[Véhicule électrique] la question des métaux rares

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Re: [Véhicule électrique] la question des métaux rares

Message par Remundo » 05 déc. 2018, 14:51

on peut faire un moteur électrique uniquement avec du cuivre, de l'alu et un peu de plastique.

c'est même très bien d'avoir un aimant pilotable qu'un aimant permanent, car on peut piloter beaucoup plus finement la machine.

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Re: [Véhicule électrique] la question des métaux rares

Message par GillesH38 » 05 déc. 2018, 17:58

emmort a écrit :
05 déc. 2018, 14:30
Etes-vous sûr qu'un véhicule électrique a beaucoup plus de métaux rares qu'une thermique? (je ne parle pas du lithium de la batterie)

Le néodyme des aimants, ok pour un moteur s'il est synchrone à aimants permanents (ce qui n'est qu'une des options). mais on gagne les aimants du démarreur. Les moteurs accessoires sont les mêmes dans les deux cas: lave-glace, lève-vitres, hayons motorisés, toits ouvrants, ....

La question est dés lors de savoir si on pourrait faire une voiture sans ces accessoires.

Je suis certain (mais n'ai pas approfondi la question) que ma Mia Electric toute simple contient moins de néodyme que ma 207 à cause de tous ces moteurs auxiliaires. Et ce, essentiellement gràce à son moteur asynchrone à cage (donc sans aimant permanent), par contre le démarreur de ma 207 est à aimant permanent.
peut être, mais même si elles en ont la meme quantité, ça contredit quand même l'idée que les véhicules électriques pourraient être à la base d'une civilisation bien plus durable que les véhicules thermiques. Et pareil pour les systèmes de production électrique. En réalité, quand on n'aura plus de fossiles bon marché à bruler, on n'aura plus rien non plus de bon marché (et bien sur, le cuivre, l'alu et le plastique sont aussi faits avec des fossiles).
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

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Re: [Véhicule électrique] la question des métaux rares

Message par marocain » 05 déc. 2018, 18:09

emmort a écrit :
05 déc. 2018, 14:30
Le néodyme des aimants, ok pour un moteur s'il est synchrone à aimants permanents (ce qui n'est qu'une des options). mais on gagne les aimants du démarreur. Les moteurs accessoires sont les mêmes dans les deux cas: lave-glace, lève-vitres, hayons motorisés, toits ouvrants, ....
les actionneurs des véhicules thermiques (lave-glace, lève-vitres, hayons motorisés, toits ouvrants, démarreur, etc...) sont des MCC avec des aimants en ferrite, les avantages sont: cout, résistants a la corrosion et température. par contre, ils sont plus massiques et moins "puissants".

Les véhicules électriques sont tractés avec des moteurs synchrones avec des aimants plus puissants en terres rares. (risque de dépendance aux monopoles chinois).

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Re: [Véhicule électrique] la question des métaux rares

Message par Glycogène » 06 déc. 2018, 00:57

En effet, le néodyme permet d'améliorer le rendement des moteurs.
Pour les accessoires et le démarreur, pas besoin d'optimiser autant le rendement. D'ailleurs ça fait des décennies qu'on utilise des aimants en ferrite pour ces moteurs et ça suffit bien.
Par ailleurs, les aimants permanents des moteurs de traction pourraient être recyclés tel quel : ils sont démontés du vieux moteur, on les réaimante, puis on le replace dans un nouveau moteur identique. Ca économiserait pas mal d'énergie au recyclage !

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Re: [Véhicule électrique] la question des métaux rares

Message par moulino51 » 06 déc. 2018, 01:03

marocain a écrit :
05 déc. 2018, 18:09
Les véhicules électriques sont tractés avec des moteurs synchrones avec des aimants plus puissants en terres rares. (risque de dépendance aux monopoles chinois).
Non pas exclusivement, il y a des moteurs asynchrone, la tension constant est "hachée" d'une façon variable de 0 a 100 %


"Il ne suffit pas de regarder quelle planète nous allons laisser à nos enfants
mais aussi quels enfants nous laisserons à la planète"

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Re: [Véhicule électrique] la question des métaux rares

Message par mobar » 06 déc. 2018, 10:19

marocain a écrit :
05 déc. 2018, 18:09
Les véhicules électriques sont tractés avec des moteurs synchrones avec des aimants plus puissants en terres rares. (risque de dépendance aux monopoles chinois).


Les monopoles chinois n'existent pour la plupart que parce les autres pays leur ont laissé le monopole de la prospection et de l'exploitation :-"
Des chercheurs viennent de révéler leurs estimations quant au potentiel d’un gigantesque gisement découvert au large des côtes d’un archipel japonais, et qui recèle de substances aujourd’hui presque aussi prisées que l’or : les terres rares. Près de 16 millions de tonnes de ces éléments précieux pourraient se cacher à 6.000 mètres de profondeur. Une zone abyssale que les japonais devront parvenir à atteindre s’ils veulent mettre en place l’exploitation de ce gisement de métaux indispensables à tous les appareils électroniques.
https://www.maxisciences.com/terre-rare ... 40626.html

Le Portugal est en train de développer un gisement de lithium qui serait le plus important au monde ... jusqu'à ce qu'on trouve mieux
https://lexpansion.lexpress.fr/actualit ... 35008.html
Quand on jugera que la dépendance sera plus impactante que l'indépendance on se sortira les doigts du luc
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
« Ne doutez jamais qu'un petit groupe de personnes bien informées et impliquées puisse changer le monde, en fait, ce n'est jamais que comme cela que le monde a changé »

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Re: [Véhicule électrique] la question des métaux rares

Message par emmort » 06 déc. 2018, 13:42

marocain a écrit :
05 déc. 2018, 18:09

Les véhicules électriques sont tractés avec des moteurs synchrones avec des aimants plus puissants en terres rares. (risque de dépendance aux monopoles chinois).
C'est un choix technologique: comme tout choix il a des avantages et des inconvénients. Si le Néodyme est un problème, on peut s'en passer et le réserver aux applications où il me semble plus pertinent notamment les éoliennes. (au minimum pour l'alternateur d'amorçage)
Le contraire de la vérité, ce n'est pas le mensonge, c'est la certitude !! (Emmanuel Carrére)

J'utilise LINUX, il y a moins bien, mais c'est plus cher!!

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Re: [Véhicule électrique] la question des métaux rares

Message par energy_isere » 29 mars 2019, 13:01

La Chine est devenue première importatrice de terres rares

Par Claire Fages RFI 29 mars 2019

Renversement total sur le marché mondial des terres rares, cette famille de métaux si utile dans les transports du futur et les énergies vertes : la Chine, premier producteur de terres rares, en importe aujourd'hui presque autant qu’elle n’en exporte.

La Chine reste le premier fournisseur mondial de terres rares. Mais elle en importe aussi de plus en plus. L’an dernier ses achats de terres rares à l’étranger ont quasiment triplé pour atteindre 41 000 tonnes, c’est presque autant que les 53000 qu’elle a exportées en 2018. Les importations chinoises dépassent même les exportations pour sept métaux-clés de la famille des terres rares, en particulier le praséodyme, que l’on retrouve dans les aimants permanents des éoliennes ou des véhicules électriques. La Chine devient dépendante en terres rares alors qu’elle était en capacité d’assécher le marché à elle toute seule au début des années 2010.

Fermetures de mines

La raison de cette mutation du commerce chinois ? Pékin a commencé à fermer les mines chinoises de terres rares, explique Gaétan Lefebvre du BRGM, « pour limiter leurs effets sur l’environnement, il y avait beaucoup de mines illégales et très polluantes, et pour limiter l’épuisement de la ressource ». Les quotas de production sont à la baisse depuis le deuxième semestre de l’an dernier.
« Il s’agit aussi d’empêcher les autres pays d’avoir accès à la matière première, puisque la Chine a développé sur son sol une industrie puissante de fabrication d’aimants permanents, 80 % de la production mondiale. Il y a donc une très forte demande intérieure chinoise en terres rares que la Chine essaie de satisfaire par les importations ». Même si parfois il s'agit de terres rares chinoises qui reviennent en Chine après être passées par la Birmanie.

Contrôler la ressource

A part la mine australienne de la compagnie Lynas dont les terres rares sont raffinées en Malaisie, toutes les mines existantes hors de Chine fournissent aujourd'hui la Chine. Y compris Mountain Pass, aux Etats-Unis ! Ce gisement qui avait rouvert en 2012 parce que la Chine avait imposé un embargo sur ses terres rares, avait ensuite fait faillite en 2015 après l'éclatement de la bulle. Il a rouvert l'an dernier grâce à des investissements... chinois.
C'est aussi un consortium chinois qui a mis en production en janvier dernier la mine de terres rares de Kvanefjeld au Groënland, le plus gros gisement hors de Chine.
http://www.rfi.fr/emission/20190329-chi ... rres-rares

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Message par energy_isere » 29 mars 2019, 22:56

Peut étre un changement de main pour Lynas rare gros acteur non Chinois dans les terres rares.
Wesfarmers, an Australian diversified firm, has made an unsolicited bid to acquire Lynas, one of the world’s largest suppliers of rare earths outside of China.

March 29 2019

Rare earths are chemical elements found in the Earth’s crust. They are used in cars, consumer electronics, computers, communications, clean energy and defense systems. The big market for rare earths is magnets. In semiconductor production, rare earths are used in high-k dielectrics, CMP slurries and other applications.

It’s a good idea to keep tabs on rare earths. China is the world’s top producer of rare earths. Other nations, including the U.S., is dependent on China for these materials. Last year, China emerged as the biggest importer of rare earths, according to a report from Reuters.


https://semiengineering.com/week-in-rev ... g-test-39/

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Message par energy_isere » 31 mars 2019, 14:53

energy_isere a écrit :
29 mars 2019, 22:56
Peut étre un changement de main pour Lynas rare gros acteur non Chinois dans les terres rares.
Wesfarmers, an Australian diversified firm, has made an unsolicited bid to acquire Lynas, one of the world’s largest suppliers of rare earths outside of China.

March 29 2019

Rare earths are chemical elements found in the Earth’s crust. They are used in cars, consumer electronics, computers, communications, clean energy and defense systems. The big market for rare earths is magnets. In semiconductor production, rare earths are used in high-k dielectrics, CMP slurries and other applications.

It’s a good idea to keep tabs on rare earths. China is the world’s top producer of rare earths. Other nations, including the U.S., is dependent on China for these materials. Last year, China emerged as the biggest importer of rare earths, according to a report from Reuters.


https://semiengineering.com/week-in-rev ... g-test-39/
Lynas rejette l'offre de 1.1 milliard de dollars.
. Lynas declines Wesfarmers $1.1B takeover bid
http://www.mining.com/web/australias-ly ... eover-bid/

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Re: [Véhicule électrique] la question des métaux rares

Message par energy_isere » 14 avr. 2019, 12:13

Lynas qui a une raffinerie de terre rare en Malaisie est en difficulté avec la radioactivité du minerai, et le stockage des déchets miniers qui lui aussi est radioactif.
Le gouvernement Malais demande de les enlever.
Lynas weighs up rare earths processing in Australia as Malaysia ups pressure

8 April 2019

Australian rare earths miner Lynas Corp is considering initial ore processing in the home country, where its Mount Weld mine is located, as Malaysia has stepped up pressure on the company to fulfill new, tougher requirements to have its processing licence renewed.

Malaysian Prime Minister Mahathir Mohamad said on Friday that parties interested in buying Lynas had agreed to extract radioactive waste from the ore extracted in Western Australia before being imported to the processing plant in the Southeast Asian country.
.......
In December, the country ordered Lynas to remove 450,000 tonnes of radioactive waste stockpiled at its processing plant by Sept. 2., when the company’s licence is up for renewal.

Lynas, however, revealed earlier this year that it would not be able to comply with such demand by the given deadline.

http://www.mining.com/lynas-weighs-rare ... -pressure/

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Re: [Véhicule électrique] la question des métaux rares

Message par energy_isere » 21 mai 2019, 19:49

Les terres rares à leur tour otages de la guerre commerciale sino-américaine

Par Claire Fages RFI 21 mai 2019

Les Etats-Unis n'ont pas inclus les terres rares dans les produits chinois visés par de nouvelles taxes. Et pour cause : ils en sont très dépendants. C'est Pékin qui détient l'arme des terres rares et qui menace de couper l'approvisionnement des Etats-Unis.

La visite de Xi Jinping dans une usine chinoise de transformation de terres rares à Ganzhou, dans le sud de la Chine ce lundi, premier déplacement du président chinois depuis le durcissement des sanctions américaines, l'illustre à merveille : Pékin veut afficher sa domination mondiale sur cette industrie, au lendemain des nouvelles sanctions américaines sur 300 milliards de produits chinois.

La Chine n'est pas seulement le premier producteur de terres rares au monde (71 % de l'offre), elle en est aussi le premier raffineur. Les terres rares ont besoin d'être séparées et purifiées, avant de pouvoir être utilisées dans les industries les plus pointues, du véhicule électrique aux radars, dans la défense, ce qui donne à cette filière un caractère hautement stratégique.

Taxe sur les terres rares américaines raffinées en Chine

Or les Etats-Unis autrefois numéro un mondial des terres rares, sont devenus très dépendants de la Chine. Dépendants à 80 % des importations chinoises, qu'il s'agisse de terres rares extraites et raffinées en Chine, ou de terres rares américaines transformées sur le sol chinois. 3 à 4 000 tonnes extraites à Mountain Pass, la mine californienne rouverte en 2011 après la flambée des prix partent en Chine depuis 2015, la raffinerie de Molycorp ayant fait faillite après le plongeon des prix en 2015.

C'est sur ce créneau que Pékin vient dans un premier temps de frapper : au 1er juin, les terres rares américaines expédiées en Chine pour y être raffinées seront taxées à 25 %.

Bientôt une usine de raffinage au Texas

Transformer à nouveau les terres rares aux Etats-Unis est donc devenu un impératif stratégique. Un projet vient d'être lancé ce lundi-même à Hondo, dans le Texas. Il associe l'entreprise américaine Blue Line Corporation et le groupe minier australien Lynas, premier producteur de terres rares hors de Chine (à Mount Weld dans l'ouest de l'Australie, 12 % de l'offre mondiale).

Des terres rares australiennes raffinées pour l'instant en Malaisie, mais l'usine malaisienne a quelques problèmes. On peut imaginer que l'usine texane prenne le relais. Cette future usine américaine pourrait aussi transformer les terres rares de Californie, voire les terres rares chinoises. A condition bien sûr que Pékin n'aille pas plus loin dans les hostilités et ne mette pas tout bonnement un embargo sur ses terres rares à destination des Etats-Unis...
http://www.rfi.fr/emission/20190521-ter ... americaine

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Re: [Véhicule électrique] la question des métaux rares

Message par energy_isere » 22 mai 2019, 21:00

Les terres rares, ultime moyen de pression de la Chine

Par Journaliste Figaro Hayat Gazzane le 22/05/2019

Image

Le pays est le premier producteur mondial de ces minerais très utilisés dans les technologies de pointe. Il pourrait décider de se servir de cet atout pour sanctionner les États-Unis dans le cadre de leur conflit commercial. Mais la manœuvre s’annonce risquée.

L’escalade se poursuit entre les États-Unis et la Chine. Après avoir augmenté les taxes sur 200 milliards de dollars de produits chinois et menacé de faire de même sur l’intégralité des produits «made in china», Donald Trump a pris un décret interdisant aux réseaux de télécommunications américains de se fournir en équipements auprès de sociétés étrangères jugées à risque. Une mesure qui cible directement Huawei. En face, la Chine n’a plus beaucoup de marges de manœuvre pour répliquer car elle surtaxe déjà la quasi-totalité des produits américains qu’elle importe. Il lui reste toutefois un puissant levier d’action, susceptible de faire bouger les lignes: les terres rares.

• Qu’est-ce que les terres rares?

Ce terme désigne un ensemble de 17 éléments métalliques (le scandium, l’yttrium et 15 lanthanides) pratiquement toujours associés dans leurs gisements naturels. Leurs propriétés électroniques, catalytiques, magnétiques et optiques sont très voisines. Ces éléments sont devenus incontournables dans de nombreux secteurs, comme l’automobile, l’aéronautique, la défense et toutes les nouvelles technologies. Ils sont présents partout, dans les aimants (environ 20% de l’utilisation des terres rares en tonnage), les écrans plats, les smartphones, les tablettes, les batteries des voitures électriques, les éoliennes, les pots catalytiques, les panneaux photovoltaïques, les radars…

• Ces métaux sont-ils vraiment «rares»?

Contrairement à ce que l’on peut croire, ces métaux ne sont pas aussi rares que l’or ou l’argent. Ils sont même relativement abondants dans la croûte terrestre. Toutefois, les concentrations exploitables ne sont pas fréquentes et le fait qu’ils soient généralement mélangés à d’autres minéraux rend leur extraction et leur raffinage très coûteux et polluant. Les quantités disponibles, au regard des usages et du poids économique que ces métaux stratégiques représentent, sont donc faibles. Or la demande est en augmentation constante, portée par les industries de pointe. D’où cette notion de rareté.

• Qui contrôle ce marché ?

La Chine maîtrise la quasi-totalité de ce marché. Sur les 170.000 tonnes produites l’an dernier, 71% (120.000 tonnes) l’ont été par cette dernière, selon le US Geological Survey. Les autres producteurs -Australie (20.000 tonnes) et États-Unis (15.000) - sont loin derrière. .

Image

La Chine contrôle également 40% des réserves mondiales:

Image

Quel est le degré de dépendance des États-Unis à l’égard de la Chine ?

Les États-Unis étaient autrefois l’un des plus gros producteurs de terres rares de la planète. Aujourd’hui, ils dépendent à près de 80% des importations chinoises. C’est la raison pour laquelle Donald Trump n’a pas inscrit ces minerais sur la liste des produits «made in china» surtaxés. Les Américains importent de Pékin des terres rares chinoises extraites et raffinées sur place, mais ils importent aussi des terres rares américaines transformées en Chine. «Contrairement aux États-Unis, la Chine maîtrise toute la chaîne de valeur, dont la transformation de la matière première», explique John Seaman, chercheur à l’Institut français des relations internationales (Ifri). Les États-Unis ont tenté de relancer leur production dans les années 2010-2011, lorsque les quotas d’exportation imposés par la Chine avaient fait grimper les prix. En Californie, la mine de Mountain Pass avait rouvert ses portes en 2012. Mais elle avait fait faillite après l’éclatement de la bulle. L’an dernier, elle a pu redémarrer grâce notamment... à des investissements chinois.

• Les Chinois peuvent-ils se servir de cette «arme» dans le conflit commercial ?

En début de semaine, le président Xi Jinping et son négociateur en chef Liu He, ont visité le site de JL Mag Rare-Earth, un producteur de terres rares de premier plan dans la province centrale du Jiangx. Le message était clair: rappeler aux États-Unis et au reste du monde que la Chine contrôle ces métaux stratégiques. Une arme puissante qu’elle n’a pas hésité à dégainer en 2010 en durcissant ses quotas d’exportation. La mesure avait provoqué une flambée des prix et mis les autres puissances face à leur dépendance. «Il y a eu un procès à l’OMC en 2012. Cette pratique a été jugée contraire aux engagements pris par Pékin dans le cadre de l’OMC. En 2015, la Chine a donc renoncé à ses quotas», explique John Seaman. Le sujet semble aujourd’hui revenir sur la table alors que les relations avec les États-Unis s’enveniment. Pékin a d’ores et déjà décidé de relever au 1er juin les taxes sur les terres rares en provenance des États-Unis, les faisant passer de 10% à 25%.

• Quelles conséquences pour les États-Unis ?

«La mise en place de quotas ou d’embargo sur cette matière première aura nécessairement un impact, notamment sur les industries pétrolières et automobiles sur lesquelles se concentre la consommation américaine de terres rares. Cela affectera les prix du pétrole raffiné et celui des pots catalytiques», explique l’expert de l’Ifri. «Si l’embargo concerne la matière première, le secteur des télécoms ne devrait pas être affecté car il utilise surtout les produits transformés comme les aimants. En revanche, si la Chine restreint les exportations d’aimants, cela risquera de perturber le secteur», ajoute ce dernier.

Les États-Unis pourraient limiter l’impact de cette mesure de rétorsion en s’approvisionnant ailleurs. «Ils pourraient passer par des traders japonais qui achètent la matière première en Chine. Il y aura une prime à payer à l’intermédiaire mais c’est une solution à court terme», estime John Seaman. À plus long terme, les Américains pourraient en profiter pour relancer cette industrie sur leur sol en développant la chaîne de valeur. Le processus est d’ailleurs enclenché puisque le groupe américain Blue Line Corporation et le minier australien Lynas viennent d’annoncer la construction d’une usine de raffinerie de terres rares à Hondo, au Texas.

• La Chine osera-t-elle franchir le pas ?

Rien n’est moins sûr. «La Chine a retenu la leçon des quotas de 2010 et du procès à l’OMC que cela lui a valu. Elle a vu l’image négative que cette mesure envoyait et la volonté immédiate des autres pays de se fournir ailleurs, voire de contourner son industrie. Elle n’a rien gagné. Agir sur les terres rares sera un levier d’action visible dans ce conflit mais la Chine sait que cette escalade n’aura qu’un impact réel limité aux États-Unis», juge John Seaman.
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/les- ... e-20190522

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Re: [Véhicule électrique] la question des métaux rares

Message par energy_isere » 02 juin 2019, 11:19

China gears up to weaponize rare earths dominance in trade war

Bloomberg News 30 may 2019

Beijing is gearing up to use its dominance of rare earths to hit back in its deepening trade war with Washington.

A flurry of Chinese media reports on Wednesday, including an editorial in the flagship newspaper of the Communist Party, raised the prospect of Beijing cutting exports of the commodities that are critical in defense, energy, electronics and automobile sectors. The world’s biggest producer, China supplies about 80% of US imports of rare earths, which are used in a host of applications from smartphones to electric vehicles and wind turbines.
......
http://www.mining.com/web/china-gears-w ... trade-war/

Les projets miniers de terres rares dans le monde :

Image

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Re: [Véhicule électrique] la question des métaux rares

Message par energy_isere » 03 juin 2019, 13:54

energy_isere a écrit :
22 mai 2019, 21:00
.......
Les États-Unis pourraient limiter l’impact de cette mesure de rétorsion en s’approvisionnant ailleurs. «Ils pourraient passer par des traders japonais qui achètent la matière première en Chine. Il y aura une prime à payer à l’intermédiaire mais c’est une solution à court terme», estime John Seaman. À plus long terme, les Américains pourraient en profiter pour relancer cette industrie sur leur sol en développant la chaîne de valeur. Le processus est d’ailleurs enclenché puisque le groupe américain Blue Line Corporation et le minier australien Lynas viennent d’annoncer la construction d’une usine de raffinerie de terres rares à Hondo, au Texas.
J' en ai trouvé plus la dessus :
Lynas to build rare earths processing plant in the US

Australian company looks to capitalise on supply concerns amid China trade war



Jamie Smyth in Sydney May 20, 2019 finantial Time


Australia’s Lynas Corp is forming a joint venture with a Texas-based rare earths company to build a processing plant in the US, looking to capitalise on a gap in the US supply chain for raw materials critical to the electronics and energy industry.Lynas, which controls just over 10 per cent of the global rare earths market, said on Monday that it had signed a memorandum of understanding with Blue Line Corporation to build a rare earths separation facility in Hondo, Texas.

The plant would be the only large-scale producer of separated medium and heavy rare earth products in the world outside of China, it said.
Jon Blumenthal, president and chief executive of Blue Line Corporation, said: “We are looking forward to working with Lynas to provide a secure source of rare earth materials to both US and international markets, and using our technical expertise to produce raw materials for uses in green and other high tech industries.”

Lynas currently ships ore mined in Western Australia for processing at a plant in Malaysia, although this facility does not have heavy rare earths separating capacity — and its future is uncertain due to concerns expressed by the Malaysian government over low-level radioactive waste produced by the facility.The Texas joint venture comes as the bruising trade war between the US and China has raised fears about US industries’ reliance on Chinese supplies of rare earths.

Chinese companies control about 85 per cent of the global rare earths industry.Last week the Global Times, a state-owned Chinese newspaper, published two articles that described the US reliance on rare earths as “an ace in China’s hand” that could be used to pressure President Donald Trump.Andrew White, an analyst with Curran & Co, a broker in Sydney, said rare earths represented a security of supply risk for the US defence industry, and that Lynas was moving to fill that niche.
“A massive increase in Chinese capacity in the rare earths market has decimated the US supply chain for these raw materials.
It’s a relatively small but strategically important market and the US needs to rebuild its industry, particularly in light of trade tensions with Beijing.”

Lynas gave no details on the cost of the Texas plant, but Mr White noted that its existing processing plant in Malaysia potentially cost as much as A$1bn ($690m).

In 2010 Blue Line bought a large industrial site in Hondo that it said was ideal for a rare earths separation plant, and already has some equipment in place.

Rare earths, a group of 17 elements, are widely used by the electronics, energy and defence industries. They are also critical for magnets used in turbines and electric cars. Demand for rare earths is expected to increase more than 8 per cent this year due to rising sales of electric cars, according to consultancy Roskill.

Lynas last month rejected a A$1.5bn takeover offer from Wesfarmers, an Australian retail and industrial conglomerate, a bid analysts said was prompted by Lynas’s low stock price as a results of the risk linked to its Malaysia operations.
https://www.ft.com/content/20badb28-7a9 ... 85092ab560

Ce qui a été signé entre les deux compagnies c'est ''seulement'' un MOU (Memorandum Of Understanding) qui ne comporte absolument aucune indication de timing de construction ni de cout estimatif, ni de mise en service.

lire le MOU : https://www.lynascorp.com/Shared%20Docu ... 931006.pdf

sur le site de Blue Line Corp ils renvoient à ce lien : https://www.nsenergybusiness.com/news/l ... ration-jv/

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