Approche macroéconomique d'une réaction au pic

Discussions traitant de l'impact du pic pétrolier sur l'économie.

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Berthier
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Approche macroéconomique d'une réaction au pic

Message par Berthier » 08 janv. 2009, 00:25

J'entends souvent de la part de certains que la société industrielle va s'effondrer etc...

Bamberger et Rogeaux ont montré ce que pouvait être un plan d'urgence au pic :

QUELLES SOLUTIONS DES INDUSTRIELS PEUVENT-ILS APPORTER AUX PROBLÈMES ÉNERGÉTIQUES? (
Revue de l’Énergie, n°575, janvier-février 2007

substitution des transports surcoût 28 G€/an
-10 Mtep par l'électricité (-50%) +30 TWh
-20 Mtep par les biocarburants sur 5 Mha (-70%)

destruction de la demande (efficacité privation)
-13 Mtep

isolation des bâtiments surcoût +5G€/an
-29 Mtep

efficacité dans l'industrie +1 G€/an

petites substitutions PV, ECS, PAC +5,5 à 9,5G€/an (suivant le prix du PV)

Les auteurs n'ont pas substitué la pétrochimie, 10 Mtep peuvent être substitués par le charbon pour 20 TWh.(0,6 G€ à 30€/MWh)

On arrive à un surcoût de l'ordre de 40 G€ (par rapport à un baril à 60$) donc de 2% du PIB
2% c'est le taux de croissance tendanciel, on serait en stagnation ?

Les gros surcoûts correspondent aux batteries des véhicules électriques et au PV.
On peut sûrement être plus efficace en renonçant au PV.

En flux annuel, on arrive suivant les secteurs à des moyennes de -2 à -4 % compatibles avec un plateau ou un déclin modéré.

La rénovation thermique commence en 2010 pour les bâtiments publics et en 2013 pour le privé.
L'objectif des 3x20 démarre avant le pic. Renault, Mistubishi, Toyota planchent sur le véhicule électrique, Peugeot sur le diesel hybride, La pensée de Jancovici progresse, on est peut-être en transition énergétique sans le savoir.

Ce ne sera pas facile, mais il vaut prendre ceci comme un défi.

Spiritatus
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Re: Approche macroéconomique d'une réaction au pic

Message par Spiritatus » 08 janv. 2009, 01:13

reprenons ces idées sans tenir compte du coté RC
substitution des transports surcoût 28 G€/an
-10 Mtep par l'électricité (-50%) +30 TWh
-20 Mtep par les biocarburants sur 5 Mha (-70%)
Pour l'électricité:
De 1 c'est pas généralisable au niveau mondial car pas assez de métaux pour généraliser les véhicules électrique a l'ensemble du parc automobile
De 2 l'électricité n'étant pas produite de manière renouvelable c'est donc sauter du pic du pétrole a celui du charbon/gaz/uranium
De 3 ces 30TWh il sont produits comment?

Pour les biocarburant:
Le bilan énergétique EROI des agrocarburants est négatifs sous nos latitudes hors huile de colza utilisée brute.
5 Mha c'est quand même 20% de la surface agricole française, quelle est production agricole va être sacrifiée? Si c'est pas une production destinée a l'export ca veut dire manger moins ou en tout cas moins de viande.

destruction de la demande (efficacité privation)
-13 Mtep
Ca va dans le bon sens mais peux on avoir des mesures concrètes de privations?
De plus qui va accepter de se priver pour "les yeux de la princesses" ?
Quand a l'efficacité, moins de pétrole c'est moins de cout çà fait plus de 50 ans que les ingénieurs travailles dessus faut pas espérer des miracles

isolation des bâtiments surcoût +5G€/an
-29 Mtep
Mesure concrète et sensé mais -29Mtep c'est par an ou au bout d'un programme d'isolation de 20 ans?
De plus vouloir faire le forcing dans l'isolation demande de multiplier le nombre de professionel de l'isolation. Des aides financières seules ont plutôt tendance a augmenter le prix du travail que le volume

Qui plus est la tendance actuel est de toujours plus de surface d'habitation par tête de pipe.
Une famille de 6 personnes habitant dans une barre d'immeuble mal isolées mais avec des voisins sur 5 cotés utilisera moins d'énergie par tête de pipe que la villa passive de 250m^2 utilisée par un seul couple...
efficacité dans l'industrie +1 G€/an
Déjà cité dans efficacité et privation

petites substitutions PV, ECS, PAC +5,5 à 9,5G€/an (suivant le prix du PV)
mesure pouvant faire sens
Les auteurs n'ont pas substitué la pétrochimie, 10 Mtep peuvent être substitués par le charbon pour 20 TWh.(0,6 G€ à 30€/MWh)
sauter du pic du pétrole a celui du charbon

On arrive à un surcoût de l'ordre de 40 G€ (par rapport à un baril à 60$) donc de 2% du PIB
2% c'est le taux de croissance tendanciel, on serait en stagnation ?
la fonction mathématique exponentielle nous apprends qu'un taux de croissance tendanciel ne peut pas être exprimé en %, ou alors la tendance reflète une très courte période.

Code : Tout sélectionner

La pensée de Jancovici progresse
Si la pensée Janco progresse il lui reste une longue route avant d'être comprise et acceptée. D'ailleurs pour le fun tu saurais me dire quels sont les propositions de "Bamberger et Rogeaux " qui sont Jancocompatible?

Si tu n'es pas sur de répondre juste je te conseil de (re)voir les cours qu'il a donné aux Mines http://www.ensmp.fr/ingenieurcivil/Site ... t_som.html

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Re: Approche macroéconomique d'une réaction au pic

Message par Berthier » 08 janv. 2009, 10:39

Réponse à Spiritatus

On produit 70 millions de voitures par an,dans le monde on trouve des métaux pour ça. Le fer , le charbon sont suffisamment abondants.
Le lithium sera recyclé. Lorsqu'une partie du parc aura basculé à l'électricité.

30 TWh c'est moins que ce produiront les éoliennes en 2015. C'est moins de 10% de la consommation électrique française.
De toutes façons le charbon et l'uranium laissent de la marge.
L'exponentielle ne dure pas un temps infini, le développement fait baisser l'indice de fécondité en dessous de 2,1. ce qui fait baisser les besoins.

5 Mha c'est seulement la moitié des pâturages. Ce qui me gêne dans Rogeaux, c'est plutôt le rendement 4 tep/ha (1 tep pour le colza) Rogeaux pense à des biocarburants de seconde génération (pyrolyse puis CO/H2 etc...)

La privation vient du prix 2,5 €/L ou des péages urbains. N'est-ce pas Jancocompatible ?

L'isolation des bâtiments, c'est déjà chiffré : +100 000 emplois et ça prendra 40 à 50 ans. Les structures de formation existent déjà, je l'ai même vérifié dans mon département. .
.
On construit 30 millions de m2/an. Pour environ 1,5 milliards de m2 existant. À partir de 2020 les normes de construction imposeront des bâtiments à énergie positive. Le pic fera basculer une partie de la construction sur la réhabilitation. Les règles d'urbanisme deviendront plus sévères (densification, limitation du nb de places de parkings).

Si tu n'es pas sur de répondre juste je te conseil de (re)voir les cours qu'il a donné aux Mines http://www.ensmp.fr/ingenieurcivil/Site ... t_som.html
Je n'ai pas à revoir le cours de Janco, j'ai à peu près la même formation que lui et je pourrais donner ce cours à sa place.
D'ailleurs ce cours ne représente qu'un crédit ECTS en première année. Comme quoi la pensée de Janco n'est pas bien difficile. En revanche, je te "conseille" de soigner ton orthographe.

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Re: Approche macroéconomique d'une réaction au pic

Message par Spiritatus » 08 janv. 2009, 21:26

Avoir vu un cours suivi et validé ne signifie pas que l'on a compris et encore moins qu'on a retenu ce qui a été dit dans le cours. Si c'était le cas mon orthographe serrait bien meilleure ;)

Plus sérieusement Le discours prôné par Bamberger et Rogeaux tel qu'il est perçu par qqn qui n'est pas familiarisé avec le problème c'est: avec un léger serrage de ceinture le BAU peut continuer et c'est ce que tu sembles défendre


Revenons a ta remarque sur l'exponentielle. Quand tu dis qu'une exponentielle a une durée finie en parlant de croissance de PIB, ca veut dire qu'a terme on va entrer en décroissance. Selon toi ce terme c'est dans 10 - 50 - 200 ans?
Tu remarqueras aussi que si certains politiciens savent qu'une exponentielle ne peut pas durer indéfiniment, tous promettent que la croissance exponentielle durera au moins jusqu'à la fin de leur mandat...
Question annexe que penses tu de la réaction de ton banquier/du Français moyen si tu lui dit qu'une exponentielle dure une durée finie et que les intérêts fonctionnent sur une fonction exponentielle? (Raisonnement devant largement être à la portée de toute personne ayant un Bac)


Pour les batterie des fameuses voitures électriques que penses tu de cet arcticle ci ou du rapport de Meridian International Research ? Ils sont nettement moins positif que toi. Production max de VE 1.5M an par an sur un parc de 1G

Quand aux 5 Mha qui sont seulement la moitié des pâturages. Si ces actions sont généralisées au niveau mondiale ça veut quand même dire que la production de viande va être diminuée de beaucoup, moins que la moitié car les tourteaux de colza sont recyclé en nourriture pour bétail...

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Re: Approche macroéconomique d'une réaction au pic

Message par GillesH38 » 08 janv. 2009, 22:06

Berthier a écrit : 30 TWh c'est moins que ce produiront les éoliennes en 2015. C'est moins de 10% de la consommation électrique française.
De toutes façons le charbon et l'uranium laissent de la marge.
L'exponentielle ne dure pas un temps infini, le développement fait baisser l'indice de fécondité en dessous de 2,1. ce qui fait baisser les besoins.
quel développement ? :shock:
On construit 30 millions de m2/an. Pour environ 1,5 milliards de m2 existant. À partir de 2020 les normes de construction imposeront des bâtiments à énergie positive.
ah bon, ça sort d'ou? et batiment a énergie positive, ça veut dire couverts de panneaux photovoltaique ? on fait quoi quand ils produisent tous en meme temps par une belle journée d'été ?

une remarque : toutes ces belles constructions raisonnent comme si la production d'énergie etait le facteur à optimiser, alors que l'économie cherche à optimiser le PIB. C'est pas du tout pareil....
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

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Re: Approche macroéconomique d'une réaction au pic

Message par Berthier » 09 janv. 2009, 00:08

Spiritatus : Je ne défends pas la société telle qu'elle est. Je ne défends rien dans mon post sauf que le point de vue catastrophiste permet de ne rien mettre en oeuvre.

Je ne considère pas le PIB comme une fin en soi. Je considère que l'argent est un moyen de mettre en oeuvre des projets. Plus un projet est cher, plus je dois mobiliser de temps de mes contemporains. L'argent c'est quelque chose qui circule et qui déclenche des phénomènes. S'il faut espérer une croissance de 2%, c'est parce qu'il faut assurer certains besoins comme par exemple le financement des retraites des papy boumeurs.

Maintenant si critiques le développement économique, comme il a eu lieu depuis les années 1960, va expliquer à nos contemporains que la scolarité doit s'arrêter à 14 ans, que la retraite ne peut avoir lieu qu'à 65 ans, qu'ils n'ont que trois semaines de vacances, qu'ils doivent travailler 40 heures, qu'ils n'ont pas droit à une voiture, qu'il faut qu'ils renoncent à internet, au téléphone portable, etc...

Je pense aussi qu'il faudrait renoncer à pas mal de choses et qu'on va y être contraint, mais je ne peux pas ne pas prendre en compte l'immense volonté de mes concitoyens.

Une approche scientifique ou prospective du pic cherche à déterminer les futurs possibles.
Il y a beaucoup de descriptions qualitative du pic, moi je recherche des chiffres, pour expliquer à mes contemporains de quoi ils devront se priver et pourquoi il faut qu'ils signent pour la mise en oeuvre de la contribution climat énergie


Une description du pic c'est 40 G€ sur 2000 et en faisant croître le PIB par des activités qui ne demandent pas trop de ressources. Donner les chiffres et les proportions, ça permet aux gens de comprendre un peu ce qui se passe.

Maintenant soit tu fais comme moi en essayant de faire avancer les choses localement, en espérant que d'autres feront de même à côté. ...Soit tu te réjouis de toutes les crises. C'est vrai, on peut aussi se réjouir de l'incompréhension, du mensonge, de la manipulation, de la crédulité, des fantasmes et des violences qui résultent de cet état de fait. ça s'appelle la politique du pire.
GillesH38 a écrit :
Berthier a écrit : 30 TWh c'est moins que ce produiront les éoliennes en 2015. C'est moins de 10% de la consommation électrique française.
De toutes façons le charbon et l'uranium laissent de la marge.
L'exponentielle ne dure pas un temps infini, le développement fait baisser l'indice de fécondité en dessous de 2,1. ce qui fait baisser les besoins.
quel développement ? :shock:
On construit 30 millions de m2/an. Pour environ 1,5 milliards de m2 existant. À partir de 2020 les normes de construction imposeront des bâtiments à énergie positive.
ah bon, ça sort d'ou? et batiment a énergie positive, ça veut dire couverts de panneaux photovoltaique ? on fait quoi quand ils produisent tous en meme temps par une belle journée d'été ?

une remarque : toutes ces belles constructions raisonnent comme si la production d'énergie etait le facteur à optimiser, alors que l'économie cherche à optimiser le PIB. C'est pas du tout pareil....
Quel développement fait baisser la fécondité ? Celui de la scolarité des jeunes filles par exemple.

Il y a des gens qui font semblant sur ce forum, de ne pas s'intéresser à l'énergie et qui jouent les candides : Les bâtiment à énergie positive pour 2020 c'est un objectif du Grenelle 1. J'en prends acte, c'est tout, aujourd'hui vu les gisements d'efficacité et le coût du photovoltaïque, je pense que ce n'est pas une très bonne idée de passer de la maison passive à la maison à énergie positive.
Pour une fois qu'on optimise plus l'énergie que le PIB, on ne va pas s'en plaindre.

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Re: Approche macroéconomique d'une réaction au pic

Message par Tovi » 09 janv. 2009, 11:54

A titre individuel ça reste une très bonne idée. Après, au niveau collectif, je ne sais pas, Dieu reconnaitra les siens ;-)
Si vous ne faites pas partie de la solution, alors vous faites partie du problème.
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Re: Approche macroéconomique d'une réaction au pic

Message par GillesH38 » 09 janv. 2009, 12:37

Berthier a écrit :Spiritatus : Je ne défends pas la société telle qu'elle est. Je ne défends rien dans mon post sauf que le point de vue catastrophiste permet de ne rien mettre en oeuvre.

Je ne considère pas le PIB comme une fin en soi. Je considère que l'argent est un moyen de mettre en oeuvre des projets. Plus un projet est cher, plus je dois mobiliser de temps de mes contemporains. L'argent c'est quelque chose qui circule et qui déclenche des phénomènes. S'il faut espérer une croissance de 2%, c'est parce qu'il faut assurer certains besoins comme par exemple le financement des retraites des papy boumeurs.
c'est bien tout le probleme, justement. En quoi cette croissance est-elle possible?

après, il ne faut pas trop se faire d'illusions sur "l'adaptation" au PO par des mesures techniques sur l'énergie. En réalité, les gens s'adaptent d'après leur moyens; comme ils peuvent. Investir dans des economies d'énergie qui ne se révèlent rentable que dans 10 ans peut se réveler impossible pour des gens modestes, en difficulté financière. Si ils ne peuvent pas payer leur facteur de fioul et d'électricité , ils peuvent encore moins dépenser pour de l'investissement ! donc "l'adapatation" se fait bien plus rapidement et moins glorieusement - par la baisse de la consommation et du pouvoir d'achat. On voit actuellement que c'est la manière la plus rapide de rétablir un déséquilibre offre-demande.

Il y a deux problèmes que je vois dans le type d'approche que tu présentes:

* l'idée qu'on pourrait résoudre les problemes par une optimisation parfaite - la société est de toutes façons imparfaite, pour tout un tas de raison, et elle le sera toujours. Le probleme ne se pose pas en terme d'optimisation, mais en terme de croissance ou de décroissance. La croissance suffit pour "avaler" les imperfections en assurant quand meme une amélioration des conditions de vie. Si elle devient impossible, les imperfections se dévoilent et prennent de plus en plus d'importance - les pauvres sont encore plus pauvres, les exclus encore plus exclus - mais ça n'assure pas qu'on les résolve.

* l'idée qu'il y a une solution durable sur le long terme. Toutes ces mesures sont du bricolage sur le court terme qui n'empeche pas le probleme fondamental - la durée de vie des fossiles est de l'ordre du siecle et il est tres probable qu'il en soit de meme pour la société industrielle, avec toutes ces spécificités. On peut gratter 10, 20 ans, mais sur le fond on aura de toutes façons le probleme.
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Re: Approche macroéconomique d'une réaction au pic

Message par energy_isere » 09 janv. 2009, 13:05

GillesH38 a écrit :......
après, il ne faut pas trop se faire d'illusions sur "l'adaptation" au PO par des mesures techniques sur l'énergie. En réalité, les gens s'adaptent d'après leur moyens; comme ils peuvent. Investir dans des economies d'énergie qui ne se révèlent rentable que dans 10 ans peut se réveler impossible pour des gens modestes, en difficulté financière. Si ils ne peuvent pas payer leur facteur de fioul et d'électricité , ils peuvent encore moins dépenser pour de l'investissement ! donc "l'adapatation" se fait bien plus rapidement et moins glorieusement - par la baisse de la consommation et du pouvoir d'achat. On voit actuellement que c'est la manière la plus rapide de rétablir un déséquilibre offre-demande.

......
en effet, et il y a un article dans le journal The Independant qui dit bien ca :
Era of cheap energy 'will never return'

The era of cheap energy is over and will never return as Britain pays the price of turning into a low-carbon economy, the former chairman of the Environment Agency has warned. Sir John Harman accuses politicians of failing to be honest with people about the costs of developing and delivering new forms of clean energy.


And he calls for measures to combat fuel poverty, through price controls, subsidies or higher state benefits to prevent the creation of a new class of low-carbon poor.

In a hard-hitting Fabian Society pamphlet to be published this month, Sir John accuses politicians of failing to match their rhetoric on green issues with action, saying they are "badly out of touch with the reality". In The Green Crunch, he writes: "It is extremely unlikely that we will ever get back to the retail energy prices of the past 15 years or so. Yet I do not think that this fact is being squarely presented to the electorate nor would it be an obvious vote-winner to do so.
.........
http://www.independent.co.uk/environmen ... 32059.html

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Re: Approche macroéconomique d'une réaction au pic

Message par transhuman » 09 janv. 2009, 19:51

Tout de même on arrive à l'essentiel du sujet PO :

De quelles façons va t on partager ( au sens de se repartir ) les ressources restantes au sein d'une civilisation aux moyens déclinants ?

"De quelles façons" : le pluriel y est important ? La réponse, ou du moins les tentatives, ne seront surement pas les mêmes d'un pays à l'autre et encore moins d'une culture à l'autre.

Amha nous sommes en train de commencer la phase 1 de l'appauvrissement : celle où l'on cherche à compter les ressources restantes, sans se soucier si elles sont renouvellables ou pas.
C'est pas bien , c'est pas écolo, c'est vilain ouais mais du point de vue d'un maire, d'un ministre ou d'un ouvrier il vaut mieux çà que le chomage et la rue....

C'est je crois celà qui explique le soutien politique aux voitures électriques en Europe, à l'hydrogène aux USA, à la robotique humanoïde au Japon. C'est pas totalement de l'aveuglement. C'est juste que les gens en place essaient de limiter les dégats pour tout de suite.

Après viendra une seconde phase où les ressources non renouvellables étant épuisées , les sociétés devront se batir sur de nouvelles organisations.... amha c'est pas demain la veille. Et en un sens heureusement celà épargnera sans doute quelques milliards de morts ...
Ce n'est pas en perfectionnant l'alumette qu'on a inventé l'électricité

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Re: Approche macroéconomique d'une réaction au pic

Message par Aerobar » 09 janv. 2009, 20:03

Sir John Harman a écrit :It is extremely unlikely that we will ever get back to the retail energy prices of the past 15 years or so
Il s'agit d'un point de vue britannique où, effectivement, du fait de la dérégulation et maintenant de l'effondrement de la livre sterling, l'énergie est devenue plus chère qu'avant.

Par contre, pour un Continental, nous n'en sommes pas encore là : regardez les prix à la pompe, regardez votre dernère facture EDF et demandez-vous si, en pouvoir d'achat, vous avez l'impression que cela a tant augmenté en 15 ans.

Il y aura épuisement des ressources, c'est inéluctable, mais il est encore un tout petit peu tôt. Notre ami le Lord vert tombe dans la facilité classique qui consiste à expliquer le présent immédiat par ce qu'il pressent du futur lointain. Si c'était aussi simple !
Nous sommes tous voués à devenir ennuyeux.
Paul Valéry, Autres Rhumbs

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Re: Approche macroéconomique d'une réaction au pic

Message par Berthier » 10 janv. 2009, 23:08

GillesH38 a écrit :
Berthier a écrit :Spiritatus : Je ne défends pas la société telle qu'elle est. Je ne défends rien dans mon post sauf que le point de vue catastrophiste permet de ne rien mettre en oeuvre.

Je ne considère pas le PIB comme une fin en soi. Je considère que l'argent est un moyen de mettre en oeuvre des projets. Plus un projet est cher, plus je dois mobiliser de temps de mes contemporains. L'argent c'est quelque chose qui circule et qui déclenche des phénomènes. S'il faut espérer une croissance de 2%, c'est parce qu'il faut assurer certains besoins comme par exemple le financement des retraites des papy boumeurs.
c'est bien tout le probleme, justement. En quoi cette croissance est-elle possible?

après, il ne faut pas trop se faire d'illusions sur "l'adaptation" au PO par des mesures techniques sur l'énergie. En réalité, les gens s'adaptent d'après leur moyens; comme ils peuvent. Investir dans des economies d'énergie qui ne se révèlent rentable que dans 10 ans peut se réveler impossible pour des gens modestes, en difficulté financière. Si ils ne peuvent pas payer leur facteur de fioul et d'électricité , ils peuvent encore moins dépenser pour de l'investissement ! donc "l'adapatation" se fait bien plus rapidement et moins glorieusement - par la baisse de la consommation et du pouvoir d'achat. On voit actuellement que c'est la manière la plus rapide de rétablir un déséquilibre offre-demande.

Il y a deux problèmes que je vois dans le type d'approche que tu présentes:

* l'idée qu'on pourrait résoudre les problemes par une optimisation parfaite - la société est de toutes façons imparfaite, pour tout un tas de raison, et elle le sera toujours. Le probleme ne se pose pas en terme d'optimisation, mais en terme de croissance ou de décroissance. La croissance suffit pour "avaler" les imperfections en assurant quand meme une amélioration des conditions de vie. Si elle devient impossible, les imperfections se dévoilent et prennent de plus en plus d'importance - les pauvres sont encore plus pauvres, les exclus encore plus exclus - mais ça n'assure pas qu'on les résolve.

* l'idée qu'il y a une solution durable sur le long terme. Toutes ces mesures sont du bricolage sur le court terme qui n'empeche pas le probleme fondamental - la durée de vie des fossiles est de l'ordre du siecle et il est tres probable qu'il en soit de meme pour la société industrielle, avec toutes ces spécificités. On peut gratter 10, 20 ans, mais sur le fond on aura de toutes façons le probleme.

Les gens modestes sont en général des locataires. Les bailleurs comme les propriétaires aisés le feront par simple calcul économique.
Ton leïtmotiv sur la fin de la société industrielle est assez lassant, la société industrielle a survécu pendant l'occupation avec un facteur 4 sur les ressources.
Le but des fossiles n'est pas d'être éternelles mais de tenir jusqu'aux
-PV économiquement compétitif
-centrales CSP
-Réacteurs nucléaires au thorium
-Fusion

Ensuite je n'ai jamais dit que cette croissance était possible, mais pourquoi elle est souhaitable pour beaucoup de gens. Toute mon interrogation est de savoir si la substitution de Rogeaux Bamberger permet ensuite d'imaginer une croissance économique sans croissance énergétique.
Expérimentalement
On peut voir les choses de deux manières. Soit TEP l'énergie, on a dln(TEP) = 0,5 dln(PIB)
par exemple en France le PIB croît de 2% et la consommation électrique de 1%
soit le système est global est la croissance énergétique nulle implique une croissance nulle.

Soit des activités sans recours à l' énergie peuvent progresser indépendamment des activités ayant recours à l'énergie. Dans ce cas la croissance précédente était la somme de la croissance de 2 types d'activités :
Par exemple :
0,5dln(PIB sans energie) + 0,5dln(PIBavec énergie) = dln(PIB)
dln(PIB avec énergie) = 1.dln(TEP)
dln(TEP)/dln(PIB sans énergie) = 0

Dans ce cas, le PIB après le pic croît de 1% avec dln(TEP) = 0

C'est un peu simple. Je ne pense pas que les modèles comme Markale puisse prendre en compte les changements d'activités qui auront lieu après le pic.

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Re: Approche macroéconomique d'une réaction au pic

Message par mobar » 10 janv. 2009, 23:57

Berthier a écrit : Le but des fossiles n'est pas d'être éternelles mais de tenir jusqu'aux
-PV économiquement compétitif
-centrales CSP
-Réacteurs nucléaires au thorium
-Fusion
La croissance, la continuité d'une relative stabilité économique et sociale sont indispensables pour qu'un jour le PV, le CSP voire le nucléaire de quatrième génération puissent devenir économiquement compétitifs.

Cette croissance, cette stabilité indispensables sont menacées par la croissance démographique incontrôlée, la raréfaction des resssources et les manoeuvres des financiers et des spéculateurs.

Les fossiles ont eu une utilité c'est de permettre un certain développement du savoir, de la science et des techniques. A nous de nous en servir pour mettre en place les politiques qui permettraient de continuer à nous développer en prenant des décisions compatibles avec ce que notre survie impose et que nous commençons à entrevoir.

Les techniques ne sont pas le problème, ce sont les politiques qui ne sont pas à la hauteur des défis qui nous attendent.
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
« Ne doutez jamais qu'un petit groupe de personnes bien informées et impliquées puisse changer le monde, en fait, ce n'est jamais que comme cela que le monde a changé »

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Re: Approche macroéconomique d'une réaction au pic

Message par axelou » 11 janv. 2009, 11:25

continuer à nous développer en prenant des décisions compatibles avec ce que notre survie impose et que nous commençons à entrevoir.
Et si le fait de continuer à se développer était incompatible avec notre survie ?

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