Exercice de style : une interview imaginaire
Publié : 24 mars 2006, 16:59
La discussion au sujet de l'interview d'Eric Laurent sur Fr3 m'a donné l'idée d'un petit exercice de style : utiliser certains des procédés que je lui reproche de façon sans doute un peu trop virulente pour défendre la thèse inverse. Les questions correspondent aux points abordés par Eric Laurent dans l'interview.
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La journaliste :
Nous recevions il y a quelques jours sur ce plateau, l'écrivain et journaliste Eric Laurent qui estime qu'une très grave crise pétrolière est inéluctable. Nous accueillons aujourd'hui Mr OMDelarue, béotien et non-spécialiste, qui a bien voulu pour nous fouiner un peu sur internet . Son analyse est sensiblement différente de celle d'Eric Laurent.
Q Eric Laurent nous dit que la production des Etats-Unis est en bout de course et que le pétrole de la mer du Nord est quasiment-tari. Qu'en est-il ?
R C'est très exagéré. Il est vrai que la production des Etat-unis a passé son pic depuis longtemps. C'était en 1973 environ, mais plus de 30 ans après la production est encore de plus de 8 millions de barils par jour. Pour vous donner une idée, c'est plus que ne consomment à eux tous la France, l'Espagne, l'Angleterre et l'Allemagne ! De même pour la mer du Nord : la Norvège est toujours parmi les premiers exportateurs mondiaux et pense pouvoir maintenir sa production au niveau actuel pendant plusieurs années encore. D'ailleurs, n'insister que sur ces pays est trompeur. De nombreux autres pays augmentent leur production régulièrement : Angola, Nigéria, Brésil, pays ex-urss bordant la Caspienne. La Russie est passée en quelques années de 6 millions de barils par jour à 9.5 mb/j. et sa production continue de croître. De plus les pays de l'Opep limitent volontairement leur production avec leur système de quotas.
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Q On dit que l'on consomme 6 fois plus de pétrole que l'on en découvre. N'est-ce pas inquiétant ?
R Tout d'abord, ces chiffres sont largement exagérés. Le rapport serait plutôt de 1 à 3 . Mais il faut savoir de quoi l'on parle. Tout d'abord, il s'agit uniquement de pétrole conventionnel. De plus, dans ces chiffres ne sont pas pris en compte les réevaluations de réserves lorsque la connaissance des champs s'affine ou lorsque de nouvelles techniques permettent de récupérer plus de pétrole. D'autres sources comme le gaz naturel, nous aurons peut-être l'occasion d'en parler, compensent également ce déficit. Il serait plus juste de parler de barils-équivalent-pétrole. Le déséquilibre, s'il existe, est alors bien plus faible. Nous assistons enfin à une recrudescence des investissements et de l'exploration qui devrait assurer le renouvellement des réserves pendant longtemps encore.
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Q Il n'y aurait plus aucune découverte dans en Arabie Saoudite depuis 1967. Les réserves de l'Arabie Saoudite sont-elles surévaluées ?
R Il faut bien comprendre que les champs exploités sont si vastes et si prolifiques que les Saoudiens n'ont pas éprouvé le besoin d'investir massivement dans l'exploration. Néanmoins, plus d'une soixantaine de découvertes ont été effectuées depuis 1967, par exemple le vaste ensemble de Shaybah. Ce pétrole commence à peine à être exploité. De plus, il reste encore de vastes territoires prometteurs inexplorés. L'augmentation du niveau des réserves dans la décennie 1980 est bien sur en grande partie factice, afin de bénéficier de quotas et donc de revenus supérieurs. Mais rien ne permet de dire que ce pétrole n'existe pas. Par exemple, on sait maintenant, avec le recul, que les compagnies occidentales dans les années 1970 (dont celles qui géraient à l'époque le pétrole saoudien) sous-estimaient leurs réserves d'environ 30%.
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Q Qu'en est-il des réserves au niveau mondial ?
R Elles sont énormes. L'Union des géologues américains les estime à 3000 milliards de barils de pétrole récupérable ! Pour mémoire, l'humanité en a consommé moins de 1000 en plus de 150 ans. Certains ont pu contester ces estimations comme très optimistes. Mais c'est surtout une question d'investissements. C'est un fait avéré que partout dans le monde où l'investissement nécessaire a été fait, les prévisions de découvertes de pétrole de l'union des géologues se sont réalisées. Il faut également savoir que lorsqu'on parle de réserves, il s'agit de réserves prouvées, c'est à dire du pétrole que l'on a 95% de chance de produire aux conditions de prix et de technologie actuels. Les réserves réelles sont donc bien supérieures puisque il faut ajouter les réserves probables - que l'on a 50% de chances de produire - et le pétrole que l'on pourra extraire avec de nouvelles technologies ou lorsque l'augmentation du prix du baril l'aura rendu rentable.
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Q Est-il vrai que les grandes compagnies pétrolières mentent sur leurs réserves ?
R Cela a été beaucoup médiatisé, mais ces quelques cas isolés de la Shell et de Repsol ne sont pas significatifs. Il faut savoir que les réserves annoncées par les majors sont des données d'importance beaucoup plus financière que géologique. D'ailleurs les sociétés cotées aux Etats-unis dont les grandes majors, minimisent systématiquement leur réserves pour une bonne raison : dans ce pays, elles sont en partie taxées sur leur niveau de réserves déclarées ! Mais la raison principale de ces révisions de réserves à la baisse est due au fait que les règles édictées par la Sec, l'organisme de contrôle américain, sont obsolètes. Elles prennent mal en compte les pétroles non conventionnels, l'évolution des prix et les nouvelles techniques d'exploitation. Par exemple la Shell a été obligée de compter pour zéro une partie de ses réserves issue des sables asphaltiques du Canada. Mais ce n'est qu'une ligne sur un bilan : le pétrole est bien là.
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Q On dit également que l'exploration n'est plus rentable parce que la valeur du pétrole découvert est inférieure aux investissements nécessaires pour le trouver ? Est-ce exact ?
R Cela a pu être vrai pour certaines compagnies à une certaine époque, notamment lorsque le pétrole valait 20$ ou moins. C'est évidemment faux sur le long terme et certainement pas maintenant lorsque le baril est à 60$ ! De plus, une grande partie de la planète était interdite à l'exploration pour des raisons politiques et géolitiques et on comprend que chercher du pétrole sous la banquise soit peu rémunérateur. Mais cela change et de nombreux pays jusque là fermés à l'exploration entr'ouvrent leur porte : Lybie, Pays du golfe persique, Mexique, pays africains. Les beaux jours de l'exploration pétrolière - et des bénéfices des grandes compagnies - sont loin d'être terminés.
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Q L'explosion de la demande, notamment du fait des pays émergents (Chine, Inde) pourrait elle provoquer un déficit entre l'offre et la demande ?
R La réalité des chiffres est tout autre. L'augmentation de la demande mondiale a été en 2005 d'1.2%, tout à fait dans moyenne des 20 dernières années. Même la demande de la Chine s'est considérablement assagie, les importations de brut augmentant de 1.5% environ en 2005. Cette tendance devrait se poursuivre dans les années à venir. De nombreux signes l'attestent : consommation étale en Europe, baisse des ventes de 4x4 aux Etats-unis, baisse de la consommation dans de nombreux pays parmi les plus pauvres du fait du prix élevé du baril. La vérité est que l'on assiste même à une véritable surproduction sur les trois dernières années. Alors que la demande est largement satisfaite, les stocks sont à leurs plus hauts depuis 20 ans.
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Q Le pétrole est-il indispensable ? Penser que des secteurs aussi vitaux que l'alimentation ou la médecine pourraient être atteints est très angoissant.
R J'ai entendu parler de pénurie de médicaments ou de prothèses chirurgicales. Faire courir de telles inepties est totalement irresponsable. Même en supposant qu'une pénurie de pétrole se produise, il est évident que le pétrole disponible serait réservé en priorité pour la pétrochimie et l'alimentation. L'usage des biocarburants produits sur place, comme d'ailleurs le demandent les agriculteurs depuis longtemps, permettra de faire fonctionner sans problème leurs machines agricoles. Les gisements d'économies de pétrole sont immenses. Il suffirait de conduire un peu moins vite ou d'isoler un peu mieux les logements, et ce ne sont que deux exemples parmi d'autres. De plus, la pétrochimie n'est pas vraiment dépendante du pétrole : toute source carbonée d'origine fossile ou renouvellable sous forme de biomasse est utilisable.
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Q En conclusion, faut-il craindre ce fameux pic de production de pétrole ?
R C'est un faux problème. Ce qui nous importe, c'est de disposer de l'énergie qui nous est nécessaire. Je me moque totalement de la provenance de l'essence que je mets dans le réservoir de ma voiture. Une partie non négligeable de nos produits pétroliers provient en fait de gaz transformé en carburant liquide sur les lieux de production ; et les réserves de gaz naturel sont énormes au Qatar, en Iran, en Algérie, Russie ... De plus en plus, notre essence provient aussi de pétroles dits "non-conventionnel" provenant de puits en eau très profonde ou des sables bitumineux du Canada. On sait faire du carburant de synthèse avec du charbon dont les réserves sont également gigantesques. Et il y a aussi les biocarburants qui commencent à se substituer en partie à l'essence aux Etat-unis, en Europe et sur une vaste échelle au Brésil. Reportons-nous 35 ans en arrière. Savez-vous que le type de pétrole que l'on savait extraire à l'époque a probablement passé son pic depuis longtemps, sans aucune conséquence visible et sans même que quiconque s'en soit aperçu ? Même si le pic du pétrole considéré actuellement comme conventionnel se produisais - et j'en doute fortement- lors de la prochaine décennie, il passera complètement inaperçu.
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La journaliste :
Nous recevions il y a quelques jours sur ce plateau, l'écrivain et journaliste Eric Laurent qui estime qu'une très grave crise pétrolière est inéluctable. Nous accueillons aujourd'hui Mr OMDelarue, béotien et non-spécialiste, qui a bien voulu pour nous fouiner un peu sur internet . Son analyse est sensiblement différente de celle d'Eric Laurent.
Q Eric Laurent nous dit que la production des Etats-Unis est en bout de course et que le pétrole de la mer du Nord est quasiment-tari. Qu'en est-il ?
R C'est très exagéré. Il est vrai que la production des Etat-unis a passé son pic depuis longtemps. C'était en 1973 environ, mais plus de 30 ans après la production est encore de plus de 8 millions de barils par jour. Pour vous donner une idée, c'est plus que ne consomment à eux tous la France, l'Espagne, l'Angleterre et l'Allemagne ! De même pour la mer du Nord : la Norvège est toujours parmi les premiers exportateurs mondiaux et pense pouvoir maintenir sa production au niveau actuel pendant plusieurs années encore. D'ailleurs, n'insister que sur ces pays est trompeur. De nombreux autres pays augmentent leur production régulièrement : Angola, Nigéria, Brésil, pays ex-urss bordant la Caspienne. La Russie est passée en quelques années de 6 millions de barils par jour à 9.5 mb/j. et sa production continue de croître. De plus les pays de l'Opep limitent volontairement leur production avec leur système de quotas.
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Q On dit que l'on consomme 6 fois plus de pétrole que l'on en découvre. N'est-ce pas inquiétant ?
R Tout d'abord, ces chiffres sont largement exagérés. Le rapport serait plutôt de 1 à 3 . Mais il faut savoir de quoi l'on parle. Tout d'abord, il s'agit uniquement de pétrole conventionnel. De plus, dans ces chiffres ne sont pas pris en compte les réevaluations de réserves lorsque la connaissance des champs s'affine ou lorsque de nouvelles techniques permettent de récupérer plus de pétrole. D'autres sources comme le gaz naturel, nous aurons peut-être l'occasion d'en parler, compensent également ce déficit. Il serait plus juste de parler de barils-équivalent-pétrole. Le déséquilibre, s'il existe, est alors bien plus faible. Nous assistons enfin à une recrudescence des investissements et de l'exploration qui devrait assurer le renouvellement des réserves pendant longtemps encore.
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Q Il n'y aurait plus aucune découverte dans en Arabie Saoudite depuis 1967. Les réserves de l'Arabie Saoudite sont-elles surévaluées ?
R Il faut bien comprendre que les champs exploités sont si vastes et si prolifiques que les Saoudiens n'ont pas éprouvé le besoin d'investir massivement dans l'exploration. Néanmoins, plus d'une soixantaine de découvertes ont été effectuées depuis 1967, par exemple le vaste ensemble de Shaybah. Ce pétrole commence à peine à être exploité. De plus, il reste encore de vastes territoires prometteurs inexplorés. L'augmentation du niveau des réserves dans la décennie 1980 est bien sur en grande partie factice, afin de bénéficier de quotas et donc de revenus supérieurs. Mais rien ne permet de dire que ce pétrole n'existe pas. Par exemple, on sait maintenant, avec le recul, que les compagnies occidentales dans les années 1970 (dont celles qui géraient à l'époque le pétrole saoudien) sous-estimaient leurs réserves d'environ 30%.
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Q Qu'en est-il des réserves au niveau mondial ?
R Elles sont énormes. L'Union des géologues américains les estime à 3000 milliards de barils de pétrole récupérable ! Pour mémoire, l'humanité en a consommé moins de 1000 en plus de 150 ans. Certains ont pu contester ces estimations comme très optimistes. Mais c'est surtout une question d'investissements. C'est un fait avéré que partout dans le monde où l'investissement nécessaire a été fait, les prévisions de découvertes de pétrole de l'union des géologues se sont réalisées. Il faut également savoir que lorsqu'on parle de réserves, il s'agit de réserves prouvées, c'est à dire du pétrole que l'on a 95% de chance de produire aux conditions de prix et de technologie actuels. Les réserves réelles sont donc bien supérieures puisque il faut ajouter les réserves probables - que l'on a 50% de chances de produire - et le pétrole que l'on pourra extraire avec de nouvelles technologies ou lorsque l'augmentation du prix du baril l'aura rendu rentable.
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Q Est-il vrai que les grandes compagnies pétrolières mentent sur leurs réserves ?
R Cela a été beaucoup médiatisé, mais ces quelques cas isolés de la Shell et de Repsol ne sont pas significatifs. Il faut savoir que les réserves annoncées par les majors sont des données d'importance beaucoup plus financière que géologique. D'ailleurs les sociétés cotées aux Etats-unis dont les grandes majors, minimisent systématiquement leur réserves pour une bonne raison : dans ce pays, elles sont en partie taxées sur leur niveau de réserves déclarées ! Mais la raison principale de ces révisions de réserves à la baisse est due au fait que les règles édictées par la Sec, l'organisme de contrôle américain, sont obsolètes. Elles prennent mal en compte les pétroles non conventionnels, l'évolution des prix et les nouvelles techniques d'exploitation. Par exemple la Shell a été obligée de compter pour zéro une partie de ses réserves issue des sables asphaltiques du Canada. Mais ce n'est qu'une ligne sur un bilan : le pétrole est bien là.
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Q On dit également que l'exploration n'est plus rentable parce que la valeur du pétrole découvert est inférieure aux investissements nécessaires pour le trouver ? Est-ce exact ?
R Cela a pu être vrai pour certaines compagnies à une certaine époque, notamment lorsque le pétrole valait 20$ ou moins. C'est évidemment faux sur le long terme et certainement pas maintenant lorsque le baril est à 60$ ! De plus, une grande partie de la planète était interdite à l'exploration pour des raisons politiques et géolitiques et on comprend que chercher du pétrole sous la banquise soit peu rémunérateur. Mais cela change et de nombreux pays jusque là fermés à l'exploration entr'ouvrent leur porte : Lybie, Pays du golfe persique, Mexique, pays africains. Les beaux jours de l'exploration pétrolière - et des bénéfices des grandes compagnies - sont loin d'être terminés.
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Q L'explosion de la demande, notamment du fait des pays émergents (Chine, Inde) pourrait elle provoquer un déficit entre l'offre et la demande ?
R La réalité des chiffres est tout autre. L'augmentation de la demande mondiale a été en 2005 d'1.2%, tout à fait dans moyenne des 20 dernières années. Même la demande de la Chine s'est considérablement assagie, les importations de brut augmentant de 1.5% environ en 2005. Cette tendance devrait se poursuivre dans les années à venir. De nombreux signes l'attestent : consommation étale en Europe, baisse des ventes de 4x4 aux Etats-unis, baisse de la consommation dans de nombreux pays parmi les plus pauvres du fait du prix élevé du baril. La vérité est que l'on assiste même à une véritable surproduction sur les trois dernières années. Alors que la demande est largement satisfaite, les stocks sont à leurs plus hauts depuis 20 ans.
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Q Le pétrole est-il indispensable ? Penser que des secteurs aussi vitaux que l'alimentation ou la médecine pourraient être atteints est très angoissant.
R J'ai entendu parler de pénurie de médicaments ou de prothèses chirurgicales. Faire courir de telles inepties est totalement irresponsable. Même en supposant qu'une pénurie de pétrole se produise, il est évident que le pétrole disponible serait réservé en priorité pour la pétrochimie et l'alimentation. L'usage des biocarburants produits sur place, comme d'ailleurs le demandent les agriculteurs depuis longtemps, permettra de faire fonctionner sans problème leurs machines agricoles. Les gisements d'économies de pétrole sont immenses. Il suffirait de conduire un peu moins vite ou d'isoler un peu mieux les logements, et ce ne sont que deux exemples parmi d'autres. De plus, la pétrochimie n'est pas vraiment dépendante du pétrole : toute source carbonée d'origine fossile ou renouvellable sous forme de biomasse est utilisable.
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Q En conclusion, faut-il craindre ce fameux pic de production de pétrole ?
R C'est un faux problème. Ce qui nous importe, c'est de disposer de l'énergie qui nous est nécessaire. Je me moque totalement de la provenance de l'essence que je mets dans le réservoir de ma voiture. Une partie non négligeable de nos produits pétroliers provient en fait de gaz transformé en carburant liquide sur les lieux de production ; et les réserves de gaz naturel sont énormes au Qatar, en Iran, en Algérie, Russie ... De plus en plus, notre essence provient aussi de pétroles dits "non-conventionnel" provenant de puits en eau très profonde ou des sables bitumineux du Canada. On sait faire du carburant de synthèse avec du charbon dont les réserves sont également gigantesques. Et il y a aussi les biocarburants qui commencent à se substituer en partie à l'essence aux Etat-unis, en Europe et sur une vaste échelle au Brésil. Reportons-nous 35 ans en arrière. Savez-vous que le type de pétrole que l'on savait extraire à l'époque a probablement passé son pic depuis longtemps, sans aucune conséquence visible et sans même que quiconque s'en soit aperçu ? Même si le pic du pétrole considéré actuellement comme conventionnel se produisais - et j'en doute fortement- lors de la prochaine décennie, il passera complètement inaperçu.