energy_isere a écrit :Excellente video (59 minutes) de Hans Rosling sur l'évolution démographique au XXIème siècle:
https://vimeo.com/79878808
j' ai maintenant tout écouté.
La fin vers 51mn45 aborde l' énergie.
Aborde, mais n'en tire aucune conséquence quand à la dynamique de la population qui pourrait être affectée
Son show est très bien monté sur la forme, sa thèse concernant les dynamiques du passé et du présent se tiennent bien. Sa prospective du futur manque, pour le moins, de consistance
Pas de crise énergétique, pas de pénurie de terres agricoles, pas de conflit de civilisation, pas de conflit mondial, pas d'effondrement économique, pas de catastrophe environnementale, pas de météorite géante ou de super volcan ... c'est business as usual, tout va très bien madame la Marquise
Un bon divertissement pour inviter le pékin à se rendormir avant que la maison lui tombe sur le crane
Gilles Pison de l'Ined répond à la question qu'on peut se poser quant à la validité des prévisions des démographes
https://www.sfecologie.org/regard/r33-p ... les-pison/
Les projections démographiques, que ce soit pour l’Afrique ou pour toute autre région du monde, reposent sur des hypothèses d’évolution de la fécondité et de la mortalité où des facteurs comme la densité de population ou les ressources agricoles n’interviennent pas. Ces facteurs peuvent certes avoir une influence, mais on ne la connaît pas bien et il est donc difficile de les intégrer dans les modèles. Le Club de Rome avait bien tenté de le faire dans son rapport « Halte à la croissance » dans les années 1970, mais cela avait été un échec. Dans les projections démographiques courantes, on se contente de faire évoluer la fécondité et la mortalité selon le modèle de la transition démographique tel qu’il est décrit dans mon article.
Si la fécondité a baissé en Amérique latine et en Asie dans les années 1970 et 1980, et antérieurement dans les pays développés, ce n’est pas parce que la densité de population y atteignait des niveaux insoutenables. Cela vient du choix des familles d’avoir moins d’enfants. Si presque partout sur la planète les couples aspirent à la famille de petite taille, c’est en raison des changements socio-économiques. La baisse de la mortalité, notamment celle des enfants, fait que la plupart des nouveau-nés échappent dorénavant à la mort et qu’il n’est plus besoin de mettre au monde beaucoup d’enfants pour qu’il en reste de vivants. Dès le moment par ailleurs que les filles vont à l’école et acquièrent une qualification, elles souhaitent exercer un métier tout en ayant des enfants, ce qui est difficile avec une famille nombreuse. Les parents souhaitent enfin une vie meilleure pour leurs enfants que celle qu’ils ont connue, ce qui demande des investissements et sacrifices là-aussi difficiles à réaliser avec beaucoup d’enfants.
Les habitants d’Afrique sub-saharienne ont commencé à faire ce choix de la famille de petite taille. Mais la stabilisation de la population qui en résultera n’aura lieu que dans un siècle en raison de l’inertie démographique. D’ici là, la population pourrait avoir quadruplé. Et l’Afrique abriter un tiers de l’humanité. Est-ce trop ? Est-ce que sept milliards d’habitants au total aujourd’hui sur la planète, ou dix milliards, demain, c’est trop ? Les avis divergent car nul n’est capable de dire quel est le nombre optimal d’individus que notre planète est capable d’accueillir. Il y a deux siècles, nous n’étions qu’un milliard et la proportion de personnes qui mourrait de faim était beaucoup plus importante.
De façon paradoxale, la population mondiale a été multipliée par sept depuis deux siècles sans que les conditions de vie s’aggravent, au contraire, elles se sont améliorées dans l’ensemble. On arrivera sans doute à nourrir 10 milliards d’habitants demain aussi bien, voire mieux, que 7 milliards aujourd’hui, y compris 3 à 4 milliards vivant en Afrique. La question est plutôt de savoir comment ils vivront ? Le milliard d’individus vivant dans les pays industrialisés du Nord est en effet à lui seul à l’origine de l’essentiel du réchauffement climatique survenu jusqu’ici. Très gourmand en ressources énergétiques et très polluant, son mode de vie n’est pas applicable à une population de 7 milliards.
Les pays du Nord ont une responsabilité d’autant plus grande qu’ils servent de modèle au reste de la planète. En changeant leur mode de vie en faveur d’un développement plus économe et respectueux de l’environnement, ils montreront aussi la voie à suivre au reste du monde.