https://www.boursorama.com/actualite-ec ... afe3b42157Recyclage de batteries automobile: la startup Battri inaugure sa première usine dans le nord
Boursorama avec AFP •20/06/2025
La startup Battri inaugure vendredi dans le Pas-de-Calais sa première usine de traitement de batteries de voitures en fin de vie, qui produira de la "black-mass", une poudre de minéraux et métaux mélangés, premier maillon de circularité en vue d'un recyclage total.
Cette usine implantée à Saint-Laurent-Blangy, dans laquelle la banque publique d'investissement (BPI) a pris une participation, sera l'une des plus grandes en Europe à ce jour, avec une capacité de traitement initiale de 15.000 tonnes par an, pouvant aller jusqu'à 35.000 tonnes à terme, a indiqué à l'AFP son directeur général Maxime Trèves. Soit 80 à 100.000 batteries de voitures traitées en moyenne par an.
Une centaine d'emplois à terme doivent être créés sur le site, qui pour l'instant emploie une vingtaine de personnes.
Située dans la région des Hauts de France, qui accueille trois usines de batteries automobiles (ACC, AESC, Verkor), elle traitera surtout dans un premier temps les rebuts de production de ces nouvelles usines, ainsi que des batteries usagées.
"En phase de lancement, les usines de batteries produisent jusqu'à 80% de déchets", souligne M. Trèves. "Elles doivent roder chaque étape du processus de fabrication très long à mettre en place" pour équilibrer les anodes, les cathodes, les cellules. "Il y a beaucoup de rebuts", a-t-il dit.
"Nous allons nous concentrer sur le prétraitement des batteries, les collecter, les décharger, les démonter, les broyer et séparer les matières par procédé mécanique", a-t-il précisé.
Outre la blackmass composée de nickel, de cobalt, de lithium et de graphite -les métaux qui servent à conduire l'électricité à l'intérieur des batteries- l'usine recueillera aussi du cuivre, de l'aluminium, et des polymères.
L'énergie restante dans les batteries sera récupérée, ainsi que les solvants qui seront brûlés et transformés en énergie, ce qui, avec l'ajout de panneaux solaires, permettra de générer 50% des besoins en énergie du site.
"Notre modèle d'affaires est pour l'instant basé sur le prix de revente des matières" tant qu'il n'existe pas en France ou en Europe d'opérateurs pouvant fabriquer les anodes et cathodes des batteries automobiles avec les métaux recyclés, a-t-il ajouté. La startup vise donc des clients dans un premier temps "aux Etats-Unis ou en Corée".
Elle a levé 20 millions d'euros au total, dont 1 million d'euros venant de la BPI.
Le recyclage des batteries
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https://rouleur-electrique.fr/100-000-v ... e_vignette700 000 voitures électriques (dans le monde) sont en fin de vie cette année : que deviennent leurs batteries ?
Albert Lecoq 17 juillet 2025 rouleur-electrique.fr
L’année 2025 marque un tournant pour l’industrie automobile électrique. Rien qu’aux Etats-Unis, plus de 100 000 véhicules électriques arrivent en fin de vie et quittent les routes cette année et on estime le volume global à environ 700 000 véhicules électriques en fin de vie à travers le monde. Cette situation, loin d’être problématique, ouvre de nouvelles perspectives économiques et environnementales. Contrairement aux véhicules thermiques traditionnels, les voitures électriques usagées ne finissent pas leur parcours dans une casse automobile classique. Leurs batteries lithium-ion conservent en effet une capacité résiduelle significative, souvent supérieure à 50% de leur capacité d’origine, ce qui les rend particulièrement attractives pour des applications de seconde vie.
Cette réalité transforme progressivement le paysage énergétique nord-américain. Des entreprises spécialisées comme Redwood Materials, dirigée par l’ancien cadre de Tesla JD Straubel, développent des solutions innovantes pour valoriser ces batteries usagées. L’enjeu dépasse la simple gestion des déchets : il s’agit de créer une véritable économie circulaire des batteries capable de répondre aux besoins croissants en stockage d’énergie.
Le marché du stockage stationnaire : une seconde carrière prometteuse
Les systèmes de stockage d’énergie stationnaire (ESS) représentent aujourd’hui le débouché le plus prometteur pour les batteries de véhicules électriques en fin de première vie. Ces dispositifs, qui permettent de stocker l’électricité pour la restituer selon les besoins, trouvent des applications multiples dans notre société de plus en plus connectée. Les centres de données, véritables gouffres énergétiques qui alimentent nos recherches ChatGPT et nos réseaux d’intelligence artificielle, exercent une pression considérable sur le réseau électrique. Les ESS fabriqués à partir de batteries recyclées offrent une solution pragmatique pour soulager cette tension.
Redwood Materials illustre parfaitement cette dynamique. L’entreprise traite actuellement 20 gigawatts-heures de batteries par an, soit l’équivalent de 250 000 véhicules électriques. Elle contrôle désormais 90% du marché du recyclage des batteries lithium-ion en Amérique du Nord. Sa nouvelle division, Redwood Energy, se concentre exclusivement sur la transformation des anciennes batteries de voitures électriques en systèmes modulaires de stockage d’énergie destinés au secteur commercial.
Processus de reconversion : de l’automobile au stockage stationnaire
La transformation d’une batterie de véhicule électrique en système de stockage stationnaire suit un protocole rigoureux. Après récupération des packs de batteries, Redwood Materials procède à leur stockage sécurisé avant d’entamer une phase de tests diagnostiques approfondis. Cette étape détermine si la batterie doit être recyclée intégralement ou si elle peut bénéficier d’une seconde vie. Les packs conservant une capacité énergétique significative sont alors convertis en batteries de stockage d’énergie, indépendamment de leur fabricant d’origine ou de la chimie de leurs cellules.
Le processus de reconversion peut intervenir à différents niveaux selon les besoins spécifiques :
Au niveau du pack complet pour des applications de grande capacité
Au niveau modulaire pour des besoins intermédiaires
Au niveau cellulaire pour optimiser les performances en sélectionnant les meilleures cellules
Cette approche granulaire permet d’adapter la solution aux contraintes techniques et économiques de chaque projet. Plus le démontage est poussé, plus les coûts de reconversion augmentent, mais la sélection au niveau cellulaire offre les meilleures performances pour les systèmes de seconde vie.
Applications concrètes : de la maison aux zones rurales
Les systèmes de stockage issus de batteries recyclées trouvent des applications variées dans l’écosystème énergétique actuel. Les installations domestiques indépendantes constituent un premier débouché, permettant aux particuliers de stocker l’énergie produite par leurs panneaux solaires ou de bénéficier des tarifs électriques préférentiels pendant les heures creuses. Le secteur commercial représente un marché encore plus important, notamment pour alimenter les centres de données ou stabiliser les réseaux électriques locaux.
Les zones rurales présentent un potentiel particulièrement intéressant. Dans ces régions où l’infrastructure de recharge pour véhicules électriques reste limitée, les systèmes de stockage alimentés par l’énergie solaire ou éolienne peuvent créer des écosystèmes énergétiques autonomes. Les habitants peuvent ainsi recharger leurs véhicules électriques grâce aux systèmes de stockage stationnaire, créant un cercle vertueux entre mobilité électrique et énergies renouvelables.
Perspectives économiques et industrielles du secteur
Les chiffres du marché américain témoignent de la croissance soutenue du secteur électrique. En 2023, les consommateurs américains ont acheté un nombre record de 1,3 million de véhicules entièrement électriques et hybrides rechargeables, soit une progression de 7,3% par rapport à l’année précédente. Cette dynamique garantit un approvisionnement régulier en batteries usagées dans les années à venir, avec des centaines de gigawatts-heures qui arriveront en fin de première vie.
L’analyse du cabinet britannique IDTechX révèle des perspectives contrastées entre les deux filières de valorisation :
Secteur ---------------------Valeur projetée ------- Échéance
Recyclage des batteries 52 milliards de dollars 2045
Batteries de seconde vie 5,2 milliards de dollars 2035
Ces projections montrent que l’industrie du recyclage devrait croître plus rapidement que celle de la seconde vie, mais les deux secteurs présentent des opportunités économiques substantielles. Le développement du marché des ESS ne sera pas limité par l’offre de batteries usagées, mais plutôt par la capacité de l’industrie à les reconvertir efficacement et rapidement.
L’émergence de cette filière de valorisation des batteries usagées s’inscrit dans une logique plus large de transition énergétique. Elle permet de maximiser l’utilisation des matériaux critiques comme le lithium, le cobalt et le nickel, tout en réduisant la pression sur les chaînes d’approvisionnement mondiales. Les entreprises qui maîtrisent cette technologie de reconversion positionnent déjà les bases d’une industrie durable, capable de répondre aux défis énergétiques de demain.