Les projections de Meadows de 2002

Discussions libres mais portant sur le thème général de la déplétion.

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Re: Les projections de Meadows de 2002

Message par phyvette » 16 juin 2012, 06:16

Tovi a écrit :http://www.terraeco.net/Nous-n-avons-pa ... 44114.html
« Nous n’avons pas mis fin à la croissance, la nature va s’en charger »
Interview - La croissance perpétuelle est-elle possible dans un monde fini ? Il y a quarante ans déjà, Dennis Meadows et ses acolytes répondaient par la négative. Aujourd'hui, le chercheur lit dans la crise les premiers signes d'un effondrement du système.
La suite de l'interview.
Quel bilan tirez-vous, quarante ans après la publication du rapport de 1972 ?

Dennis Meadows : D’abord, le titre n’était pas bon. La vraie question n’est pas en réalité les limites à la croissance, mais la dynamique de la croissance. Car tout scientifique comprend qu’il y a des limites physiques à la croissance de la population, de la consommation énergétique, du PIB, etc. Les questions intéressantes sont plutôt de savoir ce qui cause cette croissance et quelles seront les conséquences de sa rencontre avec les limites physiques du système.

Pourtant, l’idée commune est, aujourd’hui encore, qu’il n’y a pas de limites. Et lorsque vous démontrez qu’il y en a, on vous répond généralement que ce n’est pas grave parce que l’on s’approchera de cette limite de manière ordonnée et tranquille pour s’arrêter en douceur grâce aux lois du marché. Ce que nous démontrions en 1972, et qui reste valable quarante ans plus tard, est que cela n’est pas possible : le franchissement des limites physiques du système conduit à un effondrement.
Avec la crise financière, on voit le même mécanisme de franchissement d’une limite, celle de l’endettement : on voit que les choses ne se passent pas tranquillement.


Qu’entendez-vous par effondrement ?

Dennis Meadows : La réponse technique est qu’un effondrement est un processus qui ....]
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Re: Les projections de Meadows de 2002

Message par phyvette » 19 juin 2012, 11:12

Interview de Dennis Meadows, acte 3.
INTERVIEW Dès le premier sommet de la Terre de 1972, le chercheur américain Dennis Meadows partait en guerre contre la croissance. A la veille de la conférence «Rio + 20», il dénonce les visions à court terme et dresse un bilan alarmiste.

Par LAURE NOUALHAT de Libération.

En 1972, quatre jeunes scientifiques du Massachusetts Institute of Technologie (MIT) rédigent à la demande du Club de Rome un rapport intitulé The Limits to Growth (les Limites à la croissance). Celui-ci va choquer le monde. Leur analyse établit clairement les conséquences dramatiques d’une croissance économique et démographique exponentielle dans un monde fini. En simulant les interactions entre population, croissance industrielle, production alimentaire et limites des écosystèmes terrestres, ces chercheurs élaborent treize scénarios, treize trajectoires possibles pour notre civilisation.

Nous sommes avant la première crise pétrolière de 1973, et pour tout le monde, la croissance économique ne se discute pas. Aujourd’hui encore, elle reste l’alpha et l’oméga des politiques publiques. En 2004, quand les auteurs enrichissent leur recherche de données accumulées durant trois décennies d’expansion sans limites, l’impact destructeur des activités humaines sur les processus naturels les conforte définitivement dans leur raisonnement. Et ils sont convaincus que le pire scénario, celui de l’effondrement, se joue actuellement devant nous. Rencontre avec l’un de ces scientifiques, Dennis Meadows, à la veille de la conférence de Rio + 20.

Le sommet de la Terre démarre mercredi à Rio. Vous qui avez connu la première conférence, celle de Stockholm, en 1972, que vous inspire cette rencontre, quarante ans plus tard ?

Comme environnementaliste, je trouve stupide l’idée même que des dizaines de milliers de personnes sautent dans un avion pour rejoindre la capitale brésilienne, histoire de discuter de soutenabilité. C’est complètement fou. Dépenser l’argent que ça coûte à financer des politiques publiques en faveur de la biodiversité, de l’environnement, du climat serait plus efficace. Il faut que les gens comprennent que Rio + 20 ne produira aucun changement significatif dans les politiques gouvernementales, c’est même l’inverse.

Regardez les grandes conférences onusiennes sur le climat, chaque délégation s’évertue à éviter un accord qui leur poserait plus de problèmes que rien du tout. La Chine veille à ce que personne n’impose de limites d’émissions de CO2, les Etats-Unis viennent discréditer l’idée même qu’il y a un changement climatique. Avant, les populations exerçaient une espèce de pression pour que des mesures significatives sortent de ces réunions. Depuis Copenhague, et l’échec cuisant de ce sommet, tout le monde a compris qu’il n’y a plus de pression. Chaque pays est d’accord pour signer en faveur de la paix, de la fraternité entre les peuples, du développement durable, mais ça ne veut rien dire. Les pays riches promettent toujours beaucoup d’argent et n’en versent jamais.

Vous n’y croyez plus ?

Tant qu’on ne cherche pas à résoudre l’inéquation entre la recherche perpétuelle de croissance économique et la limitation des ressources naturelles, je ne vois pas à quoi ça sert. A la première conférence, en 1972, mon livre les Limites à la croissance (dont une nouvelle version enrichie a été publiée en mai) avait eu une grande influence sur les discussions. J’étais jeune, naïf, je me disais que si nos dirigeants se réunissaient pour dire qu’ils allaient résoudre les problèmes, ils allaient le faire. Aujourd’hui, je n’y crois plus !

L’un des thèmes centraux de la conférence concerne l’économie verte. Croyez-vous que ce soit une voie à suivre ?

Il ne faut pas se leurrer : quand quelqu’un se préoccupe d’économie verte, il est plutôt intéressé par l’économie et moins par le vert. Tout comme les termes soutenabilité et développement durable, le terme d’économie verte n’a pas vraiment de sens. Je suis sûr que la plupart de ceux qui utilisent cette expression sont très peu concernés par les problèmes globaux. La plupart du temps, l’expression est utilisée pour justifier une action qui aurait de toute façon été mise en place, quelles que soient les raisons.

Vous semblez penser que l’humanité n’a plus de chance de s’en sortir ?

Avons-nous un moyen de maintenir le mode de vie des pays riches ? Non. Dans à peine trente ans, la plupart de nos actes quotidiens feront partie de la mémoire collective, on se dira : «Je me souviens, avant, il suffisait de sauter dans une voiture pour se rendre où on voulait», ou «je me souviens, avant, on prenait l’avion comme ça». Pour les plus riches, cela durera un peu plus longtemps, mais pour l’ensemble des populations, c’est terminé. On me parle souvent de l’image d’une voiture folle qui foncerait dans un mur. Du coup, les gens se demandent si nous allons appuyer sur la pédale de frein à temps. Pour moi, nous sommes à bord d’une voiture qui s’est déjà jetée de la falaise et je pense que, dans une telle situation, les freins sont inutiles. Le déclin est inévitable.

En 1972, à la limite, nous aurions pu changer de trajectoire. A cette époque, l’empreinte écologique de l’humanité était encore soutenable. Ce concept mesure la quantité de biosphère nécessaire à la production des ressources naturelles renouvelables et à l’absorption des pollutions correspondant aux activités humaines. En 1972, donc, nous utilisions 85% des capacités de la biosphère. Aujourd’hui, nous en utilisons 150% et ce rythme accélère. Je ne sais pas exactement ce que signifie le développement durable, mais quand on en est là, il est certain qu’il faut ralentir. C’est la loi fondamentale de la physique qui l’exige : plus on utilise de ressources, moins il y en a. Donc, il faut en vouloir moins.

La démographie ne sera pas abordée à Rio + 20. Or, pour vous, c’est un sujet majeur…

La première chose à dire, c’est que les problèmes écologiques ne proviennent pas des humains en tant que tels, mais de leurs modes de vie. On me demande souvent : ne pensez-vous pas que les choses ont changé depuis quarante ans, que l’on comprend mieux les problèmes ? Je réponds que le jour où l’on discutera sérieusement de la démographie, alors là, il y aura eu du changement.

Jusqu’ici, je ne vois rien, je dirais même que c’est pire qu’avant. Dans les années 70, les Nations unies organisaient des conférences sur ce thème, aujourd’hui, il n’y a plus rien.

Pourquoi ?

Je ne comprends pas vraiment pourquoi. Aux Etats-Unis, on ne discute plus de l’avortement comme d’une question médicale ou sociale, c’est exclusivement politique et religieux. Personne ne gagnera politiquement à ouvrir le chantier de la démographie. Du coup, personne n’en parle. Or, c’est un sujet de très long terme, qui mérite d’être anticipé. Au Japon, après Fukushima, ils ont fermé toutes les centrales nucléaires. Ils ne l’avaient pas planifié, cela a donc causé toutes sortes de problèmes. Ils ont les plus grandes difficultés à payer leurs importations de pétrole et de gaz. C’est possible de se passer de nucléaire, mais il faut le planifier sur vingt ans.

C’est la même chose avec la population. Si soudainement vous réduisez les taux de natalité, vous avez des problèmes : la main-d’œuvre diminue, il devient très coûteux de gérer les personnes âgées, etc. A Singapour, on discute en ce moment même de l’optimum démographique. Aujourd’hui, leur ratio de dépendance est de 1,7, ce qui signifie que pour chaque actif, il y a 1,7 inactif (enfants et personnes âgées compris). S’ils stoppent la croissance de la population, après la transition démographique, il y aura un actif pour sept inactifs. Vous comprenez bien qu’il est impossible de faire fonctionner correctement un système social dans ces conditions. Vous courez à la faillite. Cela signifie qu’il faut transformer ce système, planifier autrement en prenant en compte tous ces éléments.

La planification existe déjà, mais elle ne fonctionne pas. Nous avons besoin de politiques qui coûteraient sur des décennies mais qui rapporteraient sur des siècles. Le problème de la crise actuelle, qui touche tous les domaines, c’est que les gouvernements changent les choses petit bout par petit bout. Par exemple, sur la crise de l’euro, les rustines inventées par les Etats tiennent un ou deux mois au plus. Chaque fois, on ne résout pas le problème, on fait redescendre la pression, momentanément, on retarde seulement l’effondrement.

Depuis quarante ans, qu’avez-vous raté ?

Nous avons sous-estimé l’impact de la technologie sur les rendements agricoles, par exemple. Nous avons aussi sous-estimé la croissance de la population. Nous n’avions pas imaginé l’ampleur des bouleversements climatiques, la dépendance énergétique. En 1972, nous avions élaboré treize scénarios, j’en retiendrais deux : celui de l’effondrement et celui de l’équilibre. Quarante ans plus tard, c’est indéniablement le scénario de l’effondrement qui l’emporte ! Les données nous le montrent, ce n’est pas une vue de l’esprit.

Le point-clé est de savoir ce qui va se passer après les pics. Je pensais aussi honnêtement que nous avions réussi à alerter les dirigeants et les gens, en général, et que nous pouvions éviter l’effondrement. J’ai compris que les changements ne devaient pas être simplement technologiques mais aussi sociaux et culturels. Or, le cerveau humain n’est pas programmé pour appréhender les problèmes de long terme. C’est normal : Homo Sapiens a appris à fuir devant le danger, pas à imaginer les dangers à venir. Notre vision à court terme est en train de se fracasser contre la réalité physique des limites de la planète.

N’avez-vous pas l’impression de vous répéter ?

Les idées principales sont effectivement les mêmes depuis 1972. Mais je vais vous expliquer ma philosophie : je n’ai pas d’enfants, j’ai 70 ans, j’ai eu une super vie, j’espère en profiter encore dix ans. Les civilisations naissent, puis elles s’effondrent, c’est ainsi. Cette civilisation matérielle va disparaître, mais notre espèce survivra, dans d’autres conditions. Moi, je transmets ce que je sais, si les gens veulent changer c’est bien, s’ils ne veulent pas, je m’en fiche. J’analyse des systèmes, donc je pense le long terme. Il y a deux façons d’être heureux : avoir plus ou vouloir moins. Comme je trouve qu’il est indécent d’avoir plus, je choisis de vouloir moins.

Partout dans les pays riches, les dirigeants promettent un retour de la croissance, y croyez-vous ?

C’est fini, la croissance économique va fatalement s’arrêter, elle s’est déjà arrêtée d’ailleurs. Tant que nous poursuivons un objectif de croissance économique «perpétuelle», nous pouvons être aussi optimistes que nous le voulons sur le stock initial de ressources et la vitesse du progrès technique, le système finira par s’effondrer sur lui-même au cours du XXIe siècle. Par effondrement, il faut entendre une chute combinée et rapide de la population, des ressources, et de la production alimentaire et industrielle par tête. Nous sommes dans une période de stagnation et nous ne reviendrons jamais aux heures de gloire de la croissance. En Grèce, lors des dernières élections, je ne crois pas que les gens croyaient aux promesses de l’opposition, ils voulaient plutôt signifier leur désir de changement. Idem chez vous pour la présidentielle. Aux Etats-Unis, après Bush, les démocrates ont gagné puis perdu deux ans plus tard. Le système ne fonctionne plus, les gens sont malheureux, ils votent contre, ils ne savent pas quoi faire d’autre. Ou alors, ils occupent Wall Street, ils sortent dans la rue, mais c’est encore insuffisant pour changer fondamentalement les choses.

Quel système économique fonctionnerait d’après vous ?

Le système reste un outil, il n’est pas un objectif en soi. Nous avons bâti un système économique qui correspond à des idées. La vraie question est de savoir comment nous allons changer d’idées. Pour des pans entiers de notre vie sociale, on s’en remet au système économique. Vous voulez être heureuse ? Achetez quelque chose ! Vous êtes trop grosse ? Achetez quelque chose pour mincir ! Vos parents sont trop vieux pour s’occuper d’eux ? Achetez-leur les services de quelqu’un qui se chargera d’eux ! Nous devons comprendre que beaucoup de choses importantes de la vie ne s’achètent pas. De même, l’environnement a de la valeur en tant que tel, pas seulement pour ce qu’il a à nous offrir.
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On attend avec impatience un article du Figaro.
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Re: Les projections de Meadows de 2002

Message par shutdown » 19 juin 2012, 18:56

Eh bien ! Il ne sucre pas les fraises à 70 ans...
Quelle pertinence dans son analyse

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Re: Les projections de Meadows de 2002

Message par Clarkie » 21 juin 2012, 18:44

Un autre : http://www.rue89.com/rue89-planete/2012 ... ows-233223
En France, on a le mouvement de la décroissance. Vous revendiquez-vous de ce bord-là ?

C’est un terme horrible. Les idées sont bonnes, les perceptions de la réalité qui amènent à vouloir décroître sont excellentes, mais le terme lui-même est un suicide politique, il est totalement négatif.

J’ai une amie japonaise qui veut démarrer un mouvement de décroissance, elle a appelé cela le « centre du bonheur humain et des systèmes alternatifs ». C’est exactement la même chose mais ça passe beaucoup mieux !

Je suis rarement aussi tranché dans mes jugements, mais là je suis absolument certain qu’en tant que mouvement public, il ne pourra pas avoir d’influence s’il utilise ce terme. Regardez Rio : tout est concentré autour de la croissance, qui parle de la décroissance comme solution ? Personne !
Les deux meilleurs sites francophones sur le climat :
http://www.les-crises.fr/le-rechauffement-climatique/ par Olivier Berruyer
http://www.manicore.com/documentation/serre/index.html par Jean-Marc Jancovici

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Re: Les projections de Meadows de 2002

Message par Raminagrobis » 05 juil. 2012, 00:10

Le problème aussi avec les décroissants, c'est qu'ils n'ont pas l'air de se rendre compte que personne ne peut décider "tiens, l'an prochain on va réduire le PIB de 1%".

Les gens agissent chacun de leur coté (travaillent, vendent, achètent, épargnent), et la croissance (fut-elle négative) est un constat statistique sur tout ça après coup.

On ne peut pas décrêter la croissance : les gouvernement essaient, ça ne marche pas.

Décrêter la décroissance ne marcherait pas non plus !
Toujours moins.

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Re: Les projections de Meadows de 2002

Message par phyvette » 05 juil. 2012, 07:46

Si il est très difficile de décréter sa croissance personnelle toujours plus ou moins dépendante de quelqu'un, il est très facile de décider sa décroissance individuelle qui elle ne dépend de que de soit même.

Et si une part croissante de la population décide volontairement sa décroissance, ça va décroître dans l'ordre et le calme.
Par répercutions un décroissant volontaire fait aussi décroître ses fournisseur. Ce n'est qu'une question de masse critique.
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Re: Les projections de Meadows de 2002

Message par Tovi » 05 juil. 2012, 07:53

Bof, l'essentiel c'est d'être prêt individuellement.
Quant à la masse "critique" (ou sceptique), ça lui tombera sur la tête, qu'elle le veuille ou pas.
Si vous ne faites pas partie de la solution, alors vous faites partie du problème.
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Re: Les projections de Meadows de 2002

Message par kercoz » 05 juil. 2012, 08:46

Tovi a écrit :Bof, l'essentiel c'est d'être prêt individuellement.
Quant à la masse "critique" (ou sceptique), ça lui tombera sur la tête, qu'elle le veuille ou pas.
Il est ridicule d'attendre l' age de la retraite pour constater qu'un mode de vie a tendance "décroissante" apporte bien plus de plaisirs et de satisfaction que le mode de vie "troupeau" que l' on a suivi auparavant , ou l' on dépensait 60% de son salaire pour pouvoir travailler a un boulot répétitif et monomaniaque ......
Si l' on part du principe qu'une famille qui prend le maquis (c'est une image , il n'est pas besoin d'etre autarcique et il est facile de rester partiellement ds le "système"), peut acceuillir , en cas de BUG une ou 2 autres familles ....provisoirement en transition , on est sur une exponentielle qui démontre que LA solution individuelle peut etre La solution collective de secour , tout en co-incidant avec un meilleur bien etre de celui qui fait ce choix .
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Re: Les projections de Meadows de 2002

Message par sceptique » 05 juil. 2012, 10:41

De toute façon comme le dit le rapport on aura le choix entre :
- une décroissance subie forcément brutale (synonyme de gros dégâts)
- une décroissance ordonnée qui peut (doit ?) être anticipée avec une pente moins brutale.

Problème : la décroissance est antinomique avec l'espèce humaine et ... la Bible (croissez et multipliez etc).
Par exemple, le manque de croissance (même pas la décroissance donc) des dernières années en France se traduit par une explosion du chômage.
C'est bien pour cela que nos politiques (de l'extrême gauche à l'extrême droite en passant par la gauche et la droite) ne jurent que par un retour à la croissance.
Autre exemple : un partisan de Mélenchon au Smic interviewé était un farouche partisan d'une augmentation forte de ce dernier. En creusant on s'aperçoit que cette augmentation lui servirait à consommer un peu plus (ciéma, coiffeur, vacances, voiture ...). Notez bien que, individuellement, je ne peux que lui donner raison. Mais, collectivement c'est le mur annoncé.

Actuellement, on voit bien quelques actes de décroissance isolés indiqués souvent ici. Mais il s'agit de 1% de décroissance noyée dans 99% de décroissance. En gros on peut vivre comme un Robinson pendant quelques temps sachant qu'en cas de problème le retour à la "vraie vie" est facile.

Les problèmes logistiques de l'organisation de la décroissance seront monstrueux. On aura donc la décroissance subie bien plus dommageable.

Je notais le discours du Premier Ministre : en substance ils nous annoncent 2 ans de rigueur (sans prononcer le mot tabou). En clair, vous allez vous serrez la ceinture d'un cran. Pour être honnête il devrait dire qu'ensuite, après tous ces efforts, il faudra simplement serré de 2 crans. Et dans 5 ans la droite qui va revenir aux manettes (selon l'adage actuel : sortez les sortants) n'aura pas le courage de dire : et bien maintenant c'est 3 crans ...

Le tout avec son lot de misère, de chômage, et de dégradation des services publics : Santé, Education, Ordre, etc

Pas drôle la décroissance, et pourtant inévitable. La seule incertitude : quand ? Si on peut encore attendre un peu, et faire semblant de croire que la croissance va revenir cela permettra peut être de vivre un peu moins mal pour ceux qui souffrent déjà.

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Re: Les projections de Meadows de 2002

Message par Tovi » 05 juil. 2012, 11:51

Le problème (collectif), c'est que la plupart des gens pensent qu'il y a d'un côté des partisans de la décroissance et de l'autre des partisans de la croissance. Cette vision lénifiante nous amène à des projets politiques creux, du type de celui du PS par exemple. Qui dit vouloir la croissance tout en pratiquant la rigueur... donc la décroissance...
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Re: Les projections de Meadows de 2002

Message par kercoz » 05 juil. 2012, 11:55

sceptique a écrit :De toute façon comme le dit le rapport on aura le choix entre :
- une décroissance subie forcément brutale (synonyme de gros dégâts)
- une décroissance ordonnée qui peut (doit ?) être anticipée avec une pente moins brutale.


Les problèmes logistiques de l'organisation de la décroissance seront monstrueux. On aura donc la décroissance subie bien plus dommageable.
C'est pourquoi , je défends le modèle "égoiste" du choix perso.
_Puisque la dynamique en cours interdit une décroissance de groupe .
-On choisit de la décroissance individuelle , en s'appuyant sur les possibilités du système (opportunisme) ; multiactivité et tendance autonomie
_ Outre le fait qu'on se "réalise" mieux , on est moins exposé a l'effoondrement
-et on peut servir d 'appui a d'autres en cas d' effondrement .
-On atténue donc le traumatisme de la transition .
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Re: Les projections de Meadows de 2002

Message par nemo » 05 juil. 2012, 23:19

La question c'est de découpler l'activité économique et sociale au sens large de la consommation d'énergie.
Décroissance c'est pas forcément moins de vacance, par contre c'est forcément consommation d'essence réduite donc vacance moins loin, avec d'autres activité que le ski nautique.
Ce découplage est parfaitement possible le probléme c'est que nos "décideurs" n'en veulent pas et/ou sont incapable de l'envisager. Tant que l'activité économique permet globalement de se nourrir, de se chauffer, de se loger avec un surplus en activité "culturelle", le probléme c'est la répartition pas la production. Comme il est probable que le découplage se fera par la contrainte dans un contexte d'inégalité accentué on aura une décroissance "forcé".
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Re: Les projections de Meadows de 2002

Message par Glycogène » 06 juil. 2012, 01:00

Raminagrobis a écrit :On ne peut pas décrêter la croissance : les gouvernement essaient, ça ne marche pas.
Ca ne marche plus car on a atteint les limites.
Mais auparavant, la croissance était en partie décidée.
Depuis 1945 en France, il y avait des Plans, qui organisait la croissance à l'échelle du pays.

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Re: Les projections de Meadows de 2002

Message par GillesH38 » 06 juil. 2012, 07:18

nemo a écrit :La question c'est de découpler l'activité économique et sociale au sens large de la consommation d'énergie.
Décroissance c'est pas forcément moins de vacance, par contre c'est forcément consommation d'essence réduite donc vacance moins loin, avec d'autres activité que le ski nautique.
Ce découplage est parfaitement possible le probléme c'est que nos "décideurs" n'en veulent pas et/ou sont incapable de l'envisager. Tant que l'activité économique permet globalement de se nourrir, de se chauffer, de se loger avec un surplus en activité "culturelle", le probléme c'est la répartition pas la production. Comme il est probable que le découplage se fera par la contrainte dans un contexte d'inégalité accentué on aura une décroissance "forcé".
ce que tu décris correspond bien à une diminution des indicateurs de l'activité économique, ce n'est donc pas du tout un "découplage" : l'activité économique décroit bien avec la consommation d'énergie.

Si tu veux changer d'indicateur d'activité économique, pourquoi pas, mais alors tu peux dès maintenant aboutir à la conclusion que les pays pauvres ne sont en fait pas pauvres, ou que la Grèce n'est pas en récession. Si tu changes le thermomètre, tu n'a plus non plus le même classement. Mais bon va expliquer aux pays pauvres qu'ils ne le sont pas et donc n'ont pas de raison de se plaindre, ça m'étonnerait que tu aies beaucoup de succès ...
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

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Re: Les projections de Meadows de 2002

Message par kercoz » 06 juil. 2012, 08:07

Raminagrobis a écrit :
On ne peut pas décrêter la croissance : les gouvernement essaient, ça ne marche pas.

Décrêter la décroissance ne marcherait pas non plus !
Tres fort , ça , Ramina !!
C'est une évidence que personne ne remarque ni n'accepte : Le système est déterminé ...Aussi déterminé que nous le sommes en tant qu'individu ...IL y a une dynamique comportementale fortement contrainte , alors que tout le monde croit etre acteur de son comportement .
Mais on peut aussi dire que la dynamique deterministe individuelle est moins forte que celle du groupe. meme si ce n'est pas facile, un individu peut y echaper du moins en partie .
On peut meme dire que l'inertie de cette dynamique n'est réellement forte que "dans " le système , une fois le premier pas fait , c'est plutot facile et ceux que je connais regrettent de ne l'avoir pas fait plus tot (comme arreter de fumer) .

C'est la raison pour laquelle , je persigne sur la thèse que la solution globale passe par la solution individuelle .
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