Poussé dans mes retranchements, j'ai cherché des données plus précises, et j'ai trouvé des choses intéressantes (j'ai posté aussi ça chez les libéraux, mais c'est de la confiture pour les cochons, je ne veux pas priver mes chers oléocéniens de cette discussion

La définition de l'intensité énergétique (sur laquelle j'avais un peu pataugé chez les liberaux, dommage ca a obscurci la discussion) , c'est le rapport de la consommation énergétique /hab divisé par le PIB/habitant , donc la consommation énergétique par habitant est le produit du PIB/hab par l'intensité énergétique
E = P*I
et donc dE/Edt=dP/Pdt + dI/Idt (Relation (1))
le taux relatif de croissance de la consommation d'énergie par habitant est la somme du taux de croissance du PIB/hab et la variation relative de l'intensité énergétique (négative si on l'améliore). Depuis 20 ans, la somme est à peu près nulle : on arrive en moyenne à compenser la croissance par une amélioration de l'efficacité énergétique moyenne.
Si maintenant la production énergétique se met à décroitre (chose qui n'est pratiquement jamais arrivée sauf aux moments des choc pétroliers je vous rappelle), il faudrait que l'amélioration de l'intensité énergétique soit de plus en plus rapide pour continuer la croissance. Est-ce réaliste?
En furetant sur le web, je suis tombé sur une étude fouillée(attention fichier pdf et remplis de calculs , juste pour ceux vraiment intéressés par les détails techniques!)
http://www.cepii.fr/francgraph/doctrava ... t98-08.pdf
Un graphique au début me parait très intéressant : celui de l'histoire de l'intensité énergétique au cours du XXe siècle pour différents pays :

Comme vous pouvez le voir, elle a commencé par augmenter avant de rediminuer pour tous les pays occidentaux :l'auteur attribue ça au développement de l'industrialisation, suivi ensuite de la tertiarisation de l'économie ET du progrès technique,qui la fait rediminuer.
Ce qui est intéressant, c'est que les maximas atteint sont d'autant plus faibles qu'ils sont atteint plus tard: ça peut se comprendre, l'effet du progrès technique bénéficie à tout le monde. En développant des usines en Chine par exemple, autant le faire avec les technologies modernes !
Comme le remarque l'auteur, l'impact du progrès technique se mesure en fait par la courbe reliant les maxima atteints au cours du temps, qui est effectivement une courbe décroissante.
Cependant, vous voyez que l'extrapolation de cette courbe ne conduit plus qu'à une amélioration modeste dans le futur. Nous avons certes fait des progrès dans le passé, mais l'essentiel du progrès a déjà eu lieu. D'autre part , manifestement, les pays industrialisés ont passé leur point d'inflexion, leur intensité énergétique continue à s'améliorer mais de moins en moins vite : d'après la relation (1) c'est exactement le contraire qu'il faudrait pour faire face à une décroissance de la production énergétique. Il faudrait que la courbe "plonge vers le bas". Aucun signe de cela, et aucune manière réaliste d'imaginer cela,à ma connaissance.
Et comme par hasard, je n'ai jamais vu aucune prévision pour le futur d'une croissance économique accompagnée par une décroissance de consommation d'énergie. Il doit bien y avoir une raison non?