https://www.clubic.com/actualite-590536 ... -l-ia.html"Aucun moyen que ça tienne" : le verdict sans appel du PDG d'IBM sur l'IA
Par Naïm Bada, le 08 décembre 2025 clubic
Arvind Krishna refroidit brutalement l’enthousiasme pour les méga centres de données dédiés à l’IA, en chiffrant une équation économique bien moins glamour qu’annoncée. Le message est sec, presque goguenard, mais il s’appuie sur des ordres de grandeur qui laissent peu de place au doute.
Le PDG d’IBM estime que la frénésie actuelle autour des capacités IA repose sur un socle financier fragile, et que la course au toujours plus risque d’étouffer ses propres promesses. Entre coûts d’équipement vertigineux, cycles de remplacement courts et facture énergétique en embuscade, la réalité dépasse déjà les slogans. Les premiers calculs publics laissent entrevoir des montants colossaux pour des rendements encore à démontrer, ce qui pousse Krishna à parler cash.
8 000 milliards de dollars : pourquoi l'équation économique de l'IA ne boucle pas
Le calcul donne le vertige et c'est bien l'objectif de la manœuvre. Un seul gigawatt de capacité de calcul coûte la bagatelle de 80 milliards de dollars à construire et équiper selon les chiffres avancés par le dirigeant. Comme l'industrie ambitionne de déployer une centaine de gigawatts pour soutenir l'IA générative, la facture totale grimperait mécaniquement à 8 000 milliards de dollars. Pour espérer rentrer dans ses frais avec une telle mise de départ, le secteur devrait générer des centaines de milliards de bénéfices annuels quasi immédiatement.
L'argent n'est même pas le seul problème puisque le temps joue contre les géants de la tech. La durée de vie utile des puces spécialisées ne dépasse guère cinq ans avant d'être techniquement dépassée par une nouvelle génération plus performante. Cette obsolescence éclair oblige les exploitants à tout racheter en permanence et transforme l'investissement initial en un gouffre financier sans fond. Krishna souligne avec malice que personne ne peut amortir une infrastructure aussi lourde quand il faut la remplacer avant même qu'elle ait rapporté son premier dollar de profit réel.
L'autre facette du problème réside dans la consommation vorace de ces cathédrales numériques. Les projections actuelles indiquent que la demande en électricité des centres de calcul pourrait bientôt rivaliser avec celle de nations industrialisées entières. Cette gourmandise énergétique impose des contraintes physiques que même des chèques en blanc ne pourront pas effacer. Le dirigeant d'IBM remet en cause la pertinence de cette course à la puissance brute alors que les gains d'intelligence réelle des modèles commencent à plafonner.
La stratégie de la fuite en avant semble donc compromise. Les entreprises qui parient sur une arrivée imminente d'une superintelligence pour justifier ces dépenses risquent de se heurter à un mur de réalité. Krishna suggère que l'avenir appartient aux architectures plus sobres et non à ceux qui empilent les processeurs graphiques jusqu'au ciel. Le message est passé et il est clair que la seule loi de Moore ne suffira plus à payer les factures d'électricité.
Source : Tech Radar
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