Risque de débordement militaire entre l' Occident et la Russie

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Re: Risque de débordement militaire entre l' Occident et la Russie

Message par energy_isere » Aujourd’hui, 15:55

L’Australie est sur le point de livrer 49 anciens chars M1A1 Abrams à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · opex360 19 mai 2025

En septembre 2023, après les avoir longtemps réclamés, l’armée ukrainienne prit possession de trente-et-un chars MA1A1 Abrams SA [Situational Awareness] prélevés dans l’inventaire de l’US Army. Seulement, leur premier engagement au combat, en février 2024, ne permit pas d’éviter la perte de la localité d’Avdiïvka, dans l’oblast de Donetsk.

Depuis, d’après le site Oryx, qui documente les pertes subies par les deux belligérants, vingt-deux M1A1 Abrams ukrainiens ont été détruits, abandonnés ou capturés. Plusieurs raisons ont été avancées pour expliquer ce taux d’attrition, d’environ 70 %.

D’abord, l’omniprésence des munitions téléopérées [MTO] sur la ligne de front. La « transparence » du champ de bataille induite fait que les chars sont susceptibles d’être rapidement détectés… et donc traqués. Aussi, leur vulnérabilité ne peut que croître, surtout s’ils ne disposent pas de contre-mesures appropriées pour « traiter » cette menace.

En outre, en avril 2024, un responsable militaire américain expliqua que, en mettant de côté une approche « interarmes », l’armée ukrainienne n’avait « pas adopté les tactiques » adéquates pour rendre « plus efficaces » ses M1A1 Abrams.

Des soldats ukrainiens firent aussi fait part de leur déception auprès de CNN, ceux-ci ayant déploré des munitions inadaptées et des difficultés pour maintenir les Abrams en bon état de marche, le maintien en condition opérationnelle [MCO] de ce type de char étant compliqué à assurer.

« Ce que nous avons est surtout destiné aux engagements directs de type ‘chars contre chars’, ce qui arrive rarement. Nous agissons plus souvent comme l’artillerie », avait ainsi avancé l’un deux.

Conseiller à la sécurité nationale du président Joe Biden, Jake Sullivan fit preuve d’une certaine franchise lors d’un colloque organisé par la Fondation Ronald Reagan, en décembre dernier. « En ce qui concerne les chars Abrams que nous avons envoyés en Ukraine, ils ne sont pas réellement utilisés par l’armée ukrainienne car ce n’est pas l’équipement le plus utile pour elle dans cette guerre », avait-il en effet admis.

Ces doutes expliquent-ils les réticences des États-Unis à donner leur feu vert au don à l’Ukraine de quarante-neuf M1A1 Abrams ayant servi au sein de l’armée australienne ?Chars

En effet, fin avril, ces chars promis par Canberra n’avaient toujours pas quitté le sol australien, faute d’avoir obtenu l’autorisation nécessaire de Washington.

Si la perspective d’un éventuel cessez-le-feu entre Ukrainiens et Russes a été avancée pour expliquer ce blocage, des responsables de la défense australienne ont émis des doutes sur la pertinence de cette aide militaire.

« Nous commençons à douter que les Ukrainiens veuillent réellement ces char. Le toit est le point le plus faible de l’Abrams alors que l’on parle d’une guerre de drones », a déclaré l’un d’eux, à la chaîne australienne ABC News. « Il y a aussi la crainte qu’avec un éventuel accord de paix à l’horizon, il serait embarrassant d’avoir des chars à bord de navires au milieu de l’océan. On manque aussi du personnel nécessaire pour les surveiller en mer », a-t-il ajouté.

En outre, selon ABC News, les anciens M1A1 Abrams de l’armée australienne ne sont évidemment pas de première jeunesse. Ce qui pose la question de la logistique nécessaire à leur entretien. C’est en particulier ce point qui a été soulevé par les États-Unis.

Chars
« L’année dernière, avant même le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, nous avions prévenu les Australiens que l’envoi de ces chars Abrams serait compliqué, et qu’une fois arrivés sur le champ de bataille, les Ukrainiens auraient du mal à les maintenir », a en effet confié un responsable américain.

Quoi qu’il en soit, et malgré ces réserves, ces quarante-neuf M1A1 Abrams promis par Canberra sont sur le point de rejoindre l’Ukraine, l’administration américaine ayant finalement consenti à donner son autorisation pour leur réexportation.

En effet, le 18 mai, après avoir assisté à la messe inaugurale du pape Léon XIV, le Premier ministre australien, Anthony Albanese, a confirmé au président ukrainien, Volodymyr Zelenski, que les M1A1 Abrams étaient « en route » vers l’Ukraine.

« Nous avons travaillé en étroite collaboration avec l’Ukraine et les États-Unis, pour que cette expédition ait lieu et que les chars soient en route », a affirmé Richard Marles, le ministre australien de la Défense, ce 19 mai. « La première tranche est en route depuis un certain temps déjà, mais je ne vais pas entrer dans les détails », a-t-il ajouté. Chars

Reste à voir ce que l’armée ukrainienne fera de ces chars dont l’utilité interroge.. Et cela alors que le gouvernement australien avait motivé son refus de donner à Kiev les hélicoptères NH-90 qu’il venait de retirer du service en affirmant que l’Ukraine aurait du mal à les exploiter et à assurer leur entretien…
https://www.opex360.com/2025/05/19/laus ... -lukraine/

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