Turquie

Impact de la déplétion sur la géopolitique présente, passée et à venir.

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Re: Turquie

Message par energy_isere » 26 août 2018, 16:02

Les délais de livraison des systèmes russes S-400 étant confirmés, la Turquie ne recevra probablement pas ses avions F-35


Le 21 août, Alexander Mikheev, le patron de Rosoboronexport, l’agence chargée des exportations russes d’équipements militaires, a confirmé que la livraison des premiers systèmes de défense aérienne S-400 Triumph à la Turquie aurait bien lieu au premier semestre 2019 et que le paiement de cette commande, dont le montant est 2,1 milliards d’euros, se fera non pas en dollars mais en « devises locales. »

Seulement, le système S-400 est incompatible avec les équipements mis en oeuvre par les pays membres de l’Otan, dont, évidemment, les avions F-35, que la Turquie a commandés à 100 exemplaires. Pour résumer, la Russie, via ce contrat, pourrait être en mesure de collecter des données sensibles relatives à l’avion de 5e génération développé par Lockheed-Martin.

« C’est une préoccupation importante, non seulement pour les États-Unis, car nous devons protéger cette technologie de pointe mais aussi pour tous nos partenaires et alliés qui ont déjà acheté le F-35 », avait ainsi expliqué Heidi Grant, sous-secrétaire adjointe de l’US Air Force pour les affaires internationales, en novembre 2017.

D’où la décision du Congrès d’inclure, dans le projet de loi de financement du Pentagone [National Defense Authorization Act – NDAA] pour le prochain exercice budgétaire, une disposition précisant que tout F-35 destiné à la Turquie ne seront pas autorisés à quitter le territoire américain tant qu’Ankara maintiendra sa volonté d’acquérir des systèmes S-400.

Et le président américain, Donald Trump, ne s’y est pas opposé : il a en effet promulgué ce NDAA le 13 août, alors que le ton entre Washington et Ankara montait à propos du sort du pasteur Andrew Brunson, emprisonné en Turquie pour ses relations présumées avec le PKK, le mouvement séparatiste kurde, et le réseau du prédicateur Fethullah Gülen, accusé d’être derrière le coup d’État manqué du 15 juillet 2016.

Ces tensions, accentuées par une plainte déposée par une association de juristes proches du président turc, Recep Tayyip Erdoğan, et visant à arrêter des officiers américains ayant été en poste à la base aérienne d’Incirlik, donnent lieu à une bataille économique entre les États-Unis et la Turquie, les premiers ayant augmenté les tarifs douaniers sur les importations turques d’acier. Ce qui a précipité la dégringolade de la livre turque, ce qui a, au passage, permis à Ankara de rejeter la responsabilité des mauvais résultats de sa politique économique sur Washington.

Dans ce bras de fer, la Turquie a trouvé un soutien auprès du Qatar, l’émirat ayant signé, avec son allié turc, un accord d’échange de devises pour un montant maximal de 3 milliards de dollars.

À noter également que Doha, qui a multiplié les contrats d’armements auprès des Occidentaux ces derniers mois, envisage également d’acquérir des systèmes S-400. Ce qui, comme la Turquie, pour l’exposer aux rigueurs d’une autre loi américaine, appelée CAATSA [Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act]. Ce texte prévoit des sanctions économiques contre tout pays ayant conclu des contrats avec des entreprises du secteur russe de l’armement.

Une « acquisition de S-400 aurait inévitablement des conséquences sur l’avenir de la coopération militaro-industrielle turque avec les Etats-Unis, y compris concernant les F-35 », avait d’ailleurs prévenu Wess Mitchell, chargé des relations avec l’Europe et l’Otan au département d’État américain, en juin dernier. D’ailleurs, Israël se verrait bien récupérer les activités relatives à la production de l’avion de Lockheed-Martin, jusqu’alors confiées à des entreprises turques.

La livraison de S-400 à la Turquie est une aubaine pour la Russie, au-delà de l’aspect industriel. Certes, les relations entre Washington et Ankara n’étaient déjà pas au beau fixe, en raison, notamment, du soutien américain aux milices kurdes syriennes, en première ligne face à l’État islamique [EI ou Daesh], au refus de livrer le prédicateur Gülen aux autorités turques et à l’affaire du pasteur Brunson. Mais ce contrat attise encore les tensions, ce qui permet à Moscou d’enfoncer un coin dans l’unité de l’Otan.

La Turquie « cherche de nouveaux alliés », a même lancé M. Erdoğan, le 12 août. Cela voudrait-il dire qu’Ankara songerait à quitter l’Otan? En tout cas, une telle perspective ne pourrait qu’enchanter la Russie, dont l’accès à la Méditerranée dépend des détroits turcs.
http://www.opex360.com/2018/08/22/delai ... ions-f-35/

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Message par energy_isere » 13 sept. 2018, 14:14

La banque centrale turque relève son taux directeur à 24%

Reuters 13/09/2018 ISTANBUL

La banque centrale turque a relevé jeudi son principal taux directeur, comme le prévoyaient les marchés, le portant de 17,75% à 24%, dans un contexte d'envolée de l'inflation et de chute de la livre, tout en déclarant qu'un nouveau resserrement de sa politique monétaire aurait lieu si nécessaire.

Les 11 économistes interrogés par Reuters prévoyaient une hausse du taux des prises en pension à une semaine comprise entre 225 de 725 points de base selon les prévisions.

La livre turque, qui évoluait en baisse avant les annonces de la banque centrale, a grimpé pour gagner près de 5% face au dollar juste après cette annonce.
..................
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 4cfd192459

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Message par energy_isere » 27 sept. 2018, 21:23

La confiance dans l'économie turque au plus bas depuis 2009
https://www.usinenouvelle.com/article/l ... 09.N747379

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Message par energy_isere » 28 oct. 2018, 19:38

Turquie «Le plus grand aéroport du monde» prend forme

Ce méga-projet, situé sur la rive européenne d'Istanbul, symbolise la «nouvelle Turquie» voulue par le président Erdogan. L'aéroport veut 200 millions de passagers par an.
........


200 millions de passagers par an

Pendant les deux mois d'intervalle, seules cinq destinations - trois en Turquie et deux à l'étranger - seront desservies. Cette phase servira à tester l'aéroport avec des passagers réels «et éventuellement identifier des points à améliorer». Sauf retard supplémentaire, cet aéroport, dont le nom doit être dévoilé lundi par M. Erdogan, aura dans un premier temps une capacité de 90 millions de passagers par an et pourra en accueillir «jusqu'à 200 millions d'ici dix ans», assure M. Samsunlu.

Lorsque les quatre phases de construction seront terminées, vers 2028, cet aéroport comptera six pistes et deux terminaux répartis sur un gigantesque site de 76 km², selon l'IGA. Soit trois fois la taille de l'aéroport international Atatürk qu'il remplacera. Avec de nombreuses ouvertures vitrées, des lignes courbes et ses équipements ultramodernes, l'aéroport offre un visage futuriste.

Le transfert des appareils et équipements de l'aéroport Atatürk au nouveau site se fera le 29 décembre, et durera 45 heures, a indiqué jeudi, un cadre de la compagnie Turkish Airlines. La construction de cet aéroport, entamée en 2015, n'aura pas été de tout repos. D'après l'IGA, 30 ouvriers sont morts sur le chantier depuis le début des travaux. Un chiffre largement sous-estimé selon des syndicats.
https://amp.20min.ch/29090851

A noter que le plus gros traffic en Europe est Londres Heathrow avec 78 millions de passagers en 2017.
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Liste_d ... _passagers

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Message par energy_isere » 30 oct. 2018, 01:01

Coût de cet aéroport, 10.5 milliards d'euros.

https://www.romandie.com/news/Erdogan-i ... 966716.rom

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Message par energy_isere » 01 nov. 2018, 22:10

La Turquie va effectuer un forage Offshore en Méditerranée. 100 km au sud de la province de Antalya.
Turkey To Start Oil, Gas Drilling In The Mediterranean

By Tsvetana Paraskova - Oct 30, 2018,

Turkey is sending a ship that will begin drilling for oil and gas in the eastern Mediterranean on Wednesday, two weeks after the latest tension between Turkey and Greece over jurisdictions and over hydrocarbon exploration the area.

Turkish drilling ship Fatih will start drilling at the Alanya-1 borehole, 100 kilometers (62 miles) off the southern Turkish province of Antalya, Turkish Energy Minister Fatih Donmez said on Tuesday.

..........
https://oilprice.com/Latest-Energy-News ... anean.html

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Message par energy_isere » 02 nov. 2018, 13:16

Inauguration le 19 octobre dernier d'une grosse raffinerie en Turquie financée avec l'Azerbaïdjan pour environ 6.3 milliards de dollars. Il n'y avait pas eu de nouvelle raffinerie depuis 1986.

Cela permettra à la Turquie d'acheter beaucoup moins de produits raffinés.
Turkey And Azerbaijan Cement Relations With New Oil Refinery

By Eurasianet - Oct 27, 2018

Azerbaijan and Turkey have further strengthened their already close relations with the formal commissioning of the first Azerbaijani-built oil refinery in Turkey.

For an estimated $6.3 billion, the new 10 million tons-per-year STAR refinery at Alia?a on Turkey's Aegean coast is one of the biggest foreign investment projects in Turkey and the country's first new refinery since 1986.
.......
https://oilprice.com/Geopolitics/Intern ... inery.html

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Message par energy_isere » 03 nov. 2018, 00:22

Pétrole iranien : la Turquie parmi les pays bénéficiant d'une dérogation américaine (ministre)

AFP le 02 nov. 2018

La Turquie fait partie des pays bénéficiant d'une dérogation des Etats-Unis lui permettant de continuer à importer du pétrole iranien en dépit des sanctions, a déclaré le ministre turc de l'Energie.

"Nous savons que la Turquie fait partie des pays bénéficiant d'une exemption", a déclaré le ministre Fatih Dönmez, cité par l'agence étatique Anadolu. "Mais nous n'avons pas encore reçu les détails", a-t-il ajouté, se disant "satisfait" de cette mesure.

Les Etats-Unis ont formellement confirmé vendredi qu'ils rétabliraient lundi toutes "les sanctions levées dans le cadre de l'accord sur le nucléaire iranien" de 2015, dont Donald Trump s'est retiré.

Ces sanctions visent les secteurs de l'énergie, notamment les exportations de pétrole iranien que Washington veut ramener aussi près de zéro que possible, ainsi que le secteur bancaire, la construction navale et le transport maritime, a déclaré le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo.

Mais il a affirmé que huit pays bénéficieront de dérogations et seront autorisés temporairement à continuer d'importer du pétrole iranien. "Mais uniquement car ils ont fait preuve d'efforts importants pour ramener leurs importations de brut vers zéro" et "ont coopéré" avec les Etats-Unis "sur de nombreux autres fronts", a-t-il expliqué sans nommer ces pays, dont la liste sera publiée lundi.

Les échanges commerciaux entre l'Iran et la Turquie se montent à environ 10 milliards de dollars annuels, mais Ankara a exprimé sa volonté de leur faire atteindre 30 milliards.

Téhéran fournit à Ankara à peu près la moitié de ses importations de pétrole et les touristes iraniens ont une importance croissante pour la Turquie.

Les responsables turcs ont affirmé ces derniers mois que la Turquie envisageait de maintenir ses échanges commerciaux avec l'Iran, malgré les sanctions américaines.
https://www.connaissancedesenergies.org ... tre-181102

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Re: Turquie

Message par energy_isere » 04 nov. 2018, 19:59


Erdogan met en garde contre toute exploration gazière au large de Chypre


AFP le 04 nov. 2018

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a mis en garde dimanche les majors pétrolières étrangères contre toute exploration gazière au large de Chypre, décrivant ceux qui défient Ankara comme des "forbans" qui méritent le même traitement que ses ennemis en Syrie.

Dans un discours prononcé lors de la réception d'un nouveau navire de guerre, le président turc a prévenu qu'exploiter les ressources de la Méditerranée orientale en excluant Ankara était "inacceptable".

La République de Chypre, membre de l'Union européenne et n'exerçant son autorité que sur les deux tiers sud de l'île, a signé ces dernières années des contrats d'exploration avec des géants des hydrocarbures comme l'Italien Eni, le Français Total ou l'Américain ExxonMobil.

Mais Ankara, dont les troupes ont envahi en 1974 le tiers nord de l'île en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher l'île à la Grèce, réclame la suspension de toute exploration par les Chypriotes-grecs, tant qu'une solution à la division de Chypre n'est pas trouvée.

"De la même manière que nous avons fait payer les terroristes en Syrie, nous n'abandonnerons pas le terrain aux forbans", a déclaré Erdogan lors de la mise en service du TCG Burgazada, le troisième navire de combat de type corvette construit par la Turquie dans le cadre de son vaste programme d'équipement militaire (Milgem).

"Il est absolument inacceptable d'usurper les ressources naturelles de la Méditerranée orientale en excluant la Turquie et la RTCN" ("République turque de Chypre du Nord"), a-t-il ajouté.

Au cours des deux dernières années, la Turquie a mené avec succès des campagnes militaires en Syrie contre la milice kurde et les jihadistes du groupe État islamique, qui ont abouti au contrôle de fait d'une partie du nord du pays par des forces pro-Ankara.

Navires de guerre, menaces, contrats de plusieurs milliards de dollars: la découverte de gaz en Méditerranée orientale fait naître de grands espoirs, mais génère aussi des tensions dans une région déjà explosive.

En février, un navire affrété par ENI pour effectuer des forages d'exploration au large de Chypre a dû y renoncer après avoir été bloqué par des navires de guerre turcs.

Ce qui n'a pas empêché Chypre, début octobre, d'inviter Total, Eni et ExxonMobil à répondre à un appel d'offres pour explorer un nouveau bloc de gaz offshore, le bloc 7, situé dans la "Zone économique exclusive" de l'île. Le bloc 10 a quant à lui déjà été concédé à ExxonMobil et à Qatar Petroleum.

La compagnie texane Noble Energy a été la première en 2011 à découvrir des gisements de gaz au large de Chypre, dans le champ Aphrodite (bloc 12), dont les réserves sont estimées à 127,4 milliards de mètres cubes de gaz. En 2015, la découverte de l'énorme réservoir offshore de Zohr, en Égypte, a nourri l'espoir que de nouvelles richesses puissent être extraites au large de Chypre.
https://www.connaissancedesenergies.org ... pre-181104

La corvette TCG Burgazada c'est ceci :
Image
https://www.google.fr/amp/s/turkishnavy ... aunch/amp/

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Re: Turquie

Message par energy_isere » 06 nov. 2018, 00:31

Turquie-L'inflation à 25%, un nouveau pic de 15 ans
REUTERS le 05/11 2018

L'inflation turque a encore grimpé en octobre pour atteindre 25,2% sur un an, son plus haut niveau depuis 15 ans, une accélération qui traduit l'impact persistant de la chute de la livre sur l'économie, montrent les statistiques officielles publiées lundi.

La hausse des prix était de 24,5% en rythme annuel au mois de septembre.
.......
La chute de la livre turque, qui a largement contribué à alimenter l'inflation, a conduit le gouvernement turc à revoir en baisse ses prévisions de croissance et les économistes anticipent désormais une contraction du produit intérieur brut (PIB) pour le trimestre en cours et le suivant, ce qui devrait dissuader la banque centrale de relever ses taux d'intérêt malgré l'envolée des prix.
......
https://m.investir.lesechos.fr/actualit ... 03040.html

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Re: Turquie

Message par energy_isere » 09 déc. 2018, 12:03

Istanbul en bouteille? La Turquie veut valoriser ses déchets

Par afp , le 09/12/2018

Debout devant un distributeur dans la station de métro Sishane à Istanbul, Tülay Gerçek s'apprête à recharger sa carte de transport. Scène banale, à un détail près: au lieu de billets de banque, elle insère des bouteilles en plastique dans la machine.

Chaque bouteille en plastique ou canette placée dans cette machine - un projet de la municipalité d'Istanbul pour favoriser le recyclage - rapporte à Mme Gerçek quelques centimes de crédit sur sa carte de transport.

"Tous les jours, j'en emporte avec moi. Avant, je les jetais à la poubelle", glisse Mme Gerçek en plongeant la main dans son cabas rempli de bouteilles vides. "C'est vraiment une très bonne initiative. Ce serait bien qu'il y en ait plus!"

Ces machines ont pour l'instant été déployées dans trois stations de métro de la capitale économique de Turquie, mais la mairie espère en installer d'autres bientôt.

Dans un pays où la gestion des déchets laisse à désirer et où les défenseurs de l'environnement tirent la sonnette d'alarme depuis des années, les autorités prennent de plus en plus conscience de l'urgence à changer les mauvaises habitudes et s'efforcent désormais de sensibiliser la population au recyclage.

Mais la tâche est immense: avec un score de 52,96 pour l'année 2018, la Turquie pointe à la 108e place sur 180 dans l'Index de performance environnementale (EPI), créé par les universités américaines de Yale et Columbia.
........
https://www.google.fr/amp/s/www.la-croi ... 1300988438

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Re: Turquie

Message par energy_isere » 09 janv. 2019, 00:46

Suite de ce post du 11 Août 2018 http://www.oleocene.org/phpBB3/viewtopi ... 8#p2271308
Turquie: Hasankeyf, une ville de 12 000 ans bientôt engloutie pour un barrage hydroélectrique

AFP le 08 janv. 2019

Depuis la citadelle qui domine la vallée, Ridvan Ayhan observe le Tigre avec une ride au front. Après avoir subvenu aux besoins de ses ancêtres pendant des siècles, le fleuve s'apprête à engloutir sa ville, Hasankeyf.

Située dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie, la petite cité de Hasankeyf, habitée depuis 12 000 ans, est vouée à disparaître dans les prochains mois sous un lac artificiel, conséquence du barrage hydroélectrique d'Ilisu construit en aval sur le Tigre. "Mes petits-enfants ne verront pas où j'ai grandi, où j'ai vécu. Ils me demanderont papy tu viens d'où ? Tu as vécu où ? Je vais faire quoi ? Leur montrer le lac ?", demande Ridvan en réajustant l'écharpe qui soutient son visage émacié.

Ilisu est une pièce centrale du Projet d'Anatolie du Sud-Est (GAP), un plan d'aménagement du territoire visant à doper l'économie de cette région longtemps négligée par Ankara en s'appuyant sur l'énergie et l'irrigation. Face à cet ouvrage qui noiera leur ville et une centaine de villages, les quelque 3 000 habitants de Hasankeyf sont partagés entre la colère contre le sacrifice qui leur est imposé et l'impatience de profiter des retombées économiques promises par le gouvernement.

« Grand crime »

Retraité, Ridvan consacre tout son temps et son énergie à militer contre le barrage au sein du collectif "Maintenir Hasankeyf en vie", qui rassemble des ONG et des élus locaux.

Assyriens, Romains, Seljoukides... Les empires se sont succédé ici, laissant derrière eux un patrimoine exceptionnel sur un site prisé des touristes pour ses milliers de grottes habitées jusque dans les années 1970. "Il y a tellement d'histoire ici. À chaque coup de pioche, on tombe sur une civilisation différente", indique Ridvan. "Détruire Hasankeyf, c'est commettre un grand crime."

Le gouvernement turc balaie ces critiques et soutient que tout est fait pour sauver les monuments du site, dont plusieurs ont été déplacés lors d'impressionnantes opérations. Ce jour-là, des ouvriers s'efforcent de caler les restes d'une mosquée ayyoubide du 14e siècle sur une plateforme qui l'emportera à trois kilomètres de là, vers le futur "parc culturel".

Ce grand déménagement a transformé Hasankeyf en chantier. Aux cars de touristes ont succédé une grue à l'entrée de la ville et un fourmillement de camions-bennes. "Il n'y a plus de touristes, qui voudrait venir voir ça ?", peste Zeki, boucher "depuis toujours" dans le vieux bazar où les commerçants font grise mine. "À chaque pas, tu marches dans un trou."

« De la plongée à Hasankeyf ! »

En inaugurant le chantier d'Ilisu en 2006, le président Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre, avait promis que ce barrage, voué à devenir le deuxième plus grand du pays, apporterait "le plus grand bénéfice" aux habitants. Dans le cadre de ce projet, un "nouveau Hasankeyf" est en train d'être construit de l'autre côté du fleuve, avec des appartements spacieux et un hôpital ultramoderne.

Ahmet Akdeniz, un ancien berger qui préside aujourd'hui l'Association culturelle de Hasankeyf, soutient sans réserve la construction du barrage et n'a qu'une hâte : "Enfin commencer (sa) nouvelle vie". Mais la construction de la ville, une succession de petits immeubles séparés par des routes boueuses pour la plupart non goudronnées, traîne en longueur. Ahmet, qui devait emménager en décembre, cible désormais l'été prochain. "Regardez comment on vit aujourd'hui", dit-il en faisant visiter sa maisonnette de 45 m2 aux murs fissurés et chauffée par un poêle à bois. Il y habite avec six membres de sa famille. "Tout ce qu'on veut, c'est vivre dignement."

Ahmet est également persuadé que le barrage va donner un coup de fouet au tourisme, grâce à la rénovation de la citadelle et de certaines grottes qui seront épargnées par la montée des eaux. "Il va y avoir des bateaux, un téléphérique, on va avoir des hôtels", s'enthousiasme-t-il. "Certains de nos jeunes ont déjà commencé à se former à la plongée. De la plongée à Hasankeyf, vous imaginez ?"

Vie en suspens

Les ingénieurs attendent le feu vert de M. Erdogan pour fermer la dernière des trois vannes du barrage encore ouverte et achever de retenir l'eau, un processus entamé l'été dernier. À ce moment-là, un compte à rebours de trois mois s'enclenchera pour Hasankeyf avant la submersion.

Contactée par l'AFP, la Gestion des eaux (DSI), responsable des barrages en Turquie, n'a pas communiqué de calendrier. Mais les médias rapportent que l'affaire sera bouclée en 2019.

Avant même d'être terminé, le projet a déjà eu un impact considérable sur les habitants, explique Süleyman Agalday, propriétaire d'un petit café fait de quelques tabourets protégés par une toiture de branchages. L'opacité, les retards et les péripéties notamment financières qui ont accompagné la construction du barrage, dont le projet initial remonte aux années 1960, ont "causé beaucoup d'incertitude dans notre vie", dit-il, emmitouflé dans sa parka.

Le classement de Hasankeyf en zone spéciale de conservation en 1981 s'est accompagné d'une interdiction de construire qui a tenu les investisseurs à l'écart et poussé de nombreux habitants à quitter la ville. Il y a quelques semaines, Süleyman s'est rendu dans la province voisine de Sanliurfa pour voir le village de Halfeti, submergé depuis une vingtaine d'années à cause d'un barrage sur l'Euphrate, l'autre grand fleuve qui abreuve la région. "Là-bas, j'ai vu à quoi ressemblerait mon avenir et ça m'a fait mal", raconte-t-il. "Je suis allé m'asseoir dans un coin et j'ai pleuré."
https://www.connaissancedesenergies.org ... tie-190108

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Re: Turquie

Message par energy_isere » 14 févr. 2019, 08:58

Turkish Ships To Start Drilling For Oil, Gas Offshore North Cyprus

By Tsvetana Paraskova - Feb 13, 2019

Turkish exploration ships will soon start drilling for oil and gas offshore the northern part of Cyprus, the energy minister of the Turkish Cypriots told Turkish Anadolu Agency on Wednesday, a move that could reignite tension between Turkey, Cyprus, and Greece regarding the exploration rights off the eastern Mediterranean island.

Turkey, which recognizes the northern Turkish Cypriot government and doesn’t have diplomatic relations with the internationally recognized government of Cyprus, claims that part of the Cyprus offshore area is under the jurisdiction of Turkish Cypriots or Turkey.

“We will protect the rights and interests of the Turkish Cypriots and take the necessary steps on the issue of natural gas, just as we do on other issues,” Ozdil Nami, the energy minister of the Turkish Republic of Northern Cyprus (TRNC), told Anadolu Agency.

The president of the Republic of Cyprus, Nicos Anastasiades, has proposed that the Turkish Cypriots keep their share of the oil and gas income in a special fund until a solution to the divided island of Cyprus is reached. The Turkish Cypriot energy minister Nami, however, called this proposal “irrational and illogical,” according to Anadolu Agency.

“Turkey is the easiest, most economical and fastest route in transporting natural gas extracted in the eastern Mediterranean to Europe,” Nami told the Turkish news agency.

Turkey will not allow other countries to drill for gas in Turkish or northern Cyprus waters in the eastern Mediterranean, Turkey’s President Recep Tayyip Erdogan warned in November, while both Turkey and Cyprus were getting ready to drill in the area where the countries have overlapping claims of maritime territories.

ExxonMobil planned to begin drilling for oil and gas offshore Cyprus in the fourth quarter last year, while Turkey warned against exploration offshore Cyprus in what it says is ignoring the rights of the Turkish Cypriot people.

Exxon has found a commercially viable oil reservoir in Block 10 offshore Cyprus, Greek newspaper Kathimerini Cyprus reported last week, citing sources with knowledge of the matter. Official results from Exxon are not expected until the end of this week, Kathimerini Cyprus said last week.

By Tsvetana Paraskova for Oilprice.com
https://oilprice.com/Latest-Energy-News ... yprus.html

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Re: Turquie

Message par energy_isere » 20 févr. 2019, 23:07

La recette soviétique d'Erdogan pour faire oublier la crise économique

Face à l'inflation et à l'approche des élections locales, le gouvernement a mis en place des magasins de fruits et légumes subventionnés.

Par Julie Honoré, à Istanbul Publié le 20/02/2019 Le Point.fr

Pas sûr qu'ils s'attendaient à ce genre de travail. Depuis une semaine, des agents municipaux d'Ankara et d'Istanbul, en Turquie, pèsent des pommes de terre, ensachent des tomates ou tiennent la caisse des différents stands, installés dans des camions mobiles ou d'immenses tentes, sur les principales places des deux principales villes du pays. Sans oublier de donner à chaque « client » un sac dédié, sur lequel est indiqué : « Dans cette bataille contre l'inflation, la Turquie vaincra. » L'initiative est inédite. Mais à un mois et demi des élections locales (le 31 mars), l'inflation galopante est devenue la première préoccupation du gouvernement...

Selon le quotidien Hurriyet, le prix des aubergines, des concombres et des tomates a par exemple bondi de 81 %, 53 % et 39 % en un an. En tout, l'inflation a avoisiné les 21 % en janvier (30 % en un an). Et peu importe si les conditions climatiques, pointées par de nombreux producteurs, peuvent expliquer une partie de la hausse des prix des légumes. Dans un meeting, le président Recep Tayyip Erdogan n'a pas hésité à traiter de « terroristes » ceux qui faisaient grimper artificiellement les prix, sous-entendu les intermédiaires, les menaçant d'une « gifle ottomane ».

Les consommateurs pas dupes

Concrètement, les mairies s'approvisionnent directement auprès des producteurs en tomates, oignons, pommes de terre ou poivrons. Les prix sont deux à trois fois moins cher que dans le commerce. Mais à la sortie des stands, les clients du jour restent sceptiques. « On vient parce que ce n'est pas cher, indique Zeynep, qui a rempli ses sacs. On n'a pas le choix ! » Tous évoquent cette urgence à se fournir en fruits et légumes bon marché, peu importe le vendeur. Une mère de famille renchérit : « J'ai eu 3 kilos de tomates, 3 kilos de pommes de terre et 3 kilos d'oignons pour 21 livres turques [soit 3,5 euros, NDLR]. Impossible de trouver ça ailleurs. » Erdogan a même promis que, bientôt, des produits ménagers seront disponibles, et une plateforme de vente en ligne – réservée à Ankara – a même été créée. Et peu importe si certains produits sont déjà épuisés.

L'initiative commence à se faire sentir dans les supermarchés, qui ont aussi commencé à baisser leurs prix, quitte à vendre à perte. « Nous avons appliqué une réduction de 10 % sur un ou deux produits de chaque catégorie, détaille Özgür Tort, le président-directeur général de l'enseigne Migros, à Slate. Au-delà de la campagne, nous réservons 30 % de notre budget annuel pour les promotions. »

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Mais pas sûr que l'initiative puisse perdurer dans le temps. « Le gouvernement veut convaincre les électeurs qu'il lutte contre l'inflation, analyse l'économiste Mustafa Sönmez, qui n'hésite pas à parler de show pour qualifier ces stands. Mais les problèmes de la Turquie sont bien plus profonds. Tous les secteurs sont en crise : l'industrie, la construction… Et les capitaux étrangers ne viennent pas. Ils considèrent l'économie turque comme trop risquée. » D'après lui, tous les prix ont augmenté, et pas seulement les fruits et légumes, sans que les salaires suivent la même courbe. Le gouvernement a annoncé que l'expérience allait pour l'instant durer deux mois et demi. Mais sur les stands, les consommateurs ne sont pas dupes. Fahir lance en riant : « Après les élections ? Les stands disparaîtront ! »
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Re: Turquie

Message par energy_isere » 22 févr. 2019, 00:47

Suite de deux posts au dessus
Gaz: la Turquie va bientôt commencer à forer au large de Chypre

AFP le 21 févr. 2019

Deux navires turcs vont "dans les prochains jours" effectuer des forages dans des zones riches en gaz au large de Chypre, a annoncé jeudi le chef de la diplomatie turque, une opération qui risque de susciter des tensions.

"Dans les prochains jours, nous allons commencer des opérations de forage au large de Chypre avec deux navires", a déclaré Mevlüt Cavusoglu selon des propos rapportés par l'agence de presse étatique Anadolu. "Que ceux qui viennent de loin avec leurs entreprises voient que sans nous, ils ne peuvent rien faire dans cette région", a ajouté le ministre, dans une référence implicite aux grands groupes occidentaux qui lorgnent les gisements gaziers en Méditerranée orientale.

La découverte ces dernières années de gigantesques gisements gaziers en Méditerranée orientale a aiguisé l'appétit de Chypre, qui rêve de devenir à terme un acteur énergétique majeur. La République de Chypre, membre de l'Union européenne et n'exerçant son autorité que sur les deux tiers sud de l'île, a signé ces dernières années des contrats d'exploration avec des géants des hydrocarbures comme l'Italien Eni, le Français Total ou encore l'Américain ExxonMobil.

Mais Ankara, dont les troupes ont envahi en 1974 le tiers nord de l'île en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher l'île à la Grèce, réclame la suspension de toute exploration, tant qu'une solution à la division de Chypre n'est pas trouvée. La Turquie s'oppose en effet à toute exploitation de ces ressources gazières qui exclurait l'autoproclamée République turque de Chypre du Nord, non reconnue par la communauté internationale. "Nous n'allons pas arrêter de chercher des hydrocarbures en Méditerranée orientale pour la simple raison que les Chypriotes-Grecs (...) ne le veulent pas, nous allons poursuivre nos opérations d'exploration", a déclaré mercredi le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Le mois dernier, plusieurs pays de Méditerranée orientale, dont Chypre, Israël, l'Italie, la Grèce et l'Egypte, ont annoncé leur intention de lancer un forum de coopération régionale sur le gaz.
https://www.connaissancedesenergies.org ... tre-190221

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