J'ai jamais vu chez Roubini de modele documente' et serieux. Il fait du blabla en disant le contraire des autres, mais ca ne me semble pas plus serieux que les autres. Ca reste des predictions au doigt mouille', du commentaire plus que le resultat d'une modelisation serieuse.ABC a écrit :Non, des gens comme Nouriel Roubini avait expliqué ce qui se passait bien avant.Ouaip, mais explications a posteriori.
Il faut aussi regarder les ordres de grandeur. C'est assez facile, j'avais fais le calcul un jour. Comparer le cout du credit paye' par les americains par les subprimes et le surcout depense' par les automobilistes du monde entier suite a l'augmentation du baril.
A la decharge des economistes, c'est pas vraiment de leur faute. Si on cherche par exemple la masse monetaire circulante pour ecrire un modele, on trouve des estimations pour la masse M0, M1, peut etre un peu plus. Mais je n'ai jamais vu la moindre estimation de la masse monetaire incluant l'ensemble des produits derive's. Le rapport donne' a Fillon par le CAE apres la crise etait deprimant de ce point de vue. Que du bla-bla, aucun ordre de grandeurs pertinent alors que le rapport depasse allegrement les 100 pages. Par contre, y'a plein de commentaires psychologisants sur la gouvernance.
Y'a une telle complexite' que personne ne peut meme seulement evaluer l'argent qui circule. Tout est cache' dans des produits financiers complexes dont personne ne semble avoir une vision globale.
Il n'y a pas d'argent qui part en fumee. L'argent qui circule, c'est un couple creance-dette. Quand de l'argent disparait, la creance disparait, mais la dette aussi. La somme totale est nulle. Les mecs achetent des maisons, transmettent l'argent qu'ils ont emprunte' au constructeur de maison. Quand ils ne peuvent plus payer, la creance saute, mais la dette du menage aussi. Au niveau bilantiel purement comptable, a l'issue de ce petit jeu, le particulier a un bilan nul, le preteur encaisse une perte, tandis que le constructeur de maison a recu l'equivalent de la perte du preteur. La somme des 3 fait 0 ici aussi.Le problème des subprimes, ce n'est pas ce que les américains ont payés, mais ce qu'ils n'ont pas payé!
L'augmentation du prix du baril, c'est de l'argent qui reste dans l'économie(les compagnies réinvestissent, les propriétaires dépensent leur fric), les subprimes, c'est de l'argent qui de l'argent qui part en fumée. La bulle immobilière aux USA a été la plus grande bulle immobilière de l'histoire, c'est connu, et toute les bulles font des dégâts lorsqu'elles sautent.
Hum, hum, si j'en crois tes analogies sur l'argent qui part en fumee ci-dessus, tu n'as pas lu beaucoup de comptabilite' bancaire. Est-ce que je me trompe ?Tu ne sembles pas comprendre comment les subprimes ont affecté l'économie:LeLama a écrit :Oui, c'est bien ca. J'avais fait le calcul. Le cout du credit= le montant des contrats de subrime * taux du credit. Le montant des crontats se trouve sur le net ainsi que des estimations du taux reel. Je n'ai plus ca en memoire mais on retrouve facilement. Pour le surcout du petrole, on fait une evaluation du nombre de vehicules dans le monde * le nombre de kms parcourus par an * cout essence au km en se basant sur une conso moyenne * augmentation du prix a la pompe en pourcentage.
Le calcul me donnait un rapport tres superieur a 10. Je ne peux plus citer le chiffre exact car je ne m'en souviens pas. C'est a dire qu'au niveau mondial, les changements de consommation induits par la hausse du prix du petrole ont ete beaucoup plus importants que les changements de conso dus a l'argent perdu dans le paiement des interets des subprime. Et pour cela, on ne compte que l'augmentation lie' aux vehicules personnels. Si on ajoute le chauffage, les couts indirects dans toute l'economie, les subprimes deviennent alors franchement negligeables.
Le principe est le meme : si de l'argent change brutalement de destinataire, certaines creances ne sont pas honorees, provoquant des faillites en cascade. Par exemple, quand les gens achetent davantage 'essence, ils achetent moins d'autres choses, les stocks augmentent, les marges des entreprise baissent, et la cascade de faillite commence, pour les entreprises, puis pour les banques qui ont des creances sur ces entreprises. Il faut evaluer la somme d'argent qui change de destinataire brutalement pour evaluer la crise potentielle.il ne s'agit pas des "habitudes de consommations", mais du système bancaire, et au final du crédit. Je ne connais pas le détail de tes calculs(mais j'ai quelques doutes) mais de toute façon, il est à côté de la plaque, tu compares des choses qui ne sont pas comparables.
On compte les points a la fin du match. On est en pleine crise, je crois qu'il est trop tot pour faire le bilan. Au lieu de baisser la masse monetaire circulante pour la mettre en adequation avec le ralentissement de l'economie, on a ouvert les vannes a liquidite'. Cette masse monetaire produit interet et genere des creances non honorees, puis des faillites en domino. Le bilan se tirera quand on aura apure' les bilans de la grece, de la france, de l'espagne.... Faire une recherche google sur Target2 pour voir le bordel dont on n'arrive pas a sortir.On est quand même dans une situation moins grave que la crise des années 30.Sinon, je suis surpris de ceux qui disent qu'on n'a pas l'effondrement attendu. Je ne sais pas ce qu'il vous faut. C'est juste le debut et on a des taux de chomage affolants en Grece ou en espagne, des pbs monetaires tres difficiles a resoudre dans quasi-toutes les economies....
Par ailleurs, la comparaison avec les annees 30 n'est pas si claire, meme aujourd'hui. Ca depend des indicateurs qu'on retient. Taux de chomage des jeunes grecs : 60% (oui, soixante pour cent). Je n'ai pas connaissance de tels chiffres dans les annees 30.