Difficultés énergétiques au Royaume Uni

Discussions traitant des diverses sources d'énergie ainsi que de leur efficacité.

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Eric
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Difficultés énergétiques au Royaume Uni

Message par Eric » 09 nov. 2004, 17:38

Voilà qui est assez intéressant. La production du Royaume-Uni a atteint son maximum il y a quelques années (2000 je crois), et elle devient maintenant insuffisante pour que ce pays subvienne à ses besoins. Selon cet article, le déficit était de 254 millions de Livres en septembre.

Depuis des années l'économie Britannique s'est orientée vers une économie de "services" au sens large (finance, banques, assurances, etc). La disparition de la manne pétrolière pourrait bien changer la donne.

J'en profite pour faire une remarque à tous les économistes qui, depuis des années, s'extasient devant l'efficacité de l'économie Britannique et son faible taux de chômage. Certes, il est possible qu'une partie de cette efficacité découle de son libéralisme, mais je ne pense pas avoir entendu -un seul- économiste citer la manne pétrolière. Toutes proportions gardées, c'est un peu comme si les mêmes "spécialistent" faisaient l'éloge du modèle Saoudien... En d'autres termes, c'est très facile d'avoir une économie "efficace" quand on dispose d'une ressource tombée du ciel.

Je serais curieux de voir dans quel état sera le "modèle Britannique" dans quelques années... ;-)

laurent
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Message par laurent » 09 nov. 2004, 18:23

Comme la fabuleuse politique social de la Norvége que certain prennent pour modele dans ce domaine.Je pense que les économistes et autres ne regardes que les conséquences rarement les causes,il manque un véritable travail de fond.
Au rythme ou l'humanité se prépare au changement,les pessimistes d'aujourd'hui passeront pour des optimistes aux yeux des générations future.

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Eric
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Message par Eric » 13 nov. 2004, 10:28

Un peu plus de détails dans cet article :
La Grande-Bretagne risque de voir ses réserves de pétrole épuisées d'ici dix ans, alors que sa production est en net déclin et que les découvertes de gisements en mer du Nord se réduisent, estiment des analystes. « Les réserves britanniques de pétrole de mer du Nord pourraient disparaître dès 2010-2015, ce qui implique que la production pétrolière ne fera que reculer d'ici là», prédit un économiste. «La question n'est pas de savoir si la production va augmenter ou reculer mais plutôt à quel rythme elle va décliner», ajoute-t-il.
Après la découverte dans les années 70 de vastes nappes de pétrole en mer du Nord, la Grande-Bretagne devient un exportateur net de pétrole. A son apogée en 1985, elle fournit 4,5pc de la production mondiale de pétrole. Aujourd'hui, sa part n'est plus que de 2,3pc. Mais depuis 1979, il n'y a eu que deux années pendant lesquelles l'industrie pétrolière a découvert plus de pétrole qu'elle n'en a produit.
Les chiffres officiels montrent que les exportations pétrolières ont chuté. En juin, la Grande-Bretagne a importé davantage de pétrole brut qu'elle n'en a exporté pour la première fois depuis onze ans.

Ce déclin est intervenu à une période où des prix record du pétrole brut auraient dû inciter massivement à produire, ce qui suggère que le déclin de la production en mer du Nord est plus structurel que conjoncturel.« Si les prix du pétrole demeurent élevés, la production pétrolière pourrait augmenter, mais cela ne fera qu'accélérer la date d'épuisement des réserves »

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Benoit
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Message par Benoit » 14 nov. 2004, 13:55

A mon avis, c'est le pound qui va se prendre une claque.

Si le déficit du Royaume-Uni s'accroît de plus en plus à cause de ses imports de pétrole, la monnaie perdra probablement de sa valeur (comme aux Etats-Unis), et j'imagine que les britanniques ne verront plus l'euro d'un mauvais oeil.

echazare
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Les Englishs commencent à souffrir

Message par echazare » 27 sept. 2005, 17:11


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Tiennel
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Message par Tiennel » 27 sept. 2005, 17:29

Le Royaume-Uni, voilà un superbe "canari" (voir ce fil) : économie sous perfusion d'hydrocarbures depuis 20 ans et population persuadée que le redressement spectaculaire d'Old England est dû à la supériorité de son peuple et non aux gisements géants de la Mer du Nord...

Mis à part quelques joyaux isolés (Rolls-Royce), leur industrie est à l'agonie, leur secteur tertaire est entretenu, telle une danseuse, par les compagnies pétrolières et la City... qui est le seul dernier actif valable de cette société post-industrielle.

Quelle compagnie britannique sera la prochaine proie des Chinois ? Tesco ? British Airways ?

fabinoo

Message par fabinoo » 27 sept. 2005, 18:57

Tiens, une petite baisse de l'immobilier a déjà des effets. Que va donner le crack ?

Sinon, je confirme que leur économie est pour le moins bancale, il n'y a pas d'infrastructure, une organisation minimale, une productivité lamentable...

Si en plus le chômage augmente et que Londres perd une partie des jeunes qui vont s'y faire plumer par millions par amour de la langue anglaise ou des petites économies, c'est fini pour eux.

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Message par nopasaran » 27 sept. 2005, 19:14

Je reproduit l'article (avant qu'il ne deviennent payant) car il me parait très intéressant :

L'essoufflement de la croissance britannique pèse sur les déficits publics
LE MONDE | 27.09.05


Principal artisan de la bonne santé économique du Royaume-Uni depuis huit ans, le chancelier de l'Echiquier, Gordon Brown, ne fait plus de miracles. A-t-il perdu la baraka, ou, plus gravement, perdu la main ? La réponse est en partie affaire de jugement politique. Mais une chose est sûre : l'économie britannique s'essouffle. Le phénomène n'a pour l'instant rien de dramatique, mais il risque, à terme, de ternir la réputation du probable dauphin de Tony Blair.

Il y a quelques semaines, Gordon Brown prédisait, contre l'avis de la plupart des experts, que la croissance britannique oscillerait en 2005 entre 3 % et 3,5 %. Il y a quelques jours, le chancelier a dû concéder qu'elle ne dépasserait pas 2,5 %, voire, plus probablement, 2 %. Ce chiffre reste nettement meilleur que la croissance moyenne de la zone euro, estimée à 1,2 % par le Fonds monétaire international (FMI).

La contrition n'est pas la première qualité du ministre des finances. Ayant reconnu tardivement son erreur de pronostic, il l'a donc attribuée aussitôt à deux événements extérieurs au royaume : la flambée du cours du brut et la langueur des économies européennes. Le marasme des principaux partenaires de la Grande-Bretagne freine sans doute, à la marge, sa croissance. L'impact de la hausse pétrolière est plus difficile à mesurer.

Le monde, a déclaré M. Brown, affronte un "choc pétrolier aussi fort que dans les années 1970" . L'affirmation, évidemment excessive, lui procure une explication trop commode. D'autant que, grâce au brut de la mer du Nord, le pays est encore autosuffisant en pétrole. Il n'y a pas si longtemps, M. Brown reconnaissait l'effet à peu près neutre des hausses pétrolières sur les finances publiques. Nombre d'experts partagent ce jugement, car le budget bénéficie alors des surcroîts de revenus fiscaux fournis par la TVA sur les carburants et par l'impôt sur les profits des compagnies pétrolières. La hausse du brut, estime-t-on à la City, érode la croissance de 0,6 à 0,7 %. On est loin de la chute annoncée pour cette année (1,5 %).

ATTENTISME

Celle-ci tient surtout à des facteurs domestiques. Primo, la consommation des ménages, principal moteur de la croissance, est très molle, en raison du surendettement des foyers et de la contraction du marché immobilier. La grande distribution pâtit de cet attentisme. Secundo, les entreprises, peu enclines à prendre des risques, ont ralenti leurs investissements.

Tout cela contrarie l'emploi et la productivité. Pour le septième mois d'affilée, le nombre des demandeurs d'emploi a très légèrement augmenté (0,2 % depuis janvier). Cette hausse n'affecte pas le moral de l'opinion car, dans le même temps, le nombre global des gens au travail continue de croître. La productivité britannique, par travailleur ou par heure travaillée, quoique en hausse depuis cinq ans, reste nettement moins bonne que la française.

L'essoufflement de la croissance diminue les rentrées fiscales et met en danger l'équilibre budgétaire. La Commission européenne et le FMI ont mis en garde Londres contre une aggravation du déficit (3,2 % du PIB depuis deux ans). Ce qui est en cause, c'est le maintien par Gordon Brown de la "règle d'or" qu'il s'est fixée : "Emprunter seulement pour investir", notamment dans la santé et l'éducation, et financer les dépenses de fonctionnement par les revenus ordinaires de l'Etat. Gordon Brown pourra-t-il longtemps maintenir cette discipline, sans augmenter les impôts ou réduire les dépenses ? Il en va de la crédibilité d'un homme qui veut succéder à Tony Blair et, une fois premier ministre, maintenir la solidité de l'économie tout en poursuivant la transformation de l'Etat-providence.

Jean-Pierre Langellier

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Message par diego » 27 sept. 2005, 19:15

Sur powerswitch.org l'équivalent anglais d'oleocène
• CBI boss says fuel shortages could force staff lay-offs and business closures
• Energy Minister admits Britain has only 11 days-worth of gas reserves
• Met Office issues 'amber alert' to government contingency planners

Key quote
"If we have a cold winter, we are going to throw the switch, businesses will shut down, people will lose their jobs" - Sir Digby Jones, director-general of the Confederation of British Industry
http://business.scotsman.com/management ... 1998912005

Ils n'ont que onze jours de réserves de gaz, inquiétant à l'approche de l'hiver.

http://www.powerswitch.org.uk/forum/viewtopic.php?t=788

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Message par Tiennel » 13 oct. 2005, 09:42

Le Sunday Times est-il en mal de copie et donne-t-il dans le catastrophisme pour relancer les ventes ?
Pour ceux et celles qui ne parlent pas anglais, les Britanniques craignent une crise énergétique nationale cet hiver, car les prévisions météo à long terme laissent entrevoir une vague de froid décennale alors que leurs réserves de gaz sont très basses (11 jours contre 55 en moyenne en Europe). Ils envisagent donc de couper le robinet des industriels pour garantir le chauffage des particuliers.
Si c'est le cas, il y aura des photos à prendre à la Bourse de Londres, avec des traders en duffelcoats et moufles s'échangeant des millions de barils et de kWh avec flegme
Le Sunday Times a écrit :Coldest winter for decade could spark energy crisis
By Angela Jameson, Industrial Correspondent , and David Rose

THE Government has summoned industrialists and generating companies to an emergency meeting next month amid fears of an energy crisis if Britain suffers a harsh winter.
Long-distance forecasters are predicting that the country is facing its coldest weather for a decade, putting lives at risk and forcing businesses to lay off workers.

The CBI said that there were only 11 days’ gas held in reserve. In comparison, other European countries keep an average of 55 days in reserve. The Met Office has already put the energy industry, the NHS and the Government on high alert. Now there are fears that Britain could run out of fuel.

Sir Digby Jones, the Director-General of the CBI, said: “If we have a cold winter, we are going to throw the switch; businesses will shut down.”

The National Grid has identified emergency measures to ensure that power is maintained to homeowners. Under the plans, manufacturers who use large amounts of gas for industrial processes would be required to shut down factories on very cold days.

Britain has not had a particularly cold winter for ten years, but some experts believe that temperatures over the coming months could plummet as low as the winters of the 1970s.


L'article complet -> http://www.timesonline.co.uk/article/0, ... 00,00.html

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Message par matthieu25 » 13 oct. 2005, 11:53

Ah mon reve voir des investisseurs mourir gelé :-D
La religion est la maladie honteuse de l' humanité.la politique en est le cancer(Millon de Montherlant)

fabinoo

Message par fabinoo » 13 oct. 2005, 16:23

Ca me fait toujours marrer de voir les Français râler contre la taxe d'habitation (même si cet impôt précis est plutôt injuste). Au moins ici, on sait pourquoi on paie. Dans le nord de Londres où j'étais, les ordures étaient ramassées UNE fois par semaine (plus un autre passage pour les produits recyclables).

A Paris, je paye 200 euros par an, et les poubelles sont ramassées tous les jours.

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Message par mahiahi » 13 oct. 2005, 16:26

fabinoo a écrit :Ca me fait toujours marrer de voir les Français râler contre la taxe d'habitation (même si cet impôt précis est plutôt injuste). Au moins ici, on sait pourquoi on paie. Dans le nord de Londres où j'étais, les ordures étaient ramassées UNE fois par semaine (plus un autre passage pour les produits recyclables).

A Paris, je paye 200 euros par an, et les poubelles sont ramassées tous les jours.
Ouais, un US m'a dit une fois qu'il admirait la voirie française qui "ramasse les ordures, même dans les quartiers pauvres"...

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Message par herve59 » 13 oct. 2005, 16:26

fabinoo a écrit :
A Paris, je paye 200 euros par an, et les poubelles sont ramassées tous les jours.
Ici, dans une ville de 10000 habitants(25 kms de Lille), les ordures passent aussi une fois par semaine, et c'est le meme jour pour les ordures ménagères (vers 7h du mat) et les recyclables(en journée). Plus 1 jour par semaine en été pour les dechets verts.

fabinoo

Message par fabinoo » 13 oct. 2005, 16:33

Je comparais deux capitales européennes.
Et puis, le Nord, c'est presque l'Angleterre, surtout depuis le tunnel :-D

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