Sharon Astyk - Ramassez votre chapeau

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Raphaël
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Sharon Astyk - Ramassez votre chapeau

Message par Raphaël » 19 juil. 2007, 11:15

J'ai fini la traduction de post de Sharon Astyk "Ramassez votre chapeau", qui fait suite à "Al Gore appelle tout le monde à une profusion d’austérité – et pourquoi êtes vous concerné"; là : http://forums.oleocene.org/viewtopic.php?t=5579.

Le propos de l'auteur est d'expliquer pourquoi elle pense qu'il faut agir, maintenant :!:


C'est parti...


Ramassez votre chapeau

Lundi 9 juillet 2007.

Quand j’étais au collège, j’ai lu une nouvelle de Robert Heinlein que je n’ai jamais pu retrouver. Un barman y était derrière son bar, lorsque deux scientifiques du nucléaire entrèrent. Ils discutaient du danger imminent d’une attaque nucléaire sur les US, et le barman prit peur. Ils leur demanda s’ils croyaient vraiment ce qu’ils disaient, et puis dit quelque chose du genre « Si vous y croyiez vraiment, vous ne seriez pas ici à boire, vous quitteriez la zone cible immédiatement ». Les scientifiques assurèrent le barman que tout ceci était vraiment sérieux, et puis listèrent une foule de raisons pour lesquelles ils ne pouvaient pas partir maintenant. Le barman, convaincu, prit son chapeau et s’en alla du bar et de la ville, laissant toutes connaissances derrière. Et alors que tout cela est de la fiction, juste au moment où il sort des limites de la ville, il se surprend à questionner son instinct, et essayant de passer un coup de téléphone (ou quelque chose d’autre), il ne peut que voir le nuage en forme de champignon se former derrière lui.

Il est rare que la vie confirme nos hypothèses aussi rapidement, mais j’ai trouvé cette histoire intéressante parce qu’elle illustre comme il est difficile de vivre sa vie comme si vous croyiez que des catastrophes vont vous arriver. Même quand vous savez qu’elles sont probables, même quand on les voit imminentes, il est horriblement difficile de ramasser son chapeau et d’écarter un ensemble d’options pour en poursuivre un autre. Particulièrement lorsqu’il y a peu de support culturel pour cela – quand l’hypothèse que même une préparation basique fait de vous un timbré aux yeux de tous. Cette histoire m’a marquée, longtemps avant que je découvre le pic pétrolier ou le changement climatique, parce que je me demandais comment quelqu’un sait que *maintenant* est le moment de ramasser son chapeau. J’ai été frappé, par exemple, par le dilemme des Juifs qui ont quitté l’Allemagne – comment savez-vous que le pire est réellement ici ? La grand-mère de mon mari était dans le transport pour enfants, qui emmena les enfants Juifs-Allemands en Angleterre. Elle n’avait même pas 13 ans, et ses parents l’ont mise dans le train avec une valise et l’ont envoyée vivre dans un pays éloigné pour être élevée par quelqu’un d’autre. Cela a sauvé sa vie. Une de ses cousines, qui vivait dans le même voisinage au ghetto est restée avec ses parents – ils pensaient que le risque que le danger vienne à elle était plus grand en Angleterre qu’en Allemagne. Cette cousine est morte dans les camps de concentration, et Inge, la grand mère d’Eric, a survécu. Comment savez-vous que maintenant est le temps de risquer autant ?

Si d’aucun parmi vous ont lu Matt Savinar à http://www.lifeaftertheoilcrash.net/Index.html, vous pourrez argumenter que sur tous les plans, la pensée de Matt est bien plus apocalyptique que la mienne. Il écrit sous le nom de « Juris Docteur Fatalis » et il raisonne qu’il suffit de regarder où va l’argent – il dit « nous dépensons des milliards pour régler les problèmes que nous avons créé à coups de milliers de milliards ». Matt prévoit un vrai désastre apocalyptique, tandis que je traite souvent de ce que nous pouvons faire pour atténuer le désastre, et je pense principalement en terme de pauvreté, plutôt qu’en ce que j’appellerais « apocalypse ». Dans ce sens, il semblerait que Matt est un « doomer » et pas moi.

Mais ce n’est pas si simple. Si vous lisez les écrits de Matt, vous verrez qu’il est actuellement en quête de l’endroit idéal pour vivre dans le monde post-pic, au même moment où il écrit « il ne nous reste peut être que 18 mois (c’était il y a plusieurs mois) ». Pour le moment, il vit dans un endroit où il admet que cela ne se passera pas bien. Et Matt sait autant que moi que construire une communauté, et des systèmes pour la nourriture, qu’être accepté à un endroit, et obtenir des fruits des arbres et devenir expérimenté à satisfaire la plupart de ses besoins prend vraiment du temps. Cela fait 7 ans que je fais ça maintenant, et j’espère encore avoir plus de temps. Si vous regardez ce que nous avons écrit, Matt a une vision bien plus noire que la mienne. Si vous regardez nos actes, Matt risque beaucoup plus que ce à quoi je me suis préparée. J’ai ramassé mon chapeau il y a longtemps. Matt est maintenant prêt à ramasser le sien.

Je ne suis pas sur le dos de Matt Savinar, ou de n’importe qui d’autre. Flûte, je ne connais pas le futur et Matt est peut être plus sage que moi. Et puis, étant donné qu’il n’a pas d’enfants, il est plus mobile et a plus d’argent que moi, il fait probablement les bons choix pour lui. Je mentionne ceci non pas parce que je crois que Matt ne croit pas ce qu’il dit – je suis sûre du contraire – mais parce que chacun d’entre nous couvre ses paris à un degré ou à un autre, et aussi parce que même quand vous y croyez, il peut être sacrément difficile de maintenir un lien entre des futurs hypothétiques et la réalité vraie telle qu’on la vit dans notre tête et nos pensées.

Comme tout le monde, je fais mes analyses de risque sur la base de ma réalité, et d’autres ont fait la leur par eux-mêmes. Je juge sur la base de mes propres évaluations – est ce que je crois le GIEC ou Hansen ? Est ce que je crois la CERA ou Simmons et Assoc. A propos du pic pétrolier ? De qui vais je choisir de suivre le discours ? Et quelles sont mes priorités ? Pour moi, protéger mes enfants est #1, et tout le reste est au loin, en numéro deux. Mais cela me mène à un ensemble de solutions, et pas à un autre. Je pourrais, par exemple, croire que ce qui est le plus nécessaire est une tonne d’armes à feu et une isolation totale, ou que je protègerais mieux mes enfants en me convertissant au Christianisme et en m’insérant dans l’Amérique moyenne, ou en gagnant beaucoup d’argent et en les protégeant en vivant dans une communauté cloisonnée. Et honnêtement, il est concevable que n’importe laquelle de ces stratégies soit la bonne – et que ma théorie de « construire une communauté, faire pousser de la nourriture » soit complètement incorrecte, ou alors que simplement je manque de chance. Comme tout le monde, je compte sur la chance.

L’article que j’ai écrit hier, argumentant que les gens devraient, pour des raisons égoïstes, commencer à vivre maintenant comme ils devront peut être le faire sur le long terme, en a rendu assez soucieux quelques uns. Ils ont pensé que soit je m’affolais soit j’amenais certains à paniquer. Pour une large part ce n’était pas mon intention, mais j’avais bien l’intention de créer un sentiment d’urgence. Je veux que les gens qui lisent ceci pensent sérieusement si ils ont un plan de secours viable pour une crise qui commencerait dans le futur proche. Pourquoi ? Non pas parce que je pense que le monde entier va s’effondrer, mais parce que je pense que n’importe quel effondrement viendra par étapes. Pour une victime de Katrina, cela est peut être déjà arrivé. Pour moi cela peut être demain. Pour vous, cela peut attendre un décennie. Nous ne savons pas – nous sommes entre les mains du hasard.

Je veux que ceux qui lisent cela prospèrent dans le futur, et si vous pensez que je suis timbrée, tant pis. Je tend à penser qu’après Katrina, dans une économie inflationniste, quelqu’un qui dit « stockez de la nourriture, planifiez à l’avance, soyez prêt maintenant » ne ressemble pas à l’Unibomber , mais je ne suis pas la meilleure juge ;-)

Je préfère que vous croyiez que je suis une dingue plutôt que vous croyiez que je pense et ai toujours pensé que « nous pouvons le faire » et qu’ainsi, je ne vous encourage pas à couvrir vos paris. Et je crois sincèrement que nous sommes vraiment proche d’une situation où la plupart d’entre nous seront impliqués au plus haut point pour leur simple survie, et que tout ce que beaucoup d’entre nous voudraient ou auraient besoin pour vivre confortablement nous sera de moins en moins accessible. Je pense que nous *pouvons* changer les choses, et vraiment rapidement – mais je ne suis pas du tout sûre que nous le ferons – et je ne veux pas parier ma vie sur ce que Brian a appelé, « la fée volonté politique » . Mais ce qui est certain, c’est que je ne veux pas que vous pariiez votre futur sur *ma* vision de la fée volonté politique ;-).

Pourquoi est ce que je pense que nous devons commencer maintenant à ramasser notre chapeau, et à faire maintenant les changements que nous devrons faire de toute façon ? Et bien, à ce point on peut toujours dire que la production de pétrole a peut être passé son pic il y a deux ans – l’OPEP semble ne pas pouvoir accroître sa production. Le Mexique expérimente un déclin à deux chiffres, et stoppera bientôt entièrement d’exporter du pétrole. Bien que quelque nouvelle capacité de production parvienne sur le marché, je pense que nous sommes sur le plateau cahoteux. Cela signifie que sur le long terme, les prix du pétrole vont continuer à monter pour toujours – ils peuvent baisser encore quelques fois, mais lorsqu’ils se stabiliseront, ils seront plus hauts… et plus hauts… et plus hauts.

Les prix du gaz naturel ont augmenté doucement, mais surtout parce que nous avons eu une série d’hivers doux. Un hiver froid, et nous pouvons nous attendre à des coûts de chauffage bien plus élevés. Le gaz naturel est destiné à atteindre son pic dans la prochaine décennie, les US ont déjà eu leur pic et le Canada est suivant sur la liste. Le charbon n’est pas très loin derrière. Le pic signifie des coûts en croissance, une difficulté croissante pour y accéder, et un retour sur investissement plus faible – de plus en plus d’énergie est nécessaire pour juste extraire le pétrole ou le charbon du sous-sol. Et nous voyons des nations productrices d’énergie qui réservent de plus en plus de ce qu’elles ont pour elles-mêmes – à la fin elles arrêtent d’exporter, et d’autres nations doivent faire avec ce qu’elles ont. La réserve de pétrole des US a atteint son pic il y a plus de 30 ans, notre gaz il y a une décennie, et le plus probable est que notre charbon a aussi atteint son pic.

L’énergie n’est pas la seule chose dont le prix augmente. Celui de la nourriture aussi. Tout d’abord, la bonne nourriture que nous sommes tous supposés manger coûte *plus* cher que la saloperie industrielle. Mais même la saloperie voit son prix augmenter, surtout à cause du coût énergétique, mais aussi en raison des sécheresses (induites par le changement climatique dans de nombreux cas), la désertification et la destruction des sols, et les rendements tombent dans beaucoup d’endroits au monde. Je ne pense pas que la tendance va changer avant un bon bout de temps – le prix de la nourriture va continuer à croître parce que nous mettons notre nourriture dans nos réservoir à carburant, et parce que les coûts de notre nourriture dépendent d’une énergie pas chère – ce qui est du passé. Cela signifie que la nourriture achetée maintenant et stockée est probablement meilleur marché. Et la nourriture que vous cultivez vous même est même encore meilleure marché. Des stocks ne vous sauveront pas – mais ils peuvent aider un peu.

Pendant ce temps, nous sommes au seuil de troubles économiques profonds, et un grand nombre de gens croient que nous allons tout droit vers une récession. Beaucoup d’entre eux sont assez connu qui sont sensés savoir – Greenspan, par exemple, a manipulé l’économie US pendant longtemps, et il pense qu’il est probable que nous subissions une récession d’ici à la fin de l’année. Bien sur les récessions vont et viennent – mais s’il n’y a pas de gros boom de la croissance pour les corriger, elles ne partent pas. Et avec de moins en moins d’énergie bon marché, et de plus en plus de temps passé pour juste gérer des problèmes comme des désastres environnementaux induits par le changement climatique, des guerres pour les ressources et des crises de l’énergie, nous avons moins de capital avec lequel s’adapter. La banque des règlements internationaux, l’organe financier le plus significatif au monde a prévenu que nous sommes en danger d’une autre Grande Dépression – ce n’est pas leur message habituel, comme ce n’est pas celui de Greenspan. Ce sont des mauvaises nouvelles pour nous – et une récession longue et durable au moment où nous nous adaptons au changement climatique et au pic pétrolier pourrait signifier que nous n’avons au plus que ce que nous possédons déjà, que tous nos rêves de transition ordonnées sont caduques.

Ajoutez le changement climatique à cela. Hier, nous avons appris qu’on s’attendait à ce que la sécheresse dans le sud ouest dure encore un siècle. Pensez à ça ? Il y a *60* millions d’américains là bas, plus encore 60 millions de Mexicains dans la zone concernée. Pendant combien de temps peuvent-ils y rester ? Où iront-ils ? Ajoutez à cela les gens sur la côte du Golfe et en Floride du Sud – tous sont vulnérables au prochain grand désastre que nous ne pouvons nous permettre d’arrêter ou de gérer, et il y aura beaucoup de migrants seulement dans cette nation dans la prochaine décennie. Cela va changer l’économie, votre marché du travail local, et beaucoup d’autres choses. Des MILLIARDS de personnes seront des réfugiés dans leur pays ou à l’extérieur en 2050 – et tout ça n’arrivera pas en 2049 – cela signifie que des gens réels, des vrais nous, commencent à être affectés aujourd’hui.

James Hansen et d’autres scientifiques de la NASA qui argumentent que nous n’avons que peu de temps disent qu’il ne nous reste qu’une décennie pour gérer le problème – une décennie pour mettre en place les changements « drastiques » qui stopperont la montée du niveau des mers. Imaginons que nous réussissions dans toutes ces mesures – que se passerait-il ? A quoi cela ressemblera-t-il lorsque 300 millions de personnes devront trancher jusqu’à l’os dans leurs émissions personnelles ? J’aurais tendance à parier sur une compétition pour les ressources, et de nombreuses augmentations de prix – au moment à la plupart d’entre nous pourrons le moins se le permettre.

Ce qui se passe, c’est que tout paraît OK à de nombreux niveaux. Nous pouvons croire qu’il y a des crises, mais que la vie continue. Les enfants sont encore à l’école, l’argent continue de s’accumuler sur le 401K , la bourse tient encore, et nous avons tous notre vie qui continue. Nous sommes encore coincés entre la vie maintenant et la vie à venir, et il est sacrément difficile de faire la différence. Chacun d’entre nous doit déterminer ce qu’il doit croire, et couvrir ses paris du mieux qu’il peut. Mais il est vachement dur de savoir que faire. Est-ce que nous ramassons notre chapeau, mettons nos enfants dans le train, abandonnons le présent pour un futur hypothétique ? Comment savoir si un miracle ne va pas arriver ?

Un de mes commentateurs a pointé que mon post précédent a créé une pulsion d’accumulation, pour se préserver soi-même, plutôt que de penser communauté. Maintenant je comprends cette pulsion. Ma première réaction au pic pétrolier, il y a de nombreuses, nombreuses années, a été précisément la même. Je l’ai encore eue lorsque j’ai eu mon premier enfant, et je l’ai encore à chaque fois que me fais du soucis pour mes gosses. Et j’ai alors ramassé mon chapeau. J’ai lâché mon doctorat pour démarrer une petite ferme – j’ai pensé pendant longtemps que je pouvais tout concilier, mais avec le temps il est devenu clair que ça ne marchait pas, alors j’ai abandonné Shakespeare, ce qui a été douloureux par certains cotés. Je me suis fermé certaines options. Nous avons fait des paris sur ce que nos enfants auraient besoin – notre argent est plus dans la terre que dans la bourse, et si rien de mal n’advient qui sait ce que nous devrons faire lorsque les enfants voudront aller en université. On ne peut pas tout avoir, et nous avons fais nos choix, et nous devons vivre avec.

Mais nous ne pouvons pas tout choisir tout le temps – alors on se couvre. Nous avons mis de l’argent de coté pour l’université, et nous avons aussi mis de notre argent dans la terre. Si je devais en choisir un, à dire vrai – je ne pense pas que les dollars pour l’université seront là dans une décennie. Mais je ne veux pas risquer mes enfants sur mes seules prévisions. J’ai laissé tombé mon doctorat, mais en partie parce que j’aimais être fermière et aussi l’écriture, et je voulais faire ces deux activités – je ne l’ai pas juste foutu en l’air. J’investis dans le soutien de la communauté, mais j’ai aussi un stock d’habits pour des enfants plus grands, et des livres éducatifs pour enfants afin que mes gosses puissent apprendre à la maison jusqu’au niveau universitaire, et pour qu’ils aient des chaussures à porter et n’aient pas à s’habiller avec les horribles trucs que je pourrais coudre si le pire se produit. Je ne pense pas que je puisse me sortir avec mes stocks de n’importe quelle situation vraiment mauvaise – mais je stocke aussi de la nourriture comme protection, une manière de gérer une famille étendue qui aurait besoin de suppléments, des récoltes loupées, mes propres erreurs.

Nous connaissons tous que des gens étaient préparés pour l’An 2000, avaient des bunkers anti-nucléaires, retournèrent à la terre parce que la fin était imminente dans les années 1970, s’attendent au pire depuis des décennies. Et il est tentant, en raison de ces facteurs, de penser que le système est assez robuste pour endurer n’importe quelle crise. Et qui sait, peut être le peut-il ? Je ne suis pas prophète – je ne connais pas le futur. Mais regardez un peu en arrière. Pendant la durée d’une vie, demandez-vous si vos grands-parents, et arrières grands-parents, ont subi une crise durant leur vie. Encore une fois, il n’est pas question de Mad Max ici – nous parlons de pauvreté, de guerre, de perturbations économiques, de devoir quitter une maison chérie pour un autre endroit, d’épidémie, de faim, de besoin. Maintenant, peut être personne dans votre famille n’a vécu ces choses, mais en regardant vers mes grands-parents et arrières grands-parents, je vois deux guerres mondiales et une foule de guerres plus petites. La faim. La misère. La pauvreté. Le désespoir. Les réfugiés. La Violence. La maladie. La mort. Et ceux-là ont été ceux qui ont eu de la chance, qui ont survécu pour avoir des enfants et des petits enfants. Les générations après la Seconde Guerre Mondiale sont parmi les premières de l’histoire de l’humanité à vivre leur vie entière dans la paix, la prospérité, dans le bonheur. Devons nous parier que nous aussi seront à ce point chanceux ? Et quel est le prix si nous nous trompons ?

La dernière question est vraiment couillonne, non ? Et c’est celle sur laquelle je m’appuie, ma version privée du principe de précaution. C’est à dire, en essayant de déterminer qui de James Hansen ou du GIEC a raison, au final, je trouve que le prix de croire Hansen et d’avoir tout faux, est bien plus faible que celui de croire le GIEC et d’avoir fait le mauvais choix. Je pense que les signes qui vont dans le sens de ce qu’écrit Hansen sont probablement très pertinents, mais quoi qu’il en soit le coût en vies et celui du futur où *aucun* changement rapide n’est réalisé est certainement plus grand que celui, important, il faut le reconnaître, où rien n’est fait au plus tôt. La même chose est vraie en ce qui concerne la préparation personnelle. Que se passe-t-il si nous ne faisons rien ? Parfois le prix est faible et léger. Parfois ce n’est pas le cas.

Au final, nous devons trouver des manières de se préparer et de couvrir nos paris, sans compromettre beaucoup de nos principes de base. Cela signifie que nous nous préparons pour un futur qui ne tournera pas pour le meilleur, tout en essayant de construire un futur où tout ira bien. C’est plus difficile que d’en choisir juste un, mais je pense que c’est aussi nécessaire. Cela signifie que nous achetons en gros pour notre réserve de la nourriture locale, biologique, cultivée de manière soutenable, et que nous remplissons nos coffres à vêtements d’habits usagés, pas d’habits neufs. Cela signifie que nous devons être judicieux dans les achats que nous faisons – oui, peut-être le moulin à céréales, pas la baratte à beurre fantaisie lorsqu’un pot à secouer est suffisant.

Je voudrais que chacun qui lise ceci fasse ses propres choix basés sur sa propre expérience, sa propre compréhension des données qui lui est disponible, ses propres besoins et circonstances personnelles et aussi sa propre capacité au changement. Mon pari est que les changements arriveront bientôt pour certains d’entre nous, plus tard pour d’autres, mais les changements qui me soucient sont déjà pour une grande part en cours maintenant – et quoi qu’il arrive, nous ne serons probablement plus jamais aussi confortable ou privilégié ou chanceux ou prêt que nous le sommes maintenant. Ca craint pour nous tous. Je veux du temps. Mais je ne pense pas pouvoir vivre ma vie sur la base de mes désirs de ce que je voudrais qu’elle soit – c’est un pur fantasme. Au final, il faut que je trouve un équilibre entre ma préparation pour des temps difficiles et mes tentatives pour échapper à ces temps difficiles, entre vivre maintenant et être prête à vivre dans le futur. Chacun choisira un équilibre différent. Chacun fera des paris différent. Chacun verra le futur un peu différemment. Et certains d’entre nous se tromperont – peut être moi. Il est impossible d’être préparé pour tout, mais il est non seulement possible mais sage d’établir ses priorités et de se préparer à de nombreuses éventualités.

A la fin, c’est là qu’en arrive ma propre analyse. Si je me trompe sur ce qui arrive après le pic, quel prix ai-je payé ? Je n’aurais jamais été professeur de littérature Anglaise. Mes enfants devront peut être obtenir une bourse pour l’université, ou nous devrons prendre une hypothèque sur nos terres. Nous aurons peut être manqué quelques opportunités. Mais en général, j’ai une vie que j’aime maintenant, du travail que j’aime maintenant, une famille dont je ne pourrais pas autant profiter si je travaillais à temps plein à l’académie. J’ai un sentiment imparfait de sécurité, mais néanmoins infiniment supérieur à celui que j’aurais eu autrement. Au final, les limitations de mes choix sont supportables. Si j’avais choisi autrement, pourrais-je dire la même chose ? Sans doute j’aimerais mon travail, mais les risques pour le futur de mes enfants me sont inacceptables. D’autres feraient un autre choix, et je ne sais pas s’ils sont mauvais – seul le temps le dira.

Si j’étais vous, au minimum j’aurais un plan sérieux de secours pour ce que vous ferez si votre projet pour les cinq ou dix ans échoue. Ceci dit, je serais prête à vivre ou vous êtes, avec ce que vous avez. Et si vous pensez que demeurer où vous êtes n’est pas possible, je risquerais un déménagement ailleurs. Mais je ne suis pas vous, et je ne veux pas que vous fassiez tout ça parce que je le dis – prenez vos propres décisions.

Voilà ce que je peux dire. Si vous comprenez les signes largement comme moi, si vous y croyiez vraiment, alors c’est vraiment le moment de ramasser votre chapeau, ou au moins de mémoriser les horaires du train qui se dirige où que vous souhaitiez être.

Shalom,

Sharon


Source : http://casaubonsbook.blogspot.com/2007/ ... r-hat.html
Auteur : Sharon Astyk

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Message par tolosa » 19 juil. 2007, 12:03

Très beau texte ;) . L'auteur s'interroge sur la difficulté d'une décision personnelle décisive, parce qu'elle constitue un point de bascule dans le cours d'une vie.
Cette décision est d'autant plus difficile à prendre qu'elle ne peut être envisagée distinctement de la relation que l'individu entretient avec la société et l'acceptation par cette société de l'idée de changement.
Il me semble que plus une société est structurellement inégalitaire plus ses capacités d'évolution sont faibles. Le remarquable ouvrage de Jarel Diamond effondrement en donne de nombreuses illustrations. La nouvelle exceptionnelle (Le dernier chateau) du non moins brillant jack Vance en est aussi une manifestation prophétique.
"Laisser son chapeau", lorsque l'on occupe qu'une place moyenne (tel un barman) dans une société inégalitaire est sans doute moins difficile que lorsque la personne concernée est un privilégié du système. Dans ce cas, et la nouvelle précitée de jack Vance l'illustre avec poésie, l'individu conscient de la nécessité d'une évolution, après avoir fermé les yeux le plus longtemps possible (encore un instant monsieur le bourreau...) peut préférer la mort à l'inconnu et la disparition de ce qui faisait sa raison de vivre.

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Message par rico » 19 juil. 2007, 12:15

C'est vrai que se pose la question de "qu'est ce qu'on peut ou doit faire dès maintenant pour limiter les dégâts?".
Dans mon cas je n'ai pas l'impression de pouvoir faire grand chose.
J'habite en pleine agglomération dans une région ultra urbanisée. Je ne me vois pas tout plaquer pour aller vivre à la campagne et commencer à m'exercer à l'après pétrole. Je n'en ai ni les moyens financiers ni le savoir faire et j'ai une famille à nourir. Encore si j'étais seul je dis pas. Ca me fait effectivement penser à la situation des familles juives en 40 : celles qui ont senti le danger nazi on agit à temps pour fuire et ainsi être sauvées des camps. Les autres, celles qui préféraient ne rien quitter, celles qui pensaient que le pire était impossible et impensable celles là se sont en quelques sortes "faites avoir". Ca me parait similaire avec le PO. Il y a un moment où des signes apparaissent montrant la nécessité de partir au plus vite. Le problème est la capacité à interpréter correctement ces signes. Ils sont peut être déjà là et dans ce cas je suis sur le point de me faire avoir car il faut bien se dire aussi, comme dans le cas de ces familles juives, que la fuite ou l'exil n'est possible que jusqu'au moment où elle devient impossible. Le danger peut résider dans le fait qu'on repousse en se distant "bah aller j'ai encore le temps de voir venir...". Pourtant on sait bien que dans l'absolu rien ne permet de dire que tout ne va pas basculer du jour au lendemain. S'exiler pendant qu'il en est encore temps oui j'en suis sûr et pourtant je n'ai pas prévu de partir dans les semaines, dans les mois qui suivent et je n'ai pas de "plan de secours d'urgence" au cas où ça tourne mal. Tout quitter devient possible quand on se rend compte qu'on a plus d'autre choix mais avec le risque qu'il soit déjà trop tard...

Raphaël
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Message par Raphaël » 19 juil. 2007, 14:41

tolosa a écrit :Très beau texte ;) . L'auteur s'interroge sur la difficulté d'une décision personnelle décisive, parce qu'elle constitue un point de bascule dans le cours d'une vie.
Cette décision est d'autant plus difficile à prendre qu'elle ne peut être envisagée distinctement de la relation que l'individu entretient avec la société et l'acceptation par cette société de l'idée de changement.
Il me semble que plus une société est structurellement inégalitaire plus ses capacités d'évolution sont faibles. [...]
"Laisser son chapeau", lorsque l'on occupe qu'une place moyenne (tel un barman) dans une société inégalitaire est sans doute moins difficile que lorsque la personne concernée est un privilégié du système. Dans ce cas, et la nouvelle précitée de jack Vance l'illustre avec poésie, l'individu conscient de la nécessité d'une évolution, après avoir fermé les yeux le plus longtemps possible (encore un instant monsieur le bourreau...) peut préférer la mort à l'inconnu et la disparition de ce qui faisait sa raison de vivre.
rico a écrit : Dans mon cas je n'ai pas l'impression de pouvoir faire grand chose.
J'habite en pleine agglomération dans une région ultra urbanisée. Je ne me vois pas tout plaquer pour aller vivre à la campagne et commencer à m'exercer à l'après pétrole.
C'est vrai que plus on a à perdre à quitter le système, plus la décision est difficile.
Mais comme (presque) toujours, il y a plusieurs bonnes manières de réagir (et c'est ce que dit et redit Sharon).

L'essentiel est de dépasser les discours sur "le PO va tout péter" pour passer à l'action.
Pour ce faire, on n'est pas obligé de tout plaquer.
Moi aussi j'habite en IdF, pas en petite couronne comme toi rico, mais je suis en appart et j'ai tout plein de raisons de rester là où je suis pour le moment (je suis un des scientifiques de l'histoire). Pour le moment mon pari est de rester là où je suis (avec ma femme et mes 2 enfants), mais j'essaye aussi de mettre en oeuvre une stratégie qui m'aidera le jour venu. Tout d'abord je sensibilise au maximum ma femme sur le sujet (sans ça, le reste ne sert à rien), notre couple n'est pas endetté (exception de taille : l'appart, mais ça se termine), nous limitons notre consommation de biens matériels (nous n'avons pas de voiture, je n'ai pas de téléphone portable...), nous limitons à fond ma consommation de viande (c'était un luxe, ça le redeviendra), j'ai mis en place un garde manger et mon objectif est de pouvoir tenir 1 mois avec, j'essaye d'être en forme (je marche, fait du vélo, ma femme a des progrès à faire sur ce sujet ), j'essaye de cultiver les relations avec mon entourage (e.g. je me suis impliqué dans le conseil syndical de notre immeuble), on va faire pousser des plantes aromatiques dans l'appart, et mon grand projet c'est d'accéder au terrain d'une de mes voisines pour apprendre à faire pousser des légumes (en + c'est top pour les mômes).

Bien sur, je fais tout ça en étant content de le faire, et avec la certitude que je n'aurais rien à regretter si un "miracle" se produit.

Un de ces quatre, moi et ma famille passerons à la vitesse supérieure. Mais pour le moment, j'estime que c'est déjà pas mal (c'est sans doute insuffisant, mais c'est mon pari).

Par contre, c'est vrai que je n'ai pas encore de plan de secours d'urgence. Il faut certainement que je m'en préoccupe.

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Alter Egaux
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Message par Alter Egaux » 19 juil. 2007, 15:43

Raphaël a écrit : Par contre, c'est vrai que je n'ai pas encore de plan de secours d'urgence. Il faut certainement que je m'en préoccupe.
Oui, ce serait faire preuve de prévoyance. 1 500 maraichers en Ile de France, cela va être costaud de réussir à se nourrir, et à se déplacer. Et les émeutes de Nov 2005 ne sont pas là pour nous rassurer sur la capacité des franciliens à garder leur calme.

J'ai une maison en Ile de France (pas fini de payé). Je commence à penser que ce n'est pas une bonne idée de la garder. La location me parait être un meilleur plan. Au moins, on part sans regret du logement.
Ou alors, il faut vendre au bon moment.
Et ce "bon" moment se rapproche...
Etape n°1 : Les africains nomment le pétrole : la "merde" du diable.
Etape n°2 : Restons cool, le PO arrive...
Etape n°3 : "Mais à cet endroit, en ce moment, l'humanité, c'est nous, que cela nous plaise ou non", Samuel Beckett

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Message par Geispe » 19 juil. 2007, 19:25

1 500 maraichers en Ile de France,
qui, probablement pour l'essentiel, sont dépendants du pétrole pour leurs productions...
(serres, chauffées souvent, replants, semences sélectionnées et produites ailleurs, engrais et produits de traitements, arrosages automatiques, machines, etc...)

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Message par phyvette » 19 juil. 2007, 22:31

Ne serait ce pas une bonne action de regrouper cet excellant texte et le premier dans un fil en Post-It verrouillé et sans les commentaires ? ICI tout en conservant les deux topic d'origine pour la discussion.
Ces deux textes , s'il doivent par la grâce de Raphaël, êtres suivi de qq autres, mérite par leurs qualités est celle de la traduction , une mise en valeurs a la hauteur de leurs grands intérêts.

Merci Raphaël pour ton travail.

Et ne perdons pas de vue " notre chapeau " , en cas.........

Phyvette
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Message par Raphaël » 20 juil. 2007, 10:25

phyvette a écrit : Ces deux textes , s'il doivent par la grâce de Raphaël, êtres suivi de qq autres, [...]
Phyvette
Si d'autres textes à portée "philosophique" m'inspirent autant que ceux-là, j'en posterais une traduction sur oléocène.

Merci pour vos encouragements 8-)

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Message par Perle » 20 juil. 2007, 12:58

chapeau Raphaël,

j'ai bcp de plaisir à lire ces 2 textes de Sharon Astyk
je les même imprimés et je vais les refiler à ma famille, pour qu'elle prenne (enfin !) conscience du problème, et qu'elle arrête de me prendre pour une dingue :-D

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Message par Raphaël » 20 juil. 2007, 13:45

Perle a écrit :je les même imprimés et je vais les refiler à ma famille, pour qu'elle prenne (enfin !) conscience du problème, et qu'elle arrête de me prendre pour une dingue :-D
Salut Perle,

A mon avis ces posts nécessitent quand même d'avoir un peu de background sur les sujets du PO et du RC. Faute d'avoir le background nécessaire pour comprendre le point de vue de l'auteur, je pense que le coté un peu "catastrophiste" de ces messages peut leur enlever du crédit aux yeux d'un néophyte.

En fait, afin d'en augmenter la portée, je disais tantôt à ma femme que je lui montrerais une bonne présentation sur le PO (outre toutes les informations que j'ai pu déjà lui donner par oral). Histoire d'être vraiment d'accords sur l'importance et surtout la réalité du problème.

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Message par Perle » 20 juil. 2007, 13:53

tu as raison Raphaël, c'est un peu "aride" pour des non connaisseurs. :oops:
merci de tes conseils

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Message par Raphaël » 20 juil. 2007, 13:55

Alter Egaux a écrit :J'ai une maison en Ile de France (pas fini de payé). Je commence à penser que ce n'est pas une bonne idée de la garder. La location me parait être un meilleur plan. Au moins, on part sans regret du logement.
Ou alors, il faut vendre au bon moment.
Et ce "bon" moment se rapproche...
Salut Alter Egaux.

Sur le sujet locataire vs propriétaire, il y en a des pages par exemple là http://www.le-blog-immobilier.com/.

Ceci dit, peux-tu développer, dans une optique "préparation du PO" ?

Pour moi vendre pour louer afin de pouvoir partir sans regret me semble un peu léger comme motivation.

Je dirais que ça permet de :
- être mobile (comme tu l'as dit),
- avoir les liquidités correspondant à la vente de la maison (encore faut-il les utiliser à bon escient),
- améliorer son environnement (e.g. avoir un terrain à cultiver),
- être plus difficile à virer en cas de pbs financiers (pour les accédants à la propriété, les banques saisissent et oups, dehors :twisted:)

Mais il y a au moins l'inconvénient majeur qui est de jeter l'argent par la fenêtre (je précise que dans ma mensualité de remboursement, il n'y a qu'une faible part d'intérêts).

A l'écrire, ta proposition me parait vraiment digne de considération :?

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Message par Raphaël » 23 juil. 2007, 13:29

Raphaël a écrit :
Alter Egaux a écrit :J'ai une maison en Ile de France (pas fini de payé). Je commence à penser que ce n'est pas une bonne idée de la garder. La location me parait être un meilleur plan. Au moins, on part sans regret du logement.
Ou alors, il faut vendre au bon moment.
Et ce "bon" moment se rapproche...
A l'écrire, ta proposition me parait vraiment digne de considération :?
D'ailleurs j'en ai fait un fil sur le forum de la bulle immobilière : http://www.bulle-immobiliere.org/forum/ ... hp?t=26136

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Message par energy_isere » 26 juil. 2007, 13:14

Une nouvelle intervention de Sharon Astyk sur EnergyBulletin : http://www.energybulletin.net/32513.html

un plan de "survie" en 10 points.

1/ Wherever you are, begin to adapt to lower energy living.
2/ Start a garden.
3/ Store food.
4/ Get out of debt!
5/ Get to know your neighbors.
6/ Have a plan.
7/ Get on your bike and start riding, on your feet and start walking.
8/ Gradually start to replace powered items with human powered ones.
9/ Protect the vulnerable.
10/ Support your local poverty support programs, and build new ones.

C'est détaillé dans le lien donné.

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Message par Jean-Luc » 01 août 2007, 17:15

Franchement ce genre de discours apocalyptique joue plus contre les peakistes/décroissants/écologistes/etc.. que l'inverse.


Déjà il n'est pas crédible : la baisse des réserves va faire augmenter le prix du pétrole, c'est tout. Au pire on aura un crac le temps que l'économie se réorganise. Ça sera douloureux voire très douloureux mais rien à voir avec l'apocalypse. La société sera toujours la.

Ensuite même si on supprime complètement le pétrole d'un coup, la société ne va pas disparaitre non plus. On a plus vécu sans pétrole qu'avec.


Pour finir, imaginons quand même qu'elle aie raison et qu'une apocalypse prévisible soit en cours.

L'approche de cette dame est en ce cas la pire possible, parce que qu'on ne peut pas créer ou entretenir une société sur des bases individualistes du chacun dans son coin (même étendu à une petite société villageoise).

Ce qu'elle fait c'est laisser à d'autre le soin d'organiser la société. Et en cas d'apocalypse il y a fort à parier que ces autres ne seront pas les plus démocratiques et gentilles personnes qui soient.
Dernière modification par Jean-Luc le 01 août 2007, 18:37, modifié 1 fois.

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