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La question du renouvellement des infrastructures .

Publié : 18 août 2018, 08:17
par CP3
Le récent malheureux effondrement du pont autoroutier de Gênes met un coup de projecteur sur la question des ponts , auto-routes leur renouvellement .Si notre société maîtrise l' espace qu' elle maîtrise aujourd' hui , c' est grâce à la faramineuse explosion de la construction des infra-structures routières qui a donc principalement eu lieu lors des trentes glorieuses .Aujourd' hui si notre société en est plus au stade de la maintenance qu' à celui de la construction, à partir d' un moment donné,la maintenance ne suffira plus et il faudra reconstruire . Notre société en aura t- elle l' élan ? Les ressources seront elles disponibles ? Dans l' aveuglement de la vision de la civilisation industrielle tout a été fait sans trop penser aux longs termes .C' est pareil pour les centrales nucléaires .

Re: La question du renouvellement des infrastructures .

Publié : 18 août 2018, 11:12
par sceptique
CP3 a écrit :
18 août 2018, 08:17
Le récent malheureux effondrement du pont autoroutier de Gênes met un coup de projecteur sur la question des ponts , auto-routes leur renouvellement .Si notre société maîtrise l' espace qu' elle maîtrise aujourd' hui , c' est grâce à la faramineuse explosion de la construction des infra-structures routières qui a donc principalement eu lieu lors des trentes glorieuses .Aujourd' hui si notre société en est plus au stade de la maintenance qu' à celui de la construction, à partir d' un moment donné,la maintenance ne suffira plus et il faudra reconstruire . Notre société en aura t- elle l' élan ? Les ressources seront elles disponibles ? Dans l' aveuglement de la vision de la civilisation industrielle tout a été fait sans trop penser aux longs termes .C' est pareil pour les centrales nucléaires .
Mais on est en permanence en maintenance-reconstruction et depuis longtemps sauf pour des technologies "récentes". Et cela s'accélère. On a jamais autant construit ou reconstruit dans le monde. En fait on a trop d'élan et il faudrait le freiner.

Tu prends donc comme exemple le nucléaire. A quelques exceptions on est dans la phase maintenance des centrales nucléaires et on aborde la phase reconstruction au bout de 40 voire 50-60 ans. Mais c'est pareil avec les ENR. Par exemple, en Allemagne, une bonne partie de l'éolien va être reconstruit (ou pas ?) au bout de 15 ans seulement. La question se pose car l'éolien, à production égale en TWh, consomme beaucoup plus de ressources (béton, acier, autres métaux plus ou moins rares) que le nucléaire. Et le recyclage de l'énorme fondation monobloc en béton (qq milliers de tonnes) consomme aussi. A tel point qu'il est prévu de le laisser sur place, à peine arasé, et de l'abandonner.
A cet aune là, les ressources, il vaut mieux reconstruire du nucléaire que de l'éolien.

Re: La question du renouvellement des infrastructures .

Publié : 18 août 2018, 12:54
par phyvette
Les "Trente Glorieuses" c'est fini, avec 7% de croissance on peut construire des ponts et des autoroutes, avec moins de 1% de croissance on ne peut plus les entretenir ET payer de grasses sociétés qui distribuent de gras dividendes à de gras actionnaires, c'est le charme de la mondialisation. Au USA les infrastructures sont encore plus vétustes (première puissance mondiale...!!).

Rome, le Cap en Afrique du Sud des millions d'habitants au bord de la coupure d'eau, en Russie, Japon, partout les infrastructures sont délaissées. C'est un signal fort de début d'effondrement, du moins les signaux d'effondrements viennent de passer de faibles à forts. Le pont de Gênes en est l'illustration, ils y en aura d'autres.

C'est le signal que la décroissance a commencée, on peut le déplorer, perso, c'est une perspective qui me rempli de joie.
A Gênes, la circulation automobile et le camionnage va bien décroître pour qq années.

Re: La question du renouvellement des infrastructures .

Publié : 18 août 2018, 13:32
par kercoz
Il y a une rémanence, en terme de gain de productivité, qu' un effondrement ne pourra pas supprimer: le dénivelé entre lyon et Marseille à du etre divisé par 50 ou 100.... les ponts et tunnels majeurs demandent peu d'énergie en entretien .... un chateau d'eau nécessite 2 à 3 kw ( élec ou éolien méca) pour survivre et donner une pression au robinet.... etc.
Il serait intéressant de lister ces bénef de la période pré-effondrement qui vont et/ou peuvent survivre à moindre cout.

Re: La question du renouvellement des infrastructures .

Publié : 18 août 2018, 19:45
par sceptique
kercoz a écrit :
18 août 2018, 13:32
les ponts et tunnels majeurs demandent peu d'énergie en entretien .... un chateau d'eau nécessite 2 à 3 kw
Tous ces ouvrages en béton moderne ou acier ne tiennent pas très longtemps (50-100 ans ?) sans un entretien lourd que seul notre haute technologie peut assurer. Il suffit de voir les engins déplacés pour assurer cet entretien ou encore tous les revêtements fournis par notre chimie moderne à appliquer régulièrement. Ou bien encore les haubans des ponts suspendus. Comment les changer ?

Re: La question du renouvellement des infrastructures .

Publié : 18 août 2018, 22:54
par kercoz
sceptique a écrit :
18 août 2018, 19:45
kercoz a écrit :
18 août 2018, 13:32
les ponts et tunnels majeurs demandent peu d'énergie en entretien .... un chateau d'eau nécessite 2 à 3 kw
Tous ces ouvrages en béton moderne ou acier ne tiennent pas très longtemps (50-100 ans ?) sans un entretien lourd que seul notre haute technologie peut assurer. Il suffit de voir les engins déplacés pour assurer cet entretien ou encore tous les revêtements fournis par notre chimie moderne à appliquer régulièrement. Ou bien encore les haubans des ponts suspendus. Comment les changer ?
Je ne parle pas des gadgets pour 4x4 touristiques comme celui qui vient de s'écrouler, je parle des ponts indispensables qui ont remplacé les bacs et les chaussées. Les chateaux d'eau ne sont pas forcément en béton, et une hauteur naturelle suffit. De plus un frein aux accès gratuits serait plutot positif puisqu' il redonne de la valeur aux produits locaux, ce qui recrée de la vie dans le coin.

Re: La question du renouvellement des infrastructures .

Publié : 19 août 2018, 01:32
par ni chaud ni froid
phyvette a écrit :
18 août 2018, 12:54
Rome, le Cap en Afrique du Sud des millions d'habitants au bord de la coupure d'eau,
On devrait commencer par ça déjà.
En France, on a 996 000 km (chiffre de 2013, non, il n'y a pas d'erreur) de canalisation d'eau potable en France.
A entretenir, et remplacer régulièrement. Taux de renouvellement actuel : 0.6% / an.

Pour un service rendu constant, le parc devra être renouvelé intégralement d'ici la fin du siècle.
A l'impossible nul n'est tenu.

Re: La question du renouvellement des infrastructures .

Publié : 19 août 2018, 02:38
par mobar
Seules les portions qui présentent des fuites sont problématiques, le reste peut fonctionner durant des centaines d'années. Le réseau parisien intra muro date de l'époque d'Hausmann et est en plutôt bon état

Aujourd'hui, il n'est plus nécessaire de remplacer une canalisation fuyarde sur toute sa longueur, la zone de fuite peut être localisée précisément et chemisée sans gros travaux de terrassement

La majorité des travaux de canalisation d'eau potable concerne de nouvelles installations

Re: La question du renouvellement des infrastructures .

Publié : 19 août 2018, 07:47
par GillesH38
L'effondrement du pont est probablement le fruit d'une erreur de conception initiale. Des experts ont dit que ce n'était pas normal et que ce genre d'ouvrage devait durer "au moins 100 ans". Mais ça rappelle utilement que l'espérance de vie de nos infrastructures n'est que de 100 ans, c'est à dire qu'une fois que les fossiles seront épuisés, on ne profitera même pas ce qui a pu en rester.

Re: La question du renouvellement des infrastructures .

Publié : 19 août 2018, 14:00
par Remundo
en même temps s'il n'y a plus de voitures... :mrgreen:

Re: La question du renouvellement des infrastructures .

Publié : 19 août 2018, 14:01
par mobar
Ceux qui resteront après l'effondrement démographique auront bien plus que les Sapiens du néolithique, et surement même plus que Louis XIV ou Napoléon à leur époque

Il n'y a jamais de retour en arrière dans l'évolution, seulement des ruptures et des changement de directions, T-Rex ne renaitra pas

Re: La question du renouvellement des infrastructures .

Publié : 19 août 2018, 14:51
par kercoz
mobar a écrit :
19 août 2018, 14:01


Il n'y a jamais de retour en arrière dans l'évolution, seulement des ruptures et des changement de directions, T-Rex ne renaitra pas
Tu affirmes bien vite ! Le paléo taillait bien mieux les silex que le néolithique!. Le 16e-17e étaient bien plus mortifères que le moyen age.

Re: La question du renouvellement des infrastructures .

Publié : 19 août 2018, 15:44
par GillesH38
Remundo a écrit :
19 août 2018, 14:00
en même temps s'il n'y a plus de voitures... :mrgreen:
ça inclut aussi tous nos magnifiques gratte ciels avec leurs beaux ascenseurs électriques ...

Re: La question du renouvellement des infrastructures .

Publié : 24 août 2018, 01:53
par mobar
kercoz a écrit :
19 août 2018, 14:51
Le 16e-17e étaient bien plus mortifères que le moyen age.
On n'arrête pas le progrès ;)
Ce que je veux dire, c'est que quand tu connais l'ampoule électrique, tu ne reviens pas à la bougie, même si c'est plus difficile de faire de l'électricité que du feu

Re: La question du renouvellement des infrastructures .

Publié : 05 sept. 2018, 07:07
par energy_isere
Pourquoi les constructions en béton ne sont pas aussi durables que l'on pensait

Guy Keulemans — 27 août 2018

Malgré sa réputation de durabilité, de nombreuses structures en béton remontant seulement au siècle dernier s’effritent et beaucoup d'autres, construites depuis 2001, seront obsolètes avant la fin du XXIe siècle.

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«Cancer» du béton
Cependant, intégré dans le béton, il est caché et secrètement actif. L’humidité pénétrant dans des milliers de minuscules fissures crée une réaction électrochimique. Une extrémité de la barre d’armature devient une anode et l’autre une cathode, formant une «batterie» qui alimente la transformation du fer en rouille. La rouille peut dilater la barre jusqu’à quatre fois sa taille, élargir les fissures et forcer le béton à se fracturer dans un processus appelé écaillage, plus connu sous le nom de «cancer du béton».
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http://www.slate.fr/story/166382/constr ... chitecture