C'est une question que je me pose depuis un certain temps.energy_isere a écrit :Pourquoi voulez vous qu' il faille absolument que les fossiles soient à bas pris pour être exploités au bout du compte ?
Mon avis est que les fossiles à bas prix seront (et sont) exploités en premier et utilisés par un large spectre de population y compris des revenus faibles ou médian, et qu' ensuite au fur et à mesure de la raréfaction et donc de la montée des prix les fossiles seront accessible à des revenus plus élevés. Le débit à l' année sera plus faible certes, mais dans la durée ils seront consommés quand même. C' est à dire que seuls les riches pourront utiliser les fossiles, et cela en faisant d'une manière ou d' une autre marner les autres (les pauvres), et cela même en scénario de décroissance du volume de fossiles et du PIB.
Il me semble clair que tous les fossiles facilement extractibles le seront au cours de ce siècle. Reste à définir cette notion : "facilement extractible". Quel est le niveau de prix correspondant ? Et ce prix, hors inflation, est-il constant, en augmentation avec le temps, en diminution ?
Jusqu'à maintenant, le processus est bien identifié : la demande est supérieure à l'offre, les cours monte, ce qui stimule la production et l'exploration en même temps que la demande des revenus faibles baisse. Et un nouvel équilibre s'établit. On était à 20-30 $ le baril il y a peu on est maintenant plutôt au double ou triple.
Il faut aussi noter que le coût d'extraction du pétrole difficile a tendance à baisser. En Mer du Nord, par exemple, le coût du baril extrait à beaucoup baisser au fil du temps avec l'amélioration des techniques.
Mais un autre facteur identifié sur Oleocene vient contrarier ce phénomène : si le pétrole augmente vraiment vite, sa proportion dans le PIB va devenir intenable. L'énergie ne peut pas atteindre 50% du PIB !
Enfin l'augmentation rapide du pétrole entraîne une crise économique qui stoppe net la demande.
Bref, il y a des facteurs qui poussent à la hausse le cours du pétrole, d'autres qui le freinent.
Maintenant, quel va être le sort du pétrole ou du charbon vraiment difficile ? Et pour quoi faire ? Si l'économie par en sucette régulièrement, comme cela semble probable, personne ne se lancera en grand dans ces fossiles très difficiles. Les gens à faibles et moyens revenus vont très vite abandonner les usages "superflus" du pétrole. Et les gens à gros revenus ne représenteront pas un volume de demande suffisant pour justifier les investissements monstrueux nécessaires.
Ceci est paradoxal : c'est lorsque le manque d'énergie sera le plus criant pour remonter la pente, en pleine déprime économique donc, que l'on aura le plus de difficultés à aller chercher ces fossiles difficiles ...
Ou encore, ces fossiles difficiles ne peuvent être exploités qu'en période de croissance et d'abondance. Périodes qui vont devenir de plus en plus rares.
Question :
Quel est le prix limite moyen du pétrole en dehors des crises spéculatives en "pointe" ? Je considère ainsi que, pour le moment (cela peut évoluer), le prix limite moyen est de 100$ (le pic à 147$ est artificiel et sur une durée non significative). Au delà, l'économie se casse la figure et la demande se contracte.
Quel sera donc la part de ces fossiles difficiles qui resteront définitivement au fond du trou ?
A contrario, combien de fossiles faciles va-t-on convertir en CO2 ? Quel est le scénario du GIEC correspondant ? (cela ne peut donc pas être le pire).