[RC/CC] Climat / Changement climatique et effet de serre

Discussions concernant les conséquences sur l'environnement de la course aux ressources.

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Sylvain
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Message par Sylvain » 09 févr. 2007, 19:46

Transparence a écrit :Climat : Richard Branson lance un défi aux chercheurs
Le milliardaire britannique récompensera de 25 millions de dollars les initiatives permettant de réduire fortement les gaz à effet de serre. (...)
http://tf1.lci.fr/infos/sciences/enviro ... eurs-.html
Branson, le même qui dirige une compagnie aérienne ? ](*,)

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Message par Transparence » 09 févr. 2007, 20:01

Sylvain a écrit :
Transparence a écrit :Climat : Richard Branson lance un défi aux chercheurs
Le milliardaire britannique récompensera de 25 millions de dollars les initiatives permettant de réduire fortement les gaz à effet de serre. (...)
http://tf1.lci.fr/infos/sciences/enviro ... eurs-.html
Branson, le même qui dirige une compagnie aérienne ? ](*,)
Oui...
http://en.wikipedia.org/wiki/Richard_Branson
http://fr.wikipedia.org/wiki/Richard_Branson

" Virgin Megastores (cédés en 2001 au groupe Lagardère). Il a créé également Virgin Atlantic (transport aérien), Virgin Cola (sodas), Virgin Direct (produits financiers), Virgin Trains (transports ferroviaires), Virgin Mobile (téléphonie mobile), Virgin Active (Salle de sport). "

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Message par Loup Espiègle » 11 févr. 2007, 10:46

Je veux vous faire part gratuitement de mon idée pour le SaveThisPoorWorldPrize :-D

On trace un route de la Mer Rouge à l'Océan Atlantique qui traverserait moult pays. Une route sommaire, sur laquelle peuvent rouler des camions citernes. De chaque côté de la route, on plante des palmiers-datiers dans des trous comblés par du fumier (bouse+paille). On installe à chaque trou un tube poreux (vu dans l'Age de Faire) pour permettre un approvisionnement en eau des arbres. Chaque semaine des camions viennent remplir les tuyaux-réserves.
L'idée est de développer de chaque côté de cette route une "ligne verte" qui serait aggrandie d'années en années.

Mais bon...

Mike.be
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Message par Mike.be » 11 févr. 2007, 12:08

Environnement2100 a écrit :Dans la tranche d'âge>50 ans, ceux qui ont conscience de ce qui se passe pensent que pour les générations qui viennent, "ça va être dur", point barre.

Le problème est que cette tranche d'âge représente 80% des décideurs, qui vont rester à leur poste pendant une décennie, à cause de la déformation de notre pyramide des âges.

Il est donc urgent qu'une formation minimum aux problèmes environnementaux soit incluse avant le bac.
Entièrement d'accord avec toi, il croient tous qu'ils ne seront pas touchés.
En plus de l'enseignement, il faut aussi toucher les universités de troisième âge et les réunions de retraités :-D

Des énergies stock aux énergies flux.
Le défi énergétique à relever.


Un titre d'exposé parmis d'autres.
L'utopie c'est ce qui n'a pas encore été essayé: Théodore Monod
Il ne faut jamais dire jamais... que ce soit pour le pire ou le meilleur

Pura Vida
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Message par Pura Vida » 14 févr. 2007, 15:29

Ci-dessous des extraits, mots pour mot, de l'émission: LA CLIMATOLOGIE surla chaine TV ARTE, diffusée en octobre 1992, que j'avais enregistré à l'époque en video et que j'ai toujours gardé.
Je voudrais faire un commentaire auparavant. Il est dit dans cette émission, avec de très bonnes preuves et méthodes, pour ne pas dire la démonstration, que la climatologie révèle qu'il y eut, durant les dizaines, et même les centaines de milliers d'années passées, des périodes extraordinnairement courtes à cette échelle de transition climatique, résultat de tout un amoncellement "du même côté", ne se contrebalançant donc pas, de maximas ou de minimas climatiques qui entraînèrent, donc, de brusques changements climatiques.Il est évident que la planète n'a pas attendue le développement par l'homme de son industrialisation pour qu'il y ait des changements climatiques de cet ordre. Ce détail est extrêmement important.
Aussi je pense toujours que les changements climatiques constatés actuellement sont l'addition de deux facteurs: un très possible changement rapide naturel tel que décrit dans cette émission (d'ailleurs prophétique!)où interviendraient, entre autres, par exemple les phénomènes étudiés par Milankovitch), déclenché ou accéléré par l'effet prédateur de l'homme. Il doit y avoir deux phénomènes s'additionnant. Cette probalilité ne changeant obsolument rien à tous les problèmes que nous voyons poindre à l'horizon, pourtant déjà parfaitement décrits il y a 15 ans! C'est pourquoi, intrigué bien avant 1992 sur le changement climatologique possible, cette émission m'avait frappé par ce qu'elle annonçait et qui parait juste en tout point!

EXTRAITS DE L'ÉMISSION : LA CLIMATOLOGIE (octobre 1992)

Commentaire(....) Le monde d'après la glaciation, celui des derniers
11 000 ans, notre monde. Il risque de se transformer plus vite que nous le souhaiterions. C'est ce que démontrent des recherches menées en Suisse. Le printemps succède à l'hiver, un hiver comme il n'y en aura peut-être plus dans un proche avenir.

Nous avons rencontré à Berne des scientifiques qui participent à un programme international de recherches au Groendland (....) Depuis deux ans il font des forages dans la couche de glace épaisse de plus de trois kilomètres. On extrait des carottes de glace les unes après les autres de couches toujours plus profondes. Dans cette glace est consignée l'histoire du climat. Le 11 juillet 1991, une date historique qui mérite bien d'être fêtée. On a extrait de la glace vieille de 11 000 ans, de la glace formée par la neige tombée vers la fin de la dernière glaciation.Premières analyses effectuées sur place, premiers indices selon lesquels tout a changé très vite à l'époque. (...) À la fin de 1991, les forages ont atteint la profondeur de 2 300 mètres, cela correspond à 40 000 ans de l'histoire du climat. Emballées dans des conteneurs spéciaux, les carottes de glaces sont expédiées vers les laboratoires européens qui participent au projet, par exemple celui de Berne.

Entretien avec le professeur Bernhard STAUFFER de l'université de Berne:

Questions: Comment s'est effectuées la transition entre: période glaciaire et période de réchauffement? Combien de temps a-t-il fallu pour que la température augmente de 4 ou 5 degrés? Equivalent à votre avis de ce qui nous attend au cours des 100 ans à venir. En mesurant les derniers 30 000 ans vous avez couvert l'époque de la glaciation, avec quelle précision pouvez-vous la dater? À quelle vitesse s'est effectué le saut entre: glaciation et le réchauffement?

Prof. B. Stauffer: l'avantage de ces carottes de glace c'est qu'elles rendent compte des traces très précises de cette transition, nous retrouvons encore des couches annuelles qui, une fois comprimées, sont épaisses de 4 centimètres environ et nous pouvons analyser la transition dans ses moindres détails. On est surpris de voir qu'elle s'est faite par étapes, et des étapes dramatiques, très rapides.

Q: pouvez-vous citer des chiffres? Ça a duré combien?

Prof. B. Stauffer: je dirais une vingtaine d'années, avec une augmentation de température de 5 degrés Celsius.

Q. C'est très violent!

Prof. B. Stauffer: très violent oui!
(...)
Suite commentaire: ce jour-là, à Berne, on a longtemps hésité à nous laisser filmer des résultats encore inédits. Les murs sont affichés de listings, l'histoire du climat de ces 40 000 ans! La carapace de glace du Groendland est épaisse de 3100 mètres à l'endroit du forage, et contient des informations sur 200 000 ans d'histoire du climat. Cela couvre les deux dernières glaciations, avec leurs changements climatiques brutaux.

Le professeur B. Stauffer continue: dans la dernière phase de la glaciation, on assiste, non pas seulement à un réchauffement, on a plusieurs périodes interglaciaires où la température est également montée d'un coup, dont une vingtaine d'années, et il semble avoir été une sorte de "valse hésitation" entre les deux périodes climatiques relativement stables. Il s'agit de la transition glaciaire.

Suite commentaire: Un réchauffement rapide, avec de gigantesques sautes de températures en quelques années, comme si le climat se disait "j'y vais, ou j'y vais pas?". C'est ce qui est arrivé, et c'est ausi ce qui peut nous arriver.

Q: que faudrait-il faire aujourd'hui (en 1992) pour assayer, au moins, d'atténuer le changement climatique, car on suppose qu'on ne peut pas le stopper.

Prof. B. Stauffer: pour cela nous devons parvenir à limiter les rejets de gaz carbonique. Cela ne stoppera pas le réchauffement, mais cela pourra au moins le retarder. Il est capital que l'humanité puisse s'adapter.
Suite commentaire: limiter le rejet de gaz carbonique, c'est frapper au cœur de toute société industrialisée, car tout ce qui bouge chez nous dégage du CO2 dans l'atmosphère.

Prof. B. Stauffer: c'est exact et ce sont d'abord les pays industrialisés qui ont le devoir de réduire considérablement leurs rejets, car ils sont seuls responsables de la situation, en fin de compte ils se sont enrichis sur le dos de l'environnement (dit en 1992).

Suite commentaire: Nous savons maintenant ce qui peut nous arriver. La mort de la forêt est très claire, immédiatement palpable. Et pourtant, comme il est difficile d'y réagir! Pour ce qui est du changement du climat, qui ne se voit pas pour l'instant, ce sera beaucoup plus difficile encore.
Il nous suffit d'un peu de verdure pour oublier, pour être heureux.... On aura du mal à obtenir un accord international sur la protection de l'atmosphère. Pour les pays industrialisés, cela signifie: limiter la croissance, et pour chacun de nous, se restreindre, et renoncer à certaines choses. Voilà où nous en sommes avec notre société d'abondance. Face à une catastrophe climatique, nous sommes aussi désarmés que les hommes de l'âge de pierre. Pouvons-nous nous le permettre?

Prof B. Stauffer: Ça signifie quoi? Qu'à mon avis, l'humanité ne le peut pas, pas avec autant de gens sur la planète. La planète, elle, peut se le permettre, elle a déjà vécu plusieurs transitions glaciations-réchauffements. Mais la planète, avec une population aussi nombreuse, c'est problématique.

Extrait d'un entretien avec le professeur Otto Walliser de l'université de Gottingen:
(....)
Q: pourrait-on dire que les disparitions massives d'espèces sont des moteurs cécessaires à l'évolution?

Prof. O. Walliser: considérons cela en partant du résultat, c'est à dire de notre propre développement. Le fait même que nous soyons en train d'en discuter est un résultat. Nous ne serions pas là si ces catastrophes n'avaient pas eu lieu. Ce résultat était-il nécessaire? Ça, c'est une question d'ordre philosophique.

Suite commentaire:
À l'heure actuelle (1992) au moins 50 espèces animales ou végétales meurent chaque jour. 15% des forêts européennes sont totalement ravagées. Nous n'avons pas encore compris la complexité de la nature. La complexité, cela signifie aussi que des processus de transformation progressifs peuvent s'accélérer brutalement. Ceux qui survivrons à la catastrophe climatique sauront peut-être trouver un autre rapport à la nature, une nouvelle éthique. Sinon, l'homme ne sera bientôt plus qu'un spectateur muet des aventures de la vie.

Prof. O. Walliser: Je voudrais prendre comme exemple: les droits de l'homme. Ils reposent sur la tradition européenne, sur la notion d'individu. C'est pourquoi il est juste que l'acte de tuer un autre être humain soit puni comme un crime. Mais, jusqu'ici, on ne considère pas comme criminel qu'un petit nombre de familles et d'entreprises, au cours des quarante dernières années, ait détruit 70% de la forêt tropicale et s'attaque à présent aux forêts du Canada et de la Sibérie. Ce faisant, elles détruisent les bases de la vie de millions, ou même de milliards d'êtres humains à venir. C'est pourquoi je pense que la souvegarde des écosystèmes doit être associée aux droits de l'homme. Nous avons besoin de notre milieu naturel. Lui n'a pas forcément besoin de nous. C'est simplement une autre éthique qui nous faut. Une éthique basée sur le respect de l'avenir et des conditions nécessaires à la Vie. C'est à dire: sur le respect de l'écosystème.

Fin de l'émission

Le moins qu'on puisse dire c'est que nous n'avons pas vraiment suivi les leçons d'une telle émission. Il faut le "coup de clairon" "alarmiste" donné par les milieux d'affaires tout dernièrement, puis, en France, le relai-perroquet du président Chirac (tout à fait en fin de mandat...) Nos couples politiques+financiers soucieux de leurs seuls comptes en banques sonnent l'alarme pour faire croire qu'ils étaient sourds des décennies durants il y a vraiment des couples infernaux...

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Message par Goupil666 » 14 févr. 2007, 15:45

Après 15 ans on a pas tellement avancé....

Quand pensez-vous que les premiers boucs-émissaires seront égorgés sur la place publique ?

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Message par energy_isere » 16 févr. 2007, 20:14

a lire dans la revue clefs CEA n° 54 de Automne 2006 : http://www.cea.fr/var/plain/storage/ori ... 54a119.pdf

( sommaire complet du numéro : http://www.cea.fr/recherche_fondamental ... _l_extreme )

un pdf de 7 pages sur :

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DominiqueBoscher
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Message par DominiqueBoscher » 17 févr. 2007, 09:52

Sujet : Changement climatique et effet de serre
Question candide s'adressant aux experts :
D'un côté on parle de réchauffement climatique.
De l'autre on parle de pénuries d'eaux douces à venir.

S'il y a élévation de la température, il y a plus d'évaporation d'eau à la surface des océans, donc plus de pluies, donc plus d'eau récupérables...
Où est le hiatus dans cette logique ?

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GillesH38
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Message par GillesH38 » 17 févr. 2007, 13:06

DominiqueBoscher a écrit :Sujet : Changement climatique et effet de serre
Question candide s'adressant aux experts :
D'un côté on parle de réchauffement climatique.
De l'autre on parle de pénuries d'eaux douces à venir.

S'il y a élévation de la température, il y a plus d'évaporation d'eau à la surface des océans, donc plus de pluies, donc plus d'eau récupérables...
Où est le hiatus dans cette logique ?
il n'y en a pas, le volume total des précipitations peut très bien augmenter. Le problème de l'eau douce n'est pas son volume total sur Terre (qui est largement suffisant) mais sa disponibilité locale :vu son importance, il est essentiel qu'elle soit disponible à bon marché (encore plus que le pétrole!), et donc ça exclut de la transporter à grande distance. Le problème est donc la modification de sa répartition à grande échelle, des zones peuplées pouvant se retrouver en état de sécheresse chronique.
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

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Message par Transparence » 17 févr. 2007, 18:25

DominiqueBoscher a écrit :D'un côté on parle de réchauffement climatique. De l'autre on parle de pénuries d'eaux douces à venir.

S'il y a élévation de la température, il y a plus d'évaporation d'eau à la surface des océans, donc plus de pluies, donc plus d'eau récupérables...
Où est le hiatus dans cette logique ?
Elévation de la température > plus d'évaporation au niveau des continents > sécheresse (les sols et la biomasse s'assèchent) > Incendies

Elévation de la température > plus d'évaporation au niveau des océans > intensification du cycle de l'eau > augmentation du volume des précipitations (avec à la clef inondations etc.).

Une même région peut très bien connaître la séquence : sécheresse/inondations/ sécheresse.

Pas forcément facile de s'adapter à ces changements.
Ce n'est pas la quantité d'eau qui tombe par an qui importe mais bien, comme le souligne GillesH38, la disponibilité de la ressource eau (+ prévisibilité).

Image
A quel moment une pénurie - ou un excès - d'eau devient-elle/il une catastrophe plutôt qu'un désagrément temporaire?
(...) Les catastrophes liées à l'eau peuvent être soudaines, comme les inondations, ou progressives et durables comme les sécheresses. Ceci affecte à la fois la manière dont la catastrophe est identifiée et gérée, et la durée des effets sur la santé. Les effets sur la santé peuvent être classifiés de la manière suivante:
- immédiats, par exemple les noyades ou les blessures pendant les inondations;
- intermédiaires, tels que la pénurie progressive de vivres ou les épidémies qui suivent l'inondation; et
- à long terme, tels que les effet des épidémies et des pénuries graves et prolongées d'aliments et d'eau de boisson. (...)

http://www.worldwaterday.org/wwday/2001 ... loods.html
Le réchauffement pourrait causer famines et pénuries d'eau
LEXPRESS.fr avec Reuters
Selon le prochain rapport du Giec, dont un journal australien a publié des extraits, le réchauffement climatique entraînera d'ici la fin du siècle des pénuries alimentaires ainsi que de graves pénuries d'eau pour des centaines de millions de personnes dans le monde (...)
http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=8686
Dernière modification par Transparence le 17 févr. 2007, 18:43, modifié 1 fois.
J.M. Jancovici : "[Le CSP] est d'ores et déjà économiquement compétitif dans les zones très bien insolées. Certains pays tropicaux pourraient exporter de l'électricité solaire ! (...) nous résoudrions au moins pour partie le problème du RC"

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Message par Mike.be » 17 févr. 2007, 18:41

Transparence a écrit :Elévation de la température > plus d'évaporation au niveau des océans > intensification du cycle de l'eau > augmentation du volume des précipitations (avec à la clef inondations etc.).

Pas forcément facile de s'adapter à ces changements.
Ce n'est pas la quantité d'eau qui tombe par an qui importe mais bien la disponibilité de la ressource eau (+ prévisibilité).
J'ajouterai aussi simplement la capacité de rétention de l'endroit considéré.
La protection et le renforcement des zones humides, la reforestation, une agriculture durable, l'arrêt puis la diminution de l'urbanisation ne peuvent que concourir à la solution du problème, que ce soit celui de l'eau ou du réchauffement climatique.
L'utopie c'est ce qui n'a pas encore été essayé: Théodore Monod
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Message par DominiqueBoscher » 17 févr. 2007, 18:49

...En clair cela signifie encore une fois que les pays riches qui pourront s'adapter rapidement en créant des bassins de rétentions, des protections contre les incendies, des zones humides... s'en sortiront mieux que les pays pauvres...
Comment voulez vous que les pays du tiers monde ne se révoltent pas et que les migrants climatiques et économiques soient de plus en plus nombreux...

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Message par Environnement2100 » 17 févr. 2007, 20:46

DominiqueBoscher a écrit :...En clair cela signifie encore une fois que les pays riches qui pourront s'adapter rapidement en créant des bassins de rétentions, des protections contre les incendies, des zones humides... s'en sortiront mieux que les pays pauvres...
Nos moyens d'action ne sont hélas pas proportionnés à l'ampleur du changement.

Prenons l'exemple du Midi de la France, région dont la géographie et le climat sont bien connus depuis 2000 ans.

Le midi est une région au relief accidenté, souvent difficile d'accès à pied et impossible avec des engins automoteurs. Le climat méditerranéen ariginal est caractérisé par des températures douces et une pluviométrie asymétrique, régime sec en été, pluies intenses l'hiver.

Ce climat dépend de la température moyenne du globe, mais aussi de la cellule climato atlantique, avec en particulier l'irruption du célèbre anticyclone des Ascores pendant l'été, empêchant le passage des perturbations pluvieuses, et favorisant au contraire un régime de Mistral, vent sec et contribuant au déssèchement.

La géographie et le type d'essences ont peu changé depuis 2000 ans ; s'il y avait eu des incendies de forêt réguliers au début de l'ère chrétienne, toutes ces essences potentiellement combustibles auraient disparu depuis longtemps. On pense qu'il y avait plus de feuillus il y a 2000 ans, mais les pins étaient déjà présents.

Force est de constater que les incendies de forêts dans cette région sont une malédiction du 20e siècle; le fait qu'ils soient fréquemment allumés par malveillance n'explique pas leur intensité.

Au 20e siècle, nous avons gagné 0.6°C ; cette variation apparemment minime provoque les modifications suivantes :
- les étés sont plus chauds, et déssèchent les essences plus vite, favorisant les incendies
- l'anticyclone des Ascores s'installe plus tôt dans la saison, favorisant le régime de Mistral aggravant le déssèchement
- les deux phénomènes ci-dessus rallongent la période sèche, diminuant ainsi la pluviométrie totale
- l'élévation de la température devrait intensifier les pluies d'hiver ; ce n'est pas constaté pour le moment.

En conséquence, nous avons un triple phénomène conduisant à une diminution des ressources en eau et à un déssèchement simultané de la végétation.

Dans le paysage accidenté du midi, la prévention classique anti-incendie de forêt est quasiment impossible : l'entretien des sous-bois, les zones coupe-feu ne peuvent être réalisés. Devant la recrudescence d'incendies mettant en péril les habitations, les pouvoirs publics ont opté pour un total laisser-faire des permis de construire, contrebalancé par l'apport d'équipes de pompiers plus nombreuses et du matériel aérien ("Canadairs").

La température continuant de grimper, nous sommes maintenant confrontés à des épisodes caniculaires tous les 5 ans, pendant lesquels c'est toute la région qui risque de s'embraser. Encore une fois, la conformation du terrain ne permet pas de stocker l'eau, sous quelque forme que ce soit.

Quand nous aurons atteint +1°C, le nombre et l'intensité des feux de forêts seront tels que nous ne pourrons plus lutter. Certaines communes trop isolées devront être officiellement abandonnées ; certaines parties de communes deviendront inconstructibles. Quand on voit l'urbanisation de l'arrière-pays Niçois, on est contraint d'admettre que certaines parties, bien que proches de la ville, ne peuvent matériellement être défendues s'il n'y a plus d'eau disponible.

Nous n'avons pas les moyens de créer des bacs de rétention d'eau pour des départements entiers ; et quand bien même nous le ferions, il ne pleut plus suffisamment.

Nous allons donc, peu à peu, être contraints d'abandonner certaines parties de ces départements.

Les incendies de forêt vont donc continuer dans ces zones ; la végétation disparue ne pouvant contribuer à la régulation hygrométrique, le déficit d'humidité va s'aggraver dans toute la zone, au point que l'auto-suffisance en eau potable sera remise en question, accélérant l'exode.

Le Midi "bénéficie" actuellement de l'implantation d'une partie des retraités de l'Hexagone ; cette population allochtone va finir par comprendre que l'endroit est inhospitalier, et va quitter les lieux facilement.

A partir d'une augmentatioon de 2 °C, le Midi bascule en régime semi-aride, incapable de soutenir, toujours à cause de l'eau potable, ses actuels millions d'habitants.
Comment voulez vous que les pays du tiers monde ne se révoltent pas et que les migrants climatiques et économiques soient de plus en plus nombreux...
Est-ce que tu vois maintenant qui seront les migrants climatiques ?
Trop de mépris entraîne des méprises - Phyvette, ca 2007.

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Message par Transparence » 17 févr. 2007, 21:04

Merci pour cet intéressant post Environnement2100.

En Espagne (Andalousie, Extrémadure, Castille etc.), on ne parle plus de sécheresse mais de désertification.
Le Portugal et la Galice ont été durement touché par les incendies ces dernières années.

La température moyenne à Sydney, plus grande ville d'Australie, va augmenter de cinq degrés d'ici 2070, avec des conséquences dévastatrices pour l'environnement et la santé publique, selon une étude gouvernementale publiée mercredi.

D'après un rapport de l'Organisation de recherche scientifique et industrielle du Commonwealth (CSIRO) destiné au gouvernement de Nouvelle-Galles-du-Sud, la température moyenne annuelle à Sydney passera de 26 degrés actuellement à 31 degrés d'ici 2070. (...)
http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches ... _2070.html
J.M. Jancovici : "[Le CSP] est d'ores et déjà économiquement compétitif dans les zones très bien insolées. Certains pays tropicaux pourraient exporter de l'électricité solaire ! (...) nous résoudrions au moins pour partie le problème du RC"

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Message par DominiqueBoscher » 18 févr. 2007, 10:23

Environnement2100 a écrit :Quand on voit l'urbanisation de l'arrière-pays Niçois, on est contraint d'admettre que certaines parties, bien que proches de la ville, ne peuvent matériellement être défendues s'il n'y a plus d'eau disponible...

Est-ce que tu vois maintenant qui seront les migrants climatiques ?
Je me sens totalement concerné par ton exemple puisque je suis justement dans l'arrière pays niçois à 15 km de la Promenade des Anglais...
... Ta démo n'est pas aussi simple... En fait et pour l'instant, même aux plus fortes sécheresses qu'à connue la France, la région paca et surtout le 06 ont été épargnés par les restrictions d'eau. Peut-être grâce aux montagnes proches... Avec moins de neige nous aurons peut-être moins de réserves naturelles. Je pense globalement et au contraire de ce que tu dis que nous sommes une région privilégiée par de nombreux atouts.
Au niveau des incendies la réglementation est très drastique : obligation au débrousaillage pour tous... les PV pleuvent dans le cas contraire. Les habitants sont de plus en plus concernés et il y a rarement d'incendie dans les zone semi urbaines. Je suis dans un secteur ou tous les propriétaires ont un terrain d'au moins 5000 m2 et beaucoup veillent au grain. Si on ressentait un danger les préventions seraient encore plus intenses.
On parle maintenant d'une obligation de création d'un bassin de rétention d'eau pour toutes les constructions nouvelles...
Pour ma part j'ai un bassin de 20m3 que je suis en train de réhabiliter et j'en construit un deuxième tout aussi important, j'envisage de faire des bassins de lagunage pour les eaux usées qui serviront en fin de cycle pour le jardin... Bref, je m'organise et je pense que lorsque mes voisins verront venir le danger ils feront de même. Je tente à ce propos une sensibilisation à travers un forum local : http://Drap.com-une.com
...Si je suis pessimiste sur les effets globaux, je pense malgré tout que les régions riches s'en sortiront mieux... et comme l'argent attire l'argent...
Je fais partie des privilégiés dans une région privilégiée mais si ce n'était pas le cas, je ferais partie des révolutionnaires...

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