Raminagrobis a écrit :A court terme je n'en crois rien. A moins d'un gros pépin (guerre dans le golfe, effondrement du venezuela ou du nigéria), le marché va rester en situation de suroffre jusqu'en 2020 je pense.
En effet, la demande reste atone, elle continue à se tasser dans les vieux pays développés, tandis que sa croissance en Chine ralentit. Il n'y a plus que l'Inde et quelques autres pays d'Asie comme le Vietnam pour porter la demande.
Et pendant ce temps, l'offre se porte bien, merci pour elle. Certes il y a des déclins aux US, Chine, Inde, Colombie, Mexique, Europe... Mais la production mondiale va bien augmenter!
On a deux super géants qui vont arriver : Kashagan (enfin), et Libra au large du brésil : chacun amènera plus d'un Mb/j supplémentaire.
On peut aussi attendre une normalisation de la situation en Libye et un rétablissement de sa production de pétrole normale : encore un million de barrils/jour.
La Koweit a aussi l'objectif de passer de 3 a 4 Mb/j, encore un Mb/j de plus.
L'Iran et l'Iraq ont encore un peu de potentiel pour augmenter leur production. La Russie se porte bien aussi.
Jusqu'en 2020 je m'attend à un marché du pétrole nourri au gavoir. En revanche, vers 2020 la situation devrait basculer, car la baisse des investissements et la chute des découvertes récentes se répercuteront dans la production.
L'offre est toujours égale à la demande à +/- 500 000 baril/jour près. Il ne peut y avoir d'écart important qui ne se traduise par une explosion ou un effondrement du prix!
Pour que l'offre continue à augmenter, il faut que les nouvelles productions dégagent des profits (en dehors de la rente qu'elles génèrent pour les producteurs historiques) et qu'une demande correspondante existe, sinon le prix baissera et même les producteurs ayant des couts d'extraction bas verront leurs marges s'effondrer.
Le fait que la demande soit stagnante voire en déclin dans certaines économies ne plaide pas pour une augmentation de l'offre des non conventionnels à plus de 30 $/baril
En situation de stagnation de la demande, il suffit au gros producteurs de jouer sur le robinet, de quelques centaines de milliers de barils par jour, pour ajuster le prix du baril à un niveau qui rend la mise en production de nouveaux gisements inintéressante
Avec les budgets militaires à boucler par la Russie, l'Arabie, les Etats Unis il parait peu probable que l'abondance soit le lot demain. On disposera de qu'il est nécessaire pour que les guerriers continuent à financer les guerres en Irak, en Syrie, au Yémen ... à un prix ne permettant pas aux nouveaux entrants de financer de nouvelles exploitations.
Les seules choses qui permettraient de voir le pétrole couler à flots et les prix s'effondrer ce serait une baisse conséquente de la demande, les découvertes de gisements importants à bas cout d'exploitation ou une technologie de rupture permettant de produire des barils à 5$, comme dans les années 60
Faut pas rêver, c'est pas pour tout de suite
Maintenant, les émirs ne sont pas à l'abri que le pétrole soit supplanté d'ici 10 ou 15 ans par une nouvelle techno qui leur fasse fermer les puits et les renvoient sur leurs chameaux!
Ricardo a théorisé tout ça il y a bientôt deux siècles
https://fr.wikipedia.org/wiki/Des_princ ... imp%C3%B4t