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par fletcher » 30 janv. 2009, 16:54
Posséder une terre et en vivre n'est pas une panacée !!
La vie des paysans au 17è siècle.
Bonjour à tous,
Il me semble intéressant de reproduire ici un récit, provenant du Cercle Généalogique Vendéen, qui montre ce qu’était la vie de nos ancêtres au 17è siècle. Auteur : M.Mabilat.
« …..Pendant le temps des disettes, toute la famille cueille les fruits sauvages, les herbes et les orties, que l'on mange en soupe ou en bouillie et aussi des racines. C'est le temps de la mort qui s'installe à chaque foyer et qui s'abat sur les enfants en bas âge, les femmes en couches, les vieillards, qui sont les principales victimes, et si à cette époque, les gens ne meurent pas de faim, c'est qu'ils meurent avant d'une épidémie.
Puis après ces fléaux, pendant un certain nombre d'années la vie reprend ses droits, naissances, mariages, et cette nouvelle vague durera jusqu'au prochain drame de famines et de misères.
La mort, à cette époque, pour les pauvres paysans, est une compagne familière, la moitié environ des nouveaux nés ne va guère plus loin que leur premier ou second anniversaire, et la moyenne de vie se limite entre 25 et 30 ans.
S'il pouvait survivre à l'intense mortalité infantile, aux fièvres, aux rigueurs du climat, l'enfant grandissait au milieu d'un grand nombre de frères et soeurs, et très souvent avant son adolescence il voyait mourir père et mère, et plusieurs de ses frères et sœurs, et il s'installait au foyer un beau père ou une belle mère qui amenait ses propres enfants d'un premier lit…… »
et encore ce récit :
" Il ne faut pas oublier surtout au 17eme la grande famine 1693/94
Énorme, surtout dans des régions du centre, monoculture des céréales, et donc mauvaises récoltes tout le monde y passe ...l'Auvergne y a le plus perdu sa population. Dans ce genre de famine céréalières, il n'y a que les gens de montagne qui survivent grâce au lait, et le fait qu'il pratiquent plus de polyculture qu'ailleurs, a cause de l'irrégularité des sols.
L'ortie, en plus de se manger en soupe, se mange aussi en pain. On voit des enfants déterrer les grains des récoltes prochaines pour ne pas mourir de faim, on les laisse faire voyant leur misère...
Les échevins et richetons sont taxés pour pouvoir acheter les bleds
Il faut souligner le total désintéressement du Roi , la province se démerde comme elle le peut "Sir la France entière est un immense Hôpital"Le prix des bleds peut très subitement augmenter, les ouvriers gagnant une livre par jour, sont très menacés , grande situation de précarité. Dans cette optique, le paysan peut être s'il a de la chance, pris en charge par de trop rares hôpitaux, on veut enfermer les pauvres, pour les faire travailler, le paysan pauvre n'est plus une vertu comme au 16eme, il commence a se créer le système "il est pauvre parce qu'il ne fout rien".
Parallèlement à cela découle l'espérance de vie minable, on se marie a 24/25 ans, age ou l'on acquiers la majorité surtout pour las femmes, à cet age là, la majeure partie des heureux élus n'ont plus leurs parents.
La famille paysan ne peut en fait pas dépasser 3 voir 4 enfants pour la vie, les femmes sont réglées très tard, et entreposées très tôt, une moyenne d'environ 2 ans d'écart entre les enfants.
Le remariage est très fréquent, 1 femme sur 4 est veuve, la moitié des femmes sont mariées deux fois...
Ce qui est intéressant, c'est l'énorme amour que donnent les parents pour leurs enfants, il se créer des petites chapelles pour baptiser quand même les morts nés, qui "ressusciteraient" l'espace de quelques secondes (convulsion des corps en fait), suffisant à un baptême rapide
L'éducation du petit paysan, ne se fait pas, il grandit au milieu des adultes, il s'élève un peu tout seul en fait, il est souvent placé vers 7 ans chez un voisin qui va faire de même avec son fils.
La moyenne de vie moyenne est de 39/40 ans beaucoup moins selon les régions, un peu plus ailleurs.
La mort est une notion acceptée par les paysans, on a pas peur de mourir, mais on a peur de mourir sans dieu, sans enterrement, se qui se passe lors des famines avec les fosses communes...
De plus, le 17e, siècle de fer est encore plus dur que les autres, avec les population du nord, d'Alsace, des frontières communes en fait, sans cesses soumises au passage des armées, véhiculaires des maladies ...
On peut rajouter le climat aussi, avec le grand hiver de je crois 1710, pendant lequel, le vin aurait gelé a la table du Roi !
Si vous voulez vivre en autarcie, vraiment bon courage.
Finalement il faut mieux être pauvre près du Maroni en Guyane ( poissons en pagaille ) que pauvre en Auvergne.