alain2908 a écrit : ↑24 mai 2020, 12:17
je ne suis pas encore convaincu de cela.
D'après Douste Blazyn l'étude publiée dans le Lancet présente un biais d'échantillon important.
20 % des patients sous HCl nécessitaient des soins respiratoires
contre
7 % dans le groupe contrôle.
j'ai pas été voir si l'étude redressait cet écart et de quelle façon mais c'est quand même important.
Tiré de l'étude:
Patients for whom one of the treatments of interest was initiated more than 48 h after diagnosis or while they were on mechanical ventilation, as well as patients who received remdesivir, were excluded
Les 4 groupes ont été sélectionnés pour être similaires (âge, sexe, ethnie, IMC, facteurs de comorbidité). Et surtout un facteur de sévérité de la maladie.
Douste Blazyn raconte donc des salades en évoquant le fait que les groupes traités sont des cas plus sévères. Au contraire, tout a été fait pour limiter au maximum les biais dans le choix des échantillons.
Reste qu'en effet, il y a un outcome plus important d'assistance respiratoire dans les groupes traités. Ce qui laisse penser qu'il y a certains facteurs de séverité, moins évidents, qui font que le traitement est prescrit. Une étude sérieuse, randomisée en double aveugle, est urgente pour clore définitivement le débat. Mais c'est probablement ce débat politico-médiatique qui empêche de la réaliser.
On se rend cependant bien compte qu'il n'y a rien de spectaculaire dans ce traitement. Il a été donné le plus rapidement possible après le diagnostic, et la fatalité reste élevée.
On peut aussi se demander, lorsqu'il compare décès/hospitalisation entre Paris et Marseille, s'il n'y a pas là un réel biais puisqu'il ne tient absolument pas compte justement de la sévérité des cas hospitalisés. Ce n'est pas très difficile à comprendre que lorsque les capacités hospitalières sont mises à l'épreuve, la proportion de cas sévères augmente.
Au final, c'est le nième troubadour qui raconte des trucs dans les médias sur fond de complots et de mensonges, ce qui plaît à tout le monde. Les vilaines firmes pharmaceutiques, le milieu scientifique complètement gangréné, etc.
A noter, il fait quelques amalgames. Il soulève une déclaration provenant soit-disant du rédac chef de "The Lancet". Mais en fait, c'est plutôt une déclaration de l'ancienne rédactrice en chef du "New England Journal of Medicine", en 2009:
..Similar conflicts of interest and biases exist in virtually every field of medicine, particularly those that rely heavily on drugs or devices. It is simply no longer possible to believe much of the clinical research that is published, or to rely on the judgment of trusted physicians or authoritative medical guidelines. I take no pleasure in this conclusion, which I reached slowly and reluctantly over my two decades as an editor of The New England Journal of Medicine .
https://en.wikipedia.org/wiki/Marcia_Angell
Rien de secret, c'est paru dans un bouquin, et ça fait très longtemps que le débat sur les fausses études scientifiques pilotées par des intérêts mercantiles est sur la table. Elle parlait de son expérience entre 1980 et 2000! D'où aussi la rigueur qui est nécessaire dans les publications.
C'est quand même là que ça devient un peu schizophrénique. On remet en cause la fiabilité des publications et on met sur un pied d'estale un scientifique par rapport aux nombre de publications qu'il a co-signé. C'est un peu facile de sortir systématiquement l'argument des études biaisées par les firmes pharmaceutiques pour toute publication qui ne sied pas à nos conviction. Toute le psychodrame politico-médiatique autour de l'HCQ ne fait que renforcer le discrédit de la communauté scientifique. Pourtant, les progrès en médecine sont réels...
Bref, Douste-Blazy = poubelle.