Le solaire thermique à concentration

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Re: [Solaire] Le solaire à concentration

Message par Spiritatus » 18 sept. 2008, 13:34

parisse a écrit :
GillesH38 a écrit : Mais du coup une estimation quantitative qui aie un sens ne peut etre fait qu'en intégrant cet élément dans le calcul : ilfaut faire une simulation réaliste de la capacité de stockage qu'on peut avoir, et dimensionner le système de façon que les capacités ne soient pas dépassées. Est ce que quelqu'un connait une estimation un peu quantitative de tout ça?
La valeur des pompages indiquees dans la note de conjoncture soit 7.1TWh/an, je suppose qu'il s'agit de stockage de nucleaire non utilise aux heures creuses. Mais il n'y a pas que le stockage, il y a aussi la possibilite de moduler l'hydraulique qui represente quand meme une puissance de 25GW (sur 115GW installes) d'apres RTE.
A la louche, je pense qu'on doit pouvoir installer au moins la meme puissance en solaire/eolien, surtout que le solaire thermique se stocke (en thermique) et donne plus en heures pleines qu'en heures creuses.

J'ai de gros doute sur les possibilité de moduler l'hydraulique

Pour ce qui est du fil de l'eau ça n'a aucun intéret, arrêter une telle centrale ou une éolienne c'est le même combat
pour ce qui est des barrage, ils ne produisent qu'en pointe donc c'est déjà modulé
Après il y a bien les capacité d'interconnexion pour autant qu'un voisin veuille bien du surplu...


pour tout ce qui est des question de stockage d'énergie il y a un fil dédié ici

En ordre de grandeur pomper de l'eau pour la turbiner 80% d'éfficacité et c'est ce qui se fait de mieux
Ensuite on trouve l'air comprimé et les sel fondu mais construire l'infrastructure pour stocker massivement de l'énergie, bonjour les investissement colossaux...

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Re: [Solaire] Le solaire à concentration

Message par kercoz » 18 sept. 2008, 13:44

Spiritatus a écrit :Ensuite on trouve l'air comprimé et les sel fondu mais construire l'infrastructure pour stocker massivement de l'énergie, bonjour les investissement colossaux..
Qui te parle de stocker massivement (toujours ces réductions linéaires de la complexité!).
Si je suis artisan ou industriel ou meme particulier , et que l'elec est 5 fois moins cher la nuit ou qd il n'y a pas de vent , un simple bip va démarrer un compresseur pour stocker de l'air comprimé pour réduire maes besoins energetiques de la journée suivante , ou pour "charger" mon vélo /scooter a air comp.
Si le "surplus" vendu a prix coutant, il y aura plus de client que d 'energie dispo . Les gens vont bosser la nuit ou en horaire "glissant"
Tu bosses demain ? ça dépend du vent ! .......pourquoi pas .
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Re: [Solaire] Le solaire à concentration

Message par Spiritatus » 18 sept. 2008, 14:19

kercoz a écrit :Tu bosses demain ? ça dépend du vent ! .......pourquoi pas .
très juste et j'adore cette vision des chose mais faut garder à l'esprit que ca va demander une flexibilité de chaque instant pour les travailleurs, que ce ne serra plus samedi & dimanche les jours de congé mais les jours sans vent...
Spiritatus a écrit :Qui te parle de stocker massivement (toujours ces réductions linéaires de la complexité!).
Si je suis artisan ou industriel ou meme particulier , et que l'elec est 5 fois moins cher la nuit ou qd il n'y a pas de vent , un simple bip va démarrer un compresseur pour stocker de l'air comprimé pour réduire maes besoins energetiques de la journée suivante , ou pour "charger" mon vélo /scooter a air comp.
juste encore seulement faut savoir a quelle échelle tu travail

si ton marchand de vélo veux de l'air en stock pour gonfler des pneu pas de soucis.
Mais d'un autre coté c'est pas la quantité qu'il stockera qui ferra la différence au niveau adaptation de la conso en fonction de la demande

si tu vas dans l'industrie ca ne marche plus
Exemple pratique une des machine que j'utilise consomme 5m3 d'air comprimé par minute et ça c'est encore de la "petite machine". Pour ce type de machine t'as de compresseur qui tourne en continu quand t'as besoin d'air. Si tu veux stocker l'air il te faut des réservoir immense.
Pour mon exemple 1h d'autonomie demande un réservoir de 5m3 qui résiste 60 bar de pression ou un résevoir d'1 m3 sous 300bar de pression. Seulement un réservoir de grande taille sous haute pression pour moi ça ressemble furieusement à une bombe ;)

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Re: [Solaire] Le solaire à concentration

Message par sceptique » 18 sept. 2008, 14:46

GillesH38 a écrit :
Ce n'est pas genant en soi d'avoir trop d'électricité , c'est juste que ça augmente le cout marginal. et donc quand on est en situation où de temps en temps on est en manque, et de temps en temps on en a trop, il y a une décision économique à prendre de savoir si ça vaut le coup d'augmenter encore la capacité pour combler les trous, au détriment d'en avoir aussi de plus en plus souvent trop. Il y aura un arbitrage à faire, ma question est : sur quelle base quantitative évaluer le niveau où le coût marginal de la surproduction sera considéré comme trop important, par rapport à l'interet d'avoir moins d'interruptions?

Avec les chiffres que tu donnes, il me parait evident qu'on serait parfois en surproduction. Est ce qu'il y a un argument solide pour dire que cette surproduction serait considérée comme économiquement supportable, et acceptée socialement , et si oui, lequel ?
tu as raison : tout est une question de coût ! Mais, comme le dit Kercoz et d'autres, cela marche dans les 2 sens. En effet, actuellement, la modulation entre heures creuses et heures de pointe est faible (tout du moins pour la majorité des particuliers). Si, pour tenir compte de l'intermittence, la modulation est forte (par exemple un facteur 10 : 5 centimes le kWh en heures creuses 50 centimes en heures pleines) les gens vont faire attention et utiliser des appareils programmables automatiquement via les infos véhiculées par le réseau. Par exemple, les véhicules électriques seront rechargés uniquement en heures creuses. A raison, toujours à titre d'exemple, de 5 kWh par jour (soit de 7.5 à 75 Euros par mois ...), par tranche de 10 millions de véhicules cela fait 50 GWh parfaitement modulable. Ou encore 2 GW en puissance moyenne, en plus ou en moins (soit 2 centrales nuke).
De même, à 50 centimes le kWh en heures pleines l'étude du stockage par sel fondu dans des cavités souterraines devient probablement fort intéressant ... Et même les propriétaires de chute d'eau attendront que le prix monte pour turbiner ou qu'il descende pour pomper.
De manière générale, le prix en heures pleines montera "suffisamment" pour limiter la consommation et l'électricité surabondante en heures creuses trouvera toujours preneur à condition de baisser "suffisamment".

Pour reprendre, l'exemple de la réserve d'air Haute Pression ci-dessus, si le prix en heures pleines est dissuasif, en moyenne, il devient rentable d'enterrer (pour cause de sécurité) une réserve de quelques dizaines de m3 rechargée en heures creuses et partagée par plusieurs industriels voisins. C'est une simple équation économique : investissement, rentabilité, retour sur investissements ! Evidemment, cela augmentera les prix des marchandises produites. Et cela incitera aussi à économiser l'air comprimé, actuellement un peu (beaucoup ?) gaspillé. Mais tout le monde a bien compris qu'avec la baisse du pétrole, la production industrielle va aussi baissée et les prix augmenter.

Bref, le système se régulera tout seul, [mode provoc on] comme une bonne économie de marché [mode provoc off]! Chaque année donc un nouveau point d'équilibre sera atteint. Un peu moins agréable que le précédent ... Remplacer une Jaguar par une voiturette électrique pour les courts trajets et par le train pour les grands, certains ont du mal à y voir un signe tangible de progrès !

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Re: [Solaire] Le solaire à concentration

Message par Spiritatus » 18 sept. 2008, 15:24

sceptique je suis septique avec ta démonstration ;)

déjà faut être conscient que sur le marché entre producteur d'électricité le prix varient déjà fortement et les propriétaire des chute d'eau ça fait depuis la création des barrage qu'ils turbinent quand elle vaut chère et qu'il pompe quand elle vaut rien.(quand ils on des pompes a disposition)

Ton exemple sur la programmation du rechargement des batterie est parfait sur le papier
seulement dans la pratique le seul truc que j'utilise qui fonctionne sur batterie c'est un téléphone portable et des piles rechargeable bon je peux rajouter un ordi portable mais 90% du temps il fonctionne pas sur batterie ;) (je sais pas pour vous ce que vous avez comme batteries en stock)

Donc si tu veux arriver a lisser la prode de 2 Nuke en chargeant des batterie faut avoir à disposition 6h * 2MW = 12 MW/h de capacité de batterie vide à recharger qui n'existe pas encore et qui sont très énergétique a fabriquer
(Techniquement faut aussi se poser la question de disponibilité des composants exotiques pour fabriquer des batterie a cette échelle de volume perso suis pas expert dans le domaine mais je crois me souvenir que bien des produit utilisé pour ca sont des sous produit issu de l'extraction minière et donc impossible a augmenter leur production à la demande).

Donc charger des voiture électrique en période creuse le principe est super mais

de 1 elles ne sont pas encore produite ces 10 Millions de voitures qui te feront économiser tes 2 Nuke de lissage
de 2 il me semble que partout ou la question a été creusée en profondeur il en est ressorti qu'un voiture électrique consomme pas moins d'énergie pour son fonctionnement qu'une voiture classique optimisée basse consommation


Sur la création de grands réservoir d'air comprimé là c'est déjà beaucoup plus simple techniquement et si les prix varient fortement ET régulièrement ca peut valoir la peine d'investir dans des réservoir qui transforment électricité en air comp puis air comp en électricité moyennant des investissement en conséquence.

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Re: [Solaire] Le solaire à concentration

Message par parisse » 18 sept. 2008, 15:30

sceptique a écrit : tu as raison : tout est une question de coût ! Mais, comme le dit Kercoz et d'autres, cela marche dans les 2 sens. En effet, actuellement, la modulation entre heures creuses et heures de pointe est faible (tout du moins pour la majorité des particuliers). Si, pour tenir compte de l'intermittence, la modulation est forte (par exemple un facteur 10 : 5 centimes le kWh en heures creuses 50 centimes en heures pleines) les gens vont faire attention et utiliser des appareils programmables automatiquement via les infos véhiculées par le réseau. Par exemple, les véhicules électriques seront rechargés uniquement en heures creuses. A raison, toujours à titre d'exemple, de 5 kWh par jour (soit de 7.5 à 75 Euros par mois ...), par tranche de 10 millions de véhicules cela fait 50 GWh parfaitement modulable. Ou encore 2 GW en puissance moyenne, en plus ou en moins (soit 2 centrales nuke).
En regardant sur le site de RTE, on voit que l'effacement moyen EJP est d'un peu plus de 2GW avec un facteur proche de 10 entre le cout du kWh plein et creux. Ca pourrait sans doute etre plus si EDF autorisait a nouveau la souscription de ce type de contrat. Donc, oui, certainement on peut gerer une partie de l'intermittence qu'on ne sait pas stocker de maniere globale par les lois du marche.

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Re: [Solaire] Le solaire à concentration

Message par GillesH38 » 18 sept. 2008, 16:55

sceptique et Parisse, bien que mathematiciens, vous devenez etrangement qualitatifs quand je pose des questions quantitatives ;-)

N'etes-vous pas d'accord que si l'intermittent a un facteur de charge d'1/3 et qu'il représente 30 % de la production moyenne, alors statistiquement il y a mathématiquement des moments où sa production est égale à sa valeur moyenne, et qu'il est fort probable qu'à certains de ces moments, la demande soit inférieure à la moyenne, et donc à la production ?

charger sa voiture dans les heures creuses, ça veut dire en pratique les charger quand il y a du soleil et du vent. Or il y a des tas de bonnes raisons possibles pour qu'on ne puisse pas charger sa voiture à ce moment là :
a) on est sur la route
b) on est parti en vacances sans sa voiture
c) on est parti en vacances avec sa voiture, mais à l'étranger
c) la voiture est deja chargée parce que ça fait deux jours qu'il fait du vent/soleil et qu'on l'a pas utilisée depuis
etc,etc..

on peut INCITER les gens à répartir leur consommation, mais on ne peut pas les OBLIGER, et je doute qu'on arrive jamais à avoir une courbe de demande strictement plate ou suivant strictement la production. Donc il y a forcément des minimas, et rien n'interdit que la production soit maximale au moment des minimas de demande. Donc est ce que mon estimation de la limite au-dessus de laquelle on est obligé de "jeter des électrons" , FC * Cmin/Cmoyen vous semble correcte ou pas ?
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

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Re: [Solaire] Le solaire à concentration

Message par parisse » 18 sept. 2008, 17:33

GillesH38 a écrit :sceptique et Parisse, bien que mathematiciens, vous devenez etrangement qualitatifs quand je pose des questions quantitatives ;-)

N'etes-vous pas d'accord que si l'intermittent a un facteur de charge d'1/3 et qu'il représente 30 % de la production moyenne, alors statistiquement il y a mathématiquement des moments où sa production est égale à sa valeur moyenne, et qu'il est fort probable qu'à certains de ces moments, la demande soit inférieure à la moyenne, et donc à la production ?
Donc est ce que mon estimation de la limite au-dessus de laquelle on est obligé de "jeter des électrons" , FC * Cmin/Cmoyen vous semble correcte ou pas ?
Ben, je n'ai pas l'impression d'avoir été qualitatif, j'ai cité pas mal de chiffres dans mes derniers posts et en-dehors de ton FC*Cmin/Cmoyen (que je trouve beaucoup trop simple car il ne suit pas l'évolution réelle de la production par rapport à la consommation) tu n'as pas donné de contre-arguments chiffrés. Maintenant je reconnais bien volontiers que je ne suis pas un spécialiste. A mon avis, pour avoir une étude quantitative précise à l'échelle de la France, il faudrait
1/ se fixer un mix énergétique: par exemple en puissance, si on a 110GW de puissance installée, dont 25 d'hydraulique, 20 d'éolien et 15 de solaire thermique, 40 de nucléaire et 10 de fossiles.
2/ prévoir une capacité d'effacement en grosse résolution (à la journée, type EJP) et en petite résolution (signal heure creuse/heure pleine).
3/ prendre les courbes de production jour après jour en fonction de la météo des 15 dernières années et comparer avec la consommation, les capacités de stockage existants en hydraulique et en thermique (je ne prends pas en compte les éventuelles batteries de voitures).
4/ Voir quels ajustements peuvent être faits pour diminuer l'écart production-consommation, en particulier le chauffage électrique en début de soirée l'hiver.
Ensuite on verra s'il y a manque à un certain moment (et donc nécessité d'augmenter les fossiles ou d'ajuster certaines consommations), combien de TWh sont réellement produits en trop (qu'il faudrait répartir entre tous ceux qui produisent à ce moment-là), et quel en est le cout économique d'une intermittence à ce niveau de puissance et combien de TWh sont produits en EnR. Cout à comparer avec celui d'avoir aujourd'hui une base en nucléaire très importante : on a *déjà* de la surproduction aujourd'hui à certaines heures et on arrive bien à le gérer!
Ce n'est pas une petite étude qu'on peut faire en 1 heure.

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Re: [Solaire] Le solaire à concentration

Message par kercoz » 18 sept. 2008, 18:25

Spiritatus a écrit :ca peut valoir la peine d'investir dans des réservoir qui transforment électricité en air comp puis air comp en électricité moyennant des investissement en conséquence.
Pourquoi faire ELEC/AIR/ELEC ?
Si j'ai un atelier mécanique , je reste a l'air comprimé . Les moteurs air comp de perceuses , riveteuses etc.. sont moins volumineux , moins lourds extrèmements simples et fiables.
Les industries qui pour des raisons de risques (explosion ou incendie) l'utilisent, l'utilisent aussi ds les ateliers ne présentant pas de risques .
De plus une éolienne dédiée a une usine peut partiellement et directement fournir de l'air comprimé ou du chauffage ou du vide ou du pompage .
Les scientistes et les terreplatiste on une foi irrationnelle ds la science .En tant que scientifiques , il nous faut "croire" aux possibilités technologiques. C'est hyper facile d'automatiser des "Bips" par reseau en fonction des puissances dispo(pas forcément programmer en f. de la météo), comme de basculer une éolienne de sa production (totale ou partielle) electrique vers une autre énergie .
En ce moment je tente de secher des figues . Pas de SOL ! four elec ....c'est cher et je ne suis pas pressé .Je me vois bien règler mon four sur disons "A" qui sera le prix bradé . Un bip va s'enclencher vers 2h du mat. s'il ne se déclenche pas ds les 48 H , j'appuie sur "B" ....pour ma cafetiere , l'eclairage et l'ordi je reste sur le circuit prioritaire . Circuit prioritaire limité a peut etre 8A.
Une sorte d'enchère inversée .
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Re: [Solaire] Le solaire à concentration

Message par GillesH38 » 18 sept. 2008, 19:14

parisse a écrit :
Ben, je n'ai pas l'impression d'avoir été qualitatif, j'ai cité pas mal de chiffres dans mes derniers posts et en-dehors de ton FC*Cmin/Cmoyen (que je trouve beaucoup trop simple car il ne suit pas l'évolution réelle de la production par rapport à la consommation)
es-tu d'accord qu'on ne peut pas éviter qu'à certains moments , toutes les éoliennes et les panneaux solaires donnent à peu près 100 % de leur puissance crête ?
es-tu aussi d'accord qu'on n'a pas de vrai moyen de s'assurer qu'on a assez de consommateurs prêts à consommer tout ça, à ces moments là, si cette valeur dépasse potentiellement un certain minimum ?
Maintenant je reconnais bien volontiers que je ne suis pas un spécialiste. A mon avis, pour avoir une étude quantitative précise à l'échelle de la France, il faudrait
1/ se fixer un mix énergétique: par exemple en puissance, si on a 110GW de puissance installée, dont 25 d'hydraulique, 20 d'éolien et 15 de solaire thermique, 40 de nucléaire et 10 de fossiles.
2/ prévoir une capacité d'effacement en grosse résolution (à la journée, type EJP) et en petite résolution (signal heure creuse/heure pleine).
mon probleme est inverse : ce n'est pas empecher les gens de consommer quand on est en pénurie, c'est de les obliger à consommer quand on en a trop. Le stockage le fait, mais jusqu'a quand ?

L'EJP est une pratique commerciale : on propose un prix, on voit comment le consommateur s'adapte. Et on adapte le réseau en fonction du consommateur. Je ne vois pas comment ASSURER que le consommateur ne consomme pas plus que la capacité maximale en l'absence de vent et de soleil (un bon soir d'hiver bien froid et anticyclonique) ou pas moins que la production minimale en présence de vent et de soleil (une journée d'été avec un bon mistral mais ou tout le monde est en vacances et la moitié des industries sont fermées). C'est à dire je ne vois pas comment se donner a priori une répartition dans 1 ) et s'assurer ensuite que tout va bien sa passer dans 2) !

3/ prendre les courbes de production jour après jour en fonction de la météo des 15 dernières années et comparer avec la consommation, les capacités de stockage existants en hydraulique et en thermique (je ne prends pas en compte les éventuelles batteries de voitures).
la courbe de production des 15 dernières années n'a cessé d'augmenter sauf erreur. Si on doit extrapoler, c'est jusqu'a quand? et si on doit diminuer, c'est de combien et qui va le fixer ?
4/ Voir quels ajustements peuvent être faits pour diminuer l'écart production-consommation, en particulier le chauffage électrique en début de soirée l'hiver.
l'écart de quelle consommation, avec quelle production ? on ne peut pas utiliser des chiffres de consommation des quinze dernieres années et un mode de production des quinze dernieres années, pour prévoir tout ça dans 50 ans !

Il me semble que ton programme suppose implicitement que
a) on a tout les fossiles qu'on veut, mais le jeu est de les diminuer au maximum pour le CO2 (ce qui est le mode de pensée du GIEC effectivement)
b) la consommation peut etre planifiée pour des années, des décennies, voire des siècles
c) il ignore le probleme de la consommation mondiale qui est tres tres différent de la France (ce qui rend d'ailleurs le 1) à peu pres inopérant).
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Re: [Solaire] Le solaire à concentration

Message par Krom » 18 sept. 2008, 20:07

parisse a écrit :
GillesH38 a écrit :sceptique et Parisse, bien que mathematiciens, vous devenez etrangement qualitatifs quand je pose des questions quantitatives ;-)

N'etes-vous pas d'accord que si l'intermittent a un facteur de charge d'1/3 et qu'il représente 30 % de la production moyenne, alors statistiquement il y a mathématiquement des moments où sa production est égale à sa valeur moyenne, et qu'il est fort probable qu'à certains de ces moments, la demande soit inférieure à la moyenne, et donc à la production ?
Donc est ce que mon estimation de la limite au-dessus de laquelle on est obligé de "jeter des électrons" , FC * Cmin/Cmoyen vous semble correcte ou pas ?
Ben, je n'ai pas l'impression d'avoir été qualitatif, j'ai cité pas mal de chiffres dans mes derniers posts et en-dehors de ton FC*Cmin/Cmoyen (que je trouve beaucoup trop simple car il ne suit pas l'évolution réelle de la production par rapport à la consommation) tu n'as pas donné de contre-arguments chiffrés. Maintenant je reconnais bien volontiers que je ne suis pas un spécialiste. A mon avis, pour avoir une étude quantitative précise à l'échelle de la France, il faudrait
1/ se fixer un mix énergétique: par exemple en puissance, si on a 110GW de puissance installée, dont 25 d'hydraulique, 20 d'éolien et 15 de solaire thermique, 40 de nucléaire et 10 de fossiles.
2/ prévoir une capacité d'effacement en grosse résolution (à la journée, type EJP) et en petite résolution (signal heure creuse/heure pleine).
3/ prendre les courbes de production jour après jour en fonction de la météo des 15 dernières années et comparer avec la consommation, les capacités de stockage existants en hydraulique et en thermique (je ne prends pas en compte les éventuelles batteries de voitures).
4/ Voir quels ajustements peuvent être faits pour diminuer l'écart production-consommation, en particulier le chauffage électrique en début de soirée l'hiver.
Ensuite on verra s'il y a manque à un certain moment (et donc nécessité d'augmenter les fossiles ou d'ajuster certaines consommations), combien de TWh sont réellement produits en trop (qu'il faudrait répartir entre tous ceux qui produisent à ce moment-là), et quel en est le cout économique d'une intermittence à ce niveau de puissance et combien de TWh sont produits en EnR. Cout à comparer avec celui d'avoir aujourd'hui une base en nucléaire très importante : on a *déjà* de la surproduction aujourd'hui à certaines heures et on arrive bien à le gérer!
Ce n'est pas une petite étude qu'on peut faire en 1 heure.
A propos de ton programme, il faut que je signale cet article de TOD qui résume les pistes pour calibrer l'éolien de manière à limiter à la fois la production inutile et les pénuries.

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Re: [Solaire] Le solaire à concentration

Message par GillesH38 » 18 sept. 2008, 20:37

je l'ai lu , mais ça ne répond pas completement à ma question quantitative ;-).

Autre manière de poser la question : si on se donne comme objectif a priori 100 % de solaire (ou d'éolien), le programme de parisse est-il réalisable sur le meme principe?

si oui, pourquoi ne pas aller jusque là ?

si non, quelle est la valeur maximale pour lequel il est réalisable, et sur quel raisonnement la trouve-t-on (si le mien est faux?) ?
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Re: [Solaire] Le solaire à concentration

Message par parisse » 18 sept. 2008, 20:58

GillesH38 a écrit : es-tu d'accord qu'on ne peut pas éviter qu'à certains moments , toutes les éoliennes et les panneaux solaires donnent à peu près 100 % de leur puissance crête ?

es-tu aussi d'accord qu'on n'a pas de vrai moyen de s'assurer qu'on a assez de consommateurs prêts à consommer tout ça, à ces moments là, si cette valeur dépasse potentiellement un certain minimum ?
Bien sur, je dis juste que ca n'arrivera pas souvent, et que le nombre de TWh/an qu'on devra jeter sera suffisamment faible pour que ça n'augmente pas sensiblement le cout du kWh.
Tu vas me dire que ce n'est pas quantitatif, ce à quoi je réponds que pour le quantifier il faut faire une étude fine. Par exemple pour l'éolien, il faut connaitre le pourcentage d'heures ventées, et les variations, pour le solaire le nombre d'heures ensolleillees (l'angle n'ayant que peu d'importance pour le solaire thermique avec miroirs orientables). Dans mon météo de la France, je lis que pour les sites les plus ventés de France, le pourcentage d'heures ventées (plus de 23km/h) est proche de 50%. Il faut voir comment ces sites sont décorellés. Il faut aussi voir que pour l'éolien, l'hiver est en général plus favorable que l'été (avec un rapport de 2 souvent), contrairement au solaire où on a un rapport entre 2 et 3 sur le nombre d'heures ensolleillées. Enfin, l'éolien est décorellé de la consommation, mais pas le solaire.

mon probleme est inverse : ce n'est pas empecher les gens de consommer quand on est en pénurie, c'est de les obliger à consommer quand on en a trop. Le stockage le fait, mais jusqu'a quand ?
oui, je suis d'accord que le stockage est le problème. On ne pourra pas obliger les consommateurs à consommer, on pourra seulement les inciter (mais les incitations de type EJP ne sont pas négligeables si on arrive à effacer 2GW), et ce qui sera produit en trop devra être perdu, mais si c'est 2 ou 3% en TWh/an, ce n'est pas un problème. Qu'est-ce qui te fait dire que ça serait beaucoup plus? Sachant qu'avec le nucléaire actuel, on a aussi le problème de stockage en heures creuses et qu'on s'en sort.
Je ne vois pas comment ASSURER que le consommateur ne consomme pas plus que la capacité maximale en l'absence de vent et de soleil (un bon soir d'hiver bien froid et anticyclonique)
Ben c'est sans doute déja vrai aujourd'hui: 115GW/60 millions=2kW par personne sachant qu'on consomme individuellement 144TWh sur 500. Ca le serait bien sur plus si on diminue la part du nucléaire, c'est pour ça que le corollaire est qu'il faut alors diminuer le chauffage électrique (sauf éventuellement les accumulateurs qui peuvent fonctionner en périodes creuses).
ou pas moins que la production minimale en présence de vent et de soleil (une journée d'été avec un bon mistral mais ou tout le monde est en vacances et la moitié des industries sont fermées). C'est à dire je ne vois pas comment se donner a priori une répartition dans 1 ) et s'assurer ensuite que tout va bien sa passer dans 2) !
C'est pour ça que je dis qu'il faut faire une simulation sur les aléas météo des 15 dernières années pour être raisonnablement sur de ne pas disjoncter.
la courbe de production des 15 dernières années n'a cessé d'augmenter sauf erreur. Si on doit extrapoler, c'est jusqu'a quand? et si on doit diminuer, c'est de combien et qui va le fixer ?
Il faut se fixer un objectif de consommation, et c'est l'Etat qui doit le faire en s'en donnant les moyens. J'avais évoqué le chiffre de 300TWh/an comme objectif pour 2030, ce qui ne devrait pas diminuer le niveau de vie moyen en faisant des progrès en efficacité et en diminuant le chauffage électrique.
l'écart de quelle consommation, avec quelle production ? on ne peut pas utiliser des chiffres de consommation des quinze dernieres années et un mode de production des quinze dernieres années, pour prévoir tout ça dans 50 ans !
En théorie ça me parait pourtant simple: on prend chaque jour des 15 dernières années, on connait la consommation de ce jour et on simule la production avec le mix énergétique en fonction de la météo du jour (ensolleillement réel et conditions de vent réelles). Naturellement, en pratique ça fait beaucoup de calculs.
Il me semble que ton programme suppose implicitement que
a) on a tout les fossiles qu'on veut, mais le jeu est de les diminuer au maximum pour le CO2 (ce qui est le mode de pensée du GIEC effectivement)
non, je suppose qu'on a en 2030 toujours du charbon et du gaz pour nos centrales thermiques.
b) la consommation peut etre planifiée pour des années, des décennies, voire des siècles
ben pour des décennies, oui, et ca me parait indispensable d'avoir une vision de la consommation sur 30 ans si on veut planifier quels centrales on construit. Au-delà de 20 à 30 ans, je l'ai déjà dit, je pense sincèrement que ça n'a guère de sens.
c) il ignore le probleme de la consommation mondiale qui est tres tres différent de la France (ce qui rend d'ailleurs le 1) à peu pres inopérant).
Pourquoi?
On peut faire le raisonnement pays par pays. Chaque pays a ses spécificités pour les EnR. Je ne connais pas suffisamment la situation dans le monde pour faire des estimations.
De plus si on arrive à faire ça à l'échelle d'un continent, on diminue l'intermittence, et ça améliore encore l'attractivité des EnR.

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Re: [Solaire] Le solaire à concentration

Message par sceptique » 18 sept. 2008, 21:32

GillesH38 a écrit :Autre manière de poser la question : si on se donne comme objectif a priori 100 % de solaire (ou d'éolien), le programme de parisse est-il réalisable sur le meme principe?
si oui, pourquoi ne pas aller jusque là ?
si non, quelle est la valeur maximale pour lequel il est réalisable, et sur quel raisonnement la trouve-t-on (si le mien est faux?) ?
Disons que, pour le moment, les cadences de fabrication ne permettent pas d'envisager le 100% solaire (thermo ou photovoltaïque) et/ou éolien avant plusieurs dizaines d'années.Cela tombe bien car la généralisation des réseaux "intelligents", des voitures électriques, etc ... prendra le même temps !
Et donc l'adaptation à l'intermittence se fera très progressivement. Et c'est en gros le déclin du pétrole qui donnera la cadence. Pour le moment, les réseaux étant peu "intelligents" et la modulation forte des prix peu répandue (facteur 10 entre HC et HP) je suis assez d'accord pour une limitation de facto des ENR à 20-30% maximum. C'est justement l'évolution de cette "barre" qui va être intéressante à suivre.

Pour du quantitatif, sur la première page du fil je note :
On the plateau of Guadix in the province of Granada/Spain. the Solar Millennium and ACS Group plan the construction of two solar thermal power plants for the next year. With a total amount of 1.1 million squaremeters of collector surface the worldwide largest solar power plant site will be created. The parabolic trough plants are supposed to produce app. 50 MWe and will dispose of a thermal salt storage system. Each plant will feed over 170 GWh per year of pure solar electricity into the Spanish grid, corresponding to the annual energy demand of a large city with 50,000 households.
...
Through the absorber tubes circulates a heat transfer fluid (HTF), normally synthetic oil, which is heated up to a temperature of almost 400 °C.
...
The thermal storage tanks of 14 m height and a diameter of 36 m each contain 25,000 t of storage medium (nitrate salt mixture) to enable operation at night.
Chaque usine (2 au total) propose 50 MW pour une production annuelle de 170 GWh. Soit 3400 heures (sur 8760 par an) à puissance maxi. Soit un taux correct de 38%.
Le réservoir de h=14m et d=36m a un volume de 18*18*3.14*14 = 13600 m3. Pour contenir 25000 tonnes de sel fondu il faut donc une densité proche de 2. Possible ...
En prenant une chaleur massique comparable à celle de l'eau, une source chaude à 400°C et une froide à 30°C on peut espérer un rendement pratique de l'ordre de 50%.

1 g d'eau chauffé de 1°C absorbe 1 calorie par définition soit 4.18 J
25 000 tonnes chauffé de 370°C absorbe donc 9 250 GJ (2.57 GWh). Avec un rendement de 50% cela donne donc, arrondi, 1.3 GWh. De quoi fournir les 50 MW annoncés pendant 26 heures. En ne prenant que la moitié (pertes, rendement optimiste ...) cela laisse une douzaine d'heures de fonctionnement à pleine puissance sans soleil.

Sinon, cette puissance est fournie par 1.1 milllions m² soit 1.1 km² de panneaux. Ce qui donne donc 170/1.1 = 155 kWh par m² et par an. Valeurs compatibles avec celles un peu plus haut (meilleur ensoleillement).

Bref, tout sera une question de coût. Car il ne faut pas se leurrer : pour le stockage du sel fondu à 400°C la citerne va subir une sacrée corrosion, tout comme les tuyaux. Le prix du kWH restitué en heures pleines à partir du sel stocké sera donc élevé.
Gilles a écrit :on peut INCITER les gens à répartir leur consommation, mais on ne peut pas les OBLIGER, et je doute qu'on arrive jamais à avoir une courbe de demande strictement plate ou suivant strictement la production.
D'accord, mais avec des prix "adaptés" c'est étonnant de voir la capacité et la rapidité d'adaptation des gens. Il suffit de voir la chute inédite de consommation de carburant ces derniers mois alors que personne n'était obligé !

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Re: [Solaire] Le solaire à concentration

Message par GillesH38 » 18 sept. 2008, 21:52

je répète ma question : si vous n'avez pas de critère pour évaluer le seuil acceptable, d'où sort ce chiffre de 20 à 30 % ?

pourquoi pas 10, 50 % , ou 80 % ? c'est juste une impression comme ça que "ça pourrait marcher", mais est-elle basée sur un calcul précis?

pour ce qui est de l'adaptation à l'intermittence, il y a des tas de pays qui connaissent de nombreuses coupures, evidemment dans un certain sens, ils s'adaptent....Pour un réseau qui accepte des coupures, on peut effectivement faire du 100 % de renouvelable. reste à savoir quel serait le PIB/hab dans ces conditions ...
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

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