Quelques paysLa division de l'énergie par le PIB (TEP/PIB) porte le nom de "intensité énergétique de l'économie" : c'est la quantité d'énergie qu'il faut utiliser pour produire un dollar (ou un euro) de biens ou services. L'intensité énergétique de l'économie est sur une pente descendante depuis le début de l'ère industrielle, en première approximation, parce que l'efficacité de l'économie n'a cessé de croître.

Ceci étant exposé on peut en déduire quelques réflexions :
La première c'est que les pays dont l'IEE est élevée subiront de plein fouet et en premier lieu la hausse du prix de la Tep (charbon, uranium, pétrole etc.). On peut ainsi identifier les maillons faibles de l'économie mondialisée.
Ma deuxième réflexion tient du principe même d'améliorer ce rendement. A première vue, il est rentable d'améliorer ses rendements énergétique, car effectivement, à énergie équivalente on produit plus de PIB.
Seulement, les gains ainsi obtenus se répartissent partiellement sur la baisse relative de la demande en énergie et donc de son prix, la rendant plus accessible à d'autres pays, moins vertueux éventuellement. Avec comme conséquence globale, dans le système mondial tel qu'il est établit, de répartir la richesse ainsi produite auprès de plus d'êtres humains. C'est ce qui explique que la Chine ou l'Inde puissent s'industrialiser rapidement, même si en Occident ces gains de productivités ne sautent pas aux yeux.
Partant de là on peut jouer à faire un peu de prospective fantaisiste : imaginons qu' il n'y ait plus du tout de pétrole.Genre, du jour au lendemain. On obtient une anarchie totale, la famine, une réduction de peut être 90% de la population entre les meurtres, la guerre civile, la famine, les épidemies etc. Bref, on revient au stade pré-industriel, voir pire, très rapidement.
Imaginons maintenant qu'on dise "mais ça n'arrivera que dans 50 ans". Que fait on ?
Pour le moment on dit "ben y'a qu'à économiser l'énergie", dont acte, effectivement, nos voitures, nos logements consomment moins. Mais comme je l'ai exposé précédemment, plutôt que de nous faire gagner du temps nous reportons en fait les gains de productivité sur la masse démographique mondiale. L'échéance reste donc la même, et se rapproche.
Alors bien sûr la déplétion ne se fera pas du jour au lendemain, mais le résultat final a de fortes chances de rester le même si nos économies d'énergies ne font que nous aveugler.
Les gains de rendement de l'IEE nous donnent même l'illusion d'une ère de prospérité (de plus en plus de gens deviennent "riches") qui cache le danger de l'échéance. Un milliard de voitures à 5l/100kms ou 5 milliards à 1l/100, l'échéance de la déplétion est identique.
Ce qui m'amène à dire que les économies d'énergies ne servent à rien, si ce n'est un peu de prospérité temporaire. D'autant plus si aucun plan ambitieux n'est parallèlement lancé sur les énergies renouvelables.