médicaments consommés en France sont des médocs de confort (chiffre à la louche, entendu de la bouche d'un médecin), pour lesquels la baisse des remboursements engagée va se poursuivre, mais pour ceux qui sont vraiment indispensables (les tiens par exemple) je pense qu'on maintiendra des taux de remboursement élevés pendant encore quelques décennies.

merci de vos réponses,
j'avais besoin d'être rassuré là-dessus. C'est-à-dire que ce traitement m'est indispensable. Sans ça, ma vie serait des plus chaotiques.

En effet, je ne pense pas que tu aies à t'en faire Jojo, la santé est un secteur que tout le monde admet comme capital « humainement », certains se battront certainement pour elle…

Ce qui m'inquiète le plus ce sont des chiffres… 600 000 schizophrènes en France, 1 personne sur 100, ça me paraît énorme. C'est la même proportion que les bègues (je tilte ça parce que je suis concernée, moi, par ce problème), et je trouve ça énorme ! Pourquoi y a t-il tant de cas ? C'est notre société qui fabrique ces pathologies, ou quoi ?

J'en connais plusieurs autour de moi, des jeunes et moins jeunes (70 ans et plus). Et ces derniers le sont depuis plus de 50 ans. Ce n'est donc pas nouveau. Maintenant, il faudrait consulter une étude statistique sérieuse pour discerner un éventuelle augmentation.

A ce propos, il va falloir sacrément réorganiser le réseau de pharmacies. Actuellement les pharmacies se font livrer deux ou trois fois par jour les médicaments dont elles ont besoin, pour limiter au maximum les stocks. La plupart des pharmacies n'ont pas de place pour stocker plusieurs jours de conso de tous les médicaments imaginables. Ce sont des entrepôts spécialisés qui s'en chargent, et qui déservent des officines distantes de plus de 50km parfois plusieurs fois par jour.

j'avais besoin d'être rassuré là-dessus. C'est-à-dire que ce traitement m'est indispensable. Sans ça, ma vie serait des plus chaotiques.

çà dépend du numéro de scénario que tu admets pour la fin du pétrole...
dans le mien il n'y a plus de médicaments et il faudra trouver de nouvelles façons de se soigner. Et vu que nous allons changer de monde les maladies de l'après-pétrole ne seront pas les mêmes que celles d'avant...
c'est pas pour t'inquiéter mais je tenais quand même à donner un autre son de cloche, sait-on jamais, car le scénario optimiste qu'on avance souvent c'est pas sûr à cent pour cent... en tous cas ce n'est pas le mien.

Public health in a post-petroleum world

bonjour,
Le chiffre que j'avance est de source sûre. Les patients atteints de schizos représentent ( au moins ) 1% de la population totale.

Seulement, dans les familles, on a tendance à parler de déprime plutôt que de schizo, car ça fait moins peur.

Le problème risque d'être effectivement l'approvisionnement des pharmacies, qui attendent 2 X par jour la livraison des médicaments.

Un marché noir risque de voir le jour quand il y aura pénurie... Et donc le coût qui est actuellement porté par la société le sera par les patients :(

Et je peux vous assurer qu'un psychotique qui n'a plus de traitement peut décompenser en l'espace de qques semaines. Avec tout ce que ça implique de passages à l'acte auto-aggressifs, de souffrances pour les patients et les proches.
Et de rancoeur à l'encontre des soignants...

Tout ça pour dire que ce problème devrait être porté à l'attention des acteurs sanitaires et des pouvoirs publics. Je peux parler à mon psychiatre de ces problèmes, mais je doute que les lobbys médicaux et pharmaceutiques écoutent un patient apeuré et isolé.

Bref, pas folichon tout ça! Espérons que la solidarité jouera et permettra
à chacun de vivre de façon équilibrée.

Il est vrai que le probleme des médicaments est évidemment tres grave....Je connais un oncle qui est schizophrene.Le probleme est que l'on guérit pas actuellement de schizophrenie.Il faut malheureusement administer des médicaments pour apaiser leurs maux.Je pense qu'il faudrait avertir les instances sanitaires pour pouvoir savoir si il n'est pas possible de fabriquer des molécules sans ce pétrole.Il existe la phytothérapie mais je ne pense pas que ce soit utile pour la schizophrénie....

matthieu25 a écrit :Je pense qu'il faudrait avertir les instances sanitaires pour pouvoir savoir si il n'est pas possible de fabriquer des molécules sans ce pétrole.Il existe la phytothérapie mais je ne pense pas que ce soit utile pour la schizophrénie....

Il faudrait savoir quelle est ou sont les molécules actives de ce médicament : beaucoup de médicaments sonr les copies synthétiques de molécules actives dèjà présente dans les plantes…

Le problème ne se posera pas avant de longues années, le peakoil signifie seulement une lente décrue de la production de pétrole et le recentrage de son utilisation vers les besoins essentiels dont les médicaments. La pénurie aura lieu au plus tot dans 30 ans. Et d'ici là, d'autres alternatives seront en place.

Est-ce que les maladies psy ne sont pas amplifiées par nos modes de vie?

Si ça se trouve, en changeant radicalement celui-ci, il y en aura moins.