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Message par Glycogène » 19 sept. 2006, 11:50

rammstein a écrit :Ce qui m'inquiète, c'est que mes enfants en bas âge n'auront sans doute pas ou alors que très rarement l'occasion de consommer ce qui pour le moment relève des produits courants : bananes, kiwis, crevettes, saumon d'Alaska...
C'est bien ce que disait thorgal : c'est un problème psychologique.
Car crois-tu que dans les années 60-70, beaucoup de monde en France mangeais des bananes, kiwis, crevettes, saumon d'Alaska ?
J'ai vraiment l'impression, et il y a de plus en plus d'éléments qui vont dans ce sens, qu'une partie des oléocéniens ne sont pas du tout prêts à perdre une partie de leur confort, si futile soit-il :
- impossible de se passer de produits exotiques dont il existe des équivalent locaux (on produits des fruits et du poisson en France, et même des kiwis et du saumon)
- impossible de diminuer son chauffage de 23-25°C à 18-19°C
- impossible de se passer de vacances express à l'autre bout du monde
- et plein d'autres remarques du même genre

Et ben dis-donc, si on en est là sur oléocène, je suis d'accord que le monde (en fait les pays riches) est vraiment dans la mouise.
Heureusement, je sais que de nombreuses personnes qui ne se disent ni écolos, ni décroissants, ni au fait des derniers développement géopolitiques acceptent une certaine sobriété, soit parcequ'elles n'en ont pas les moyens, soit parce ce qu'elles ne sont pas issues d'un milieu aisé et n'aspirent pas à toujours plus de confort mais savent rester simples.

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Message par rammstein » 19 sept. 2006, 12:11

Glycogène,

Ce que je déplore en l'occurrence, c'est que notre horizon gustatif va s'appauvrir avec le PO. Personnellement perdre cette partie de mon confort ne me dérange pas plus que ca. Ce que je trouve dommage, c'est que nos enfants ne connaîtront pas toute la "richesse" (le terme est exagéré) du monde des saveurs, si je puis dire.

Tu dis que l'on produit des équivalents locaux. Très bien ! Ma maman fait pousser des kiwis sur son balcon, en Savoie, donc c'est possible.

Mais nous n'aurons plus dans l'histoire de l'humanité la possibilité de nous payer de l'exotique en si grande quantité, si bon marché et avec autant de diversité.

A titre de comparaison, je percois cela comme un recul culturel, un peu comme si les livres devenaient des produits rares et hors de prix, et donc à diffusion limitée.

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Message par Glycogène » 19 sept. 2006, 12:18

Cette perte de diversité est subjective.
Je trouve la même diversité dans les variétés rustiques de produits locaux (qui poussent en Europe) qu'avec des produits exotiques.
C'est sûr que certaines saveurs nous seront limités, mais pas interdites pour autant : les produits exotiques seront beaucoup plus cher, on en mangera qu'exceptionnellement pour le gout (à petite dose) et pas pour se nourrir.
Pour moi cette évolution ne me gène pas, mais je comprends que certains aient ou auront du mal à accepter ça.

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Message par Krom » 19 sept. 2006, 13:23

Orion a écrit :Bonsoir,

Alors d'après vous quel est le jus de fruit le plus écologique pour les consommateurs européens ? Le jus de pomme ?
Je crois que j'ai accès à un des jus de pomme les plus décroissants qu'on puisse trouver: le pressoir est à côté du verger, et le verger est à côté de chez moi.

Bon, d'accord, ça consomme pas mal d'électricité pour presser+pasteuriser, mais bon, on a pas encore eu le reflux de citadins à esclavager pour faire tourner la presse et couper le bois pour pasteuriser.

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Message par Krom » 19 sept. 2006, 13:31

rammstein a écrit :Ce qui m'inquiète, c'est que mes enfants en bas âge n'auront sans doute pas ou alors que très rarement l'occasion de consommer ce qui pour le moment relève des produits courants : bananes, kiwis, crevettes, saumon d'Alaska...
Y'a des kiwis qui poussent pas loin de chez moi. D'accord, ils sont pas aussi gros et uniformes que ceux du magasin, mais c'est des kiwis (et ils poussent en extérieur.)

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Message par rammstein » 19 sept. 2006, 13:53

OK, vu qu'apparemment on en trouve partout, je propose de remplacer le kiwi par la papaye. D'accord ?

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Message par Krom » 19 sept. 2006, 14:05

Ahahah.

Si le futur post-pétrolier c'est ne plus manger de papaye, je pense que je le vivrais assez bien (ainsi que toute ma famille, tiens.)

Sérieusement, c'est pas parce qu'on pourra plus manger n'importe quand des fruits importés de l'autre bout du monde que ce sera dur. J'ai des melons dans mon jardin, des framboises et des fraises. L'hiver sera peut-être un peu plus rude, mais pas forcément, les conserves ça marche très bien (ah les bocaux de ma grand-mère, qui ont duré toute une vie.)

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Message par rammstein » 19 sept. 2006, 14:18

Salut krom,

Je n'ai jamais dit que se priver de papaye / kiwis / bananes... sera dur. Par contre je trouve dommage que nos enfants n'aient plus la possibilité d'en goûter - conséquence du PO oblige.

J'ai l'impression de mal me faire comprendre...

Un peu comme si mes enfants étaient privés de lecture - faute de livres bon marché ou disponibles - alors qu'actuellement c'est un produit de consommation courante. Je percois cela comme une régression culturelle.

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Message par Krom » 19 sept. 2006, 14:44

C'est un peu dommage, mais vu ce qu'on risque de redécouvrir comme produits locaux (si on se dém.. (modéré Schlumpf) bien), c'est pas une perte trop importante. Sur ce point par exemple, la perte de la lecture c'est bien plus grave/triste, mais en même temps, il faudrait vraiment que le peak-oil prenne des dimensions catastrophiques pour que ça arrive. D'ailleurs, si les bibliothèques disparaissent, j'en ouvre une bénévolement, avec mon vieux pc et mes 300 bouquins.

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Message par rammstein » 19 sept. 2006, 14:54

Le problème, krom, c'est que les produits locaux sont peu à peu supplantés par des produits industriels. Je pense notamment à certains légumes, fruits et animaux domestiques tombés en désuétude et disparus ou en voie de disparition.

Dans un contexte de pénurie où il faudra produire avec les moyens du bord pour nourrir tout le monde (ou du moins essayer), je doute qu'on perde du temps et des ressources à sauver la patate arboricole du Poitou ou la tome d'ânesse Corse (là j'invente) !

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Message par Glycogène » 19 sept. 2006, 15:25

rammstein a écrit :Le problème, krom, c'est que les produits locaux sont peu à peu supplantés par des produits industriels. Je pense notamment à certains légumes, fruits et animaux domestiques tombés en désuétude et disparus ou en voie de disparition.
Ahhhhh, nous y voilà.
Et que fais-tu pour sauver ces produits locaux ?
Es-tu près à acheter 2 à 3 fois plus cher un produit local et non industriel ?
En te rappelant bien qu'il te revient en fait moins cher :
Par exemple une pomme bio et une pomme de carrouf premier prix. Je ne suis même pas sûr qu'elle soit moins cher à carrouf, mais bon disons qu'elle est moitié prix que la pomme bio.
- La pomme bio est plus riche, a meilleur gout. Elle apporte plus de nutriment (sucre, vitamines, ...). Pour le même apport, il faut plus d'une pomme de carrouf. Je ne sais pas si le rapport est de 1 pour 2 ou seulement 10%, mais en tout cas juste le plaisir du meilleur gout de la pomme bio, ça vaut le coup.
- La pomme de carrouf est pleine de pesticides, et pleine de vitamines (mais moins que la pomme bio). Or les pesticides forment entre autres des radicaux libres dans le corps, qui s'éliminent grace à des anti-oxydants, dont certaines vitamines font parties. Donc c'est bien de manger une pomme, mais si les vitamines qu'elle contient permet à peine (ou pas suffisemment parfois) de réparer les dégats causés par les pesticides qu'elle contient aussi, autant ne pas manger de pomme (à part pour le sucre).
- La pomme de carrouf est bien plus subventionnée que la pomme bio, son prix est artificiel.
- La pomme de carrouf demande beaucoup plus de pétrole pour être produite, elle est bien plus sensible à l'inflation.

Quand on fait le bilan, la pomme bio est beaucoup moins cher.

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Message par rammstein » 19 sept. 2006, 15:50

Glycogène,

Je vis en Allemagne : du bio j'en trouve à tous les coins de rue, c'est une véritable industrie. En outre chaque supermarché traditionnel (= "grande enseigne") à son rayon bio.

Bref le bio n'est pas la question. Le problème est plutôt de retrouver la diversité d'antant. Au mieux, je trouve sur les étalages 10 variétés de pommes différentes - toujours les mêmes -, alors qu'il en existe des milliers. Malheureusement les cultivateurs faisant ces variétés se comptent sur les doigts de la main. Je voudrais sauver ces produits locaux, je ne trouverais personne les cultivant dans ma région. J'ai des connaissances dans l'agriculture (bio) : pour faire du chiffre et vivrent de leur labeur, ils ne produisent que des produits susceptibles de se vendre auprès des centrales d'achats ou sur les marchés. Exit donc les variétés locales un peu trop exotiques, ou alors uniquement à doses homéopathiques pour certains clients "prestigieux" (restaurants essentiellement)...

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Message par Alter Egaux » 19 sept. 2006, 16:01

rammstein a écrit :Le problème est plutôt de retrouver la diversité d'antant.
Tu veux faire une base génétique (en graines) de la biodiversité ?
Etape n°1 : Les africains nomment le pétrole : la "merde" du diable.
Etape n°2 : Restons cool, le PO arrive...
Etape n°3 : "Mais à cet endroit, en ce moment, l'humanité, c'est nous, que cela nous plaise ou non", Samuel Beckett

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Message par rammstein » 19 sept. 2006, 16:41

Non, loin de moi cette idée !!!

L'idée de départ de krom est que si l'approvisionnement en produits exotiques vient à manquer ce n'est pas grave, car on pourra remplacer ce qui manque par des produits locaux. En effet notre patrimoine animalier et végétal est fort varié.

Maintenant je constate que beaucoup d'espèces ne sont plus cultivées /élevées, ou en voie de disparition. D'où ma remarque sur la diversité d'antant que nous risquons de ne plus retrouver dans nos assiettes.

On s'éloigne quand même vachement du jus d'orange, non ?

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Message par phyvette » 19 sept. 2006, 20:34

rammstein a écrit :
On s'éloigne quand même vachement du jus d'orange, non ?

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Retour au sujet. Comme pour la plupart des matières premières , tensions sur les prix du jus d'orange
L'Économiste - 22 août 2006

Le jus d’orange dopé par une minirécolte
Le cours du jus d’orange a triplé depuis 2004. Il atteint son plus haut niveau depuis seize ans cette semaine à New York, dopé par la crainte d’une petite récolte en Floride. Le risque de dégâts est encore plus important en cas d’ouragan. Sur le marché de New York, le cours du jus d’orange pour livraison en septembre a atteint la semaine dernière 1,876 dollar la livre (450 grammes). C’est son plus haut niveau depuis juillet 1990. Il a bondi de 50% depuis le début de l’année.
http://www.leconomiste.com/article.html?a=72631

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Image Quand on a un javelin dans la main, tous les problèmes ressemblent à un T-72.

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