Pour répondre à Gilles, je ne pense pas en effet que la chute sera rapide. à la relecture de mon message, on pourrait penser à une réaction du style "panique bord". Or, il n'en est rien.
je suis évidemment passée par la phase déni, affolement, dépression, et même fatalisme.
il m'a juste fallu du temps pour "maturer" tout ce que j'ai pu apprendre sur Oléocène et sur d'autres sites, et accepter "intellectuellement" un changement à plus ou moins long terme de notre mode de vie et de nos
sociétés.
disons, que je me suis "lacto-fermentée" : mon raisonnement est la matière 1ère, et Oléocène est la saumure qui a permis la maturation

pour résumer, je suis d'accord avec toi : l'agonie risque d'être longue et douloureuse ...
je parlais de mes "provisions" pour parer, à très court terme, à un éventuel "crash" brutal. c'est juste une précaution. je n'ai pas rempli ma cave de 100nes de kilos de bouffe en attendant armée jusqu'aux dents la fin du monde industriel, et en jouant à me faire peur.
Pour répondre à Thorgal, la démarche "intellectuelle" qui a consisté
à prendre conscience du problème, comme pour vous tous ici, et surtout à accepter d'avoir un jour à renoncer à ma vie confortable d'occidentale blasée, est en effet primordiale.
si nous sommes tous ici, c'est qu'à un moment de notre vie, nous nous sommes remis en question en tant qu'individu, citoyen et bien entendu consommateur.
malheureusement, la majorité n'est pas capable de faire la même démarche, du moins pas en temps de "prospérité", ou plutôt de confort matériel.
ce confort matériel, le fait de vivre dans une société industrielle et "développée", la profusion des biens plus ou moins utiles et en tous genres, donnent un sentiment de sécurité, voire d'invulnérabilité et ne rend pas évident une remise en question de son propre fonctionnement, que ce soit au niveau individuel ou collectif.
réaliser que l'on s'est complètement planté, et que ce sur quoi nous basons nos vies (argent, biens matériels, position sociale, ...) est complètement illusoire, peut provoquer un effondrement total de la personnalité.
je rajouterai que la majorité est non seulement attentiste (du genre :"ils" trouveront la solution à notre place, moi je continue de cramer ma bagnole pour aller chercher le pain au coin de la rue ...), mais compètement passéiste.
c'est vraiment la caractéristique de l'homme moderne (du moins depuis la 2nde moitié du XXème siècle).
je dois vous paraître un tantinet "branleuse intello", mais j'ai, dans une vie antérieure, fais des études d'histoire contemporaine et j'ai quelques connaissances en sciences sociales. ca vous forme un homme (ou une femme

cela me fait d'ailleurs penser à une phrase de l'historien Henri Amouroux, qui a bien étudié la France sous l'Occupation, relative à la débâcle de juin 1940 :"plus l'illusion a été élevée (de l'invincibilité française, et pas seulement de l'armée) , plus l'effondrement moral a été brutal" (ou quelque chose de ce genre, je vous retrouverais ça plus précisemment, si cela vous intéresse).
j'ai l'impression que nous sommes dans une situation comparable, notre aveuglement, notre confiance totale dans une éventuelle supériorité morale, civilisationnelle et technologique sera notre perte.
de vous inkiétez pas sur ces digressions, il m'arrive souvent de "m'égarer", c'est mon côté "marcheuse à côté ses pompes"
