Villes abandonnées : exemple réel.

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yvesT
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Re: Villes abandonnées : exemple réel.

Message par yvesT » 12 nov. 2013, 23:53

Une image (grande) expliquant l'évolution de cette "ville" (qui était dans un vide juridique, appartenait ni à la GB ni à la Chine, mais à l'empereur même quand il n'y en avait plus !) :
https://www.scmp.com/sites/default/file ... t1_1_0.jpg

Et un fil de 22 pages à ce sujet :
http://forum.skyscraperpage.com/showthr ... 57&page=22

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Raminagrobis
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Re: Villes abandonnées : exemple réel.

Message par Raminagrobis » 13 nov. 2013, 00:04

en France on a un petit bout de village abandonné au bout de pistes de Roissy. Evacué lors de la construction de l'aéroport : quelques photos

L'exemple le plus célèbre d'une ville champignon vite abadonnée a toute sa place sur oleocene : il s'agit de Pithole en Pennsylvannie.

Vie née de la ruée vers le pétrole des années 1860.
Quelques dates piochées sur l'article wikipedia anglais :
* Les premières installations sont construites en mai 1865 par des chercheurs de pétrole
* En décembre de la même année, c'est officiellement une ville. 20 000 habitants
* En février 1866 à son apogée, la ville comporte 54 hotels, 3 églises, un bureau de poste parmis les plus actifs de l'état. Un journal local de la ville a été créé. La voie ferrée est arrivée. Il y a un opéra et même un quartier chaud.
* Mais les puits de pétrole des environs déçoivent

Puis...
* En Mars 1866 la banque de la ville fait faillite. Les investissements stoppent brusquement.
* En 1877 après le départ des derniers habitants, la ville disparait administrativement.

Le site est rasé, on replante des arbres, uajourd'hui il ne reste qu'un minuscule musée qui témoigne que la ville a existé.
Toujours moins.

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Re: Villes abandonnées : exemple réel.

Message par mahiahi » 13 nov. 2013, 10:15

En France, on a plusieurs villages abandonnés suite à la guerre de 14-18 : http://fr.wikipedia.org/wiki/Villages_f ... e_mondiale
C'est quand tout semble perdu qu'il ne faut douter de rien
Dieu se rit des hommes déplorant les effets dont ils chérissent les causes
Défiez-vous des cosmopolites allant chercher loin dans leurs livres des devoirs qu'ils dédaignent remplir autour d'eux

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Re: Villes abandonnées : exemple réel.

Message par energy_isere » 02 juil. 2014, 21:11

A Détroit
Exeter Street between Seven Mile and Penrose – Northern Detroit
2009

Image

2011
Image

July 2013
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August 2013
Image
et d' autres ici : http://www.visualnews.com/2014/06/16/de ... eet-views/

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Re: Villes abandonnées : exemple réel.

Message par energy_isere » 10 janv. 2015, 13:02

Il y a en Pennsylvanie USA la ville de Centralia qui a été abandonnée à cause d' un feu de mine de charbon en surface qui dure depuis ...... 1962 ! :wtf: .

http://en.wikipedia.org/wiki/Centralia_mine_fire

Le feu a pris en 1962 suite à un feu dans une décharge illégale en surface. Ca c'est communiqué à une veine de charbon trés prés de la surface.

2700 personnes ont du quitter la ville et être relogées ailleurs à cause des émanation de fumée dont du monoxyde de carbone. Les maisons ont été rasées.

voir galerie photo dans le National Geographic :
http://news.nationalgeographic.com/news ... mine-fire/

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Visiting Centralia, the bizarre ghost town with an eternal, underground fire
In 1984, most of Centralia’s residents relocated, accepting buyout offers from the government, though a few remained in protest, refusing to leave their lifelong homes in spite of the toxic fumes. They were able to live in relative peace until Bob Casey, then governor of Pennsylvania, declared eminent domain in 1992, condemning all buildings. The dwindling residents fought back in court, failing to reverse the decision. In 2002, the U.S. Postal service revoked Centralia’s zip code, 17927, forcing the locals to receive their mail via post office box. Finally, in 2009, Governor Ed Rendell began the formal eviction of the remaining citizens of Centralia.
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Re: Villes abandonnées : exemple réel.

Message par energy_isere » 10 janv. 2015, 13:10

pour Centralia au dessus, j' ai vu ça en furetant en librairie ce livre :
Atlas des cités perdues
Aude de Tocqueville, Karin Doering-Froger


Les villes sont mortelles comme les civilisations et peuvent disparaître de la carte du monde. L'Atlas des cités perdues relate les destins inattendus et pourtant bien réels de plus de quarante cités aujourd'hui disparues. De la courte et délirante aventure de Sanzhi à Taïwan, née de l'imagination de promoteurs passionnés de design futuriste, à la splendide cité sumérienne de Mari perdue au coeur de la Syrie, sans oublier Prypiat en Ukraine, désertée du jour au lendemain après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl ; chacune de ces villes abandonnées dévoile ses mystères.
Folie des hommes, catastrophe naturelle, événement historique, déclin économique... quelles que soient leurs causes, ces disparitions nous interrogent, nous fascinent et hantent nos mémoires.

Image
http://www.decitre.fr/livres/atlas-des- ... 14689.html

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Re: Villes abandonnées : exemple réel.

Message par energy_isere » 10 janv. 2015, 13:18

Atlas des cités perdues : Centralia, terre brûlée à jamais

Les villes sont mortelles comme les civilisations et peuvent disparaître de la carte du monde. L'Atlas des cités perdues relate les destins inattendus et pourtant bien réels de plus de quarante cités aujourd'hui disparues. Extrait de "Atlas des cités perdues", de Aude de Tocqueville et Karin Doering-Froger, publié aux éditions Arthaud (1/2).


n feu que personne n’arrive à éteindre depuis… plus de cinquante ans ! Le fait est à peine croyable. Cet incendie perpétuel, Centralia le subit depuis un jour de mai 1962.

En prévision du Memorial Day, fête célébrant les Américains morts pour la patrie, des ouvriers communaux ont mis le feu à un tas d’ordures bordant l’un des cimetières de cette petite ville de Pennsylvanie. Inconscience ou bêtise ? Aucun d’entre eux ne s’est aperçu que le feu s’est propagé à la mine de charbon souterraine qui étend ses galeries sous la ville... Le destin de Centralia est scellé... Les anciens racontent que ce funeste sort avait été annoncé près d’un siècle à l’avance ! Un dimanche de la fin du xixe siècle, un curé l’aurait bien prédit : furieux de l’inconduite de ses paroissiens, il leur aurait assuré que leur ville disparaîtrait tout entière dans les flammes, à l’exception de son église et de son cimetière.

Apparemment, sa colère fut entendue : de Centralia ne restent aujourd’hui qu’une église, quatre cimetières et un local municipal abritant un camion de pompiers, au cas où…

Dans cette cité ouvrière, fondée en 1866 après la découverte d’un gisement de charbon, toute l’activité était organisée autour de la mine : Centralia ne possédait ni grands monuments ni aménagements spectaculaires, mais des rangées de petites maisons réparties autour de deux rues principales, deux églises, des boutiques, une gare, un terrain de base-ball, des écoles et quelques bâtiments publics. Une localité comme il en existe beaucoup aux États-Unis, sans trop de caractère mais qui fut le cadre de vie quotidien pour plusieurs générations laborieuses : des immigrés issus principalement d’Irlande, de Pologne et d’Ukraine, et qui vivaient ici en bonne intelligence.

Malgré une vie rude consacrée à extraire le charbon, il existait une grande solidarité dans cette communauté de mineurs, jusqu’à la catastrophe qui marqua le début de l’exode. Si l’incendie souterrain passa d’abord inaperçu, il provoqua au fil des mois des incidents vraiment inquiétants : non seulement le feu ne s’éteignait pas, mais il s’étendait lentement, dégageant dans l’atmosphère, par les larges fissures qui entaillaient le sol, des jets de monoxyde de carbone, des fumées qu’on aurait dit venues des enfers.... Incommodés par les odeurs nauséabondes émanant de ce brasier souterrain, les habitants furent nombreux à quitter la ville. Beaucoup, cependant, faute d’autres perspectives, continuèrent d’y vivre vaille que vaille. En 1981, on frôla le drame : un gamin manqua d’être englouti par un effondrement de terrain. Les autorités locales et fédérales prirent la décision d’évacuer toute la cité, qui comptait encore un millier de résidents. Au fur et à mesure des départs, les maisons furent rasées, et la fameuse église catholique du curé à l’origine de la sinistre prophétie subit elle aussi le même sort. En 2002, le code postal de la ville fut supprimé.


Depuis, quelques irréductibles se cramponnent à leur ville et refusent de ranger Centralia dans leur boîte à souvenirs, fermant leur porte à la curiosité des touristes. Centralia est devenue une attraction de Pennsylvanie : elle a d’ailleurs inspiré les créateurs du jeu vidéo Silent Hill dont il existe une adaptation au cinéma. On comprend aisément que l’endroit inspire les cinéastes lorsque l’on se retrouve sur la surréaliste route 42. Autrefois bordée de bars et de boutiques, aujourd’hui déserte, elle est le début d’un réseau de voies goudronnées qui ne mènent désormais nulle part.


De part et d’autre de ces voies, on aperçoit, émergeant de la végétation, des tas de pierres, parfois chaudes, vestiges des maisons détruites. Autour du cimetière, seul endroit qui semble presque « pimpant » avec ses drapeaux américains plantés sur les tombes, le sol fume encore. Personne n’a jamais réussi à éteindre ce feu, qui tord le bitume, fait naître des crevasses autour desquelles s’accrochent quelques mousses, comme un défi lancé par la nature à cette entreprise de désolation. Les spécialistes estiment que cet incendie souterrain pourrait continuer deux cents ans au moins, le temps de consumer tout le carbone qui se trouve sous terre.

La ville désolée n’attire pas que des touristes. Chaque dimanche, une poignée d’anciens habitants, venus parfois de loin, se retrouvent sur la colline où se dresse l’église orthodoxe Saint-Ignatius, seul endroit encore vivant de Centralia. Lorsque les cloches sonnent, à l’heure de l’office, ils peuvent évoquer un court moment cette époque bénie où leur première « patrie » n’avait pas encore été dévorée par un feu infernal.

Extrait de "Atlas des cités perdues", de Aude de Tocqueville et Karin Doering-Froger, publié aux éditions Arthaud, 2014.
http://www.atlantico.fr/decryptage/atla ... 42646.html

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Re: Villes abandonnées : exemple réel.

Message par energy_isere » 20 févr. 2016, 11:48

des photos impressionnantes.
GRAND FORMAT. Urbex : il fait un tour d'Europe des lieux abandonnés

"On arrive à quatre heures du matin, on se faufile dans le hangar, et avec une petite lumière j’aperçois le nez d’une navette spatiale. C’est hallucinant..." Ainsi David de Rueda décrit-il à "l'Obs" le moment unique où il a pénétré dans un bâtiment désaffecté du cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan.

Des vestiges de l'ère spatiale soviétique à une épave d'avion en Islande, en passant par Tchernobyl ou encore une station radar italienne, ce passionné d'urbex (exploration urbaine) a fait, avec le soutien financier de Nikon, un tour d'Europe des lieux abandonnés. À ses côtés : un assistant et sa petite amie, dont la silhouette solitaire apparaît en fil rouge dans le gigantisme des cadrages. "Comme une touche d'espoir dans un univers post-apocalyptique", dit celui que nous avions déjà présenté il y a quatre ans.

Cette spectaculaire série s'intitule "The Line", en référence à la ligne-frontière, visible ou invisible, que David de Rueda et ses compagnons franchissent pour accéder à ces lieux hors du temps. Bienvenue de l'autre côté.
http://tempsreel.nouvelobs.com/galeries ... onnes.html

Image
"À Budapest, j’ai exploré ce cimetière de trains abandonné. Situé au cœur d’un dépôt de trains en activité, je me sentais comme un enfant échappant quelques heures durant à la réalité pour se promener dans un monde imaginaire habité par des monstres d’acier." (David de Rueda)

pas mal de photo des environs de Tchernobyl.

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Re: Villes abandonnées : exemple réel.

Message par energy_isere » 20 févr. 2016, 11:56

PHOTOS. Les ruines de Skrunda-1, ville secrète de l'URSS en Lettonie

Bienvenue à Skrunda-1, ville lettone qui jadis fut construite secrètement autour de radars soviétiques, et aujourd'hui ville fantôme recouverte par un manteau d'herbes folles...
galerie 28 photos : http://tempsreel.nouvelobs.com/galeries ... -urss.html


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Le fantôme de Lénine continue de veiller (bien que la mosaïque en céramique commence à s'effriter).

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Re: Villes abandonnées : exemple réel.

Message par Remundo » 20 févr. 2016, 12:04

merci Energy pour le lien,

photos impressionnantes qui montrent bien que toutes nos structures et superstructures ne sont qu'éphémères...

Le photographe a du pain sur la planche, je lui conseille Fukushima dans 10 ans. :roll:

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Re: Villes abandonnées : exemple réel.

Message par mahiahi » 16 mars 2016, 21:33

Remundo a écrit :Le photographe a du pain sur la planche, je lui conseille Fukushima dans 10 ans. :roll:
Hiroshima et Nagazaki sont toujours habitées
C'est quand tout semble perdu qu'il ne faut douter de rien
Dieu se rit des hommes déplorant les effets dont ils chérissent les causes
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Re: Villes abandonnées : exemple réel.

Message par sherpa421 » 17 mars 2016, 08:48

mahiahi a écrit :
Remundo a écrit :Le photographe a du pain sur la planche, je lui conseille Fukushima dans 10 ans. :roll:
Hiroshima et Nagazaki sont toujours habitées
A Hiroshima il y a eu une explosion nucléaire, pas à Fukushima. Ce sont 2 situations totalement différentes.
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Re: Villes abandonnées : exemple réel.

Message par tita » 17 mars 2016, 09:33

mahiahi a écrit :
Remundo a écrit :Le photographe a du pain sur la planche, je lui conseille Fukushima dans 10 ans. :roll:
Hiroshima et Nagazaki sont toujours habitées
Mauvais exemples. On ne peut pas simplement comparer un accident nucléaire d'une centrale et l'explosion d'une bombe nucléaire. Dans les cas d'Hiroshima et Nagazaki, l'irradiation a été très importante dans un premier temps (quelques semaines/mois) mais s'est très vite dispersé. A Fukushima, il y a toujours une zone d'exclusion de 20km autour de la centrale. La quantité de combustible est 1000 fois plus importante que dans une bombe.

http://www.ufunk.net/photos/fukushima/

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Re: Villes abandonnées : exemple réel.

Message par mobar » 17 mars 2016, 10:10

tita a écrit :
Mauvais exemples. On ne peut pas simplement comparer un accident nucléaire d'une centrale et l'explosion d'une bombe nucléaire. Dans les cas d'Hiroshima et Nagazaki, l'irradiation a été très importante dans un premier temps (quelques semaines/mois) mais s'est très vite dispersé. A Fukushima, il y a toujours une zone d'exclusion de 20km autour de la centrale. La quantité de combustible est 1000 fois plus importante que dans une bombe.

http://www.ufunk.net/photos/fukushima/
... et le relargage d'éléments radioactifs dans la nature se poursuit depuis 5 ans sans qu'il soit possible de dire quand il pourra être stoppé ni ce qu'on va faire de millions de tonnes de terres contaminées et d'eaux polluées qui s'accumoncellent sur la zone

Pas prêt de revenir manger des sushi ou de faire des barbeuks de yakitori en famille dans les parcs de Fukushima, les japonais!
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
« Ne doutez jamais qu'un petit groupe de personnes bien informées et impliquées puisse changer le monde, en fait, ce n'est jamais que comme cela que le monde a changé »

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Re: Villes abandonnées : exemple réel.

Message par energy_isere » 05 août 2018, 12:34

Detroit, la ville qui aiguise l’appétit des investisseurs immobiliers

Par Jean-Bernard Litzler Le Figaro le 05/08/18

Elle a connu la faillite et la décrépitude, mais la capitale de l’automobile américaine est en plein redressement. Et attire désormais les investisseurs, petits et gros, alléchés par des prix très bas. Un pari gagnant ?

Elle a été la ville des pionniers de l’automobile, celle où Henry Ford a lancé et industrialisé sa célèbre Ford T mais depuis des années Detroit est surtout connue pour ses déboires. Une descente aux enfers bien antérieure aux soubresauts que connaît l’industrie automobile. Passée de 1,8 million d’habitants dans les années 50 à 680.000, la ville a surtout été victime de problèmes de ségrégation et d’une hémorragie de sa population vers les banlieues. Selon les statistiques officielles, la population de la ville est aujourd’hui à 82% noire et 8% hispanique.

ymbole de la ville fantôme avec ses infrastructures délabrées et ses milliers de maisons à l’abandon, la ville était tombé au plus bas en 2013, avec la faillite retentissante de la municipalité affichant un passif de 18 milliards de dollars. Mais depuis, le vent a tourné. Notamment avec l’arrivée d’un nouveau maire, Mike Duggan, qui s’est relevé les manches pour permettre à sa ville de faire le maximum avec le minimum de moyens. Au programme: réfections de route, retour de l’éclairage public et, surtout, un titanesque programme de démolition de 40.000 bâtiments dont 14.000 ont déjà été réalisées.

La famille aux 100 immeubles


La ville s’est dotée d’un véritable service d’urbanisme dirigé par un professionnel respecté, Maurice Cox, et rapidement passé de 6 à 36 personnes (architectes, paysagistes, historiens) pour redessiner les contours de la ville. Une dynamique nouvelle s’accompagnant d’une diminution de la criminalité, qui était devenue l’une des plus forte du pays, et d’un retour de la population blanche qui s’intéresse à nouveau à la ville et s’y installe.

De leur côté, de gros investisseurs privés n’ont pas tardé à flairer les bonnes affaires. C’est ainsi que deux familles se partagent aujourd’hui l’essentiel des immeubles des deux quartiers centraux de la ville. L’homme d’affaires Dan Gilbert, possède ainsi 70% du Downtown (une centaine d’immeubles) et y a investi plus de 2 milliards de dollars et prévoit d’injecter encore la même somme. De son côté, la famille Ilitch qui a fait fortune dans la pizza a jeté son dévolu sur le quartier de Midtown où elle possède immeubles, clubs et infrastructures sportives (hockey, base-ball). Et Ford vient d’annoncer le rachat de la monumentale gare de la ville pour y faire travailler jusqu’à 5000 personnes après quatre ans de travaux.

Mais Detroit n’attire pas que les milliardaires. Au-delà du centre où les prix se sont déjà envolés, il y a énormément à faire dans cette cité 3,5 fois plus grande que Paris pour mieux loger la classe moyenne. Raison pour laquelle un marché actif se développe pour construire mais surtout remettre en état et louer des maisons rachetées à petits prix. «Tout le but de notre politique est d’attirer de nouveaux habitants sans perdre les actuels», souligne le maire Mike Duggan. Et puisque la ville dispose de peu de moyens, elle se concentre sur les infrastructures, laissant l’immobilier aux promoteurs et investisseurs.

Des maisons à 50.000 dollars

Des perspectives alléchantes de rendements élevés et de plus-values rondelettes qui séduisent jusqu’en France. C’est ainsi qu’a été lancé Detroit Immo, une société créée par deux Français Antoine Demoussaud et Rudy Noulé. Ensemble, en s’appuyant sur des relais locaux, ils ont déjà acheté et rénové 300 maisons revendues à des investisseurs français à des tarifs moyens de 50.000 dollars et mises en location par un agent immobilier francophone. «C’est le bon moment pour faire le pari du redressement de Detroit», estime Antoine Demoussaud. Des achats réalisés parfois à l’unité mais aussi parfois par lots de 3 ou 4 maisons voire plusieurs dizaines. «Pour les multi-acheteurs qui ne connaissent pas la ville, nous leur conseillons vraiment de venir la découvrir sur place», souligne Antoine Demoussaud.

Même si la transaction s’accompagne d’un service juridique, d’une gestion locative et met en avant des rendements nets pouvant dépasser les 10%, il reste de nombreux points à surveiller. À chacun de s’assurer de la qualité du bien qu’il achète, de son environnement et la dynamique de la ville. «La réglementation vis-à-vis des locataires peut être très différente d’un État à un autre, prévient François Gagnon, président Era Europe et Era France qui se partage entre la France et les États-Unis. Le Michigan (l’État de Detroit) est un État de travailleurs où l’expulsion d’un locataire mauvais payeur est plus difficile que dans certains autres État. Et il faut s’assurer que les impôts locaux ne vont pas monter en flèche ni les nouvelles réglementations sur le logement, ce qui alourdirait nettement la facture.» Avec tous ces éléments en tête, des bonnes affaires restent possibles en profitant de cette période où les prix restent inférieurs à ceux d’un marché «normal».
https://immobilier.lefigaro.fr/article/ ... da54889c6/

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