La tempête Xynthia est passée par chez moi. Je viens de récupérer l’électricité ce soir peu avant 18h30. Cela faisait presque 3 jours qu’il n’y avait plus de courant (l’électricité a coupé dans la nuit de samedi à dimanche vers 1h du matin). On est dans les derniers 3 % à être rétablis ce qui ne m’étonne guère. C’est la plus longue coupure d’électricité que j’ai connue (j’ai 35 ans), le dernier record était de moins d’une journée dans les années 80. Le téléphone fixe n’a été coupé qu’une journée ce qui est très peu compte tenu de l’ampleur de la tempête et de l’endroit où j’habite (coupures fréquentes : nous sommes en « bout de ligne »). Enfin pour le téléphone, seuls les téléphones « normaux » fonctionnaient car les sans fils qui se branchent sur une prise de courant et ceux qui passent par des box ne fonctionnaient pas. Mais pour moi le principal c’est qu’il n’y ait pas eu de dégâts au niveau du toit. Plusieurs de mes voisins en revanche ont dû remettre des tuiles en place.
Personnellement, je trouve que ces dix dernières années, les évènements climatiques « exceptionnels » sont drôlement rapprochés :
Décembre 1999 : la fameuse tempête.
Août 2003 : la canicule. J’aimerais bien que ça ne se reproduise pas trop souvent. J’avais trouvé la chaleur difficilement supportable et pourtant j’étais en vacances et ma maison est plutôt fraîche.
Juillet 2006 : un orage de grêlons s’abat sur notre commune et celle d’à côté. Quand je dis grêlons, je parle de grêlons de la taille d’une boule d’une de pétanque qui sont projetés au sol avec une violence inouïe. Bilan : toutes les toitures trouées comme des passoires, une vingtaine de tuiles à changer dans mon cas et jusqu’à 50 pour des maisons plus grandes. Des pare brise en mille morceaux, velux idem. Depuis à chaque orage, on n’est pas très fier. Quand on a vu ça une fois dans sa vie, on n’a pas envie que ça se reproduise.
Février 2009 : peu de temps après la tempête du sud ouest, une autre tempête passe sur la France. Chez moi, une rangée de tuiles se soulève (j’étais en déplacement, c’est mon voisin qui les a remis et qui m’a raconté). Je suis une des rares de mon quartier à avoir été touchée.
28 février 2010 : re belote, cette fois nous sommes en vigilance rouge (gloups), je suis épargnée mais pas mes voisins. Vers 8 h le dimanche matin on s’est tous retrouvés dehors à faire le tour de nos maisons pour voir l’étendue des dégâts.
Donc grosso modo, ça fait à peine trois ans de tranquillité entre deux évènements climatiques « exceptionnels ».
A côté de ça, le fait d’être coupé de courant c’est dérisoire. Moi, j’ai plutôt trouvé ça amusant (enfin tant que ça dure que quelques jours !

).
Pour le chauffage, ça ne m’a pas dérangé puisque je me chauffe exclusivement au bois (foyer fermé) donc électricité ou pas, ça marche toujours. Il n’y a que les chambres et la salle de bains qui n’étaient pas beaucoup chauffées mais ça ne dérange pas plus que ça (en temps normal, il y a une « soufflerie » pour pulser l’air chaud dans le fond de la maison).
Pour la cuisson en revanche, je suis en tout électrique mais j’avais toujours dit : en cas de coupure de courant, j’ai mon vieux réchaud camping gaz. Donc pour la première fois depuis dix ans, je l’ai remonté et là formidable, il marche toujours, il y a toujours du gaz dans la cartouche. Donc j’ai pu manger chaud. J’ai même fait cuire une pomme de terre sous la cendre mais ça c’est surtout pour le fun !

Ca faisait longtemps que j’avais envie de tester ça alors là c’était l’occasion. Bon, pour la cuisson, c’est pas évident, il faut pas être trop pressé. Et puis c’est pas trop pratique non plus pour reprendre la pomme de terre, on ramène de la cendre avec. Mais bon c’est rigolo.
Pour l’éclairage : les bonnes vieilles bougies et la pile électrique.
Pour le réveil (ah oui moi sans réveil, je ne me réveille pas à l’heure), mon réveil mécanique prévu de longue date spécialement en prévision de coupure de courant et de pénurie prolongée de piles (plusieurs années, on sait jamais). Il faut juste le remonter tous les deux jours grand maximum. Et il ne faut pas être trop près quand il sonne car la sonnerie est TRES forte (10 mètres c’est pas mal ou alors le placer au fond d’un placard bien fermé).
Et pour l’eau chaude, bein la première journée ça va, il y a de l’eau dans le ballon d’eau chaude (un peu moins chaude que d’habitude mais très correct) et la deuxième journée, l’eau « chaude » sortait à 23 °C (j’ai mesuré) c’est à dire pas glacée mais pas tiède non plus. Froide quoi. Enfin moins que l’eau qui sort du robinet d’eau froide. Donc pour faire la vaisselle, j’ai fait chauffer de l’eau dans une casserole (avec un couvercle dessus bien sûr – euh d’habitude je le fais jamais) sur mon réchaud camping gaz. Et là ce qui n’est pas évident c’est de réussir le mélange eau portée à ébullition – eau froide. J’ai fait au pif, résultat, j’ai mis trop d’eau froide. Donc au début, l’eau était à peu près chaude et à la fin, elle était froide. Surtout que je crois que l’évier refroidit pas mal l’eau. J’aurais sûrement mieux fait de faire la vaisselle dans une bassine. Bref ensuite, pour faire ma toilette, j’ai refait chauffer de l’eau mais cette fois j’ai mesuré et je dirais que moitié – moitié c’est pas mal. Donc 1.5 l d’eau portée à ébullition (la contenance de ma grande casserole remplie aux trois quarts) mélangée avec 1.5 l d’eau froide ça fait 3 l d’eau à environ 40 ° C le tout dans une bassine et en s’éclairant à la bougie.
Mais le pire, ce qui m’a le plus manqué, ce n’est pas la télé, non, ce n’est pas l’ordinateur, non, ce n’est pas la radio (quoique ça fait deux mois que je me dis qu’il me faut une radio qui marche avec des piles en cas de coupure d’électricité et voilà la coupure arrive et je n’ai pas ma radio), non le pire ça a été de ne pas pouvoir utiliser mon sèche cheveux. Parce que les cheveux qui sèchent à l’air libre, ça me fait une coiffure étrange enfin pas comme d’habitude, pas domestiquée quoi. Les cheveux longs qui sèchent à l’air libre, c’est pas gênant, courts, je crois pas non plus mais entre les deux suivant la nature des cheveux, c’est pas terrible. Donc dans un monde post PO, dans le schéma où il n’y a plus d’électricité, prévoir une coiffure adéquate.
Plus il y a de fous, moins il y a de riz. (Coluche)