Limite du prix du pétrole et de son extraction

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Re: Limite du prix du pétrole et de son extraction

Message par sceptique » 14 sept. 2009, 22:12

GillesH38 a écrit : Pour revenir au problème du prix : je pense que l'origine de la grande volatilité vient du fait que le coût marginal devient très supérieur au cours moyen : en effet une part importante de la production est encore faite avec des conventionnels peu chers dont les installations sont bien amorties. Pour ceux là, on est encore à 5, 10, 15 $ le baril. Mais AUGMENTER la production ne peut se faire qu'avec des ressources très chères, et donc demande de grosses liquidités.
Si la demande tend à dépasser l'offre, ça propulse rapidement le prix dans la stratosphère, parce qu'on ne peut satisfaire cette demande supplémentaire qu'avec beaucoup d'argent, il faut donc que le prix de vente soit bien au-dessus du prix moyen.
Mais inversement , une baisse de la demande réduit rapidement le besoin de NC chers, et le plancher retombe rapidement au coût d'exploitation de ressources bien moins chères qui suffisent à répondre à 90 % des besoins.
Quelques % de fluctuation de l'offre par rapport à la demande feront donc varier énormément le prix - on l'a deja vécu.
Je pense que ce sera au contraire une situation générique dans l'avenir , avec la conséquence que tout investissement dans les NC sera extrêmement hasardeux - et donc découragé. Ce qui n'est que la traduction du fait macro économique qu'on ne peut pas soutenir une économie aussi gourmande que la notre avec des ressources beaucoup plus chères. Ce qui est quand même l'idée fondatrice du PO !!!
Cette idée rejoins ce que je pense. A partir du moment ou il y a une grande différence de prix entre 2 catégories de pétrole (normal et NC : non conventionnel) le mécanisme décrit est inévitable.
Tant que l'essentiel des besoins était satisfait par du conventionnel a un prix raisonnable, il n'y avait pas ou peu d'impact sur la croissance. Et le NC marginal.
Maintenant, que le pétrole normal est au taquet, le NC ne peut pas prendre le relais en un temps court avec des débits suffisants. Ce qui entraine une méchante récession réduisant les besoins en dessous de la production de pétrole normal avec une chute des prix rendant l'exploitation du NC non rentable. Donc le NC reste toujours marginal.

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Re: Limite du prix du pétrole et de son extraction

Message par GillesH38 » 14 sept. 2009, 22:34

en fait Alain le problème semble être dès le départ
Si deux pays A et B à même PIB
A avec 6% de son PIB en hydrocarbures
B avec 3%
c'est quoi tes % ? parce que le % directement passé à payer tes hydrocarbures n'a rien à voir avec le % de richesse créé par ces hydrocarbures ! les hydrocarbures représentent 80 % des sources d'énergie, et les autres comme le nucléaire et l'hydraulique sont aussi construits avec, donc ils produisent indirectement 90 % de la richesse ! B est peut etre 2 fois plus efficace pour les utiliser, mais ils sont tout autant nécessaire à sa richesse !

le % du PIB passé à les payer n'a rien a voir avec leur caractère indispensable ou non , mais avec l'effort qu'on fait pour les produire. L'oxygène de l'air représente 0 % du PIB. Mais si il disparait, 100 % de tous les PIB disparaissent aussi completement...
Gilles, je suis d'accord quand tu dis qu'une explication de la grande volatilité vient des conventionnels pas chers qui ne suffisent pas et que le complément est cher (et donc il faut bien que l'argent récupéré entre prix et prix d'extraction du baril soit investi quelque part -> volatilité). Par contre, si les conventionnels déclinent (ou qu'ils deviennent plus chers à maintenir) en conjonction avec des non conventionnels chers, la différence diminue, et on rejoint plutot l'idée que le pétrole sera durablement cher et moins volatile, non?
certes, mais avec une production de moins en moins grande, et donc rien ne dit que les NC augmentent beaucoup dans l'absolu.

Il n'y a rien d'indispensable à consommer 1,5 tep, ni 1 tep, ni meme 0,1 tep de fossiles par personne. On ne l'a fait que parce qu'ils etaient facilement à notre portée, c'est tout. Et si ça devient plus dur, on peut aussi s'en passer. Parlez à des Russes, à des Argentins, ils vous diront comme ça peut etre rapide ...
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Re: Limite du prix du pétrole et de son extraction

Message par Alain75 » 14 sept. 2009, 23:04

GillesH38 a écrit :en fait Alain le problème semble être dès le départ
Si deux pays A et B à même PIB
A avec 6% de son PIB en hydrocarbures
B avec 3%
c'est quoi tes % ? parce que le % directement passé à payer tes hydrocarbures n'a rien à voir avec le % de richesse créé par ces hydrocarbures !
Exactement ce qui est écrit : pourcentage d'hydrocarbures consommés au prix du marché par le pays sur le PIB

"les hydrocarbures représentent 80 % des sources d'énergie, et les autres comme le nucléaire et l'hydraulique sont aussi construits avec, donc ils produisent indirectement 90 % de la richesse ! B est peut etre 2 fois plus efficace pour les utiliser, mais ils sont tout autant nécessaire à sa richesse !"

Revois un peu le camembert de consommation d'ydrocarbures peut-être ? Et le travail ça sert à rien ? La non consommation à fonctionnalité constante non plus ? (remarque pour quelqu'un qui pense que les infrastructures poussent comme des pissenlits et n'ont aucun effet rétroactif sur la richesse normal)
Dernière modification par Alain75 le 15 sept. 2009, 00:11, modifié 1 fois.

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Re: Limite du prix du pétrole et de son extraction

Message par Philippe » 15 sept. 2009, 00:41

Pour continuer la digression avec Sceptique, et je l’espère quelques autres, je me suis procuré un « papier SPE » sur le sujet des bruts lourds de l’Orénoque. C’est le papier 111887 d’août 2007. Il a donc été écrit 5 ans après le début de l’exploitation. Il renferme un certain nombre d’informations intéressantes. Ce papier est couvert par un copyright, je ne peux donc pas mettre de lien. Il est utile de rappeler que les papiers SPE forment la base de la documentation réunie par le banquier Matthew SIMMONS pour tirer des conclusions pessimistes sur l’avenir du pétrole saoudien dans « Twilight in the desert ».

Quelques mots sur le gisement et le pétrole. Comme souvent avec les pétroles extra-lourds, le gisement est de qualité exceptionnelle : 30% de porosité (30% de volume de trous dans la roche, volume principalement occupé par le pétrole et minoritairement par de l’eau) et une perméabilité de 8 à 40 darcys. Cette dernière unité est absconse, mais elle décrit la facilité qu’a la roche à laisser s’écouler les liquides qu’elle contient, quels qu’ils soient. Hormis les gisements de pétrole lourd cubains, je n’ai jamais vu une perméabilité supérieure à 1 darcy. Alors une roche qui oppose 8 à 40 fois moins de résistance à l’écoulement des liquides, c’est du rarissime.

Le pétrole est, lui, extraordinairement visqueux : 2 000 à 2 500 centipoises. Par analogie, cette viscosité doit être celle des miels très épais mais non figés. On comprend qu’une éponge (analogie avec la roche) remplie de miel bien visqueux sera difficile à remettre dans son état normal (l’ajout d’eau étant de la triche).

Le projet a démarré en 2002 avec 220 puits, tous horizontaux, avec pour chaque puits un drain unique de 1 400 mètres de longueur foré à 600 mètres environ de profondeur. Il était annoncé pour 200 000 barils par jour de pétrole brut lourd. En 2006, le gisement a produit en moyenne 200 000 barils par jour, comme c’était prévu au départ. Pour extraire cette quantité, des forages additionnels ont été réalisés, sans doute pour compenser le déclin naturel. En août 2007, il y avait en tout 335 puits, soit 50% de plus, dont 321 étaient des drains horizontaux uniques et 14 avaient plusieurs drains, une technique probablement amenée à se développer. On voit donc que SUNCOR tient son rythme de 200 000 barils par jour, qui est imposée par l’unité d’upgrading en aval. La moyenne par puits, en 2006, était de 600 barils/jour, ce qui est très bon. Moi, un puits horizontal, avec un drain horizontal de 1 400 mètres de longueur à la profondeur de 600 mètres, soit un puits d’une longueur totale de 2 000 mètres, et qui produit encore 600 barils par jour au bout de 5 ans, je signe tout de suite…

On peut s’interroger sur la suite de l’exploitation. Cela va normalement décliner, et il va falloir investir pour maintenir le débit. On a vu que l’ajout de 50% de puits en plus en 5 ans a donné de bons résultats. Reste à savoir combien de puits on peut encore faire. La superficie concédée est de 504 kilomètres carrés, soit 195 « sections » d’un mile par un mile. Il s’agit certes d’une unité à la c.. mais elle permet des calculs simples. SUNCOR devrait pouvoir obtenir les autorisations administratives pour réaliser 4 forages par section, soit un total de 780 puits. C'est-à-dire que SUNCOR va pouvoir encore forer autant de puits que cette société n’en a déjà réalisés. On peut donc penser que le débit de 200 000 barils par jour pourra être maintenu de nombreuses années. Quant à la province pétrolière connue sous le nom de « Ceinture de l’Orénoque », elle couvre 55 000 kilomètres carrés, soit 100 fois la superficie concédée à SUNCOR. Bien sûr, tout n’y sera pas de la même qualité, mais on conçoit qu’il y a encore de beaux jours pour l’exploitation. De ces bruts lourds. Personnellement, je ne les rangerais pas dans la catégorie des bruts non conventionnels. Ou au moins, je ne les mettrais pas dans le même sac que les horreurs canadiennes.

Un dernier mot. Cette exploitation continuera même si le prix du baril de pétrole descend sous le prix de revient, puisque les sociétés ont toutes besoin de faire rentrer du cash, pour payer les frais fixes et les intérêts de leurs dettes.

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Re: Limite du prix du pétrole et de son extraction

Message par Glycogène » 15 sept. 2009, 01:55

Philippe a écrit :Ce papier est couvert par un copyright, je ne peux donc pas mettre de lien.
Ben si que tu peux mettre un lien vers la page !
Par contre tu ne peux pas copier le texte sur le forum (mais le lien vers le texte, si !).

Philippe
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Re: Limite du prix du pétrole et de son extraction

Message par Philippe » 15 sept. 2009, 02:19

Le lien est payant (4,11 euros pour les membres de la SPE, sinon c'est une douzaine d'euros). Je ne pense pas que le contenu de ce texte mérite de dépenser 12 euros. C'est pour ça que je ne pense pas nécessaire de le donner. En revanche, si quelqu'un est intéressé pour le recevoir sous forme pdf, je peux l'envoyer en messagerie perso.

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Re: Limite du prix du pétrole et de son extraction

Message par GillesH38 » 15 sept. 2009, 07:32

Alain75 a écrit : Revois un peu le camembert de consommation d'ydrocarbures peut-être ? Et le travail ça sert à rien ? La non consommation à fonctionnalité constante non plus ? (remarque pour quelqu'un qui pense que les infrastructures poussent comme des pissenlits et n'ont aucun effet rétroactif sur la richesse normal)
il faut que tu réfléchisses un peu plus là : le travail humain est-il différent entre un agriculteur du Tiers Monde et un agriculteur occidental? qui se fatigue le plus ? qui produit le plus ?
et une infrastructure qui produit du PIB, elle marche avec quoi ?
note bien que depuis le début (c'etait sur l'autre fil faudrait peut etre transposer la discussion), j'ai bien dit qu'optimiser n'etait pas négatif puisque ça pouvait rendre plus riche, et que je n'ai rien contre rendre les gens plus riches, ou plutot moins pauvres ! (c'est un probleme de répartition sociale, après). Une grande partie de ton argument revient à dire ça, et là je suis d'accord. Je dis juste que ce système optimisé, où les gens sont plus riches, n'est pas plus résistant à la dépletion. Consommer moins permet de produire plus, recule le moment du pic, OK. Mais au moment où il arrive, le ressenti n'est pas meilleur - il peut meme etre plutot pire.
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Re: Limite du prix du pétrole et de son extraction

Message par GillesH38 » 15 sept. 2009, 07:37

Philippe a écrit :On peut donc penser que le débit de 200 000 barils par jour pourra être maintenu de nombreuses années. Quant à la province pétrolière connue sous le nom de « Ceinture de l’Orénoque », elle couvre 55 000 kilomètres carrés, soit 100 fois la superficie concédée à SUNCOR. Bien sûr, tout n’y sera pas de la même qualité, mais on conçoit qu’il y a encore de beaux jours pour l’exploitation. De ces bruts lourds. Personnellement, je ne les rangerais pas dans la catégorie des bruts non conventionnels. Ou au moins, je ne les mettrais pas dans le même sac que les horreurs canadiennes.

Un dernier mot. Cette exploitation continuera même si le prix du baril de pétrole descend sous le prix de revient, puisque les sociétés ont toutes besoin de faire rentrer du cash, pour payer les frais fixes et les intérêts de leurs dettes.
on peut donc espérer qu'on continuera à produire quelques Mbl /j de pétrole pendant des siècles. Ca permettra au moins d'alimenter des lampes à pétrole et de ne pas exterminer à nouveau les baleines pour leur huile - si il en reste encore !
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Re: Limite du prix du pétrole et de son extraction

Message par parisse » 15 sept. 2009, 08:20

loup romain a écrit :Parisse,

non, les canadiens n'exploiteront pas les sables bitumineux, car pour le nucléaire ils ont un problème, c'est la source de refroidissemnt , l'eau !
Et pour le gaz, autant dire qu'ils dépendront du moyen orient, et donc que les sables canadiens seront exploités si il deviennent une ....colonie arabe !
Vous me semblez bien sur de vous, à la fois pour la question du refroidissement (qui ne se pose peut-etre pas exactement dans les mêmes termes qu'en France dans un climat très froid 6 mois de l'année, et pour une centrale dont on cherchera peut-etre à optimiser la chaleur plus que l'électricité) et sur les ressources en gaz exploitables sur le continent nord-américain.

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Re: Limite du prix du pétrole et de son extraction

Message par parisse » 15 sept. 2009, 08:22

GillesH38 a écrit : Il n'y a rien d'indispensable à consommer 1,5 tep, ni 1 tep, ni meme 0,1 tep de fossiles par personne. On ne l'a fait que parce qu'ils etaient facilement à notre portée, c'est tout. Et si ça devient plus dur, on peut aussi s'en passer. Parlez à des Russes, à des Argentins, ils vous diront comme ça peut etre rapide ...
Oui, mais je prends le pari qu'on trouvera plus facile d'exploiter les NC que de s'en passer.

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Re: Limite du prix du pétrole et de son extraction

Message par Tovi » 15 sept. 2009, 11:05

Ca dépend qui paye les pots cassés. Un chômeur qui ne prend plus sa voiture pour aller travailler n'aura aucun mal à se passer d'un pétrole cher.
En clair, si le tissu social se dégrade lentement, personne ne percevra l'effet de la déplétion, car le prix restera toujours à un niveau acceptable. Du moins pour ceux qui auront encore un pouvoir d'achat.
Les hors-système n'ont de toute façon pas voix au chapitre. Comme c'est le cas des pays africains par exemple.
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Re: Limite du prix du pétrole et de son extraction

Message par GillesH38 » 15 sept. 2009, 14:24

parisse a écrit : Oui, mais je prends le pari qu'on trouvera plus facile d'exploiter les NC que de s'en passer.
c'est ni blanc, ni noir, c'est juste : combien ?

par ailleurs il est malheureusement extrêmement facile de devenir pauvre, et de limiter de force sa consommation, parce qu'on ne peut pas faire autrement, comme les gens sus-cités te confirmeront : c'est simple, y a qu'a plus avoir d'argent. Ils n'ont pas tellement eu le choix ! je ne suis pas sûr que le système mondial actuel soit protégé de ça. Et je suis à peu près certain que ce n'est pas une taxe de quelques euros le baril qui va l'en protéger !
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Re: Limite du prix du pétrole et de son extraction

Message par loup romain » 15 sept. 2009, 17:05

Philippe,

je suis d'accord avec toi sur l'orénoque, mais pas sur ta dernière phrase :

on n'exploitera pas ces pétroles si on les payent (par monnaie ou par nature) définitivement moins cher que le cout de revient ,....

Les compagnies perdraient sans cesse de l'argent et finiraient par fermer, c'est évident !

Par contre on continuera à les exploiter même à un prix de vente inférieur au prix de revient que si c'est temporaire, mais alors au prix d'un endettement (parce qu'on perd de l'argent à les exploiter), et donc d'un prix de revient qui ne cesse d'augmenter (les dettes à rembourser avec leurs intérets)....

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Re: Limite du prix du pétrole et de son extraction

Message par sceptique » 15 sept. 2009, 17:32

@philippe
Tes posts, très intéressants, sont tout à fait dans le fil.
Je rappelle donc ce que j'avais initié au début (extrait) :
Maintenant, quel va être le sort du pétrole ou du charbon vraiment difficile ? Et pour quoi faire ? Si l'économie par en sucette régulièrement, comme cela semble probable, personne ne se lancera en grand dans ces fossiles très difficiles.
Le pétrole lourd de l'Orénoque entre bien à mon avis dans cette catégorie, quoique moins "difficile" que les sables bitumeux canadiens.
D'après ton dernier post seul une petite partie est exploitée (la plus prometteuse probablement ?). En gros, la mise en oeuvre a mis 5 ans. Et a nécessité la construction d'une pré-raffinerie pour transformer ce brut lourd en brut "standard". Investissement non négligeable je présume. Pour un résultat appréciable de 200 kb/j en absolu mais à relativiser par rapport au déclin attendu des puits classiques (plusieurs Mb/j).
Pourquoi le Venezuela n'a pas lancé une dizaine (ou plus) de telles opérations quand les conditions étaient favorables (forte croissance du cours du baril depuis 2000-2002) ?
A fortiori, maintenant que les conditions sont devenues moins favorables, peut on imaginer que la production de ce pétrole lourd monte à 1-2-3 Mb/j ? A quelle échéance ?

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Re: Limite du prix du pétrole et de son extraction

Message par sceptique » 15 sept. 2009, 18:22

Pierre M. Boriliens a écrit :
loup romain a écrit :on n'exploitera pas ces pétroles si on les payent (par monnaie ou par nature) définitivement moins cher que le cout de revient ,....
Les compagnies perdraient sans cesse de l'argent et finiraient par fermer, c'est évident !
Raisonner sur le pétrole tout seul n'est pertinent que dans le monde de l'économie libérale entièrement privée. La firme exploitante arrête quand ça cesse d'être rentable pour elle (c'est-à-dire pour ses actionnaires)...
Or au Venezuela, ce n'est plus tout-à-fait ça. L'Etat peut toujours raisonner en termes plus globaux et considérer non pas le pétrole seul, mais l'association pétrole + un usage de ce pétrole. Et si cette association est considérée comme intéressante, peu importent ici les critères utilisés pour en juger, un Etat peut très bien continuer l'exploitation même si elle n'est pas rentable en soi, prise isolément.
Le pétrole au Venezuela n'est pas destiné aux besoins internes (les ambulances par exemple ;) ) mais à l'exportation pour récupérer des dollars destinés à l'importation massive de biens que l'économie locale ne sait pas produire et aux programmes sociaux. (Une partie de la production, plutôt le pétrole léger, est quand même auto-consommée).
Dans ces conditions il est évident que si le coût de production est supérieur au cours mondial cela ne peut guère durer ! D'ailleurs les programmes sociaux ont été revus à la baisse en même temps que le cours du baril. L'Etat Venezuelien n'échappe donc pas au "marché".

De plus, le Venezuela semble très dépendant de la technologie occidentale pour exploiter et peut être plus encore raffiner ce pétrole lourd (voir les posts très instructifs de Philippe). Et les compagnies occidentales semblent frileuses à l'instar de Exxon qui a quitté le Venezuela (ou a été virée). Mais le résultat est le même : les capacités de production du pétrole lourd ont du mal à augmenter en période de vaches grasses alors maintenant ...

Je ne pense donc pas que l'exploitation de ce pétrole lourd passe à un échelle supérieure. Et que l'essentiel des centaines de milliards de barils de ce gisement restera sous terre.

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