Si on veut comprendre le vote populiste dans le monde, je pense que cette question des zfe est significative. En gros, les pauvres sont habitués a ce que l'argent des impots aille aux riches ( tgv vs reseau rer, subventions a la musique classique pour les pauvres

, embellissement des centres villes...). Les pauvres sont resignés sur ce point. Ils savent cette utilisation de l'argent public, ils le disent, mais ils peuvent rien faire.
Le fait que les riches s'approprient l'argent public en prétendant aider les pauvres est vieux comme le monde. La nouveauté politique de ces dernieres annees, c'est qu'il y a une surreglementation tatillonne qui vise a faire chier les pauvres. Il faut lire des histoires a pole emploi, les tracasseries administratives qui y ont cours... Cette reglementation tatillonne s'etend chaque jour, elle a commencé par les pauvres, et elle touche maintenant a peu pres toutes les classes de la population, directement ou indirectement ( les zfe, les obligations medicales, le controle technique, les logiciels imposés au boulot ...). La vague monte. Elle a touché d'abord les pauvres il y a peut être deux décennies. La vague est maintenant suffisamment haute pour toucher tout le monde, mais elle continue a impacter davantage les plus pauvres. Les zfe sont symptomatiques de ce point de vue.
La gauche est je crois definitivement fachée avec les pauvres. Elle propose encore aujourd'hui d'ajouter de la reglementation pour proteger les pauvres. Les pauvres ne sont pas dupes. Ils savent bien que cette reglementation va les faire chier encore, comme avec les zfe. On leur dit que si on vote populiste, ce sera pour les riches. Mais beaucoup de pauvres preferaient le monde d'avant, ou l'argent public allait aux riches, mais ou au moins, on ne les faisait pas chier. Aujourd'hui, ils preferent une politique favorable aux riches qui les laisse tranquille a une politique favorable aux riches qui leur ajoute en plus des tracasseries administratives. Alors ils votent populiste et continueront a le faire tant que la gauche ne se donnera pas comme objectif la simplification des contraintes administratives.