Mais où sont les N Arabie Saoudites ?

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Re: Mais où sont les N Arabie Saoudites ?

Message par sceptique » 25 févr. 2015, 10:22

phyvette a écrit :
sceptique a écrit :Depuis 10 ans, plein de sites peakistes (ici même, oil man, wikipedia, ...) annoncent qu'il faut trouver x Arabie Saoudite ou Mer du Nord pour compenser le déclin "naturel" (4-6-8 % selon les sources) du pétrole classique.
!
Mais là Sceptique tu as juste 5 ans d'avance, un peu de patience.
Dont acte ! Mais cela fait quand même longtemps que l'on patiente de manière générale ...
GillesH38 a écrit :le coté économique est indispensable au raisonnement du pic de production. Je signale qu'il existe des techniques pour produire des hydrocarbures de manière renouvelable, donc sans pic
Remundo a écrit :il vaut mieux mettre de l'électricité EnR directement dans une voiture électrique sans doute... les hydrocarbures ne sont pas toujours si nécessaires.
On a effectivemment des solutions. Mais beaucoup trop chères et, de plus, sont-elles techniquement et écologiquement viables pour 7 milliards d'humains ?
En attendant, un scoop (d'accord pas très frais ni très propre :-( ) : On a trouvé ces AS ! Le Venezuela et le Canada ont intégrés dans leurs réserves prouvées leurs "merdouilles lourdes et/ou bitumeuses". Mais, au vu des contraintes économiques dont on a un bon exemple actuellement il risque d'y avoir un bon coup de frein pour le Canada et un non-démarrage pour le Venezuela. Dans le même ordre d'idées il y aurait (conditionnel important) 10 Gt de charbon sous la Mer du Nord. YakaFaucon les garéiifier in situ, récupérer le méthane puis synthétiser en pétrole. Au bas mot 30 Tb de pétrole ! 20 fois les réserves actuelles. Je rêve :D

Il ne suffit pas d'empiler des réserves encore faut-il qu'elles soient politiquement, techniquement et financièrement abordables. Tout comme d'ailleurs les solutions écologiques sus-citées. Le problème reste donc entier : quelles sont les vraies réserves à un cout économique acceptable pour nos économies ?

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Re: Mais où sont les N Arabie Saoudites ?

Message par tita » 25 févr. 2015, 12:03

sceptique a écrit : Il ne suffit pas d'empiler des réserves encore faut-il qu'elles soient politiquement, techniquement et financièrement abordables. Tout comme d'ailleurs les solutions écologiques sus-citées. Le problème reste donc entier : quelles sont les vraies réserves à un cout économique acceptable pour nos économies ?
Ben... on a passé le pic des réserves à un cout économique acceptable. Là, on assiste à une lente et inexorable montée des prix de la ressource la plus utilisée de l'économie. Toutes les entreprises ont subit une inflation des prix de l'énergie (gaz, essence, mazout) qu'elles n'ont pas forcément répercuté sur leurs prix. Elles ont réduit d'autres charges, optimisé leur rentabilité. On avait probablement une marge importante de ce côté-là. J'assiste à une pression toujours plus importante sur le rendement des ouvriers: ils doivent en faire plus en moins de temps. Les particuliers ont aussi des charges plus élevées sans augmentation de salaire, et c'est autant de pognon qui ne se retrouve pas dans la consommation, et donc l'augmentation du PIB.

Personne ne songe que les prix du pétrole actuels vont rester à ce niveau bas (50$!) pendant longtemps. C'est dire le chemin qu'on a fait, vu qu'il y a 10 ans c'était un prix considéré comme très élevé. Et on n'est toujours pas sorti d'une crise financière qui s'est produite il y a bientôt 7 ans.

Depuis 200 ans, on a toujours eu une ressource à un prix stable, voir dégressif (charbon puis pétrole qui était moins couteux). Notre modèle économique ne fonctionne pas avec des ressources à un prix toujours plus élevé. Et on n'a pas trouvé les N Arabies Saoudites pour inverser cette tendance.

La situation actuelle est particulière, et ce qu'on va observer dans les 18 prochains mois va être à mon avis décisif sur notre avenir énergétique et économique.

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Re: Mais où sont les N Arabie Saoudites ?

Message par sceptique » 25 févr. 2015, 12:14

tita a écrit :Là, on assiste à une lente et inexorable montée des prix de la ressource la plus utilisée de l'économie.
La montée est plutôt chaotique ...
tita a écrit : Depuis 200 ans, on a toujours eu une ressource à un prix stable, voir dégressif (charbon puis pétrole qui était moins couteux)
Le pétrole serait moins couteux que le charbon ? Plus pratique, certes.

Maintenant, pour le reste je suis assez d'accord : l'économie ne peut tenir qu'avec une énergie fiable, stable et plutôt bon marché.

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Re: Mais où sont les N Arabie Saoudites ?

Message par hyperion » 25 févr. 2015, 12:41

oui la montée est plutôt cahotique....en fait le pb n'est peut etre ni geologique le pic de gauss mondial disparait pour prendre le plateau descendant comme les us.
ni economique, en tout cas pas dans le sens attendu car la menace économique est tjs et historiquement la surproduction et c'est la surprise qui n'en est plus une sur oléocene depuis 2008. en plus la chine opère un développement qui est bq moins vorace en hydrocarbure qu'attendu , sans parler de développement qu'évoque remundo et ceux qui ne sont pas encore évoqué et pire si les usages domestiques us devenaient moins gourmands à commencer par les véhicules.
en fait le non pb est un encore plus gros pb car il devient uniquement strategique d'une industrie qui a le leadership de m^me que des pays plein de petrodollar qui ont le leadership financier intriqué et sont prêt à bq de turpidudes pour le garder. cette histoire de peakisme en est un des avatars corrélé avec un esprit survivaliste aux us a donné plus de 10 ans de répit dans la croyance en l'incontournabilité.
dans 1984, la novlangue; mais surtout la double pensée: la guerre c'est la paix, la liberté c'est l'esclavage, l'ignorance c'est la force, l'hcq c'est hautement toxique

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Re: Mais où sont les N Arabie Saoudites ?

Message par phyvette » 25 févr. 2015, 12:47

sceptique a écrit :Le pétrole serait moins couteux que le charbon ?
Dans les premières années de l’exploitation c'est une presque certitude, du moins en terme de "travail humain", le vrais coût de toutes ressources.

Il n'est que de comparer le nombre d’employers des Houillères et des Majors du pétrole en ratios de personnel/chiffre d'affaire.

Certes dans les mines à ciel-ouverts depuis 40 ans le coût du charbon et moins élevé que le baril de pétrole offshore, mais c'est une évolution somme toute ressente.
Image Quand on a un javelin dans la main, tous les problèmes ressemblent à un T-72.

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Re: Mais où sont les N Arabie Saoudites ?

Message par tita » 25 févr. 2015, 13:38

sceptique a écrit :
tita a écrit :Là, on assiste à une lente et inexorable montée des prix de la ressource la plus utilisée de l'économie.
La montée est plutôt chaotique ...
tita a écrit : Depuis 200 ans, on a toujours eu une ressource à un prix stable, voir dégressif (charbon puis pétrole qui était moins couteux)
Le pétrole serait moins couteux que le charbon ? Plus pratique, certes.

Maintenant, pour le reste je suis assez d'accord : l'économie ne peut tenir qu'avec une énergie fiable, stable et plutôt bon marché.
Ben, la logistique du charbon me semble beaucoup plus compliquée et onéreuse que celle du pétrole. Pomper est plus simple que creuser. Et ça ne se transporte pas par oléoduc, donc du coup faut pouvoir le transborder à chaque fois avec des machines et tout. Le stockage est plus simple par contre... tu fais un gros tas.

Quand à la montée... oui, elle est chaotique. Entre spéculateurs, crise financière, nouvelles productions, déclin d'autres productions, printemps arabes, géopolitique, etc., il y a de quoi faire. Mais on est au plus haut de la production et des stocks de tous les temps, et on n'est même pas descendu en-dessous de 40$! Donc, toutes les analyses qui parlent de pétrole pas cher pour longtemps doivent vraiment revoir leur copie.

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Re: Mais où sont les N Arabie Saoudites ?

Message par sceptique » 25 févr. 2015, 13:43

@Phyvette, pour fixer les ordres de grandeur actuels :
Image
http://www.leblogenergie.com/files/2012 ... 70c-pi.jpg
Sachant qu'en terme énergétique 1 tonne de charbon équivaut en gros à 5-7 barils de pétrole selon les qualités et densité respectives ...
C'est bien pour cela que les centrales sont au charbon qq unes au gaz pour sa souplesse, quasi aucune au fuel (sauf lieu isolé de trop petite taille).

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Re: Mais où sont les N Arabie Saoudites ?

Message par sceptique » 25 févr. 2015, 13:53

tita a écrit :Ben, la logistique du charbon me semble beaucoup plus compliquée et onéreuse que celle du pétrole. Pomper est plus simple que creuser
Regarde les techniques d'extraction à ciel ouvert avec des pelleteuses de plusieurs milliers de tonnes qui chargent en qq godets des camions de plus de 500 tonnes ... Et le tout tranporter à travers les océans dans des minéraliers géants de centaines de milliers de tonnes. Le tout avec très, très peu de personnel !
Il suffit en fait de voir des photos ou vidéos pour comprendre pourquoi on parle de King Coal.

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Re: Mais où sont les N Arabie Saoudites ?

Message par phyvette » 25 févr. 2015, 14:06

Sceptique tu auras bien noté : "premières années de l’exploitation", ce qui nous renvoie a la période 1860/1960. Sans doute n'ai je pas été suffisamment clair, mais si le pétrole a détrôné le charbon au 20ème siècle ce n'est sans doute pas étranger a son coût de production plus faible que le charbon, jusqu'au premier choc pétrolier.
Ton grah prouve juste que cela c'est inversé ensuite avec les charbons à ciel ouvert, mais ne nous dit rien de la situation de concurrence avant 1960.
Image Quand on a un javelin dans la main, tous les problèmes ressemblent à un T-72.

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Re: Mais où sont les N Arabie Saoudites ?

Message par sceptique » 25 févr. 2015, 15:31

D'accord pour la partie historique. Mais pour la période récente, et l'avenir, qui somme toute nous intéresse plus, le charbon est beaucoup moins cher que le pétrole. La Chine l'a bien compris qui a misé l'essentiel de son développement économique sur des centrales électriques au charbon avec un soupcon d'ENR pour verdir le tableau noir.
Idem pour l'Allemagne, dans une bien moindre mesure. Et d'autres.
Pour en revenir au pétrole, les chiffres des réserves (prouvées, possibles, ultimes) apparaissent largement fantaisistes. La nouveauté est que les peakistes "canal historique" les estimaient largement surévalués. La réalité est que si l'AS n'avaient que les réserves annoncées dans les années 70 elle devrait être proche de la panne sèche. Ce qui est loin d'être le cas.
Conclusion : les réserves annoncées il y a 40, 30, 20 ans, comme probablement les actuelles sont fausses. Mais on ne sait pas dans quel sens et encore moins de combien !
Idem pour les coûts d'extraction. Pour l'AS j'ai vu des chiffres à 5$ le baril d'autres à 20 ou 30 ... En réalité je pense qu'il doit y avoir une partie à 5$ le baril et d'autres à beaucoup plus : 10, 20 ou 30. Mais dans quelles proportions tout cela ? Je pense aussi que la partie à 5$ diminue mais à quelle vitesse ?
Idem pour la plupart des champs pétroliers de la planète. A l'exception notable de la Mer Du Nord où Anglais et Norvégiens jouent la transparence.

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Re: Mais où sont les N Arabie Saoudites ?

Message par Philippe » 25 févr. 2015, 20:59

Je n’ai pas la prétention d’avoir la réponse à la question de sceptique, mais je crois que les Arabie Saoudite que nous recherchons sont, au moins en partie, en Arabie Saoudite, au Koweit, en Iraq, en Iran, à Abu Dhabi, etc... Matthew SIMMONS, décédé en 2006, a écrit un livre sur l’Arabie Saoudite, où l’on observe un phénomène qui est actuellement à l’œuvre un peu partout dans le monde. L’évolution du prix du pétrole a fourni des liquidités pour des investissements massifs dans le maintien à un haut niveau d’exploitation des gisements connus, et dont les géants, à plus d’un milliard de barils chacun, continuent d’assurer l’essentiel de la production actuelle.

Jean Lahérerre donne des courbes de production de gisements existants très instructives, notamment le gisement de Yibal en Sultanat d’Oman (http://aspofrance.viabloga.com/files/JL_Sophia2011.pdf, page 42). L’exploitation d’un gisement n’est jamais une belle courbe en cloche, gentiment symétrique. La courbe de la production est fortement dépendante des investissements consentis. Dans le gisement de Yibal, l’exploitation a été accélérée (notamment du fait que l’exploitant est une multinationale et non une société nationale) avec pour conséquence que le plateau a été maintenu le plus longtemps possible (1988-1998), et que le déclin à la fin du plateau a atteint un taux très élevé de 18% par an. Même remarque pour le gisement gabonais, certes plus petit, de Rabi-Kounga, page 41 du même document.

Il n’y a pas de taux de déclin standard des gisements de pétrole. Le déclin se gère avec des investissements (le forage de puits supplémentaires). Dans les années récentes, les investissements ont été possibles, et ont enrayé le déclin, grâce au prix élevé du pétrole. C’est pour cela que l’on n’a pas observé les déclins annoncés de 4% à 6% par an. Avec la chute des investissements qui fait désormais suite à la chute des revenus des sociétés productrices, on peut s’attendre à un sévère changement de pente de la courbe de production des gisements géants, ceux qui comptent. Les nouvelles Arabie Saoudite, c’est maintenant qu’on va voir si elles existent.

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Re: Mais où sont les N Arabie Saoudites ?

Message par EPE_bel » 25 févr. 2015, 21:40

@Philippe : Est-ce que ce principe est applicable partout? Par exemple, dans ton cas de "petit investisseur sur des projets modestes mais peu risqués" (j'espère que je ne te vexe pas), est-ce que la baisse des cours implique en même proportion et planning un report ou une annulation d'investissements?
Autrefois EPE http://www.oleocene.org/phpBB3/memberli ... file&u=110 Accès au compte perdu

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Re: Mais où sont les N Arabie Saoudites ?

Message par hyperion » 25 févr. 2015, 21:54

Simmons est mort un peu plus tard en 2010 d'un infarctus assez jeune; 2006 doit correspondre à la date de sortie de son bouquin, twilight in the ....c'était un conseiller de G w Bush.
Le charbon a été supplanté par son manque de fluidité physique mais surtout de contourner le caractère intensif en travail du charbon, et le remplacer par le caractère intensif en capital avec le pétrole .c'est surtout celui-ci qui fait passer le pétrole de 5 % de l'énergie mondiale en 1910 à 60 % en 1970.
les avancées démocratique du 19 em sont du à cette capacité opérative de la force de travail.
la révolution "verte" sera un autre relais après la 2em guerre pour pétroliser.

les pbs actuels sont bien du à des choix qui se sont intensifiés avec la révolution neo "conservatrice" de la fin des années 70 . si vous suivez le taux de croissance des salaires , ils s'effondrent apres 1985 soit vers le contre choc correspondant bien à cette nouvelle politique de fluidité et de mondialisation hyperpetrolisée mise en place.

........N.B: twilight a été ecrit en version fiction par andreas Eeschbach sous le titre" en panne sèche", nettement plus excitant.
dans 1984, la novlangue; mais surtout la double pensée: la guerre c'est la paix, la liberté c'est l'esclavage, l'ignorance c'est la force, l'hcq c'est hautement toxique

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Re: Mais où sont les N Arabie Saoudites ?

Message par sceptique » 25 févr. 2015, 23:07

Philippe a écrit :Il n’y a pas de taux de déclin standard des gisements de pétrole. Le déclin se gère avec des investissements (le forage de puits supplémentaires). Dans les années récentes, les investissements ont été possibles, et ont enrayé le déclin, grâce au prix élevé du pétrole. C’est pour cela que l’on n’a pas observé les déclins annoncés de 4% à 6% par an. Avec la chute des investissements qui fait désormais suite à la chute des revenus des sociétés productrices, on peut s’attendre à un sévère changement de pente de la courbe de production des gisements géants, ceux qui comptent. Les nouvelles Arabie Saoudite, c’est maintenant qu’on va voir si elles existent.
Merci Philippe. Cela correspond bien à ce que je pensais.
Sur le site de Oil Man et ailleurs on trouve par exemple ce genre de contradiction :
1) Le pétrole classique décline au taux "hallucinant" de 6% depuis son pic en 2008.
2) Le pétrole classique représente toujours 80% de la production.
Un simple calcul donne 0.94^6 = 0.69
donc en supposant qu'en 2008 le classique représentait 100% actuellement cela devrait faire 69% :-k

Comme tu le dis ces taux de déclin sont vrais si le pétrole est peu cher. Dans le cas contraire on peut faire de lourds investissements qui vont réduire, voire annuler ce taux. Par exemple, pour la Mer Du Nord, les anglais ont (avaient ?) prévu de gratter à fond et d'aller chercher tous les petits gisements pour atténuer le déclin et produire plus au final.
La Mer Du nord est intéressante d'ailleurs. A l'origine (années 70) ce pétrole offshore était très couteux. Mais avec le choc pétrolier rentable. Les techniques s'améliorant le cout a baissé et il est resté rentable après le contre choc.

Je pense que c'est la même chose pour les hydrocarbures de schiste. Les techniques se sont vite améliorées (aussi vite que la croissance de l'extraction ?). Du coup les annonces "peakistes" du genre le pétrole de schiste n'est rentable qu'avec un pétrole à 80$ étaient peut être vraies il y qq années au tout début. Mais peut être que maintenant, pour les meilleurs gisements, le point équilibre est à 50, 40 ou 30$.
Et puis il faut distinguer le cout d'amortissement du cout marginal.
En gros le premier permet de prendre la décision d'investir (ou non !) des grosses sommes pour commencer à creuser.
Le deuxième, beaucoup plus bas, permet de prendre la décision de continuer ou de tout arrêter. Dans ce dernier cas cependant la perte est totale. Alors que si on continue même avec une marge nulle on peut espérer se refaire plus tard.
C'est exactement ce qui s'est passé en Mer Du Nord. L'exploitation massive n'aurait probablement pas commencé sans le premier choc. Et une fois les investissements faits, et les techniques affinées le cout marginal a beaucoup baissé, préservant l'exploitation.

Mais enfin comme tu dis, Philippe, c'est maintenant que l'on va voir. Fini le poker menteur !

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Re: Mais où sont les N Arabie Saoudites ?

Message par nemo » 27 févr. 2015, 11:02

Philippe a écrit :Je n’ai pas la prétention d’avoir la réponse à la question de sceptique, mais je crois que les Arabie Saoudite que nous recherchons sont, au moins en partie, en Arabie Saoudite, au Koweit, en Iraq, en Iran, à Abu Dhabi, etc... Matthew SIMMONS, décédé en 2006, a écrit un livre sur l’Arabie Saoudite, où l’on observe un phénomène qui est actuellement à l’œuvre un peu partout dans le monde. L’évolution du prix du pétrole a fourni des liquidités pour des investissements massifs dans le maintien à un haut niveau d’exploitation des gisements connus, et dont les géants, à plus d’un milliard de barils chacun, continuent d’assurer l’essentiel de la production actuelle.

Jean Lahérerre donne des courbes de production de gisements existants très instructives, notamment le gisement de Yibal en Sultanat d’Oman (http://aspofrance.viabloga.com/files/JL_Sophia2011.pdf, page 42). L’exploitation d’un gisement n’est jamais une belle courbe en cloche, gentiment symétrique. La courbe de la production est fortement dépendante des investissements consentis. Dans le gisement de Yibal, l’exploitation a été accélérée (notamment du fait que l’exploitant est une multinationale et non une société nationale) avec pour conséquence que le plateau a été maintenu le plus longtemps possible (1988-1998), et que le déclin à la fin du plateau a atteint un taux très élevé de 18% par an. Même remarque pour le gisement gabonais, certes plus petit, de Rabi-Kounga, page 41 du même document.

Il n’y a pas de taux de déclin standard des gisements de pétrole. Le déclin se gère avec des investissements (le forage de puits supplémentaires). Dans les années récentes, les investissements ont été possibles, et ont enrayé le déclin, grâce au prix élevé du pétrole. C’est pour cela que l’on n’a pas observé les déclins annoncés de 4% à 6% par an. Avec la chute des investissements qui fait désormais suite à la chute des revenus des sociétés productrices, on peut s’attendre à un sévère changement de pente de la courbe de production des gisements géants, ceux qui comptent. Les nouvelles Arabie Saoudite, c’est maintenant qu’on va voir si elles existent.
Si j'ai bien saisis tout dépend du moment ou les champs géants atteindront ces taux de déclin. C'est à ce moment que les mises en production seront bien en peine de compenser. Intéressant car c'est quelque chose dont on ne parle pas (ou peu).
"Tu connaîtras la vérité et la vérité te rendra libre"
Saint Jean 8, 32
"Dans le spectacle la vérité est un moment du mensonge"
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