Moi je connais quelqu'un qui fait du double-bêchage façon biointensive sur de la terre argileuse (quasiment 100% d'argile, il pourrait faire des poteries) qui est jaune ou gris clair selon les zones, et à 20 cm ce n'est pas la roche qu'il a mais la nappe phréatique (du moins en hiver, fin août ça peut descendre à 35 cm). Là dessus sans double-bêchage il ne peut rien cultiver, manque d'air et excès d'eau, et le brf ne prend pas, c'est un truc gluant et malodorant qui s'y met au lieu des mycéliums.kercoz a écrit :Il a fait un jardin (récent 3/5 ans)sur 10/20cm de terre rouge argileuse posée sur un rocher compact/lisse qui affleure par endroit. Sa production sur BRF et Terreau a base BRF est luxuriante et ses tomates et framboisiers font 2 m .
Conclusion : on ne peut pas généraliser.
20% je sais pas si on peut appeler ça "peu".kercoz a écrit :la ponction des rémanents est une ponction insignifiante sur la pédogenèse, en tenant compte du fait que cette pédogenèse s'effectue a 80% par l'attaque de la lignine des racines par les mycéliums et peu par les parties aériennes.
Si on a de façon fixe (et c'est difficile de faire autrement en impliquant des arbres) des zones productrices de biomasse à humus (par exemple des haies) et des zones minéralisatrices d'humus (les champs cultivés), à terme les premières vont perdre des minéraux bien plus vite que l'attaque du sous-sol rocheux ne peut leur en rendre. Et pour éviter ce déséquilibre il faudrait faire une espèce de rotation brutale avec de la culture sur brûlis ou coupe claire, combinée à du (re)boisement de zones cultivées. Le problème est que c'est rarement faisable, car souvent on laisse boisées les zones qui sont non cultivables (relief, exposition, engorgement en eau, sol trop rocheux...)
Une autre solution est que la production de biomasse humifère soit incluse dans les cultures, par exemple en se nourrissant à partir de châtaigniers, d'arbres à noix et de fruitiers, mais il faut planifier ça, être très patient, et avoir à manger pendant 25 ans (hypothèse optimiste) le temps que tout ça se mette à produire de façon conséquente.
Ou alors, dans le même principe global mais avec des plantes annuelles (donc sans attendre 25 ans), il y a la biointensive, où la production de biomasse humifère est incluse dans les cultures sous forme de plantes à paille (fève, tournesol, céréales etc.) qui représentent 60% de la surface, et produisent en même temps des graines nourrissantes et stockables. Et en plus, pas besoin de broyeur.
"oui mais c'est de l'herbacé" dira kercoz. Ce à quoi je répondrais que
- dans les tchernozioms aussi c'est de l'herbacé, qui contient quand-même de la lignine (en concentration moindre que dans le bois mais la biomasse produite est aussi d'un autre ordre), et en termes de fertilité ces sols méritent amplement d'être regardés de près ;
- dans les prairies aussi c'est de l'herbacé, et que leur biomasse de vers de terre au mètre carré est de l'ordre de 10 fois supérieure à celle des sols forestiers (voir Précis d'Écologie - 7ème édition, R. Dajoz, éd. Dunod).
Tu as une source à ce sujet?fabagri a écrit :La vitesse d'enfoncement du sol dans la roche, est del'ordre de 10 mètres par million d'année.