Politique Etats-Unienne de l' énergie

Discussions traitant des diverses sources d'énergie ainsi que de leur efficacité.

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Re: Politique Etats-Unienne de l' énergie

Message par energy_isere » 13 juil. 2025, 15:04

Face aux canicules, le combat des Amérindiens Navajo pour l'électricité et la clim

AFP •13/07/2025

En plein désert, à environ deux heures de route du Grand Canyon, des ouvriers plantent des poteaux électriques dans la terre orange et bricolent par 38°C pour faire courir des câbles jusqu'à la maison de Christine Shorty.

Grâce à leur générosité, cette Amérindienne de la Nation Navajo va enfin pouvoir être raccordée à l'électricité. Un luxe dans cette région de l'Ouest où plus de 10.000 familles sont encore privées de courant, et donc de climatisation, pourtant largement répandue aux Etats-Unis.
...................
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 16f50eca02

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Re: Politique Etats-Unienne de l' énergie

Message par energy_isere » 15 juil. 2025, 08:34

Aux Etats-Unis, data center cherche électricité désespérément

AFP •15/07/2025

"La centrale serait là", pointe sur une carte Al Tomson, le maire de Davis, dans l'est des Etats-Unis. Cet ancien militaire se bat contre l'implantation, à la sortie de son village, de turbines à gaz destinées à alimenter en électricité un vaste centre de données.

Ce projet, que l'Etat de Virginie-Occidentale essaye de "faire avaler de force" aux 600 habitants du village selon l'édile, n'est qu'un exemple de plus dans la course de vitesse que mène l'industrie de la tech pour alimenter en énergie ses serveurs, rendus plus gourmands que jamais par le boom de l'intelligence artificielle.

Pour brancher à la hâte leurs milliers de data centers, les géants américains de l'informatique à distance (cloud) s'impliquent directement dans la production d'énergie. Et s'ils se tournent vers les énergies renouvelables et tentent de relancer le nucléaire, ils appellent aussi à la rescousse les énergies fossiles comme le gaz, peu cher.

En Pennsylvanie, une ancienne centrale à charbon va désormais tourner au gaz pour alimenter un centre de données.

En Géorgie, xAI, l'entreprise d'Elon Musk derrière le chatbot Grok, a directement branché à ses serveurs 35 turbines à méthane, le tout sans permis selon l'ONG Southern Environmental Law Center.

L'avantage: un accès rapide et fiable à une grande quantité d'électricité. Car la part des centres de données dans la demande électrique aux Etats-Unis devrait passer de 4 à 5% actuellement à entre 6,7% et 12% d'ici 2028, selon une estimation gouvernementale.

- Impuissance -
Le réseau électrique américain "fait face à une croissance de la demande que nous n'avons pas vue depuis plus d'une génération", alerte Todd Snitchler, patron de l'EPSA, qui représente un grand nombre de producteurs d'électricité.

Pour y répondre, ils agissent sur tous les fronts. Un peu partout, la fin de vie des vieilles centrales est repoussée, des turbines additionnelles sont ajoutées en attendant que de nouvelles installations sortent de terre.

Mais la soif liée à l'IA est telle que de plus en plus de géants de la tech en viennent à construire leurs propres centrales, en dehors du réseau.

Quitte à le faire contre le souhait des habitants.

A Davis, le maire et des centaines de ses administrés luttent depuis avril contre le projet de centrale de Fundamental Data. Pour Al Tomson, cette entreprise n'est qu'une "société écran" qui travaille "pour le compte d'une grande entreprise de la tech non identifiée." Fundamental Data n'a pas répondu aux multiples sollicitations de l'AFP.

Dans le bureau du maire est imprimée une carte sur laquelle on peut lire que les turbines à gaz, avec leurs rejets toxiques, seraient situées à "1,1 km d'habitants" du village touristique entouré de nature à trois heures de Washington.

Mais Al Tomson se dit démuni. L'Etat de Virginie-Occidentale a récemment adopté une loi qui, pour attirer les milliards de dollars d'investissement dans les data centers, interdit aux élus locaux de prendre des mesures s'y opposant.

- Compétition mondiale -
La frustration des habitants de Davis a débordé lors d'une réunion publique particulièrement tendue, fin juin. Pendant cinq heures, quelque 300 personnes ont interpellé des régulateurs chargés d'approuver un premier permis concernant la qualité de l'air, bien parti pour être accordé selon eux.

A la sortie, des bénévoles distribuaient des panneaux "Non au complexe de data center" à installer dans son jardin – certains sont déjà placardés sur les vitrines des commerces.

Mais ces opposants font face à un problème qui les dépasse.

"Ne pas réussir à alimenter les centres de données nécessaires pour l'emporter dans la course à l'IA (...) permettrait à des nations concurrentes de décider des règles du monde numérique et de contrôler son infrastructure", alerte un récent rapport du ministère américain de l'Energie.

Certains, à Davis et en Virginie-Occidentale, sont favorables à ces projets, y voyant l'occasion de réindustrialiser une région sinistrée – la centrale proposée s'installerait sur le site même d'une ancienne mine de charbon.

Car depuis que les emplois miniers sont partis, "nous avons besoin de quelque chose ici pour garder nos jeunes," estime Charles Davis, chemise à carreaux et bottes de cuir, qui habite Thomas, un village proche.

Jojo Pregley, elle, ne veut pas en entendre parler. "Beaucoup de monde a eu le cancer ici", dit-elle, assise sur un banc devant sa maison, en compagnie de son mari Pat, 40 ans au fond de la mine. "On ne veut pas plus de pollution, de data center ou de quoi que ce soit d'autre."
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... c27603a354

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Re: Politique Etats-Unienne de l' énergie

Message par energy_isere » 10 nov. 2025, 09:19

La ruée vers l'IA bute sur l'énergie et booste gaz et charbon aux Etats-Unis

Connaissance des Énergies avec AFP le 10 novembre 2025

Dans la ruée vers l'IA, les géants américains de la tech ont l'argent et maintenant les puces. Mais leur compétition féroce se heurte à un autre obstacle: électrifier des centres de données énergivores, synonyme à court terme d'un regain de production du gaz et du charbon.

"Notre plus gros problème actuellement (...) c'est l'électricité et la capacité à construire assez vite les centres de données à proximité des centrales", a reconnu début novembre le PDG de Microsoft, Satya Nadella, dans un podcast avec Sam Altman, le patron d'OpenAI (ChatGPT).

Reflétant la frénésie des années 90 pour l'internet, les géants d'aujourd'hui dépensent des sommes inédites pour bâtir celle de la révolution de l'IA.

Dans cette bataille, Google, Microsoft, AWS (Amazon) ou encore Meta (Facebook) peuvent compter, en partie, sur leurs trésoreries florissantes pour dépenser environ 400 milliards de dollars en 2025 et plus encore en 2026. Soutenus pour l'heure par l'enthousiasme des marchés.

Tout ce cash a permis de résorber en partie un premier goulot d'étranglement: l'acquisition des millions de puces nécessaires pour la course à la puissance de calcul. Dans le sillage du numéro un mondial Nvidia, Amazon, Google et Microsoft accélèrent leur production de processeurs maison.

Désormais, "mon problème n'est plus l'approvisionnement en puces, mais le fait que je n'ai pas les bâtiments prêts à l'emploi pour les brancher", a résumé Satya Nadella.

Faire sortir de terre ces immenses entrepôts remplis d'armoires à cartes graphiques, également très consommatrices d'eau pour le refroidissement, prend en moyenne deux ans aux Etats-Unis.

Et il faut entre cinq et dix ans pour mettre en service de nouvelles lignes à haute tension, capables de les alimenter.

- Mur énergétique -

Les grandes compagnies de la tech ont pourtant vu venir le mur énergétique.

Il y a un an déjà, le principal fournisseur de Virginie, Dominion Energy, avait un carnet de commandes pour les centres de données de 40 gigawatts, soit la puissance moyenne d'autant de réacteurs nucléaires.

La capacité qu'il doit déployer dans cet Etat de l'est du pays, plus importante région d'implantation du cloud (informatique à distance) au monde, est passée depuis à 47 GW.

Au total, les centres de données des Etats-Unis, déjà accusés de gonfler la facture des foyers américains, pourraient peser 7 à 12% de la consommation nationale d'ici 2030, contre 4% aujourd'hui, selon différentes études.

Mais cette croissance est discutée. "Les fournisseurs d'électricité et les entreprises technologiques ont intérêt à adopter ces prévisions", a mis en garde en septembre Jonathan Koomey, expert réputé de l'université californienne de Berkeley, selon qui la bulle internet a connu des exagérations similaires.

"De nombreux centres de données (...) ne verront jamais le jour", a-t-il ajouté.

Si la croissance prévue se réalisait, elle ferait courir un risque de pénurie qui pourrait priver des millions de foyers américains d'électricité d'ici 2028, estime un rapport de la banque Morgan Stanley.

Plusieurs énergéticiens américains ont déjà retardé des fermetures de centrales à charbon, particulièrement néfastes pour le climat.

Et le gaz, l'énergie la plus utilisée dans le monde pour alimenter des data centers (40% selon l'Agence internationale de l'énergie), connaît aussi un regain de faveur, compte tenu de son déploiement rapide.

En Géorgie, où les centres de données se multiplient, un énergéticien vient de demander l'autorisation d'installer 10 GW de générateurs alimentés au gaz.

Certains fournisseurs et xAI, la startup IA d'Elon Musk, ont acheté en urgence des turbines d'occasion à l'étranger pour les rapatrier aux Etats-Unis. Le recyclage de turbines d'avions a aussi le vent en poupe.

- Des puces en orbite -

"La vraie menace existentielle actuelle, ce n'est pas un degré de réchauffement climatique, c'est le fait que nous pourrions perdre la course aux armements nourris à l'IA si nous n'avons pas assez d'électricité", a justifié en octobre le ministre Doug Burgum, chargé de la gestion des terres fédérales.

En conséquence, les géants de la tech font profil bas sur leurs engagements climatiques. Google, qui a promis zéro émission nette de carbone en 2030, n'affiche plus cet objectif sur son site.

Ils communiquent en revanche sur des projets de long terme.

Amazon investit dans l'avènement de réacteurs de nouvelle génération, dits SMR (small modular reactor), tandis que Microsoft et Google entendent redémarrer des réacteurs conventionnels déclassés d'ici 3-4 ans.

Les grands acteurs de la tech investissent aussi massivement dans le solaire et le stockage par batteries, en particulier en Californie et au Texas.

Et certains, comme Google et Elon Musk, ont aussi comme projets de mettre des puces en orbite, alimentées par de l'énergie solaire, bien plus abondante et stable qu'en surface. Avec des tests prévus dès 2027.
https://www.connaissancedesenergies.org ... nis-251110

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