https://www.connaissancedesenergies.org ... n-240105-1Un vétéran du pétrole nommé à la tête de la COP29 en Azerbaïdjan
AFP le 05 janv. 2024
Pour la seconde année consécutive, un homme du pétrole présidera la conférence de l'ONU sur le climat, l'Azerbaïdjan ayant nommé son ministre de l'Ecologie et des Ressources naturelles Mukhtar Babayev, ancien de la compagnie pétrolière Socar, comme président de la COP29 qui se tiendra en novembre à Bakou.
Dans leurs premières réactions, des ONG ont montré des signes d'inquiétudes, disant espérer voir renforcer les résultats de la COP28.
"Son Excellence Mukhtar Babayev a été nommé président désigné de la 29e session de la conférence des parties", a écrit à l'AFP vendredi Rashad Allahverdiyev, un responsable du ministère.
L'an dernier, les Emirats arabes unis, hôtes de la COP28, avaient choisi Sultan Al Jaber, patron de la compagnie nationale Adnoc, pour présider la conférence de l'ONU, qui s'est conclue en décembre à Dubaï sur un appel à une "transition" hors des énergies fossiles, la première fois qu'une COP lançait un tel appel.
La présidence sortante de la COP28 a d'ailleurs félicité M. Babayev, qui était à Dubaï. Son dernier poste chez Socar était vice-président chargé de l'écologie.
"Avec un autre pétro-Etat accueillant la COP, nos inquiétudes se multiplient", a réagi Harjeet Singh, de l'initiative pour un traité contre les énergies fossiles. "Malgré les liens de Mukhtar Babayev avec le secteur pétrogazier, il doit comme président de la COP29 transcender les intérêts de la puissante industrie fossile".
Alice Harrison, de l'ONG Global Witness qui dénonce le lobbying pétrolier aux COP, a exprimé un "sentiment de déjà vu", avec un "ancien responsable pétrolier issu d'un pétro-Etat autoritaire..."
Le plus grand réseau d'ONG aux conférences de l'ONU, le Climate Action Network, l'a plus sobrement appelé "à renforcer le résultat de la COP28 sur la transition hors des énergies fossiles et, en particulier, à faire du financement de cette transition dans les pays en développement une grande priorité de la COP29", selon Tasneem Essop, directrice du réseau.
- 16 ans chez Socar -
Les présidents de COP n'ont pas de rôle décisionnaire mais sont essentiels pour catalyser les négociations et proposer des compromis.
Les COP sont organisées chaque année dans une zone différente, et les pays hôtes sont désignés par consensus par les pays de la zone. En 2023, les pays asiatiques avaient désigné les Emirats, et cette année, après des mois de blocage, l'Azerbaïdjan a été désignée par les pays d'Europe de l'Est, qui incluent la Russie.
Mukhtar Babayev a travaillé de 1994 à 2003 au département des relations économiques extérieures de Socar (State Oil Company of Azerbaijan Republic), avant de changer pour le département du marketing et des opérations économiques, et de devenir vice-président chargé de l'écologie (2007-2010).
Il est ministre depuis 2018.
Selon un télégramme diplomatique américain publié sur Wikileaks, et retrouvé par le site Climate Change News, M. Babayev avait indiqué à l'ambassadrice des Etats-Unis qu'il avait comme mission de "changer l'attitude de Socar sur l'environnement", tout en maintenant sa mission "de développer les ressources en hydrocarbures de l'Azerbaïdjan".
Il aurait alors plaisanté être "ennemi" avec la vice-président de Socar responsable du développement pétrolier.
En 2023, Sultan Al Jaber, qui avait auparavant représenté son pays aux COP, a conservé ses fonction au sein d'Adnoc et de la société émiratie d'énergies renouvelables, Masdar.
Ses multiples casquettes ont été critiquées pour le risque de conflits d'intérêts, et des documents ont montré un mélange des genres dans la préparation de réunions avec des gouvernements étrangers.
Le paysage de la prochaine COP rappellera les Emirats.
Bakou fut l'une des capitales mondiales du pétrole au début du 20e siècle, explique à l'AFP Francis Perrin, spécialiste de l'énergie à l'Institut de relations internationales et stratégiques. Le pays a développé à partir des années 1990 de gros gisements pétroliers et gaziers en mer Caspienne, poursuit-il.
Aujourd'hui le gaz est devenu plus important que le pétrole pour l'Azerbaïdjan, membre de l'Opep+, principalement exporté vers l'Europe.
"Le pays reste aujourd'hui très dépendant des hydrocarbures qui représentent un peu moins de 50% de son PIB, un peu plus de 50% de ses recettes budgétaires et un peu plus de 90% de ses recettes d'exportation", ajoute Francis Perrin.
Le gouvernement azerbaïdjanais a également nommé le vice-ministre des Affaires étrangères, Yalchin Rafiyev, comme négociateur en chef pour la COP29.
Prochaine Conf. Climatique 2024, COP29 Bakou
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Aprés Dubaï en 2023, ca sera le tour de Bakou en 2024.
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Re: Prochaine Conf. Climatique 2024, COP29 Bakou
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... c3e6ee3e85A deux mois de la COP29, la peur grandit d'un échec sur la finance climatique
AFP •12/09/2024
Un cycle de négociations sur la finance climatique mondiale s'est conclu jeudi à Bakou sans véritable avancée à deux mois de la COP29, poussant le président azerbaïdjanais à sonner l'alarme tandis que les ONG accusent les pays riches de blocage.
"Nous sommes sur la bonne voie et avons parcouru un long chemin, mais nous risquons toujours d'échouer", a déclaré dans un communiqué Moukhtar Babaïev, le ministre azerbaïdjanais de l'Écologie et des Ressources naturelles qui présidera cette 29e Conférence climat de l'ONU.
D'ici le terme de la COP29 de Bakou (11-22 novembre), les nations doivent s'accorder sur le nouvel objectif d'aide financière que les pays développés doivent fournir au monde en développement pour assurer leur transition écologique et leur adaptation face aux conséquences dévastatrices du changement climatique.
De nombreux pays réclament plus de 1.000 milliards de dollars par an de finance publique, soit dix fois plus que l'engagement actuel qui court jusqu'en 2025.
"Rester sur des positions figées (...) laissera trop de chemin à parcourir lors de la COP29", a ajouté M. Babaïev, invitant les pays à "combler les fossés qui [les] séparent encore dans cette phase finale".
Un brouillon d'accord sur cet objectif (NCQG, dans le jargon onusien) avait été dévoilé fin août. Il présentait sept options très contradictoires, reflétant les très vives tensions entre les blocs sur ce sujet.
Aucun nouveau texte n'a pu être établi avant ni au cours de cette réunion technique de quatre jours, entamée lundi à Bakou en présence de dizaines de négociateurs du monde entier.
- "responsabilité historique" -
Les pays développés, tenus par la convention de l'ONU Climat de 1992 d'aider le reste du monde au nom de leur "responsabilité historique" dans les émissions de gaz à effet de serre, répètent que les montants réclamés sont irréalistes pour leurs finances publiques.
Arguant ne représenter plus que 30% des émissions historiques, ces pays, en premier lieu les Etats-Unis et les pays européens, réclament d'élargir la base des contributeurs, en particulier à la Chine et aux pays du Golfe qui ne veulent pas en entendre parler.
"Tous les enjeux les plus sensibles sont au-delà du mandat des négociateurs techniques" et par conséquent "ni la question du quantum ni celle de la base des contributeurs n'ont véritablement été abordées", a déclaré à l'AFP Rebecca Thissen, experte du Réseau action climat international (CAN) qui a assisté aux travaux.
Après trois ans de discussions, les pays développés n'ont pas encore mis de chiffre sur la table et "la manière dont ils ont sapé ces négociations financières est honteuse", a déploré Mariana Paoli de l'ONG Christian Aid, dans un communiqué.
"Ce que les pays développés disent, dans le fond, c'est que leurs différends avec les économies émergentes non occidentales sont plus importants que leurs obligations immédiates envers les pays les plus pauvres", a déclaré Iskander Erzini Vernoit, directeur de l'initiative IMAL pour le climat et le développement, basé au Maroc.
Les ONG observatrices dénoncent encore le refus des pays développés d'intégrer des objectifs de financements pour le nouveau fonds destiné à couvrir les pertes et dommages des pays les plus vulnérables. Son adoption fin 2023 avait été célébré comme l'un des principaux succès de la COP28 de Dubaï.
"Il s'avère maintenant qu'il n'y a pas de volonté de placer des sommes substantielles dans le fonds. C'est tellement décevant et irresponsable", a déclaré John Nordbo, conseiller politique de l'organisation CARE.
A Bakou, "les négociateurs ont parlé de transparence, d'accès aux financements, de leur qualité, et il y a eu des avancées, mais tout ça peut s'effondrer d'un instant à l'autre", lorsque les discussions passeront entre les mains des ministres des États, a ajouté Rebecca Thissen.
Pour rapprocher les positions, la présidence azerbaïdjanaise de la COP29 tente d'organiser une rencontre entre ministres le 27 septembre à New York, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU.
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Re: Prochaine Conf. Climatique 2024, COP29 Bakou
https://www.connaissancedesenergies.org ... r-la-cop29Climat : que faut-il savoir sur la COP29 ?
L'Azerbaïdjan, puissance pétrogazière et membre du mouvement des non-alignés, présidera en novembre la 29e conférence des Nations unies sur le climat (COP29). Près de 200 pays sont attendus à ce sommet.
Quand et où a lieu la COP29 ?
La COP29 aura lieu à Bakou (au Baku Stadium), capitale de l'Azerbaïdjan (située dans l'est du pays, au bord de la mer Caspienne). Elle est censée durer du 11 au 22 novembre 2024, mais les Conférences Climat débordent fréquemment sur le planning prévu afin de parvenir à des accords.
Notons que la COP29 devait initialement avoir lieu dans un pays d'Europe de l'Est après la tenue de la COP28 aux Émirats arabes unis (les grandes Conférences Climat changent de bloc régional d'année en année). La Russie avait toutefois fait part de son opposition à ce qu'un pays de l'Union européenne accueille la COP29 (notamment la Bulgarie qui était candidate et a retiré sa candidature fin 2023), sur fond de guerre en Ukraine, perturbant le processus de désignation.
Qui est le président de la COP29 ?
Le président de la COP29 nommé en janvier 2024 est Moukhtar Babayev. Il est ministre de l'Écologie et des Ressources naturelles de l'Azerbaïdjan et ancien responsable de la compagnie nationale pétrolière et gazière Socar (il a notamment été vice-président chargé de l'écologie de la compagnie de 2007 à 2010(1)).
C'est la deuxième année de suite qu'une COP sur le climat est présidée par un homme ayant eu de hautes responsabilités dans la compagnie pétrolière nationale de son pays (en 2023, le président de la COP28, Sultan Al Jaber, était dirigeant de la compagnie nationale émiratie Adnoc).
Le gouvernement azerbaïdjanais a également nommé le vice-ministre des Affaires étrangères, Yalchin Rafiyev, comme négociateur en chef pour la COP29.
Dans le comité d'organisation de la COP29 figurent 12 femmes nommées en janvier 2024 : la composition initiale, 100% masculine (28 hommes), avait suscité la colère d'ONG et de politiques.
Contexte
Les engagements actuels des pays placent le monde sur une trajectoire de réchauffement de 2,5° à 2,9°C au cours du siècle, selon les calculs de l'ONU, par rapport à période préindustrielle. Et le seuil de 1,5°C - limite la plus ambitieuse de l'accord de Paris - sera probablement atteint entre 2030 et 2035, selon le GIEC.
« Actuellement, nous nous dirigeons vers une augmentation de 2,7°C environ », a souligné le secrétaire exécutif de la CNUCC Simon Stiell au début de négociations préparatoires de la COP29 à Bonn en juin 2024.
Que faut-il savoir sur le pays hôte ?
Membre de l'OPEP+, l'Azerbaïdjan est un État pétrogazier autoritaire d'Asie centrale dirigé par Ilham Aliev, au pouvoir depuis 2003 et la mort de son père.
Bakou fut l'une des capitales mondiales du pétrole au début du 20e siècle, rappelait début 2024 à l'AFP Francis Perrin, spécialiste de l'énergie à l'Iris, « avec des intérêts russes, Shell et les frères Nobel à l'époque ».
Le pays a développé à partir des années 1990 de gros gisements pétroliers et gaziers en mer Caspienne. Aujourd'hui, le gaz est devenu plus important que le pétrole pour l'Azerbaïdjan, ce gaz étant principalement exporté vers l'Europe (Bakou compte doubler ses exportations vers l'Europe, qui veut se détourner du gaz russe, d'ici 2027).
« Le pays reste aujourd'hui très dépendant des hydrocarbures qui représentent un peu moins de 50% de son PIB, un peu plus de 50% de ses recettes budgétaires et un peu plus de 90% de ses recettes d'exportation », selon Francis Perrin.
Le gaz qualifié d'énergie « de transition »
« Il y a un conflit d'intérêt, pour la deuxième année d'affilée, qui est majeur », regrette Romain Ioualalen, de l'ONG Oil Change International. Mais il pense qu'organiser la COP29 est un « pari risqué » et pourrait aussi se retourner contre Bakou, qui sera « attendu au tournant » sur sa politique climatique.
En juin 2024, le président de la COP29 a d'ailleurs déclaré à l'AFP que son pays continuerait à augmenter sa production de gaz, « une énergie de transition », pour répondre à la demande internationale, « en parallèle » de ses investissements dans les énergies renouvelables.
Répression des droits humains
Les droits humains en Azerbaïdjan ne sont pas respectés, alertent fréquemment des ONG. Ce 8 octobre 2024, Human Rights Watch et Freedom Now ont entre autres publié un nouveau rapport pour dénoncer les arrestations infondées de dizaines de militants, notamment écologistes, critiquant la politique du régime(2).
Un enjeu de réputation
Pour redorer son image, l'Azerbaïdjan a organisé de nombreux événements internationaux ces dernières années (Eurovision 2012, matches de l'Euro 2020, Grand Prix de Formule 1, etc.) et acheté des pages de publicité dans des grands médias internationaux.
« L'Azerbaïdjan se soucie réellement de son image internationale et de son prestige », confirme auprès de l'AFP Giorgi Gogia, responsable de l'ONG Human Rights Watch, « et il est tout à fait prêt à organiser des grands événements pour blanchir son bilan désastreux en matière de droits humains ».
En décembre 2023, Ilham Aliev disait d'ailleurs voir dans l'attribution de la COP29 la preuve de « l'immense confiance et du profond respect » de la communauté internationale envers son pays, affirmant même que « Bakou va être le centre du monde pendant deux semaines ».
Que faut-il attendre de cette nouvelle COP ?
« Toutes les COP sont compliquées. On commence chaque année en se disant celle-ci va être compliquée. Je ne néglige pas les défis auxquels nous faisons face. Mais si la volonté politique est là, nous devrions pouvoir nous accorder sur un résultat positif et ambitieux à Bakou. Les décisions prises à Dubaï devraient être un tremplin, les outils sont sur la table », indiquait le ministre danois du Climat à l'AFP Dan Jørgensen en février 2024, en marge d'une table-ronde organisée par l'AIE.
« La présidence azerbaïdjanaise de la COP29 montre qu'elle est ambitieuse », affirmait également Dan Jørgensen. « Elle aura besoin d'aide, comme toutes les autres présidences. Mais il revient aussi à la communauté internationale, et surtout aux pays très impliqués dans le processus des COP, d'aider autant que possible. »
Renforcer les contributions nationales
« L'élément clé ce sont les Contributions déterminées au niveau national (NDC en anglais), qui permettent aux pays de définir les émissions de gaz à effet de serre qu'ils vont réduire et comment. Et il nous les faut avant la COP30 au Brésil (à Belem), donc début 2025. Nous devons nous assurer qu'elles soient assez ambitieuses et concrètes », selon Dan Jørgensen.
« Mais nous sommes loin du compte. Il faut que les NDC soient actualisées pour refléter les décisions prises et donc l'ambition d'une transition hors des énergies fossiles. Il faut aussi plus de partage de connaissances et de collaboration entre les pays. Souvent l'ambition est là. Mais le problème est aussi que nous avons besoin de financements. Et ce sera le point central de la COP29 à Bakou », prévient le ministre danois du Climat.
Il faut en outre « acter que certains pays ont une obligation de faire plus que d'autres et de les aider. Et se concentrer sur une transition plus juste ».
Finance climatique : relever l'aide aux pays en développement
En mars 2024, le Président de la COP24 a souligné l'importance du financement, présenté comme « un catalyseur essentiel de l'action climatique ». Émirats arabes unis, Azerbaïdjan et Brésil - présidents respectifs de la COP28 et des deux suivantes - ont promis que leurs engagements seraient conformes aux exigences pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. Ces trois pays appellent à ce que les pays développés s'engagent sur des financements aux pays en développement dans leurs plans de réduction d'émissions.
En avril 2024, Moukhtar Babayev a présenté une esquisse du « plan de la présidence de la COP29 » à Berlin en ouverture du Petersberg Climate Dialogue, rendez-vous diplomatique clé du calendrier des négociations. Les deux piliers alors mis en avant par la présidence azerbaïdjanaise sont : « établir des plans clairs pour maintenir en vie l'objectif de 1,5°C de réchauffement et ne laisser personne de côté, tout en mettant en place le financement nécessaire pour y parvenir ».
Moukhtar Babayev appelle ainsi les pays du Nord à accélérer leur soutien financier aux pays en développement. espère « convenir d'un nouvel objectif de financement de la lutte contre le changement climatique, renforcer les institutions financières mondiales, injecter des capitaux dans la transition, débloquer tous les mécanismes de soutien à l'action climatique et accroître et accélérer le financement concessionnel et la philanthropie ».
La promesse des pays du Nord de verser 100 milliards de dollars par an pour la transition des pays en voir de développement a été tenue pour la première fois en 2022 (116 milliards de dollars). Elle doit être renouvelée(3) mais ce montant reste très en-deçà des besoins, évalués à 2 400 milliards de dollars par an d'ici 2030 pour les pays en développement (hors Chine), selon un calcul du GIEC. L'Inde a proposé un montant de 1 000 milliards de dollars, soit dix fois l'objectif actuel, que les pays riches ont difficilement atteint en 2022, avec deux ans de retard.
Fonds abondé par les producteurs d'énergies fossiles : 1 milliard de dollars pour débuter
En juillet 2024, l'Azerbaïdjan a appelé les producteurs d'énergies fossiles à abonder un nouveau « concept » de « Climate Finance Action Fund » (CFAF) : réunir un montant initial d'un milliard de dollars grâce aux « contributions volontaires » des pays et des compagnies extractrices de pétrole, de gaz et de charbon, sous forme de somme forfaitaire ou proportionnelle au volume de production.
Le futur fonds doit démarrer une fois cette cible financière atteinte et dix pays contributeurs annuels réunis. Il vise à financer des projets d'énergies renouvelables, d'industrie verte, à soutenir et décarboner l'agriculture, ainsi qu'à répondre aux catastrophes climatiques, via des prêts concessionnels ou des subventions, selon la présidence de la COP29.
Cette proposition a suscité des réactions méfiantes des ONG de lutte contre le changement climatique. Pour Friederike Röder, vice-présidente de l'ONG Global Citizen, « ce qu'il faut, c'est une véritable taxe, et pas seulement un mécanisme volontaire opaque », alors que « les cinq majors pétrolières et gazières ont réalisé 281 milliards de dollars de bénéfices ces deux dernières années », indique-t-il à l'AFP. Pour l'ONG Oil Change international, « inviter l'industrie fossile à jouer les champions du climat est une perte de temps » et du « greenwashing ».
D'autres pays ont proposé d'introduire des taxes sur l'industrie pétrolière et d'autres secteurs polluants comme l'aviation et le transport maritime, tandis que le Brésil, à la présidence du G20, pense à une taxe mondiale sur les milliardaires.
dernière modification le 08 octobre 2024
Sources / Notes
1/ De 1994 à 2003, il a auparavant travaillé au département des relations économiques extérieures avant de rejoindre le département du marketing et des opérations économiques.
2/ “We Try to Stay Invisible” Azerbaijan's Escalating Crackdown on Critics and Civil Society, Humans Rights Watch, octobre 2024.
3/ « Si nous y parvenons (..) et si nous envoyons un signal clair et fort indiquant que davantage de fonds publics et privés seront alloués aux objectifs climatiques (..) alors nous donnerons à toutes les parties les moyens de rehausser les ambitions de leurs prochaines contributions déterminées au niveau national », soulignait le Président de la COP29 en mars 2024.
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Re: Prochaine Conf. Climatique 2024, COP29 Bakou
au fur et à mesure que la température monte, l'écart entre le RC minimum réaliste et le RC maximum atteignable par les réserves se resserre de plus en plus. Quand il sera nul, on pourra arrêter les COP (qui n'auront finalement servi à rien).energy_isere a écrit : ↑09 oct. 2024, 08:08Les engagements actuels des pays placent le monde sur une trajectoire de réchauffement de 2,5° à 2,9°C au cours du siècle, selon les calculs de l'ONU, par rapport à période préindustrielle. Et le seuil de 1,5°C - limite la plus ambitieuse de l'accord de Paris - sera probablement atteint entre 2030 et 2035, selon le GIEC.
« Actuellement, nous nous dirigeons vers une augmentation de 2,7°C environ », a souligné le secrétaire exécutif de la CNUCC Simon Stiell au début de négociations préparatoires de la COP29 à Bonn en juin 2024.
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Re: Prochaine Conf. Climatique 2024, COP29 Bakou
Pour l'instant, les COP ont degrade' le bilan carbone par le nombre de voyages en avion qu'elles ont induits. Comme tout ce qui tourne autour de l'ecologie tendance moderne. Faire plus d'activite', plus de mouvements dans tous les sens au nom de l'ecologie
Ya deux ecologies tres differentes. L'ecologie canal historique, qui vise la simplicite' et le low tech. Et l'ecologie transhumaniste/capitaliste/mediatique qui vise au contraire une profusion de moyens technologiques pour ameliorer l'ecologie.
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Re: Prochaine Conf. Climatique 2024, COP29 Bakou
oui je suis assez d'accord, il y a un vrai intérêt à conserver et continuer à apprendre des compétences "low tech" qui seront à nouveau très utiles dans un monde post-fossile (meme si je pense improbable qu'on en ait vraiment besoin rapidement à cause d'un effondrement soudain), mais ce cirque politico-médiatique, qui se fait en plus de plus en plus sous le contrôle de pays et de compagnies pétrolières, est assez obscène.
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Re: Prochaine Conf. Climatique 2024, COP29 Bakou
Ben c'est pour ça qu'ils font une conférence à bas coûts...Les COP ont dégradé le bilan carbone par le nombre de voyages en avion qu'elles ont induits
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Re: Prochaine Conf. Climatique 2024, COP29 Bakou
https://information.tv5monde.com/econom ... r-les-pays« Les énergies renouvelables sont en passe de répondre à près de la moitié de la demande mondiale d’électricité d’ici à la fin de cette décennie », indique l’AIE dans son rapport annuel « Renouvelables 2024 ».
« Le monde est sur le point d’ajouter plus de 5500 gigawatts (GW) de nouvelles capacités d’énergie renouvelable entre 2024 et 2030 », ce qui représente « presque trois fois l’augmentation observée entre 2017 et 2023 », souligne l’Agence de l’énergie de l’OCDE.
Selon l’AIE, « près de 70 pays, qui représentent collectivement 80 % de la capacité mondiale d’énergie renouvelable, sont sur le point d’atteindre ou de dépasser leurs ambitions actuelles en matière d’énergies renouvelables pour 2030. »
Cette croissance « n’est pas totalement en ligne » avec l’objectif fixé lors de la COP28 de tripler la capacité mondiale d’énergies renouvelables d’ici à la fin de cette décennie, mais « cet objectif de triplement est tout à fait possible si les gouvernements saisissent les opportunités d’action à court terme. »
Selon l’AIE, la capacité mondiale « atteindra 2,7 fois son niveau de 2022 d’ici à 2030 ».
Mais pour parvenir à un triplement, l’AIE demande aux pays d’être plus « audacieux » dans les objectifs climatiques rehaussés (NDC, en anglais) qu’ils sont censés présenter d’ici à 2025 selon l’Accord de Paris
(…)
Le déploiement rapide des énergies renouvelables est "dû non seulement aux efforts pour réduire les émissions ou renforcer la sécurité énergétique mais de plus en plus parce que les énergies renouvelables représentent aujourd'hui l'option la moins chère pour ajouter de nouvelles centrales électriques dans presque tous les pays du monde", a déclaré Fatih Birol, le directeur général de l'AIE, cité dans le rapport..
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Re: Prochaine Conf. Climatique 2024, COP29 Bakou
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 09bf03987dClimat: pour la Papouasie, la COP29 est une "perte de temps" faute d'action des pays pollueurs
AFP •31/10/2024
La COP29 ? "Une perte de temps totale", balaie le ministre des Affaires étrangères de Papouasie-Nouvelle-Guinée Justin Tkatchenko, annonçant à l'AFP le boycott de la conférence sur le climat par son pays, qui en a assez "du manège qui a consisté à ne rien faire du tout au cours des trois dernières années".
"Il ne sert à rien d'y aller si nous nous endormons à cause du décalage horaire, parce que nous ne ferons rien", déclare le ministre papouan à quelques jours de l'événement qui se tiendra du 11 au 22 novembre à Bakou en Azerbaïdjan.
"Tous les grands pollueurs du monde promettent des millions de dollars pour aider à lutter contre le changement climatique", relève le ministre. "Je peux déjà vous dire que tout cela va être confié à des consultants".
"Pourquoi dépensons-nous tout cet argent pour nous rendre à l'autre bout du monde et participer à ces +colloques+ ?" s'interroge-t-il.
M. Tkatchenko assure que sa position est applaudie par les autres nations du Pacifique.
Ces Etats insulaires de faible altitude, tels que Tuvalu et Kiribati, sont gravement menacés par l'élévation, même modérée, du niveau de la mer.
Bordée par l'océan, la Papouasie est considérée comme très vulnérable aux périls du changement climatique.
En mai, un vaste glissement de terrain a englouti un village entier et enseveli plus de 2.000 personnes dans les hautes terres de la province d'Enga, dans le centre-est de l'île de Nouvelle-Guinée.
- "Aucune reconnaissance" -
"Je parle au nom des petits États insulaires dont la situation est pire que celle de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Ils n'ont bénéficié d'aucune attention ni d'aucune reconnaissance", dénonce M. Tkatchenko.
Rosanne Martyr, de l'institut Climate Analytics basé à Berlin, avait déjà confié fin août à l'AFP que des pays comme le Vanuatu, la Papouasie-Nouvelle Guinée ou la Micronésie avaient d'ores et déjà perdu "plus de 1% de leur PIB en raison de la montée des eaux".
"La Papouasie-Nouvelle-Guinée cherchera plutôt à conclure ses propres accords sur le climat par le biais de discussions bilatérales", argue M. Tkatchenko, précisant que des négociations étaient déjà en cours avec d'autres nations de la région.
"Avec des pays aux vues similaires comme Singapour, nous pouvons faire 100 fois plus que la COP", assure-t-il.
La Papouasie-Nouvelle-Guinée est l'une des cinq nations du Pacifique impliquées dans une affaire cruciale portée devant la Cour internationale de justice, qui déterminera si les pollueurs peuvent être poursuivis en justice pour avoir négligé leurs obligations en matière de climat.
L'île de Nouvelle-Guinée, dont l'Etat de Papouasie occupe la moitié orientale, abrite la troisième étendue de forêt tropicale de la planète, selon le Fonds mondial pour la nature.
La Papouasie-Nouvelle-Guinée possède de vastes réserves d'or, de cuivre, de nickel, de gaz naturel et de bois qui ont attiré les investissements de nombreuses multinationales, mais elle affiche un indice de développement moyen.
"Nous sommes la troisième nation forestière du monde. Nous aspirons les polluants de ces grands pays. Et ils s'en tirent à bon compte", déplore le ministre.
La population du pays a plus que doublé depuis 1980, accentuant la pression sur les terres et les ressources tout en exacerbant les rivalités tribales.
L'incertitude demeure encore sur le nombre de dirigeants internationaux attendus à Bakou.
La COP29, qualifiée de "financière", débutera six jours après l'élection présidentielle américaine. Elle aura pour principal enjeu d'obtenir des pays riches les plus responsables du réchauffement l'engagement d'augmenter substantiellement l'aide aux pays pauvres pour lutter contre le changement climatique.
Le montant actuel de l'aide climatique fixé à 100 milliards de dollars par an, qui expire en 2025, est considéré comme bien inférieur aux besoins. Le Climate Action Network, collectif d'ONG, a récemment estimé dans une lettre envoyée aux négociateurs qu'il faudrait "au moins mille milliards de dollars
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Re: Prochaine Conf. Climatique 2024, COP29 Bakou
= ils mettent la pression pour tenter de récupérer plus de fric
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".