L'Ukraine et la crise gazière avec Gazprom

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Re: La demande d’adhésion de l’Ukraine est précipitée !

Message par papy_russe » 11 févr. 2009, 21:27

?
Je ne chante pas pour passer le temps [J. Ferrat]

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Re: La demande d’adhésion de l’Ukraine est précipitée !

Message par energy_isere » 04 mai 2009, 20:48

Gaz et cash : arrangements russo-ukrainiens

La rencontre moscovite le 29 avril entre les premiers ministres russe et ukrainien, Vladimir Poutine et Ioulia Timochenko, pour évoquer leurs pommes de discorde gazières, semble avoir rabiboché les frères ennemis.


Usine Nouvelle

La crise a obligé l'Ukraine et la Russie à passer de la guerre ouverte dans le secteur gazier au dialogue pragmatique. Ioulia Timochenko l'a d'ailleurs déclaré au cours de sa visite à Moscou le 29 avril : les périodes où une certaine confrontation était palpable appartiennent désormais au passé, a-t-elle dit. Retour sur les termes du deal qu'on conclu les deux partenaires.


Moscou lâche du cash dans l'immédiat

Les contrats gaziers en vigueur, conclus le 19 janvier dernier avec la Russie, prévoyaient que l'Ukraine achèterait à Gazprom 40 milliards de mètres cubes de gaz en 2009 et que, même si elle ne consommait pas entièrement ce volume, elle devrait quand même le payer.

Mais la crise a gravement affecté la solvabilité de l'Ukraine, et elle a dû réduire considérablement sa consommation de gaz russe. Dans cette situation, la Russie, qui n'a pourtant pas non plus été épargnée par la crise économique mondiale, a fait preuve de générosité. A l'issue de la rencontre du 29 avril, le premier ministre russe Vladimir Poutine a confirmé que Gazprom n'appliquerait pas de sanctions financières contre l'Ukraine pour sa consommation insuffisante de gaz cette année.

En outre, la Russie a consenti à payer d'avance pour le transit par l'Ukraine de son gaz destiné à l'Europe, de telle sorte que Kiev puisse acquitter sa consommation de gaz et remplir partiellement ses entrepôts souterrains de gaz pour le prochain hiver.

Mais il est évident que les acomptes russes pour le transit du gaz ne suffiront certainement pas à l'Ukraine, compte tenu de sa situation économique actuelle.

C'est pourquoi, a déclaré Vladimir Poutine, l'octroi à l'Ukraine de trois crédits est à l'ordre du jour. L'un pour l'achat du gaz et le remplissage des entrepôts souterrains dont Kiev a besoin. L'Ukraine envisage en effet d'acquérir presque 20 milliards de mètres cubes en vue de garantir le transit du gaz russe vers l'Europe. L'autre pour la réalisation du projet d'édification de deux tranches de la centrale nucléaire de Khmelnitski. Et le reste pour soutenir le budget ukrainien.

Depuis belle lurette, le gouvernement ukrainien demande en effet à la Russie de lui accorder un crédit de stabilisation de 5 milliards de dollars. La Russie est prête à le lui accorder, à condition que de 3 milliards soient dépensés pour l'achat de gaz russe, a affirmé samedi un hebdomadaire ukrainien. L'Ukraine se serait d'ailleurs vu offrir des taux d'intérêt "loyaux", selon l'édition.

Mais le Kremlin remet la main sur le réseau de gazoducs ukrainien

Reste que tout a un prix : there's no free lunch, a certainement traduit dans une version moins outre-Atlantique Ioulia Timochenko. La première ministre ukrainienne a fait de la place à la Russie dans la nécessaire modernisation du réseau de gazoducs ukrainien : elle lui a proposé de participer comme l'un de ses principaux partenaires. "La modernisation de ce réseau est impossible sans la participation de la Russie et de Gazprom", a-t-elle même déclaré le 29 avril.

Car au départ, seule l'Union européenne était de la partie. Echaudées par la coupure de robinet gazier opéré par Gazprom l'hiver dernier, cette dernière et l'Ukraine ont signé le 23 mars à Bruxelles une déclaration sur la modernisation conjointe du réseau de gazoducs ukrainien sans en avertir Moscou, qui l'a plutôt mal pris : la Russie achemine par le réseau de gazoducs ukrainien 80% de ses livraisons de gaz destinées à l'Europe.

Pour l'instant, l'Ukraine n'entend accepter de l'ex voisin soviétique que des livraisons de tubes et autres équipements russes. Comme l'a déclaré Ioulia Timochenko, la Russie produit des équipements et peut, en les livrant à l'Ukraine, participer ainsi à la modernisation avec un retour d'investissements. Cependant, la coopération entre la Russie et l'Ukraine à la modernisation du réseau de gazoducs ukrainien ira sans aucun doute plus loin.

Alors que les deux premiers ministres étaient en discussion, le ministre russe de l'Energie, Sergueï Chmatko, a déclaré que les deux pays achevaient la préparation d'un accord intergouvernemental de coopération dans le secteur gazier prévoyant la participation de la Russie à la modernisation réseau de pipelines. Le ministre russe de l'Energie a souligné qu'il ne voyait pas de contradictions entre cet accord et la déclaration sur la modernisation du réseau de pipelines gaziers signée entre l'Ukraine et l'Union européenne.

Vladimir Poutine a d'ailleurs déclaré que l'idée, avancée voilà quelques années, de créer un consortium international afin de moderniser le réseau de gazoducs ukrainien avec la participation de compagnies européennes et russes, était toujours d'actualité.

Pour sa part, Ioulia Timochenko a promis de soutenir au maximum l'adhésion de la Russie à l'OMC. Elle a par ailleurs assuré que l'Ukraine ne livrait pas, actuellement, d'armements à la Géorgie et qu'elle ne le ferait pas dans un proche avenir. Au jeu du tu me tiens par la barbichette, les anciens alliés soviétiques sont rois.
Reste à voir l' efficacité de ces accords au prochain hiver. 8-)

Mais peut étre que Poutine veut pas que Ioulia Timochenko prenne froid cet hiver :-D

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Re: La demande d’adhésion de l’Ukraine est précipitée !

Message par energy_isere » 03 juin 2009, 21:12

ca recommence entre la Russie (Gazprom) et l' Ukraine.
Poutine met en garde l'UE contre une nouvelle crise du gaz en juin-juillet :
http://www.boursorama.com/infos/actuali ... 4748a82e3a

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Re: L'Ukraine et la crise gazière avec Gazprom

Message par Raminagrobis » 03 juin 2009, 23:19

L'Ukraine a un triple problème :
1. Le pays est classé parmi les économies les moins efficaces énergétiquement du monde.
2. Son approvisionnement en énergie est très fortement axé sur le gaz (50% de l'énergie primaire, suivi du charbon et du nuke)
3. Son approvisionnement en gaz est très directement dépendant de la Russie, la production intérieure est faible et il n'y a pas d'autres sources d'approvisionnements - contractuellement le pays achète du gaz aux pays d'asie centrale, mais physiquement ce gaz passe par la Russie.

L'Ukraine a une consommation de gaz de 66 G.m3 par an, c'est énorme par rapport au PIB du pays , c'est moitié plus que la France.

La solution à cette situation ne peut pas être monolithique. Améliorer fortement l'isolation dans le batiment, installer un million de chauffes-eaux solaires (le pays est assez ensoleillé en fait), remplacer les vieux réacteurs nucléaires, construire 3 ou 4 GW d'éolien (bon potentiel), installer un petit terminal d'importation de gaz liquéfié (achetant en égypte ou en algérie), sont des mesures qui seraient utiles.
Toujours moins.

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Re: L'Ukraine et la crise gazière avec Gazprom

Message par krolik » 04 juin 2009, 20:36

Allez, je vous raconte une petite histoire sur le sujet. Ubuesque mais complètement véridique car ininventable, et qui ne doit pas être racontée dans "krolik"-le bouquin.

En juin 1991 (URSS entière- c'est important) je traîne mes guêtres à Bruxelles dans la DG2, relations internationales / assistance à l'URSS / glasnost / conversion de l'économie.
Je rencontre des types qui étaient en train de préparer la conférence internationale portant sur la "Charte de l'Energie".
"La Charte de l'Energie" ce devait être un traîté international où chaque pays signataire s'engageait principalement à protéger les investissements étrangers dans le domaine de l'énergie, sur son territoire.
Que les Allemands protègent des intérêts français en Allemagne, dans le domaine de l'énergie, c'est une question qui semble un peu stupide et inversement ndes Allemands en France.
Mais le tout était de faire signer l'URSS. On a en Occident de vieux souvenirs des "emprunts russes" de 1917, et il n'était pas question que "cela recommence", surtout si les pays occidentaux devaient investir dans la production de gaz et de pétrole sibériens, productions qui étaient en train de baisser.
Je fais remarquer à ces diplomates / organisateurs que la signature d'un état en faillite, ça ne vaut pas grand'chose et qu'il faudrait qu'ils prennent contacts avec les différentes républiques de l'URSS. Eux au moins étaient "sur le terrain".
On discute un peu, et ces types me disent :
- Vous allez en Ukraine, vous y connaissez du monde, nous nous ne connaissons personne, si vous rencontrez un ministre, vous l'invitez de notre part. Pas de problème on paie tous les frais. La conférence aura lieu le 1er Novembre à Amsterdam.
Fin de la première époque.

Le 6 septembre 1991, de la chambre de mon hôtel à Kiev, je vois descendre le drapeau soviétique et monter le drapeau ukrainien au sommet de la coupole de la "Rada" (le parlement ukrainien) à Kiev.
J'étais déjà en contact avec le Président de l'Académie des Sciences d'Ukraine pour la remédiation de Tchernobyl je lui parle de cette histoire d'invitation d'un représentant du gouvernement ukrainien.
Il me trouve rapidement un rendez-vous avec son copain ministre du commerce extérieur.
Le ministre me reçoit, je lui fais part de l'invitation pour aller discuter de la "Charte de l'Ennergie à Amsterdam, et je lui remets un lettre générique d'invitation de la DG2.
Le Ministre est surpris que quelque part on s'intéresse à lui. Il me dit :
- Vous devez nous représenter, n'importe comment vous en savez plus que nous sur les problèmes de l'énergie.
Là, pour moi c'est comme un séisme 5 sur Richter.
Il est difficilement compréhensible par un Occidental de se rendre compte à quel point la mentalité "Prolétaire qui ne sait rien" avait été inculquée tous les niveaux de la hiérarchie sociale, complètement nivelée au bulldozer.
Je lui réponds :
- Bien volontiers,mais il faut que vous me mandatiez pour vous représenter..
Et là le Ministre dicte une lettre en Russe m'accréditant en tant que représentant du gouvernement ukrainien.
Un traducteur du ministère fait la traduction en Anglais et le Ministre signe et tamponne les deux exemplaires.
Là c'est du seisme 6, d'autant plus qu'il sort de son ministère pour me raccompagner à la voiture.
Mes chaussures ne sont plus assez grandes pour mes pieds..
Fin de l'époque 2.

Le 1er Novembre 1991, je me pointe donc au Palais des Congrès d'Amsterdam près de l'aéroport, où se tenait cette conférence. travailler un jour de Toussaint, il n'y a que les Parpaillots néerlandais pour faire cela !

Je me rends au bureau d'accueil pour récupérer les documents pré-établis de la conférence.
La nana de l'accueil me dit :
- Mais on ne donne ces documents qu'aux délégations.
Je lui dis que je suis la délégation ukrainienne et je sors les papiers.
La nana appelle son chef au téléphone et lui dit
- J'ai monsieur Lukraine devant moi, est-ce que je lui donne les documents ?
L'Ukraine n'existait vraiment pas encore à la surface de la Terre, cette nana n'en avait jamais entenu parler.
Je reçois mes documents et je vais m'installer à ma place de délégation, avec le petit panneau "Ukraina" devant moi. A côté des Américains,Canadiens, Japonais et autres européens de toutes origines.

A un moment,la parole circule dans les délégations et mon tour vient de dire quelque chose..
En résumé, je dis que :
- Protéger les investissements étrangers est une chose essentielle mais qu'il serait nécessaire prioritairement de réglementer et de tarifer les transits d'énergie d'un pays à l'autre. Rémunération en nature peut-être, mais nécessité d'une rémunération ainsi que d'une tarification d'achat de l'énergie qui prennent en compte les monnaies locales sans forcément s'appuyer sur une devise unique.

Peandant la "pause café", le délégué british et le délégué allemand viennent me voir pour me dire :
- c'est intéressant ce que vous avez dit, on n'y avait pas du tout pensé à la rédaction du projet de traité.

Fin de l'époque 3

Je fais mon rapport au Ministre qui m'avait mandaté. Il est très content.. Pas de problème.

Mais dans l'assistance, la délégation française avec des représentants d'ELF (mandatés eux par Roland Dumas, Ministre des Affaires étrangères de l'époque) fait son rapport, ele aussi...
Un Français représentant l'Ukraine dans une conférence internationale..; Qui c'est ce type ???
Et là j'ai eu pas mal de visites inopinées.
Fin de lépoque 5

Et lorsque l'on reparle du problème de la tarification des transits d'énergie sur l'Ukraine, et du prix de vente en dollars du gaz à l'Ukraine, je me dis qu'il y en a qui ne savent vraiment pas traîter des problèmes rapidement pour mettre les affaires sur de bonnes rails. C'est l'époque 6 qui continue..

Marrant, non ?!
C'était l'époque où je disais; en ex-URSS l'ordinaire est impossible mais l'exceptionnelest quotidien!
C'est encore un peu vrai maintenant.

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Re: L'Ukraine et la crise gazière avec Gazprom

Message par hyperion » 05 juin 2009, 13:40

Une virulence inhabituelle à la veille de l’été 2009, au moment où la consommation de gaz est la plus basse dans l’hémisphère nord. L’Ukraine doit payer, avant le 7 juin 2009, 500 millions de dollars à Gazprom pour la livraison du gaz du mois de mai 2009. Car si le pic de la consommation intervient en hiver, c’est maintenant que l’Ukraine remplit ses réservoirs pour faire face ultérieurement à ses obligations d’intermédiaire
La guerre du gaz réactivée entre Kiev et Moscou
dans 1984, la novlangue; mais surtout la double pensée: la guerre c'est la paix, la liberté c'est l'esclavage, l'ignorance c'est la force, l'hcq c'est hautement toxique

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Re: L'Ukraine et la crise gazière avec Gazprom

Message par energy_isere » 05 juin 2009, 18:16

L'Ukraine s'engage à payer vendredi sa dette gazière à la Russie :

L'Ukraine a promis de payer vendredi sa facture pour le gaz russe reçu en mai, alors que Moscou agite le spectre d'une nouvelle crise gazière entre les deux pays avec son corrolaire habituel, l'interruption des livraisons à l'Europe.
...............
http://www.boursorama.com/infos/actuali ... cf994b1233

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Re: L'Ukraine et la crise gazière avec Gazprom

Message par fuste23 » 08 juin 2009, 11:45

L'Ukraine a payé la totalité de sa facture de gaz russe pour mai (Gazprom)

http://www.boursorama.com/infos/actuali ... 7d1fe3b58c

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Re: L'Ukraine et la crise gazière avec Gazprom

Message par geopolis » 10 févr. 2010, 15:15

On se dirige vers une nouvelle crise en Ukraine après l'élection présidentielle de dimanche qui a vu la victoire du pro-russe M.Ianoukovitch sur Ioulia Timochenko avec 49 % des voix au second tour contre 46 % à sa rivale.

Selon l’influent journal en ligne Ukraïnska Pravda, le premier ministre Ioulia Timochenko va contester le résultat de l’élection présidentielle, malgré des pressions de l’Occident et de la Russie où le président Dmitri Medvedev a félicité hier son rival, Viktor Ianoukovitch. « Je ne reconnaîtrai jamais la légitimité de la victoire de Ianoukovitch avec un scrutin pareil », a-t-elle déclaré lors d’une réunion lundi soir. L’opposant Ianoukovitch a obtenu 48,96 % des suffrages et Ioulia Timochenko 45,47 %, selon les résultats quasi complets de l’élection publiés hier
Sitôt élu Ianoukovitch fait un appel du pied a son voisin russe pour la modernisation du réseau de transport du gaz ukrainien.
Le quotidien d'affaires russe Kommersant a annoncé mardi que M.Ianoukovitch, vainqueur de la présidentielle ukrainienne selon des résultats encore non définitifs, pourrait proposer à Gazprom de prendre part à la modernisation du réseau gazier.
l'article de Ria Novosti

Ukraine : l'enjeu du transit énergétique
6 février 2010 Le Figaro

À la veille de l'élection présidentielle en Ukraine, la directrice * du bureau de l'Ifri à Bruxelles, analyse l'événement à l'aune de l'importance qu'a Kiev dans le transport du gaz entre la Russie et l'Europe.Cinq ans après la « révolution orange » (2004) la déception quant à ses acquis est grande. L'immense vague de sympathie internationale à l'égard de l'Ukraine s'est évanouie et la crédibilité de l'ensemble des personnes phares de la révolution est consommée.

Le nouveau président élu dimanche - Timochenko ou Ianoukovitch - aura, contrairement à la situation en 2004, une marge de manoeuvre très étroite. Il devra tout faire pour renflouer les caisses de l'État, soit en obtenant un crédit chinois, soit en augmentant les frais de transit du gaz et du pétrole russe.

Nous nous souvenons tous des coupures gazières en hiver 2009, inédites dans les relations énergétiques Est-Ouest. Rappelons que 80 % du gaz russe - qui constituent un quart de la consommation gazière de l'Union européenne - transitent par l'Ukraine. Les experts attribuent la responsabilité de la crise gazière de 2009 non seulement à la Russie, mais également à l'Ukraine : gouvernance opaque et contradictoire, clientélisme, et une entreprise nationale, Naftogaz, qui sert de caisse noire.

Le transit est devenu le symbole de l'identité ukrainienne depuis le renouveau de l'indépendance, en 1991. Il incarne l'emplacement de l'Ukraine sur la carte européenne, au carrefour entre la Russie et l'UE.

Y aura-t-il une nouvelle crise de transit ? Certes, on ne peut exclure un défaut de paiement ukrainien. Mais, au-delà de la question du transit, l'État même de l'économie et de la politique du pays est un facteur de crise. Cette fragilité pourrait marginaliser à terme l'Ukraine dans le paysage énergétique, et favoriser des gazoducs alternatifs à sa trajectoire.

La décision sur l'avenir du réseau de transit gazier reflétera les choix de l'Ukraine. Il y a, en effet, moyen de choisir entre trois solutions : l'enlisement, un consortium multilatéral incluant à la fois l'Ukraine, l'UE et la Russie, marquant ainsi un ancrage à l'Est pour la gouvernance du réseau, ou enfin une solution occidentale. Dans ce dernier cas, il s'agirait de l'introduction des codes de conduite communautaires dans le secteur énergétique ukrainien. Elle se traduirait par l'adhésion à la Communauté de l'énergie et par des prises de participation financière de la part de structures occidentales publiques ou, pourquoi pas, privées, dans la modernisation.

Il semble toutefois que le blocage politique du pays continuera après l'élection présidentielle : si Ianoukovitch gagne, il devra compter sur Timochenko comme piètre opposant. La campagne populiste continuera, et les décisions finiront par être prises sans que Kiev ait vraiment choisi. Constatons-le avec amertume : la communauté internationale et l'Union européenne se trouvent face à un pays malade à la gouvernance « spot ». Trouver des réponses nouvelles aux pays immunisés par soixante-dix ans d'Union soviétique : voilà le défi qui continuera de se poser aussi à nous Européens après-demain.

*Étude récente :« Ukraine : un pays de transit dans l'impasse », Paris, Les études, Ifri, décembre 2009 (http://www.ifri.org).

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Re: L'Ukraine et la crise gazière avec Gazprom

Message par energy_isere » 23 avr. 2010, 20:10

Un président Ukrainien pro russe, ca aide :
L’Ukraine prolonge de 25 ans la concession du port de Sebastopol et obtient un rabais de 30% sur le gaz russe (Deutsche Welle)

vendredi 23 avril 2010

Après la Pologne, c’est de l’Ukraine que se rapproche la Russie. Hier, le président russe Dmitri Medvedev et son homologue ukrainien Victor Ianoukovich ont annoncé avoir conclu un accord important.

Cet accord peut être résumé ainsi : 30% de rabais sur les livraisons de gaz à l’Ukraine, contre la prolongation de 25 ans des facilités de la flotte russe dans le port de Sébastopol.

Un signal fort d’après Dmitri Medvedev :

« Cette rencontre est très importante car nous avons fait des pas importants sur la voie de l’amélioration de nos relations. Nous voulons créer un partenariat de façon à ce que nos relations revêtent de nouveau un caractère stratégique. J’espère que les résultats obtenus confirment cette amélioration. »

L’Union Européenne a elle aussi fait part de sa satisfaction : les 27 qui importent le quart de leur gaz de la Russie n’auront plus à craindre les crises du gaz entre Kiev et Moscou. Des crises qui dans le passé ont systématiquement abouti à la rupture pure et simple des livraisons vers les pays européens.

En ce qui concerne le port de Sébastopol, la flotte russe devait le quitter en 2017. Et cela aurait pu entraîner la sécession de la Crimée, une région à l’origine russe qui avait été cédée à l’Ukraine en 1954 par Nikita Krouchtchev. Avec cette nouvelle garantie, il n’y a plus de risque d’instabilité dans la région.

Victor Ianoukovich, qui, lorsqu’il a été élu président, avait promis un renouvellement de ses relations avec le Kremlin, se félicite lui aussi de cette avancée :

« Les 5 années qui viennent de s’écouler sont associées à un refroidissement des relations entre l’Ukraine et la Russie. Il est à peine pensable qu’un tel phénomène ait pu avoir lieu dans notre histoire commune. En tout cas, cela ne correspond pas aux intérêts des sociétés ukrainienne et russe : dans les deux pays, les gens souhaitent que nous reconstruisions les bonnes relations de voisinage qui ont toujours été bénéfiques pour nos peuples. »

Les membres de son parti, Notre Ukraine, ont en revanche demandé sa destitution immédiate : pour eux, l’accord est contraire à la Constitution qui interdit le déploiement de bases militaires étrangères sur le territoire.

Sources Deutsche Welle

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Re: L'Ukraine et la crise gazière avec Gazprom

Message par energy_isere » 15 août 2011, 14:30

Derrière le procès Timochenko, une forte odeur de gaz

Peut-on parler de remake des procès de Moscou en Ukraine ? Depuis le 5 août, l'ancienne Premier ministre et égérie de la Révolution orange Ioulia Timochenko est incarcérée. Accusée d'abus de pouvoir, elle encourt 7 à 10 ans de prison. Ce procès est-il une simple affaire de politique intérieure, ou de contrats gaziers saupoudrés d'influences mafieuses ?

.....................

Il faut remonter à 2009 pour retrouver la trace de ces contrats gaziers "désavantageux" signés par Ioulia Timochenko, à l'époque Premier ministre. Après des mois de crise du gaz entre Moscou et Kiev, Timochenko et Vladimir Poutine, Premier ministre russe, aboutissent à un accord rétablissant l'approvisionnement en gaz de l'Ukraine et de l'Europe. Ces accords entre l'entreprise russe Gazprom et l'ukrainienne Naftogaz affirmaient notamment que l'Ukraine devait bénéficier de réductions de 20% du prix du gaz en 2009 avant un alignement sur les prix et tarifs européens en 2010. Timochenko et Poutine ont également exprimé leur volonté de supprimer les intermédiaires, visant par-là l'entreprise fortement opaque RosUkrEnergo.
..............
lire ici : http://www.atlantico.fr/decryptage/timo ... 63132.html

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Re: L'Ukraine et la crise gazière avec Gazprom

Message par energy_isere » 04 sept. 2011, 11:21

La crise gaziére Ukraine Russie continue :

Conflit gazier : l'Ukraine ne fusionnera pas Naftogaz avec Gazprom

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Re: L'Ukraine et la crise gazière avec Gazprom

Message par energy_isere » 11 oct. 2011, 13:26

Suite de ce post viewtopic.php?p=299348#p299348
Timochenko condamnée à sept ans de prison, l'UE menace Kiev

L’opposante ukrainienne et ex-Premier ministre, condamnée pour abus de pouvoir concernant des contrats gaziers signés avec la Russie, a dénoncé «un jugement fabriqué» par le président Ianoukovitch


.........
En détention provisoire depuis le 5 août, Timochenko était jugée pour avoir conclu en 2009, sans l'autorisation du gouvernement qu'elle dirigeait, des accords gaziers avec la Russie considérés comme étant défavorables à son pays.
http://www.liberation.fr/monde/01012364 ... riminelles

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Re: L'Ukraine et la crise gazière avec Gazprom

Message par energy_isere » 15 août 2012, 20:15

Un consortium mené par EXXON et SHELL remporte un projet gazier de 10 milliard de $ en mer Noire coté Ukraine.
C 'est le champs gazier de Skifska.
Pas de planning de développement indiqué.

Ca pourrait permettre à l' Ukraine de se débarrasser du Gaz Russe importé.

Exxon, Shell-led group win $10 billion Ukraine gas project

August 15, 2012

KIEV (Reuters) - Ukraine has picked a consortium led by ExxonMobil and Royal Dutch Shell to develop its Skifska gas field in the Black Sea, it said on Wednesday, as it seeks to wean itself off increasingly expensive Russian gas imports.

The project, whose total costs have been estimated by the government at $10-12 billion, is part of the former Soviet republic's plan to ease its dependence on gas imported from Russia, which amounted to some 40 billion cubic meters last year and accounted for nearly two thirds of the country's consumption.

"Thanks to state projects aimed at increasing domestic production we will be able to produce at least 45 billion cubic meters domestically," Environment and Natural Resources minister Eduard Stavitsky told reporters in announcing the winner of the Skifska tender.

...............
http://www.chicagotribune.com/business/ ... 5078.story

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Re: L'Ukraine et la crise gazière avec Gazprom

Message par energy_isere » 08 sept. 2012, 13:07

Mise en service d' un gisement de Gaz en Ukraine dont la réserve est de 22 milliards de m3 .
Ukraine Puts Shelf Gas Field into Operation

IEV, September 5 (RIA Novosti)

Ukraine’s state-run company Chornomornaftogaz on Wednesday started commercial operation of the Odessa natural gas deposit on the Black Sea shelf.
President Viktor Yanukovych pushed the button launching the gas flow at one of the three boreholes.
The Odessa deposit has estimated reserves of 22 billion cubic meters. The gas produced there will be fed into Crimea’s gas supply system.
Yanukovych said that by launching the Odessa operation Ukraine has taken an important step toward acquiring “energy independence.”

By the end of the year Chornomornaftogaz is planning to raise production to 53 billion cubic meters.
By 2015, production should hit 1 billion cubic meters a year.
http://en.ria.ru/business/20120905/175788783.html

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