Comme le dit Energy_Isere, c'est un contre-choc. Les chocs pétroliers de 73 et 79 sont associés à une montée des prix brutale, liée à la volonté politique de plusieurs pays producteurs de contrôler les prix du pétrole en ajustant leur production (OPEP). La forte baisse de la demande consécutive (incitation politique à lutter contre le superflu et le gaspillage) et le contrôle de l'OPEP vont stabiliser les prix dans une fourchette acceptable pour tout le monde, mais plus élevé qu'avant le choc. La production non-OPEP va progresser au début des années 80. Et en 1986, la décision est prise par l'arabie saoudite de ne plus tenter de stabiliser les prix, ce qui amènera au contre-choc pétrolier où les prix ont chutés de 50%.luciferon a écrit : - vivons nous actuellement un choc pétrolier ? ( si oui elle est due à qui)
En 2008, on a assisté à un nouveau choc pétrolier. Contrairement aux 2 précédents, il n'est pas lié à une volonté politique, mais à un ensemble de facteurs mêlant entre autre demande forte, production au maximum des capacités et spéculation. La crise financière et la récession qui suit coïncide avec cette situation (mais n'est pas directement liée) et permet de stabiliser à nouveau le prix du baril, à un niveau relativement élevé. S'ensuit le développement d'une nouvelle production de pétrole, aux USA, qui change la donne, et provoque ce contre-choc.
Les conséquences du choc de 2008 ont été éclipsées par les conséquences de la crise financière. Impossible d'en mesurer l'impact.luciferon a écrit :
- est-elle pire que les chocs précédentes
- Ou on est déjà dans la phase suivante du contre choc pétrolier ? ( si oui logiquement c est une bonne chose la situation devrait s'améliorer )
Par contre, c'est faux de dire que le contre-choc est une bonne chose. L'URSS avait énormément souffert du contre-choc de 86, alors que l'occident en a plutôt tiré des bénéfices. Et y'a pas mal de différences:
- Quand l'OPEP a décidé d'abandonner ses quotas en 1985, ils avaient une réserve de production de 10mb/j. Aujourd'hui, c'est 2mb/j, essentiellement en arabie saoudite.
- En 86, le monde croulait encore sous un pétrole facile et peu coûteux à produire. Différentes production étaient sur la pente ascendante. Aujourd'hui, c'est un pétrole cher qui est sur la pente ascendante.
- De grands efforts politiques avaient été réalisés en 80 pour réduire la demande. Voitures plus économiques, chauffage au gaz, électricité nucléaire, économies d'énergie. En 2008, c'est la récession qui a réduit la demande. On attend beaucoup de ces prix faibles pour relancer notre croissance.
On ne peut pas affirmer quoi que ce soit sur l'impact de ce contre-choc. Les prédictions vont d'un pétrole restant bon marché (45$) sur plusieurs années à un nouveau choc pétrolier dans moins de deux ans, avec entre une stabilité aux alentours de 70$. Le premier scénario va très vite être écarté cependant, les investissements ayant sensiblement été réduits. Le scénario d'un prix stable dépendra essentiellement des producteurs nord-américains à traverser la crise sans trop de dégâts.
Wait and see.