mahiahi a écrit : ↑15 mai 2023, 09:54
Prenons un exemple fameux, même si galvaudé : le Troisième Reich est ressenti comme une expérience de répression étatique sans précédent, alors qu'en regardant l'Histoire, il n'a en gros fait qu'appliquer des méthodes préexistantes,
en les industrialisant : celle du monde colonial (le Sud Ouest Africain allemand : cf. le traitement des rebelles Herreros et la proposition de déportation des Namas)
Pour cela, il a suffi d'une chose : assimiler les juifs et tziganes à des sous hommes, comme les aborigènes de leurs colonies, les communistes et témoins de Jéhova à une menace pour l'état, et les handicapés et homosexuels à la même chose pour le peuple.
Comme dans l'Evolution des espèces, on fait du neuf avec du vieux!
nemo a écrit : ↑12 mai 2023, 21:31
Pas faux mais certaines choses étaient entièrement nouvelles par leur caractère systématique.
C'est bien ce que je pointe : l'industrialisation de la violence, permise en fait par le théâtre d'opération (l'europe industrielle, alors que les terres africaines n'avaient pas d'usine pour suppléer l'action humaine)
nemo a écrit : ↑12 mai 2023, 21:31
Mais en effet il a pas mal été dit que ce qui a choqué chez les nazis n'est pas les méthodes mais le fait qu'elles aient été appliqués contre des européens.
On dit aussi que si l'Allemagne a perdu ses possessions africaines rapidement (quelques mois), c'est en raison du manque de troupes, auquel n'ont pas suppléé les autochtones après une politique qu'on pouvait déjà taxer d'extermination (La population de Herreros a été réduite à moins de 20% de ses effectifs en 8 ans)
nemo a écrit : ↑12 mai 2023, 21:31
Bref ce n'est pas la nature de la violence qui change : l'état moderne est totalitaire par nature
Disons que le totalitarisme est une hyperextension de l'activité étatique.
Le premier totalitarisme, en Italie, ne disposait pas des moyens industriels auxquels ses imitateurs allemand et soviétique feront appel
nemo a écrit : ↑12 mai 2023, 21:31
ce qui change est son domaine d'application. Domaine qui ne peut qu'aller en s'élargissant vu qu'on lui retire de plus en plus son consentement. Vu le point aveugle que ça constitue chez nos dominants et leur incapacité à sortir de leur paradigme (imaginer un nouveaux "politico-religieux") ça va clairement pas vers l'apaisement.
Ainsi que chez les dominés n'ayant pas [encore] la sensation d'être maltraité et qui suivent les slogans légitimant le système.
Le risque, pour le système, est que la paupérisation ou la répression ne les touche aussi, ce qui leur ferait "retrouver la lucidité"