EDF constate un ralentissement de la demande des industriels
20h26
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Par Benjamin Mallet
PARIS (Reuters) - Pierre Gadonneix, P-DG d'EDF, a déclaré mercredi que l'électricien public français commençait à
constater un ralentissement de la demande des industriels mais que la crise ne modifiait pas ses perspectives à moyen terme.
"La crise ne nous épargne pas. Sur les perspectives de marché, nous commençons à voir des signes d'un ralentissement de la consommation -
essentiellement dans la consommation industrielle, pas la consommation domestique", a déclaré Pierre Gadonneix, citant les industries automobiles, sidérurgique et du bâtiment, qui réduisent leur consommation d'électricité.
"Le ralentissement de la consommation est aujourd'hui de quelques pourcents (...). Cette crise, qui est réelle, ne modifie notre vision à long terme.
Une fois dissipées les difficultés de la crise, les enjeux énergétiques seront toujours là", a toutefois ajouté le P-DG d'EDF.
Ses déclarations interviennent après la publication mercredi matin
d'une baisse de 2,7% de la production industrielle française en octobre par rapport à septembre, alors que les économistes attendaient un recul de 0,6%, sous le coup d'une chute de la production automobile.
Pierre Gadonneix a toutefois confirmé que le groupe investirait huit milliards d'euros en France en 2009 et que
son plan d'économies devrait produire un milliard d'euros d'excédent brut d'exploitation (Ebitda) supplémentaire par an d'ici à trois ans.
Il a également déclaré que le chantier de l'EPR de Flamanville se déroulait "bien" et qu'il espérait qu'un deuxième réacteur de ce type serait construit en France. La mise en chantier d'un deuxième EPR en France avait été annoncée par le chef de l'Etat Nicolas Sarkozy début juillet mais certains spécialistes jugent qu'un tel chantier serait superflu.
EDF a en outre annoncé le 4 décembre que la centrale de Flamanville devrait coûter 4 milliards d'euros,
soit 20% de plus que les 3,3 milliards annoncés en 2005, une annonce interprétée par certains analystes comme une façon pour EDF de militer pour une hausse des tarifs régulés, bien inférieurs à ceux du marché et qui constituent un manque à gagner pour l'entreprise publique.
Evoquant ce sujet, Pierre Gadonneix a déclaré mercredi : "Il me paraît souhaitable que l'électricité soit vendue à son coût (...), qui va évoluer tendanciellement vers le coût des centrales qu'on construit aujourd'hui."