OGM
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- Hydrogène
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On verra bien, cependant je te rappel que si on interdit les OGM en France, on se retrouve avec un problème avec l'union européenne.
La réglementation Européenne "interdit d'interdire" les OGM.
Obliger les agriculteurs et les semencrier à assumer financièrement la dissimination va n dissuader plus d'une, sans l'interdire.
Je pense que le gvt va aller dans le sens de la majorité des français. (quand ça les arrange, mais surtout si la majorité est bien tranchée).
La réglementation Européenne "interdit d'interdire" les OGM.
Obliger les agriculteurs et les semencrier à assumer financièrement la dissimination va n dissuader plus d'une, sans l'interdire.
Je pense que le gvt va aller dans le sens de la majorité des français. (quand ça les arrange, mais surtout si la majorité est bien tranchée).
Trop tard, trop peu, trop cher, il n'y aura pas de miracle !!
Notre futur sera d'être la banlieue ouest de la Russie alors que celle-ci aura le regard tourné vers la Chine...
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- Cassandre
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Heu ouais… mais le principe de précaution est dans la Charte de l'environnement de 2004 (attaché à la Constitution française), alors on fait comment ?Yves a écrit :On verra bien, cependant je te rappel que si on interdit les OGM en France, on se retrouve avec un problème avec l'union européenne.
La réglementation Européenne "interdit d'interdire" les OGM

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L'Europe ne dit pas que des messes : je n'ai pas suivi le sujet des OGM en détail (je trouve le temps passé dessus superfétatoire), mais il me semble qu'un certain nombre d'Etats-membres, et d'exploitants, se sont fait *payer* par Monsanto pour voter la fameuse Directive.
Ceux contre qui il faut gueuler, pour commencer, c'est ceux-là. Il faut empêcher ces quelques profiteurs de vendre notre espace vital à Monsanto. Monsanto, encore une fois, il fait son boulot : il vend sa came. Ceux qui sont criticables, ce sont ceux qui ont fait voter l'Europe.
Commencez par les identifier, vous aurez des surprises.
Ceux contre qui il faut gueuler, pour commencer, c'est ceux-là. Il faut empêcher ces quelques profiteurs de vendre notre espace vital à Monsanto. Monsanto, encore une fois, il fait son boulot : il vend sa came. Ceux qui sont criticables, ce sont ceux qui ont fait voter l'Europe.
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Trop de mépris entraîne des méprises - Phyvette, ca 2007.
- Cassandre
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T'as une source de cet « interdit d'interdire » européen ? Je suis friande de décrets, en ce moment ! 

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Directive 2001/18/CE du Parlement européen et du Conseil, du 12 mars 2001, relative à la dissémination volontaire d'organismes génétiquement modifiés dans l'environnement et abrogeant le directive 90/220/CEE du Conseil
OGM : une directive européenne transposée par décret
(mercredi 28 mars 2007)
Le Journal officiel a publié, le 20 mars 2007, deux décrets et plusieurs arrêtés transposant une directive européenne de 2001 relative aux organismes génétiquement modifiés (OGM). Un projet de loi, adopté en première lecture par le Sénat, n’a pas pu être examiné par l’Assemblée nationale avant la clôture de la session et la France risquait de fortes sanctions du fait du retard pris dans cette transposition.
Les textes publiés portent sur la “dissémination volontaire” d’OGM en plein champ “à toute autre fin que la mise sur le marché” (les essais en plein champ), l’encadrement et le contrôle des cultures commerciales et la création d’un registre national recensant et localisant les parcelles semées en OGM. Les producteurs sont également invités à informer leurs voisins et à respecter une distance d’isolement de 50 mètres. Ces décrets sont publiés alors que le gouvernement vient d’autoriser 13 nouveaux essais de cultures d’OGM en plein champ.
Plusieurs associations réclament le maintien du débat initialement prévu à l’Assemblée nationale. Elles demandent que soient renforcés et précisés le principe de précaution, le droit à l’information du public et la responsabilité des producteurs d’OGM, en matière d’indemnisation notamment.
Sites internet publics sélectionnés
Le site interministériel sur les OGM
http://www.ogm.gouv.fr/
Directive du 12 mars 2001 relative à la dissémination volontaire d’organismes génétiquement modifiés dans l’environnement
Europa - EurLex
http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/Lex ... 32001L0018: (...)
Communiqué : création d’un registre national des cultures OGM
Ministère de l’agriculture et de la pêche
http://www.agriculture.gouv.fr/spip/lem ... abinet.com (...)
Communiqué : cultures expérimentales d’OGM en 2007
Ministère de l’agriculture et de la pêche
http://www.agriculture.gouv.fr/spip/lem ... abinet.com (...)
Projet de loi relatif aux organismes génétiquement modifiés
Panorama des lois – Vie-publique.fr
http://www.vie-publique.fr/actualite/pa ... n/projet-l (...)
Trop de mépris entraîne des méprises - Phyvette, ca 2007.
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Le terrible désintérêt que les Français portent aux mécanismes européens fait que :
- lorsqu'une Directive est en gestation ils ne sont au courant de rien ,et ne peuvent donc influer sur son contenu
- quand elle passe, ils ne sont toujours au courant de rien, et ne peuvent donc protester
- quand elle devient automatiquement applicable au bout de trois ans parce que nos crétins de députés se sont branlés devant les caméras au lieu de faire leur boulot à temps qui est de transposer rapidement ces Directives dans le Droit Français, il est évidemment dix fois trop tard, et aucun autre pays européen ne va nous aider.
La France est de loin le pays européen qui a le plus de retard dans la transposition des Directives.
- lorsqu'une Directive est en gestation ils ne sont au courant de rien ,et ne peuvent donc influer sur son contenu
- quand elle passe, ils ne sont toujours au courant de rien, et ne peuvent donc protester
- quand elle devient automatiquement applicable au bout de trois ans parce que nos crétins de députés se sont branlés devant les caméras au lieu de faire leur boulot à temps qui est de transposer rapidement ces Directives dans le Droit Français, il est évidemment dix fois trop tard, et aucun autre pays européen ne va nous aider.
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Trop de mépris entraîne des méprises - Phyvette, ca 2007.
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Heureusement il y a quelques directives interessantes et qui sont appliquées dans les temps.Environnement2100 a écrit :.....La France est de loin le pays européen qui a le plus de retard dans la transposition des Directives.
Par exemple celle sur la quasi élimination du plomb dans l' electronique (interdiction des soudures à l' étain Plomb depuis Juillet 2006) ,
et celle sur les DEEE (voir le fil la dessus) pour le recyclage des déchets d' équipements électronique.
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Je ne parle pas de l'application, qui est obligatoire au bout de 3 ans je crois, mais de la transposition, qui permet à chaque national d'être mis au courant du contenu de la Directive, grâce au (ou à cause du) débat qui a lieu, en théorie, devant son Parlement lors de la transposition dans son Droit national.
Si on fait comme les Français :
- on ne fait rien pendant trois ans
- la Commission nous sonne les cloches parce que nous sommes en retard ; à ce moment-là, le texte de la Directive est déjà opposable au droit français !
- on procède par décret, en vrac, la nuit, et le lendemain matin le bon peuple apprend qu'on a changé la loi.
La perte de démocratie elle est là. Et nous ne pouvons nous en prendre qu'à nous-mêmes, puisque c'est bien les Députés qui ne remplissent pas leur mission.
Si on fait comme les Français :
- on ne fait rien pendant trois ans
- la Commission nous sonne les cloches parce que nous sommes en retard ; à ce moment-là, le texte de la Directive est déjà opposable au droit français !
- on procède par décret, en vrac, la nuit, et le lendemain matin le bon peuple apprend qu'on a changé la loi.
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C'est là que s'engage un cercle vicieux : la directive qui s'impose au peuple le vexe. Aux élections, il votera plus facilement pour les eurosceptiques, du type FN. Les élus eurosceptiques ne glanderont rien (ou ils organiseront des manif' contre l'islamisation de l'Europe, comme si c'était un soucis.) Les directives seront encore moins débattues, etc.Environnement2100 a écrit : Si on fait comme les Français :
- on ne fait rien pendant trois ans
- la Commission nous sonne les cloches parce que nous sommes en retard ; à ce moment-là, le texte de la Directive est déjà opposable au droit français !
- on procède par décret, en vrac, la nuit, et le lendemain matin le bon peuple apprend qu'on a changé la loi.
La perte de démocratie elle est là. Et nous ne pouvons nous en prendre qu'à nous-mêmes, puisque c'est bien les Députés qui ne remplissent pas leur mission.
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Agronomie. Super-OGM pour le futur, Le Point n°1838, 06/11/07
Frederic Lewino avec Gwendoline dos Santos
Du ble au Sahel, du riz poussant dans l'eau saumatre, du mais plante au pole Nord... la revolution vegetale est en route. Mais les biotechnologies tiendront-elles toutes leurs promesses ?
Imaginons le Sahel a nouveau vert, transforme en champs de ble ! Et les rives du grand lac Sale, dans l'Utah, couvertes de mais. Ce mirage agricole prend de plus en plus de consistance. Grace aux faramineux progres de la genomique vegetale (science devoilant les genes des plantes), les agronomes s'improvisent demiurges pour faconner des plantes aptes a relever tous les grands defis environnementaux : rechauffement de la Terre, augmentation des secheresses, elevation de la salinite des sols, maladies...
En France, le programme Genoplante finance la recherche sur le genome du ble, mais, riz, pois, colza, tournesol... mais l'Europe et les grandes puissances possedent un programme equivalent.
Quatre plantes ont deja effectue leur coming out genetique, devoilant leur ADN : la vigne, le riz, le peuplier et la fameuse moutarde sauvage, Arabidopsis thaliana, que les scientifiques utilisent comme plante modele. A venir tres bientot : la pomme de terre, la tomate, le sorgho, le mais, le soja. Que cela plaise ou non aux anti-OGM, les biotechnologies sont trop prometteuses pour etre dorenavant muselees. La valse des genes ne fait que commencer. Faux ! en realite, les agronomes ne font que perpetuer et accelerer une tradition naturelle. Depuis des centaines de millions d'annees, les plantes n'ont cesse d'echanger leurs genes, et meme leurs chromosomes. Le genome du ble, par exemple, cumule trois genomes differents de trois plantes !
Pour l'instant, les chercheurs n'en sont encore qu'a mettre le nez sous le capot vegetal. Leur premier souci est de reduire la consommation en eau, en prevision des futures secheresses promises par le rechauffement climatique. La derniere livraison de la revue PNSA-Comptes rendus de l'Academie des sciences des Etats-Unis publie ainsi les travaux de la biologiste Rosa M. Rivero, de l'universite de Californie, qui a trouve le moyen de faire pousser un superbe tabac en reduisant de 30 % l'apport en eau durant quinze jours. Pour cela, elle a greffe dans un chromosome de la plante un gene de la bacterie Agrobacterium tumefaciens qui supprime la senescence. En effet, pour lutter contre la secheresse, nombre de vegetaux reagissent par une perte des feuilles, ce qui reduit completement leur metabolisme en attendant des jours meilleurs. Mais on se doute bien que cette solution extreme ne fait pas les affaires de l'agriculteur. En empechant le tabac de perdre ses feuilles grace a ce gene soigneusement selectionne, Rivero oblige la plante a declencher d'autres mecanismes en reaction a la secheresse. Et, apparemment, ca marche ! « Notre hypothese, c'est que la senescence des feuilles durant un episode de secheresse est due a une programmation de mort cellulaire qui serait activee d'une maniere inappropriee dans differentes plantes pendant la secheresse. La supprimer pourrait alors encourager les plantes a offrir une reponse climatique plus vigoureuse susceptible d'ameliorer sa resistance a la secheresse en evitant les pertes de rendement. » Bien entendu, Rivero envisage d'etendre son procede aux plantes alimentaires. Elle n'est pas la seule a suivre cette piste de la soif, qui est empruntee par de nombreux autres laboratoires. Ce qui n'empeche pas certains chercheurs, comme Francois Tardieu, de l'Inra, de moderer l'enthousiasme ambiant : « On ne peut pas reclamer a la plante un fort rendement sans l'apport d'un minimum d'eau. C'est impossible. Beaucoup de publications optimistes ne debouchent finalement sur rien. »
Combattre la salinisation
L'autre grand defi auquel s'attaque l'agronomie du XXIe siecle, c'est celui de la salinisation des sols. Chaque annee, la planete perd 10 millions d'hectares de terres agricoles a cause du sel depose essentiellement par les eaux d'irrigation. C'est ainsi qu'on se trouve en 2007 avec 15 % des surfaces cultivables devenues inutilisables. Comme leur dessalement releve d'une mission impossible, il reste a percer le secret genetique des rares plantes capables de composer avec le sel, comme la salicorne et, dans une moindre mesure, l' Arabidopsis .
Voila quelques annees, les chercheurs de l'Institut genetique d'Israel ont trouve au fond de la mer Morte hypersalee un champignon filamenteux parfaitement a l'aise. Apres un long travail, l'equipe du professeur Eviatar Nevo a identifie le gene HOG, responsable de cette adaptation, et est meme parvenue a le greffer dans le genome de la levure boulangere qui, du coup, s'est mise a mieux tolerer le sel. Le role du gene etant confirme, il s'agit maintenant de le tester dans le ble et autres plantes cultivables.
A Montpellier, une equipe de l'Inra travaille sur une autre piste, plus douce, ne necessitant pas de greffe etrangere. En effet, en farfouillant dans le genome d' Arabidopsis thaliana, les chercheurs sont tombes sur un gene fort interessant, qui se charge de reexpedier le sel apparaissant sur les feuilles vers les racines. Retour a l'envoyeur ! Il suffit maintenant de trouver le meme gene dans les plantes cultivees pour l'activer ou amplifier son action. Toujours chez Arabidopsis , d'autres biologistes ont mis la main sur un gene qui favorise l'accumulation du sel dans les vacuoles, ces poubelles biologiques des cellules foliaires. Des travaux en cours tentent de greffer ce gene dans la tomate et, bientot, le riz et le ble.
La vigne, dont le genome vient d'etre publie, fait egalement l'objet de nombreuses recherches. Depuis plusieurs annees, l'Inra de Colmar teste des porte-greffes enrichis avec des genes viraux pour proteger la vigne contre le virus du court-noue. Ce n'est qu'un debut.
Il y a trente ans, un fermier canadien decouvrit un chou-fleur orange dans son champ. La mutation naturelle d'un gene lui avait fait accumuler le beta-carotene, precurseur de la vitamine A. Recemment, des chercheurs de l'universite Cornell ont identifie ce gene et envisagent de le greffer dans le mais, la pomme de terre, le riz, le sorgho et meme le ble. L'objectif etant d'augmenter la part de vitamine A dans l'alimentation des populations du tiers-monde.
Il faudrait encore plusieurs pages pour decrire cette revolution genetique. Il ne fait plus de doute que le XXIe siecle saluera l'apparition de superplantes capables de resister davantage au stress. Dans une certaine limite, bien entendu. Mais attention aux consequences ! Toutes les precautions devront etre prises pour que les genes modifies ou ajoutes ne provoquent pas des catastrophes ecologiques ou sanitaires. Il faudra egalement eviter que la seule agriculture occidentale ne s'empare de ces vegetaux miracles afin de ne pas laminer un peu plus les paysans du tiers-monde.
Frederic Lewino avec Gwendoline dos Santos
Du ble au Sahel, du riz poussant dans l'eau saumatre, du mais plante au pole Nord... la revolution vegetale est en route. Mais les biotechnologies tiendront-elles toutes leurs promesses ?
Imaginons le Sahel a nouveau vert, transforme en champs de ble ! Et les rives du grand lac Sale, dans l'Utah, couvertes de mais. Ce mirage agricole prend de plus en plus de consistance. Grace aux faramineux progres de la genomique vegetale (science devoilant les genes des plantes), les agronomes s'improvisent demiurges pour faconner des plantes aptes a relever tous les grands defis environnementaux : rechauffement de la Terre, augmentation des secheresses, elevation de la salinite des sols, maladies...
En France, le programme Genoplante finance la recherche sur le genome du ble, mais, riz, pois, colza, tournesol... mais l'Europe et les grandes puissances possedent un programme equivalent.
Quatre plantes ont deja effectue leur coming out genetique, devoilant leur ADN : la vigne, le riz, le peuplier et la fameuse moutarde sauvage, Arabidopsis thaliana, que les scientifiques utilisent comme plante modele. A venir tres bientot : la pomme de terre, la tomate, le sorgho, le mais, le soja. Que cela plaise ou non aux anti-OGM, les biotechnologies sont trop prometteuses pour etre dorenavant muselees. La valse des genes ne fait que commencer. Faux ! en realite, les agronomes ne font que perpetuer et accelerer une tradition naturelle. Depuis des centaines de millions d'annees, les plantes n'ont cesse d'echanger leurs genes, et meme leurs chromosomes. Le genome du ble, par exemple, cumule trois genomes differents de trois plantes !
Pour l'instant, les chercheurs n'en sont encore qu'a mettre le nez sous le capot vegetal. Leur premier souci est de reduire la consommation en eau, en prevision des futures secheresses promises par le rechauffement climatique. La derniere livraison de la revue PNSA-Comptes rendus de l'Academie des sciences des Etats-Unis publie ainsi les travaux de la biologiste Rosa M. Rivero, de l'universite de Californie, qui a trouve le moyen de faire pousser un superbe tabac en reduisant de 30 % l'apport en eau durant quinze jours. Pour cela, elle a greffe dans un chromosome de la plante un gene de la bacterie Agrobacterium tumefaciens qui supprime la senescence. En effet, pour lutter contre la secheresse, nombre de vegetaux reagissent par une perte des feuilles, ce qui reduit completement leur metabolisme en attendant des jours meilleurs. Mais on se doute bien que cette solution extreme ne fait pas les affaires de l'agriculteur. En empechant le tabac de perdre ses feuilles grace a ce gene soigneusement selectionne, Rivero oblige la plante a declencher d'autres mecanismes en reaction a la secheresse. Et, apparemment, ca marche ! « Notre hypothese, c'est que la senescence des feuilles durant un episode de secheresse est due a une programmation de mort cellulaire qui serait activee d'une maniere inappropriee dans differentes plantes pendant la secheresse. La supprimer pourrait alors encourager les plantes a offrir une reponse climatique plus vigoureuse susceptible d'ameliorer sa resistance a la secheresse en evitant les pertes de rendement. » Bien entendu, Rivero envisage d'etendre son procede aux plantes alimentaires. Elle n'est pas la seule a suivre cette piste de la soif, qui est empruntee par de nombreux autres laboratoires. Ce qui n'empeche pas certains chercheurs, comme Francois Tardieu, de l'Inra, de moderer l'enthousiasme ambiant : « On ne peut pas reclamer a la plante un fort rendement sans l'apport d'un minimum d'eau. C'est impossible. Beaucoup de publications optimistes ne debouchent finalement sur rien. »
Combattre la salinisation
L'autre grand defi auquel s'attaque l'agronomie du XXIe siecle, c'est celui de la salinisation des sols. Chaque annee, la planete perd 10 millions d'hectares de terres agricoles a cause du sel depose essentiellement par les eaux d'irrigation. C'est ainsi qu'on se trouve en 2007 avec 15 % des surfaces cultivables devenues inutilisables. Comme leur dessalement releve d'une mission impossible, il reste a percer le secret genetique des rares plantes capables de composer avec le sel, comme la salicorne et, dans une moindre mesure, l' Arabidopsis .
Voila quelques annees, les chercheurs de l'Institut genetique d'Israel ont trouve au fond de la mer Morte hypersalee un champignon filamenteux parfaitement a l'aise. Apres un long travail, l'equipe du professeur Eviatar Nevo a identifie le gene HOG, responsable de cette adaptation, et est meme parvenue a le greffer dans le genome de la levure boulangere qui, du coup, s'est mise a mieux tolerer le sel. Le role du gene etant confirme, il s'agit maintenant de le tester dans le ble et autres plantes cultivables.
A Montpellier, une equipe de l'Inra travaille sur une autre piste, plus douce, ne necessitant pas de greffe etrangere. En effet, en farfouillant dans le genome d' Arabidopsis thaliana, les chercheurs sont tombes sur un gene fort interessant, qui se charge de reexpedier le sel apparaissant sur les feuilles vers les racines. Retour a l'envoyeur ! Il suffit maintenant de trouver le meme gene dans les plantes cultivees pour l'activer ou amplifier son action. Toujours chez Arabidopsis , d'autres biologistes ont mis la main sur un gene qui favorise l'accumulation du sel dans les vacuoles, ces poubelles biologiques des cellules foliaires. Des travaux en cours tentent de greffer ce gene dans la tomate et, bientot, le riz et le ble.
La vigne, dont le genome vient d'etre publie, fait egalement l'objet de nombreuses recherches. Depuis plusieurs annees, l'Inra de Colmar teste des porte-greffes enrichis avec des genes viraux pour proteger la vigne contre le virus du court-noue. Ce n'est qu'un debut.
Il y a trente ans, un fermier canadien decouvrit un chou-fleur orange dans son champ. La mutation naturelle d'un gene lui avait fait accumuler le beta-carotene, precurseur de la vitamine A. Recemment, des chercheurs de l'universite Cornell ont identifie ce gene et envisagent de le greffer dans le mais, la pomme de terre, le riz, le sorgho et meme le ble. L'objectif etant d'augmenter la part de vitamine A dans l'alimentation des populations du tiers-monde.
Il faudrait encore plusieurs pages pour decrire cette revolution genetique. Il ne fait plus de doute que le XXIe siecle saluera l'apparition de superplantes capables de resister davantage au stress. Dans une certaine limite, bien entendu. Mais attention aux consequences ! Toutes les precautions devront etre prises pour que les genes modifies ou ajoutes ne provoquent pas des catastrophes ecologiques ou sanitaires. Il faudra egalement eviter que la seule agriculture occidentale ne s'empare de ces vegetaux miracles afin de ne pas laminer un peu plus les paysans du tiers-monde.
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Re: OGM
Les vendeurs de semences OGM au plus haut en Bourse
Les titres de l'américain Monsanto et du suisse Syngenta sont à des niveaux record. Les agrochimistes profitent de l'envolée du prix des produits agricoles et du succès des semences génétiquement modifiées en Amérique du Sud.
Alors que José Bové est en grève de la faim contre les OGM, les agrochimistes qui commercialisent les semences génétiquement modifiées sont à la fête en Bourse. En fin de semaine dernière, les actions de l'américain Monsanto et du suisse Syngenta ont battu de nouveaux records historiques. Numéro un mondial des « biotechnologies végétales » - le terme qu'il préfère à l'acronyme politiquement sensible OGM -, Monsanto a publié d'excellents résultats pour le premier trimestre de son exercice 2007-2008 clos fin novembre. L'action a bondi de 8,48 % jeudi, tandis que le titre de son concurrent Syngenta a progressé de 4,77 % dans son sillage.
Le bénéfice de Monsanto a presque triplé en un an, tandis que le chiffre d'affaires bondissait de 37 %, dépassant les prévisions. La surprise est venue de l'Amérique latine, où les ventes de semences de maïs ont doublé. Et le chiffre d'affaires de l'herbicide Roundup est à nouveau en croissance après plusieurs années de déclin lié à une concurrence féroce depuis la tombée du brevet dans le domaine public en 2000. Hugh Grant, le patron du groupe de Saint-Louis, a revu en hausse ses prévisions de résultats pour l'exercice en cours. Ces excellentes perspectives ne font que confirmer une tendance de fond, la forte hausse du prix des produits agricoles, qui bénéficie indirectement à l'industrie agrochimique. Les stocks de maïs, de soja et de blé sont au plus bas depuis trente ans, a souligné Hugh Grant, et les prix du soja et du maïs sont au plus haut, bénéficiant de la demande chinoise et du boom des biocarburants.
Portée par cette conjoncture très favorable, l'action Monsanto a triplé en dix-huit mois, celle de Syngenta a progressé de près de 40 % en un an. Le titre de l'agrochimiste américain se négocie aujourd'hui à plus de 40 fois les bénéfices attendus cette année. Malgré ce prix élevé, les analystes de Goldman Sachs recommandent toujours d'acheter le titre Monsanto. « Les bonnes nouvelles devraient continuer à affluer », estiment-ils. Les analystes de Citigroup prévoient une croissance de 11 % par an en moyenne au cours des trois prochaines années. « Etant donné l'acceptation croissante des aliments issus des biotechnologies, nous pensons que Monsanto sera à la pointe de cette activité florissante », écrivent-ils.
« La stratégie de Monsanto consiste à commercialiser le maximum de semences OGM détenant au moins un trait dédié à la tolérance des herbicides », rappelle François Prêtre, analyste chez CM-CIC Securities. Cela permet au groupe américain de vendre massivement son désherbant Roundup. « Cette politique, très fructueuse à court terme (2008 et 2009), n'est pas tenable sur le long terme en raison de la pollution accrue et rapide des terres agricoles, estime toutefois ce spécialiste. Indubitablement, l'évolution des semences OGM devra se tourner vers une nouvelle amélioration des rendements des espèces variétales, mais également vers une moindre utilisation des pesticides et des herbicides. »
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- Condensat
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Re: OGM
AAHHRRHH!! Le développement durable!« La stratégie de Monsanto consiste à commercialiser le maximum de semences OGM détenant au moins un trait dédié à la tolérance des herbicides », rappelle François Prêtre, analyste chez CM-CIC Securities. Cela permet au groupe américain de vendre massivement son désherbant Roundup. « Cette politique, très fructueuse à court terme (2008 et 2009), n'est pas tenable sur le long terme en raison de la pollution accrue et rapide des terres agricoles, estime toutefois ce spécialiste. Indubitablement, l'évolution des semences OGM devra se tourner vers une nouvelle amélioration des rendements des espèces variétales, mais également vers une moindre utilisation des pesticides et des herbicides. »
Après la taxe carbone, je propose de taxer les activités qui ne serait pas durable dans le temps...
OGM necessitant du déserbant, construire des voitures, de l'électroménager, de la peinture chimique, de la bouffe chimique, fabriqué...

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Re: OGM
Le gouvernement reporte l'examen du projet de loi sur les OGM
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 487,0.html
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 487,0.html
"la Commission européenne devra dire si cette clause de sauvegarde est valide ou pas".
- Turanil
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Contre le gouvernement et contre le peuple...
Loi /OGM catastrophe adoptée au Sénat par 186 voix contre 126 (celles de la gauche) et 70% des citoyens.
En 1° lecture à l'Assemblée: les 2 et 3 avril.
Pour plus de détails le site de Greenpeace
En 1° lecture à l'Assemblée: les 2 et 3 avril.
Pour plus de détails le site de Greenpeace
Sénat : la clique des papis a frappé
08 février 2008
Vote du projet de loi OGM au Sénat : le pire est arrivé
France — Paris, le 8 février 2008. Le pire était à craindre. Projet lacunaire, volonté de revanche sur le Grenelle de la majorité UMP la plus conservatrice, perméabilité du Sénat aux lobbies des biotechnologies et de l’agriculture productiviste… En conclusion de la session parlementaire d’hiver, le pire est arrivé : le texte voté ce vendredi soir par une clique de papis archaïques UMP et centristes impose des OGM partout, jusque dans les parcs nationaux, et en cachette.
Réagissez en ligne
Sauf reprise en main du Premier Ministre et du Président d’ici l’examen du texte début avril à l’Assemblée Nationale, le Grenelle ne passera pas le cap du premier examen au Parlement.
« Pas de conformité avec la directive européenne, pas de conformité avec l’opinion publique, pas de conformité avec le Grenelle ! déclare Arnaud Apoteker. Le texte voté est une triple trahison. On est pour l’instant bien loin de la loi de protection des producteurs et des consommateurs attachés au sans OGM que tout le monde attendait en France. Si protection il y a, c’est celle des OGM. On a donc une loi qui protège le fort contre le faible. »
Le sans OGM n’existe plus. L’agriculture française est sacrifiée sur l’autel des profits de quelques industriels. Une récolte contaminée à 0,9% sera considérée comme sans OGM. Contrairement au mandant de la directive 2001/18 (article 26 bis) et de toute justification scientifique, c’est ainsi le seuil d’étiquetage européen (0,9%) qui a été entériné au mépris complet de l’avenir des filières agricoles conventionnelles et de qualité en France.
Transparence et information du public niées. Pas d’étiquetage des produits animaux nourris aux OGM, pas d’information des mairies, des partenaires agricoles, pas non plus d’information des voisins en temps et en heure, protection du secret industriel, refus de l’implication des collectivités locales… Les cultures d’OGM peuvent donc s’implanter partout et dans le secret. Si l’information se fera bien au niveau de la parcelle, il n’existe aucune garantie que celle- ci se fera à temps, c’est-à-dire avant les semis. On ne donne pas même à la victime la possibilité de prendre ses ruches ou ses champs et d’aller voir ailleurs !
Seul avec sa contamination. Un régime de responsabilité défaillant est pour l’instant entériné. L’agriculteur conventionnel ou bio devra se débrouiller seul. Le champ de la responsabilité « hors champ » (transport ou stockage) n’est pas entériné. Le niveau d’indemnisation prévu, basée sur la dépréciation du prix, est ridicule par rapport à la réalité des contaminations : coûts écologiques, coûts liés à la traçabilité.
Evaluation biaisée. Au Haut Conseil, la primauté du scientifique sur la société civile est affirmée, alors que les lanceurs d’alerte ont prouvé leur importance ; il est à noter que cet amendement rétrograde est l’un des nombreux imposés par la Commission économique de M.Bizet.
Tous les observateurs de ces quelques jours de débat auront noté les grosses divergences apparues entre le gouvernement et la Commission économique. Une dizaine d’amendements de la Commission ont ainsi été adoptés en dépit de l’avis défavorable du gouvernement. « Il est sidérant de voir des sénateurs UMP se trouver en telle opposition avec le gouvernement, note Arnaud Apoteker. Durant ce débat, c’est bien l’opposition PS et Verts qui a soutenu des propositions en accord avec le Grenelle de M.Sarkozy ! »
Face à ce projet et à son avalanche d’amendements réactionnaires, l’extension de l’indemnisation à l’apiculture fait figure d’aumône. L’affirmation de M.Borloo en conclusion «cette loi est une loi de responsabilité » tient donc de la méthode Coué.


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Re: OGM
Et pendant ce temps...
LE MONDE | 08.02.08 | 15h21 • Mis à jour le 08.02.08 | 15h21
Pour la première fois, un insecte est parvenu dans la nature à développer une résistance à une toxine produite par une plante génétiquement modifiée pour l'éradiquer. Helicoverpa zea, une noctuelle ravageuse du coton, vient d'administrer aux Etats-Unis une démonstration brillante de la théorie de l'évolution : quand une population est soumise à une pression de sélection, la survenue de mutations peut favoriser sa perpétuation. Un tel phénomène de résistance aux toxines sécrétées par des OGM avait déjà été induit en laboratoire. Mais il n'avait encore jamais été détecté dans les conditions d'agriculture réelle, rapporte un article mis en ligne le 7 février par la revue Nature Biotechnology.
Bruce Tabashnik et ses collègues de l'université de l'Arizona y présentent leur compilation d'une décennie d'études conduites sur six espèces d'insectes visés par des toxines produites par des cotons et des maïs transgéniques cultivés en Australie, en Chine, en Espagne et aux Etats-Unis. A ce jour, notent-ils, seule Helicoverpa zea est parvenue à résister à une toxine, Cry1Ac, produite à partir d'un gène tiré de la bactérie Bacillus thuringiensis (Bt).
Les premières chenilles de papillon résistantes ont été détectées à partir de 2003, dans des champs de l'Arkansas et du Mississippi. Certaines étaient capables de survivre à des doses de toxine 500 fois plus élevées que celles tuant ces insectes, dans les mêmes parcelles, avant l'introduction de ce coton dit Bt.
MAINTIEN DE ZONES "REFUGES"
Pour faire face à ce phénomène de résistance, les promoteurs des OGM préconisent le maintien de zones "refuges", semées en plantes conventionnelles, où sont conservées des populations d'insectes sensibles à la toxine ayant pour avantage de "diluer" par croisement le caractère résistant des individus mutants.
Cette stratégie semble fonctionnelle, mais à condition que les refuges soient "abondants", prévient M. Tabashnik : en Arkansas, où 39 % de la population d'Helicoverpa pouvaient trouver pitance dans des champs non OGM, la résistance a pu apparaître et pourrait, au rythme actuel, être totale d'ici neuf ans.
Au contraire, en Caroline du Nord, où ce pourcentage de refuge était de 82%, la fréquence de la résistance sera encore presque nulle dans dix ans, prédit-il.
-- Hervé Morin


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