ASPO 2005 Schoppers, courbes et incertitudes

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ASPO 2005 Schoppers, courbes et incertitudes

Message par Environnement2100 » 06 janv. 2008, 10:34

http://www.authorstream.com/Presentatio ... owerpoint/

L'exposé ci-dessus, extrait apparemment de la conférence de l'ASPO 2005, tente visiblement de faire preuve de rigueur scientifique, en passant en revue les sujets suivants :
- intervalle d'incertitude : un résultat scientifique n'est jamais donné sans son intervalle d'incertitude, combien vaut celui associé au Pic ?
- courbe en cloche : il y en a plusieurs "disponibles", laquelle utiliser ? Pourquoi l'une serait plus vraie que l'autre ?
- quels sont véritablement les paramètres qui déterminent la courbe ? (ici, les URR)
- comment réconcilier la courbe réelle et une courbe en cloche (allusion à la "bosse" des années 70) ? Peut-on y arriver avec une somme de deux courbes en cloche ?

Les auteurs concluent d'une façon, il faut bien le dire, hypocrite, en disant que
- si la courbe est bien une courbe en cloche (en fait deux)
- si les URR sont bien de 2 Tb

alors le Pic est en 2009 +/- 5 ans

Cette présentation a l'avantage d'introduire la notion d'intervalle d'incertitude, et de souligner les inconnues considérables qui pèsent toujours sur ce sujet.

Je serais tenté de penser que la plupart des professionnels du pétrole se sentent peu concernés par la forme ou la définition de la courbe elle-même, en revanche les URR sont un sujet commun à tous. Dans la mesure où les Piquistes n'ont accès, dans ce domaine, qu'à des infos de deuxième main, on se demande comment ils peuvent prétendre à une meilleure compréhension de ce sujet particulier que les professionnels.

Les incertitudes qui pèsent sur les URR sont considérables :
- les mensonges ou cafouillis des pays concernés sont bien identifiés comme première source d'erreur
- le pétrole non encore découvert en est une deuxième ("yet to find")
- la variation des URR à périmètre constant en est une troisième, mais pour moi c'est la principale.

Cette dernière source d'erreur est généralement inconnue des Piquistes, et pour cause, c'est le sujet le plus technique et le plus délicat du domaine ; mon opinion (non sourcée :)) est que c'est bien la variation des URR qui est à la base des plus grosses erreurs d'URR, qui contribue à interdire une quelconque prédiction du Pic, et qui sera à la base des plus grosses augmentations de réserves dans l'avenir.

Un exemple facile mais classique, est Ghawar : son comportement est tellement favorable à l'exploitant, que au lieu de récupérer 35 % du pétrole en place comme fait classiquement dans la majorité des puits, on "risque" de récupérer 60 % - c'est-à-dire presque le double : le chiffre en cours n'est connu que de l'exploitant ; il risque de n'être connu avec précision que lors de la phase finale de la vie de Ghawar, c'est-à-dire dans une dizaine d'années : on se demande comment certains osent encore faire des prédictions dans ces conditions.

Je rappelle que deux autres sources d'erreur, supplémentaires, sur la forme de la courbe cette fois-ci s'attachent à ces prédictions :
- la croissance démographique des pays riches
- la croissance économique mondiale

Je rappelle également que ce qui précède n'est pas destiné à démontrer qu'il n'y aura pas de Pic ; mais bien que nous sommes incapables d'en donner la date à l'avance, même à cinq ans près ; et que c'est justement cette caractéristique qui le rend plus préoccupant du point de vue du décideur.
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Re: ASPO 2005 Schoppers, courbes et incertitudes

Message par Tiennel » 06 janv. 2008, 10:49

Les documents originaux de Schoppers sont disponibles ici.

J'ai trouvé ce lien via un post de khebab sur TOD en janvier 2007, où il déclarait ne connaître que ces travaux en matière d'intervalles de confiance et d'incetitude.

A noter que Lahérrère ne donne jamais non plus de "date" (d'année) pour le PO mais une simple fourchette large d'une décennie, ce qui est cohérent avec Schoppers.

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Re: ASPO 2005 Schoppers, courbes et incertitudes

Message par energy_isere » 06 janv. 2008, 11:03

@Environnement2100 merci pour les infos,
Je rappelle également que ce qui précède n'est pas destiné à démontrer qu'il n'y aura pas de Pic
ouf, pendant un instant j' ai eu peur 8-[
....... mais bien que nous sommes incapables d'en donner la date à l'avance, même à cinq ans près ; .....
tiens , tiens. Je peux en dire autant de la date de ma mort. Me voila rassuré. :lol:

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Re: ASPO 2005 Schoppers, courbes et incertitudes

Message par GillesH38 » 06 janv. 2008, 12:13

Environnement2100 a écrit :Les auteurs concluent d'une façon, il faut bien le dire, hypocrite, en disant que
- si la courbe est bien une courbe en cloche (en fait deux)
- si les URR sont bien de 2 Tb
personnellement, je pense qu'il suffit de faire l'hypothèse que le pic arrive à la moitié de l'intégrale (des URR). La forme exacte de part et d'autre n'a alors aucune importance.

On peut paramétrer d'ailleurs la position du pic par un rapport d'asymétrie (ou "skewness"), défini par exemple comme le rapport entre la production cumulée avant le pic sur la production après le pic. Un rapport de 1 signifie que le pic arrive au milieu, et <1 ou >1 qu'il arrive plus tot ou plus tard.

A noter que pour les conséquences pratiques, un pic arrivant plus tot signifie une décroissance moins rapide, un pic arrivant plus tard signifie une décroissance plus rapide. J'aimerais qu'E2100 nous donne son avis sur ce qui est préférable !

Les incertitudes qui pèsent sur les URR sont considérables :
- les mensonges ou cafouillis des pays concernés sont bien identifiés comme première source d'erreur
- le pétrole non encore découvert en est une deuxième ("yet to find")
- la variation des URR à périmètre constant en est une troisième, mais pour moi c'est la principale.
qu'est ce que tu veux dire par "à périmètre constant"? l'URR est la valeur ultime de la quantité de pétrole qu'on aura cumulé, elle ne varie pas, elle est juste inconnue ! comme le dit energyisère, c'est comme l'age de ta mort, tu peux en estimer une espérance mathématique mais tu ne le connaitras que quand ça arrivera !

personne n'a nié que ce paramètre n'etait connu qu'avec une certaine incertitude, d'ailleurs c'est justement pour ça que les previsions tracent plusieurs courbes en général et définissent des intervalles (ce que Khebab fait systématiquement par exemple). Mais avec une logique qui m'échappe , tu reproches constamment aux piquistes de ne pas tracer qu'une seule courbe.... tout en leur reprochant de ne pas tenir compte des incertitudes !
Cette dernière source d'erreur est généralement inconnue des Piquistes,
n'importe quoi....
et pour cause, c'est le sujet le plus technique et le plus délicat du domaine ; mon opinion (non sourcée :)) est que c'est bien la variation des URR qui est à la base des plus grosses erreurs d'URR, qui contribue à interdire une quelconque prédiction du Pic, et qui sera à la base des plus grosses augmentations de réserves dans l'avenir.
encore plus n'importe quoi : il n'y a pas de variation de l'URR mais de l'estimation qu'on en a. Et justement, ceux que tu appelles les piquistes ont l'immense mérite de signaler que c'est le paramètre essentiel qui va déterminer la courbe, et qu'il est donc fondamental de le préciser, alors que les agences officielles raisonnent comme si c'etait la demande qui controlait tout, que les investissements seraient toujours disponibles pour y répondre, bref que l'URR n'a aucune importance.
Je rappelle également que ce qui précède n'est pas destiné à démontrer qu'il n'y aura pas de Pic ; mais bien que nous sommes incapables d'en donner la date à l'avance, même à cinq ans près ; et que c'est justement cette caractéristique qui le rend plus préoccupant du point de vue du décideur.
Le rapport Hirsch disait qu'il fallait 20 ans pour se préparer proprement au pic, alors en quoi les décideurs ont-ils besoin de le connaitre avec une précision de 5 ans? si ils attendent d'en etre proche a moins de 5 ans, il sera de toutes façons trop tard. Prendre toutes les mesures des maintenant comme si il arrivait en ce moment ne sera en aucun cas dommageable sur le long terme, bien au contraire. L'essentiel du probleme n'est pas la date à 5 ans pres, c'est de savoir quelles mesures prendre des maintenant (quelle que soit la date à 10 ans près) pour s'y préparer. Quand est ce que tu comprendras enfin ça au lieu de faire ta fixette sur la courbe de Hubbert?
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Re: ASPO 2005 Schoppers, courbes et incertitudes

Message par Environnement2100 » 06 janv. 2008, 12:46

Tiennel a écrit :A noter que Lahérrère ne donne jamais non plus de "date" (d'année) pour le PO mais une simple fourchette large d'une décennie, ce qui est cohérent avec Schoppers.
Lahérrère est clairement le plus chevronné, et le plus prudent de tous les Piquistes. C'est visiblement lui qui influence actuellement les professionnels français (IFP, Margerie).
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Re: ASPO 2005 Schoppers, courbes et incertitudes

Message par sceptique » 07 janv. 2008, 11:19

Environnement2100 a écrit : Un exemple facile mais classique, est Ghawar : son comportement est tellement favorable à l'exploitant, que au lieu de récupérer 35 % du pétrole en place comme fait classiquement dans la majorité des puits, on "risque" de récupérer 60 % - c'est-à-dire presque le double : le chiffre en cours n'est connu que de l'exploitant ; il risque de n'être connu avec précision que lors de la phase finale de la vie de Ghawar, c'est-à-dire dans une dizaine d'années : on se demande comment certains osent encore faire des prédictions dans ces conditions.
Il me semble que, justement, Ghawar est déjà pris avec 60% de taux de récupération. La question serait donc plutot : pour chaque champ est il possible d'augmenter le taux de récupération ? Par exemple, passer de 60 à 70% pour un champ "facile" ou de 25 à 30% pour un "difficile". Les économistes annoncent que les "nouvelles techniques" (pas si nouvelles que cela) le permettent.
D'après Laherrere c'est une illusion : avec ces techniques "agressives" on augmente instantanément la production, certes. Mais elle dure alors moins longtemps. Et le bilan final est invariant, voire moins bon, car on a "abimé" le gisement.

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Re: ASPO 2005 Schoppers, courbes et incertitudes

Message par Environnement2100 » 07 janv. 2008, 12:47

sceptique a écrit : La question serait donc plutot : pour chaque champ est il possible d'augmenter le taux de récupération ? Par exemple, passer de 60 à 70% pour un champ "facile" ou de 25 à 30% pour un "difficile". Les économistes annoncent que les "nouvelles techniques" (pas si nouvelles que cela) le permettent.
Absolument, chaque champ voit son taux de récupération s'améliorer à chaque fois qu'on lui applique une méthode supplémentaire. Pourquoi n'applique-t-on pas les méthodes de récupération les plus performantes à tous les puits ? Tout simplement parce qu'on n'en a pas besoin pour le moment, puisqu'il reste encore beaucoup de pétrole "moyennement facile". On en est toujours à l'équation classique : si la taille et la disposition du gisement le justifient, on investit, ça permet de tirer un peu plus de pétrole, et on rentre dans ses frais si possible en 18 mois. Comme chaque champ est différent, chaque champ offrira un pourcentage de récupération final différent : il y a donc une inconnue considérable. Ce sujet est sytématiquement passé sous silence par les champions de la scrutation du spaghetti. Il est indispensable de se concentrer, quand on parle réserves pétrolières, sur le fait qu'à la fin de l'exploitation d'un puits, nous en laissons sciemment plus de la moitié au fond.

Je rappelle que j'ai remis à jour la page de Wikipedia concernant l'extraction pétrolière, qui couvre bien ces sujets.
D'après Laherrere c'est une illusion : avec ces techniques "agressives" on augmente instantanément la production, certes. Mais elle dure alors moins longtemps. Et le bilan final est invariant, voire moins bon, car on a "abimé" le gisement.
D'abord Lahérrère n'a pas appliqué cette phrase à l'ensemble des méthodes de récupération secondaires et tertiaires, mais uniquement, me semble-t-il, aux forages horizontaux, qui sont loin de représenter une part importante des débits aujourd'hui. L'ensemble des méthodes de récupération, secondaires et tertiaires, va très au-delà de ce seul moyen. La suite pour les amoureux de la technique.

Deuxièmement, là ou Lahérrère fait sans doute preuve de mauvaise foi, c'est le phénomène suivant. A la fin de la vie d'un champ, on va le fermer alors qu'il reste, éventuellement, 60% du pétrole en place ; à ce moment-là, le pétrole "coule" toujours - mais à un débit devenu tellement faible que le bénéfice est insuffisant, et on prend la décision de le fermer : au moment où son débit descend en dessous d'une valeur Df.

Supposons maintenant que l'on ait fait, dès le départ, un forage horizontal dans ce même puits. En lui-même, il n'améliore pas le taux de récupération ; en revanche, il accélère effectivement les débits, et cela pendant toute la durée de vie économique de celui-ci ; en conséquence, ce gisement aura un débit plus élevé, mais lui aussi ne sera arrêté que lorsqu'on aura atteint ce même débit d'une valeur Df : de ce fait, on aura produit plus dans le même temps. On n'a pas inventé de pétrole : on a simplement abandonné sa production à un niveau de récupération un peu meilleur.

J'ai beaucoup d'estime pour Lahérrère, mais là il a un peu poussé le bouchon :)
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Re: ASPO 2005 Schoppers, courbes et incertitudes

Message par hyperion » 07 janv. 2008, 15:08

tu semble donc refuter la critique que l'on adresse souvent au nouvelle technique d'extraction .à savoir que si on intensifie le debit en cours de production ,la depletion est ensuite plus forte.(mathematisé par gilles dans ce fil, si j'ai un peu pigé).

finalement,tu dis :la production a un temps imparti et le mieux est de produire au maximum pendant ce temps?

c'est sans doute vrai pour les champs ultra profond car cela doit limiter les pertes abyssales ,c'est le cas de le dire ,n'est-ce pas? et puis là question de forage horizontal, celà doit etre difficile.

je suis étonné que la production us, pays surement en pointe sur le plan technologie petroliere, ne donne pas des chiffres en croissance.(5.1 mbj)
dans 1984, la novlangue; mais surtout la double pensée: la guerre c'est la paix, la liberté c'est l'esclavage, l'ignorance c'est la force, l'hcq c'est hautement toxique

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Re: ASPO 2005 Schoppers, courbes et incertitudes

Message par GillesH38 » 07 janv. 2008, 15:34

Environnement2100 a écrit : Absolument, chaque champ voit son taux de récupération s'améliorer à chaque fois qu'on lui applique une méthode supplémentaire. Pourquoi n'applique-t-on pas les méthodes de récupération les plus performantes à tous les puits ? Tout simplement parce qu'on n'en a pas besoin pour le moment, puisqu'il reste encore beaucoup de pétrole "moyennement facile".
est-ce que tu veux dire que c'est tout a fait volontairement que les Etats-Unis ont laissé glisser leur production conventionnelle des 48 états, de façon à pouvoir en importer à un prix de plus en plus couteux du Moyen Orient, ou payer tres cher pour aller en chercher en Alaska ou dans le Gomex?

De meme, est-ce egalement tout a fait volontairement que la Grande Bretagne a vu sa production décliner de façon irréversible, dans le seul but de redevenir un pays importateur de pétrole (probablement en signe de solidarité avec ses voisins et amis européens, dont on sait à quel point elle est proche?) ??

ca expliquerait effectivement qu'il n'aient pas appliqué ces techniques si simples qui améliorent constamment l'URR, et qui sont rentabilisés en 18 mois...
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Re: ASPO 2005 Schoppers, courbes et incertitudes

Message par nemo » 07 janv. 2008, 16:38

L'exemple de la mer du nord devrait pourtant en avoir désillé plus d'un.
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Re: ASPO 2005 Schoppers, courbes et incertitudes

Message par Environnement2100 » 07 janv. 2008, 16:51

hyperion a écrit :tu semble donc refuter la critique que l'on adresse souvent au nouvelle technique d'extraction .à savoir que si on intensifie le debit en cours de production ,la depletion est ensuite plus forte
Je n'ai pas parlé de cela, merci de ne pas déformer mes paroles :). Suis-moi un instant.

Si on se borne à forer un puits, puis à attendre que le pétrole coule tout seul, on va obtenir 10 à 15 % du pétrole qui est au fond, et il va s'arrêter de couler, ou atteindre un débit tellement faible qu'on va fermer le puits. C'est ce qu'on faisait début 20e siècle.

Les techniques "modernes" d'extraction (qui ont pour la plupart été inventées avant ma naissance) permettent de retirer un peu plus de pétrole du fond, à chaque fois au prix de mise en oeuvre de techniques et équipements qui coûtent forcément quelque chose à chaque fois.

A chaque fois que tu inventes une méthode qui permet d'aller chercher un peu plus de pétrole au fond des puits, tu modifies la valeur des ressources récupérables, pour l'ensemble des puits auxquels cette technique peut s'appliquer. C'est le seul point dont j'aie parlé :).

En ce qui concerne le point auquel tu fais allusion, il est bien évident que plus tu enlèves de pétrole d'un gisement, moins il en reste après, et moins tu as d'espoir de pouvoir améliorer encore la récupération de ce gisement.
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Message par Environnement2100 » 07 janv. 2008, 16:57

Jerome à Paris avait fait un billet sur le sujet, abondamment commenté ici même, il y a deux ans. Le tableau ci-dessous explique la notion d'un seul coup d'oeil.

l'article original :
http://www.dailykos.com/story/2006/1/26/9229/79300

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Message par GillesH38 » 07 janv. 2008, 17:03

Environnement2100 a écrit : A chaque fois que tu inventes une méthode qui permet d'aller chercher un peu plus de pétrole au fond des puits, tu modifies la valeur des ressources récupérables, pour l'ensemble des puits auxquels cette technique peut s'appliquer. C'est le seul point dont j'aie parlé :).

En ce qui concerne le point auquel tu fais allusion, il est bien évident que plus tu enlèves de pétrole d'un gisement, moins il en reste après, et moins tu as d'espoir de pouvoir améliorer encore la récupération de ce gisement.
ce n'est pas si simple, parce qu'un gisement est tout sauf un récipient dans lequel tu vas chercher de plus en plus profond, et tu le sais très bien !!

les techniques de récupération secondaires et tertiaires sont mises en oeuvre lorsque la production se met à baisser, pas quand on en extrait plus du tout. Il se peut tres bien qu'elles augmentent ponctuellement le débit, mais qu'il se mette ensuite à baisser plus rapidement, et que l'intégrale finale soit inférieure à celle qu'on aurait eu en laissant le débit s'épuiser naturellement. C'est en particulier le cas quand on tire trop sur la nappe qui se déchire en laissant des poches sans continuité avec le flux qui va dans les puits.

Encore une fois, si ces techniques etaient tres efficaces, pourquoi les pays les plus industrialisés du monde n'ont jamais pu remonter sensiblement la production totale de leurs gisements matures?
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Re: ASPO 2005 Schoppers, courbes et incertitudes

Message par tolosa » 09 janv. 2008, 12:38

Peut-être est-ce davantage une question de coût que d'efficacité ?
Un changement radical de nos modes de vie et un renoncement au « progrès » est le prix à payer pour éviter le désastre. Comme cela paraît irréalisable, l’occultation du mal s’ensuit inévitablement (jean-Pierre Dupuy).

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Re: ASPO 2005 Schoppers, courbes et incertitudes

Message par GillesH38 » 09 janv. 2008, 13:04

le coût est un paramètre essentiel effectivement, si on creuse la roche pour la faire bouillir comme les schistes bitumineux, on v surement améliorer considérablement le taux de recouvrement.... mais à quel prix !

en fait il y a une limite économique : si le surcoût nécessaire pour produire un baril de plus conduit a augmenter le prix d'une telle valeur qu'il y a en fait plus d'un baril en moins dans la demande, alors on ne le fait pas. Ca arrive bien avant la limite énergétique, celle où on dépense un baril pour en produire un !

C'est l'énorme gaffe du calcul de l'augmentation des réserves avec le prix du baril fait par l'AIE entre autres : ils oublient tout simplement que la demande baisse aussi avec l'augmentation du prix, et donc que ça n'assure en rien la croissance de la production, qui se stabilise à l'équilibre offre-demande !!
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