Mes canaris ...
Modérateurs : Rod, Modérateurs
- Maurin
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Mes canaris ...
Pour suivre l'impact sur l'économie de la hausse des prix du pétrole, j'ai décidé de suivre plus particulièrement quatre "canaris" :
- en terme de secteur, j'ai retenu le secteur aéronautique qui présente selon moi les risques de retournement le plus fort : pas d'alternative technique à court terme à l'utilisation du pétrole, pas de possibilité de réduire la consommation (sauf à renouveler la flotte), forte concurrence et secteur déjà fragilisé, en particulier au US, ...
- en terme de pays, je m'intéresse plus particulièrement aux pays les plus sensibles à l'évolution des cours du pétrole, en particulier ceux pour lesquels le poids du pétrole dans les importations est en train de devenir insupportable ; pour l'Asie, l'indonésie ; pour l'Amérique du Sud le Nicaragua, pour l'Afrique le Nigeria, en particulier
- pour suivre l'impact en Europe et en France, le transport routier me paraît un excellent indicateur ; la part du gazole dans les coûts de structure augmente rapidement, la concurrence est vive, les marges faibles, et les routiers disposent d'une capacité de blocage du trafic routier, et des approvisionnement pétroliers, qu'ils n'ont pas hésité à utiliser dans le passé.
- pour suivre les "bonnes idées" pour s'adapter à la pénurie, Cuba et la Corée du Nord, ont semblent ils une longueur d'avance ...
Le forum devenant trop important pour que je puisse suivre l'actualité sur tous les thèmes, je me focaliserai plus particulièrement sur ceux-là.
Et vous, quels sont vos "canaris" ?
- en terme de secteur, j'ai retenu le secteur aéronautique qui présente selon moi les risques de retournement le plus fort : pas d'alternative technique à court terme à l'utilisation du pétrole, pas de possibilité de réduire la consommation (sauf à renouveler la flotte), forte concurrence et secteur déjà fragilisé, en particulier au US, ...
- en terme de pays, je m'intéresse plus particulièrement aux pays les plus sensibles à l'évolution des cours du pétrole, en particulier ceux pour lesquels le poids du pétrole dans les importations est en train de devenir insupportable ; pour l'Asie, l'indonésie ; pour l'Amérique du Sud le Nicaragua, pour l'Afrique le Nigeria, en particulier
- pour suivre l'impact en Europe et en France, le transport routier me paraît un excellent indicateur ; la part du gazole dans les coûts de structure augmente rapidement, la concurrence est vive, les marges faibles, et les routiers disposent d'une capacité de blocage du trafic routier, et des approvisionnement pétroliers, qu'ils n'ont pas hésité à utiliser dans le passé.
- pour suivre les "bonnes idées" pour s'adapter à la pénurie, Cuba et la Corée du Nord, ont semblent ils une longueur d'avance ...
Le forum devenant trop important pour que je puisse suivre l'actualité sur tous les thèmes, je me focaliserai plus particulièrement sur ceux-là.
Et vous, quels sont vos "canaris" ?
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- Charbon
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Re: Mes canaris ...
A choisir, je préfère de loin m'inspirer du premier que de la seconde.Maurin a écrit :- pour suivre les "bonnes idées" pour s'adapter à la pénurie, Cuba et la Corée du Nord, ont semblent ils une longueur d'avance ...
- Tiennel
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- si tu suis les constructeurs aéronautiques, l'avenir n'est pas si noir que ça pour eux. Il ne faut pas oublier que l'avion est d'abord une invention guerrière qui a connu des retombées civiles grâce au pétrole bon marché ; Airbus est une filiale d'EADS et de BAE Systems, et Boeing fait plus de chiffres avec le DoD qu'avec sa division Avions Commerciaux. Quel que soit le scénario, l'arrivée du PP augmente les risques de conflits armés et donc le futur des marchands de canons est radieux sur le moyen terme.Maurin a écrit :en terme de secteur, j'ai retenu le secteur aéronautique qui présente selon moi les risques de retournement le plus fort : pas d'alternative technique à court terme à l'utilisation du pétrole, pas de possibilité de réduire la consommation (sauf à renouveler la flotte), forte concurrence et secteur déjà fragilisé, en particulier au US, ...
- si tu suis les compagnies aériennes, il est clair qu'on va là assister à une grosse restructuration du secteur, à l'ampleur au moins analogue à celle de la sidérurgie dans les années 1980 : faillites en cascade, montée en puissance du modèle low cost et sanctuarisation de certaines compagnies nationales traditionnelles (je suis prêt à parier une bouteille de champ' millésimée de la date du pic qu'Air France sera toujours là dans 10 ans, éventuellement renationalisée). Mais il y aura toujours des avions de ligne dans le ciel, ne serait-ce que parce que je suis assez pessimiste sur la réduction des inégalités et donc qu'il y aura toujours une frange de CSP+ suffisante pour rentabiliser un réseau minimal entre grandes capitales et destinations touristiques emblématiques.
- Eric
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Pour la France j'ai, en plus des routiers, deux autres canaris :
- les marins pêcheurs : Leurs navires utilisent des quantités énormes de carburant qui les rendent de moins en moins rentables. Si on y ajoute les problèmes de baisse des cours, l'avenir de ce métier (en tout cas, à moins de revenir à la marine à voile) est bien sombre.
Bien sûr, la disparition d'un grand nombre de marins pêcheurs fera peut être remonter suffisament les cours du poisson pour rendre ce métier à nouveau rentable à court terme (un autre plateau ondulé en quelque sorte), mais c'est un autre problème.
- Les agriculteurs : l'agriculture productiviste utilise énormément de carburant et d'engrais dons les coûts ne cessent d'augmenter alors que les cours, là aussi, sont plutôt orientés à la baisse.
Quoiqu'il en soit, il est probable que les canaris, quels qu'ils soient, seront probablement chouchoutés jusqu'aux élections de 2007. Ensuite, c'est une autre affaire...
- les marins pêcheurs : Leurs navires utilisent des quantités énormes de carburant qui les rendent de moins en moins rentables. Si on y ajoute les problèmes de baisse des cours, l'avenir de ce métier (en tout cas, à moins de revenir à la marine à voile) est bien sombre.
Bien sûr, la disparition d'un grand nombre de marins pêcheurs fera peut être remonter suffisament les cours du poisson pour rendre ce métier à nouveau rentable à court terme (un autre plateau ondulé en quelque sorte), mais c'est un autre problème.
- Les agriculteurs : l'agriculture productiviste utilise énormément de carburant et d'engrais dons les coûts ne cessent d'augmenter alors que les cours, là aussi, sont plutôt orientés à la baisse.
Quoiqu'il en soit, il est probable que les canaris, quels qu'ils soient, seront probablement chouchoutés jusqu'aux élections de 2007. Ensuite, c'est une autre affaire...
- Maurin
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oui, pour les pêcheurs en particulier ; y a t'il une file qui leur est plus particulièrement dédiée ?Eric a écrit :Pour la France j'ai, en plus des routiers, deux autres canaris :
- les marins pêcheurs : Leurs navires utilisent des quantités énormes de carburant qui les rendent de moins en moins rentables. Si on y ajoute les problèmes de baisse des cours, l'avenir de ce métier (en tout cas, à moins de revenir à la marine à voile) est bien sombre.
Bien sûr, la disparition d'un grand nombre de marins pêcheurs fera peut être remonter suffisament les cours du poisson pour rendre ce métier à nouveau rentable à court terme (un autre plateau ondulé en quelque sorte), mais c'est un autre problème.
- Les agriculteurs : l'agriculture productiviste utilise énormément de carburant et d'engrais dons les coûts ne cessent d'augmenter alors que les cours, là aussi, sont plutôt orientés à la baisse.
Quoiqu'il en soit, il est probable que les canaris, quels qu'ils soient, seront probablement chouchoutés jusqu'aux élections de 2007. Ensuite, c'est une autre affaire...
Pour les agriculteurs, je suis un peu moins convaincu, le poids du pétrole étant pour plus faible me semble t'il
cf page de ce docuement qui montre que l'agriculture en France ne consomme que 3 % du pétrole très loin derrière les Transports et les usages Résidentiels (chauffage)
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- Eric
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Je cite, de mémoire, un reportage que j'ai vu il y a quelques jours. Un agriculteur expliquait que :Maurin a écrit :Pour les agriculteurs, je suis un peu moins convaincu, le poids du pétrole étant pour plus faible me semble t'il
cf page de ce docuement qui montre que l'agriculture en France ne consomme que 3 % du pétrole très loin derrière les Transports et les usages Résidentiels (chauffage)
- il consommait 16000 litres de fuel par an (encore un fois, c'est de mémoire, hein!)
- cela lui coutait 5000 € il y a deux ans
- ça lui coute 10000 € maintenant
Un autre reportage expliquait que le prix des engrais avait aussi fortement augmenté.
Enfin, j'ajouterais que, même si l'agriculture consomme "peu" de carburant par rapport à d'autres secteurs, le problème n'est pas là car :
- L'agriculture est indispensable. Je sais, c'est une évidence, mais tout le monde doit manger. Quand ton assiette est vide, ça te fait une belle jambe de savoir quel pourcentage de carburant nécessite l'agriculture.
- Là aussi, les faibles revenus et les marges déclinantes laissent entrevoir la venue d'un plateau ondulé. Cependant, à la différence d'autres secteurs, on ne "peut" pas se permettre de voir la production agricole décroître (ce qui veut dire que l'on fera tout pour s'opposer à cela, pas forcément que l'on y parviendra). En d'autres termes on aura probablement une agriculture fortement subventionnée (bien plus que maintenant), une nourriture plus chère et, malgré tout, une production agricole déclinante.
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La question n'est pas de savoir quelle est la part de l'agriculture dans la consommation globale de pétrole, mais à quel point l'agriculture est dépendante du pétrole. Or l'agriculture productiviste est très dépendante du pétrole, donc la moindre hausse des cours met les agriculteurs (et les pêcheurs) en difficulté. Le fait qu'ils ne consomment que 3% du pétrole consommé en France n'indique pas qu'il ne dépendent de lui qu'à 3%.Maurin a écrit :Pour les agriculteurs, je suis un peu moins convaincu, le poids du pétrole étant pour plus faible me semble t'il
cf page de ce docuement qui montre que l'agriculture en France ne consomme que 3 % du pétrole très loin derrière les Transports et les usages Résidentiels (chauffage)
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Ok pour tout vos arguments, mais vous oubliez une chose, l'agriculture francaise est fortement exportatrice.
Donc une baisse de productivité ou de production n'affecte en rien notre capacité à nous nourrir.
J'entendais hier que l'on (des pays européens) achetait des poulets en Thaïlande !!!!!!
Revenons à une agriculture locale, on évitera déja l'utilisation de milliers de tonnes de pétrole.
Si quelqu'un a des chiffres sur les exportations agricoles francaises ??
Donc une baisse de productivité ou de production n'affecte en rien notre capacité à nous nourrir.
J'entendais hier que l'on (des pays européens) achetait des poulets en Thaïlande !!!!!!
Revenons à une agriculture locale, on évitera déja l'utilisation de milliers de tonnes de pétrole.
Si quelqu'un a des chiffres sur les exportations agricoles francaises ??
Le charbon et le gaz prendront sa place (temporairement).
Dans l'ordre, Sobriété, Efficacité et enfin Renouvelables (negawatt).
Attention aux utopies techniques (Global Chance)
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- Maurin
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Poids du pétrole dans les coûts de production agricole
L'agriculture française en 2004 :greenchris a écrit : Si quelqu'un a des chiffres sur les exportations agricoles francaises ??
Production hors subventions : 57.5 milliards €
Subventions : 7.6 milliards €
Montant des exportations : 8.2 milliards € (en baisse/ 2003)
en 2004 le prix des produits énergétiques augmente de 5.6 % malgré la baisse de la TIPP sur le fioul accordée pour le second semestre (je parle bien de 2004)
Sur la structure des coûts de production, je n'ai pas de données récentes ; sur la période 1991-1994 la structure de coût était la suivante
(pour le blé par exemple) :
- Semences : 3.5 %
- Engrais : 14 %
- Phytosanitaire : 16.5 %
- Carburants : 3.5 %
- Coût fixe : 62.5 %
Effectivement, si le coût du carburant pesait (à cette époque) de l'ordre de 3,5 %, avec les engrais et les produits phytosanitaires, l'ensemble pèse (pesait) environ 1/3 du coût de production.
Je suis preneur de chiffre plus récent.
L'inertie est probablement plsu grande que pour les pêcheurs qui doivent faire le plein avant chaque campagne de pêche.
source Insee
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Re: Poids du pétrole dans les coûts de production agricole
Il s'agit du solde des exportations (38 milliards exportés, 30 milliars importés, en gros).Maurin a écrit :Montant des exportations : 8.2 milliards € (en baisse/ 2003)
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Pas du tout d'accord avec toi au suget du fait que l'aeronautique soit une invention guerriére.Tiennel a écrit :- si tu suis les constructeurs aéronautiques, l'avenir n'est pas si noir que ça pour eux. Il ne faut pas oublier que l'avion est d'abord une invention guerrière qui a connu des retombées civiles grâce au pétrole bon marché ; Airbus est une filiale d'EADS et de BAE Systems, et Boeing fait plus de chiffres avec le DoD qu'avec sa division Avions Commerciaux. Quel que soit le scénario, l'arrivée du PP augmente les risques de conflits armés et donc le futur des marchands de canons est radieux sur le moyen terme.Maurin a écrit :en terme de secteur, j'ai retenu le secteur aéronautique qui présente selon moi les risques de retournement le plus fort : pas d'alternative technique à court terme à l'utilisation du pétrole, pas de possibilité de réduire la consommation (sauf à renouveler la flotte), forte concurrence et secteur déjà fragilisé, en particulier au US, ...

L'aviation à réellement débuté avec les fréres Wright (on a fété les 100 de ca l'an passé) et pendant une dizaine d'année il n'y avait pas d'avions militaires. C'est avec la guerre de 14 que les militaires on récupéré ca

