switch a écrit :
Ni ailleurs , il faut 3 U. d'azote pour faire un 100 kg de blé c'est mathématique , faire pousser des céréales sans apport d'azote ça n'existe nulle part , nos grands parents mettaient du fumier qui contenait de l'azote plus ou moins assimilable et lessivable , les rendements étaient 10 fois inférieurs à ceux d'aujourd'hui , il en va de même pour ceux qui sont en système bio en 2008.
Je ne dit pas que le fumier est 100 fois moins efficace , mais que pour apporter une fumure comparable à du chimique en fumier c'est un vrai case tête technique ( le volume serait très important et la dépense en énergie serait considérable )
Tout ça pour te dire qu'a ce jour il est impossible de remplacer le chimique si l'on veut conserver un niveau correct de rendement , je t'avoue que je suis aussi très pessimiste pour l'avenir , a ce jour rien ne peut remplacer l'engrais chimique sur des grandes cultures type blé.
On peut trouver kk solutions alternatives, mais rien de comparable aux intrants actuels , par exemple en ré-introduisant les légumineuses dans les rotations ( certains bios le font avec des résultats corrects, mais néanmoins très en dessous du conventionnel , environ 1 à 7)
Soit les chercheurs trouvent des solutions techniques , OGM moins gourmands en azote par exemple , ou de nouveaux procédés pour fabriquer l'azote sans pétrole , ou bien on retourne au 18ème siécle (quand m^me avec les avancés technique de 2008 ) avec toute les conséquences qui en découlent : effondrement de la production, pénurie alimentaire, famines . Rien de très réjouissant ...
C'est faux et archi-faux !
Tout d'abord dans les chiffres. Le rendement en bio n'est pas 10 fois inférieur au conventionnel comme dit dans le premier post. Je ne suis pas un spécialiste de l'agronomie, mais j'avais retenu de conversations avec un paysan bio qu'il faisait 20 à 30 quintaux/ha en bio extensif (terrain peu productif et peu d'efforts de fumure). Une production intensive chimique permet d'arriver à 100 quintaux. L'étude (lien 2 ci-dessous) cite 36 quintaux/ha comme rendement moyen à l'ha pour le blé bio. On a donc un rendement 3 à 4 fois inférieur, mais pas 10 fois. Et encore, il doit être possible de faire bien mieux. Je n'ai que quelques chiffres disparates.
Ensuite, le raisonnement est totalement faux dans les concepts :
1) l'agriculture bio n'est pas l'agriculture de nos grands-parents, contrairement au raccourci du premier post ci-dessus. C'est une agriculture moderne et scientifique, qui ne demande d'ailleurs qu'à progresser encore s'il y avait un peu plus de crédits de recherche qui lui étaient consacrés.
2) Même dans l'agriculture de nos grands-parents, on ne mettait pas le fumier avant les céréales ! Dans l'assolement triennal, la sole première est de l'herbe + légumineuses, ensuite une culture de racines avec apport de fumier, ensuite céréales qui profitent de la fumure résultant des deux premières soles.
2) l'azote en bio n'est pas apporté uniquement par le fumier. On ne raisonne pas seulement en tonnes d'azote, mais aussi en entretien de la fertilité du sol. Ca passe notamment par une rotation des cultures et la pratique des engrais verts.
3) le blé est probablement la culture qui souffre le plus d'une baisse de rendement lors de la conversion en bio. Les baisses de rendement sont beaucoup moins sensibles sur toutes les autres cultures. Or,
3a) il n'est pas logique de raisonner que sur le blé ;
3 b) il ne faut pas confondre la baisse de rendement à la conversion (sur des sols épuisés et avec un agriculteur qui ne maîtrise pas encore les méthodes de culture bio), avec le rendement qu'on peut obtenir au bout de plusieurs années de culture bio optimale et qui sera naturellement bien meilleur ;
3c) il n'est pas logique de raisonner sur du 100 % bio tout en conservant les modes de consommation actuels et l'industrie agro-alimentaire actuelle. Si on allait vers le 100 % bio, on peut espérer qu'on aurait une consommation allant vers moins de viande, plus de protéines végétales (ça tombe bien, pour un bon apport de protéines végétales il faut associer dans la nourriture céréales et légumineuses ; or, les légumineuses fixent l'azote de l'air ; la moitié du prétendu problème de l'azote est donc résolu !), plus de légumes produits au jardin, un élevage remis vers les zones les moins aptes à produire de l'alimentation humaine... Tout cela vient assez naturellement si on revient à des exploitations polyculture-élevage de proximité... Et dans cette hypothèse, la production serait suffisante pour nourrir tout le monde. Par exemple, les Suisses évaluent que leurs fermes bio ont un rendement inférieur de seulement 20 % globalement aux fermes conventionnelles.
4) Quand on raisonne alimentation mondiale, c'est encore plus intéressant. Dans les pays du tiers monde, les exploitations en bio ont souvent de meilleurs rendements qu'en chimique. Les sols mieux soignés retiennent mieux l'eau, les paysans formés aux techniques bio font moins d'erreurs que les autres, etc. cf lien 1) ci-dessous.
Car, plutôt que de m'user les doigts sur un clavier, je laisse la parole à des gens bien mieux renseignés. L'article n°1 ci-dessous est extrêmement bien documenté et cite de très nombreux résultats d'études, tout en étant facile à lire :
1)
http://www.delaplanete.org/L-agricultur ... -elle.html
2)
http://www.agrireseau.qc.ca/agriculture ... sDavid.htm
Le fond de l'air est frais.