Je n'ai pas dit que mon comportement etait different de ceux de mes contradicteurs. J'ai dit qu'il etait different de celui que j'avais avant mes lectures. Concretement, ma vision de la vie a changé et je prends des decisions differentes.
Je vais prendre un exemple concret. J'ai lu le livre "La part du diable" de Denis de Rougemont. Il explique que le diable est tres malin, et qu'il se cache dans les creux, là ou ne l'attend pas, qu'il est caché. C'est un livre qui m'a marqué, parce qu'il explique en creux que nous faisons toujours le mal au nom du bien. Bien sûr, on peut aboutir a cette conclusion sans ce recit mythologique. Mais cette forme poétique et symbolique m'a permis d'interioriser fortement cette idée. Et je suis réactif sur ce sujet, parce qu'il m'apparait evident que certains se sentent investis par le sentiment de représenter le bien et se sentent superieurs aux autres. J'y vois "la part du diable".
Il est difficile de parler scientifiquement de cette question. Il n'y a pas de chiffre et de mesurabilité pour un questionnement aussi large. Ceux qui ont envie d'imposer une vaccination forcee a toute la population continueront a la vouloir pour sauver des vies. Il n'y a pas de debat rationel qui les fera changer d'avis. En revanche, chacun peut regarder dans sa propre histoire et regarder si ce recit symbolique fait sens. Et si ce recit symbolique fait sens et resonne , alors cela impactera le comportement du lecteur et l'incitera a être davantage respectueux du choix des autres.
Cette anecdote illustre bien qu'on n'a pas besoin de croire pour être intéressé par des textes religieux. Je ne crois pas du tout que le diable existe. Mais je crois que je suis comme les autres êtres humains transformé par les recits symboliques. Et que les grands textes historiques symboliques sont profonds et qu'il peut être intéressant pour certains de les lire.
C'est la caractéristique de la religion, ceux qui y adhèrent la trouve "supérieure" pour des raisons subjectives, qu'ils ressentent intérieurement, mais ne sont pas capables de démontrer objectivement qu'ils arrivent à des comportements "meilleurs" : c'est la différence avec la méthode scientifique qui, dans le domaine dont elle s'occupe , (la maitrise des phénomènes physiques), montre une supériorité incontestable par rapport aux autres démarches - supériorité qu'on est bien obligé d'admettre, et qu'on utilise tous les jours, à commencer par le fait que nous tous nous discutons via le truchement d'objets qui auraient été impossibles à construire sans méthode scientifique.
Tu as fait un glissement semantique. J'ai dit "different", ce que tu as repris de facon correcte au debut. Puis tu glisses vers superieur, et pour le coup, c'est exactement le contraire de ce que je pense. Je pense qu'il n'y a pas de hiérarchie entre les disciplines ou entre les gens. Chacun va vers les choses qui l'interessent. Moi, j'aime les sciences et les disciplines encodant une certaine poésie. Donc j'ai developpé une capacité dans ces domaines, au détriment d'autres domaines. Je suis complètement débordé quand il y a trois lignes sur mon emploi du temps, je risque de rater des rendez-vous... Je ne suis ni superieur, ni inferieur, j'ai juste mon identité. J'ai developpé des capacités dans les domaines pour lesquelles j'ai une appetence au detriment d'autres domaines ou je suis completement a la ramasse. Comme j'en ai conscience, je n'emploierai pas le termes superieur, ni pour les disciplines que je pratique, ni pour les systemes politiques que je promeuts. Ce sont des choix comme des couleurs differentes. Tu ne peux pas dire le rouge est plus beau que le bleu. Tu peux juste avoir envie d'explorer un univers bleu ou rouge quand tu peins un tableau.