https://www.boursorama.com/actualite-ec ... baf2e5e22cPénurie de carburant au Mali après un mois de blocus jihadiste
AFP •08/10/2025
Au Mali, chaque entrée dans Bamako de camions-citernes escortés par l'armée est désormais un exploit, conséquence d'un blocus jihadiste en cours depuis un mois sur le carburant importé des pays voisins et dont la pénurie commence à perturber fortement ce pays sahélien enclavé.
Depuis le mois de septembre, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaïda, s'attaque aux camions-citernes de carburant venant notamment du Sénégal et de la Côte d'Ivoire, par où transite la majorité des biens qu'importe le Mali.
Selon le JNIM, c'est en représailles à l'interdiction par les autorités maliennes de la vente de carburant hors stations en milieu rural, où le carburant est transporté dans des jerricanes pour être vendu ensuite. La mesure avait pour but d'assécher les moyens d'approvisionnement des jihadistes, selon les autorités.
Malgré les escortes de l'armée malienne, plusieurs camions ont été incendiés, des chauffeurs et militaires tués ou enlevés dans des embuscades jihadistes.
Le JNIM "cherche ainsi à asphyxier (la capitale malienne) Bamako en coupant ses artères logistiques", analysait fin septembre le think tank Timbuktu Institute, basé à Dakar.
- Stock de sécurité "épuisé" -
Après un mois de blocus jihadiste, le stock de sécurité de l'Office national des produits pétroliers (ONAP), censé couvrir trois jours de consommation nationale, est désormais "épuisé", car déjà injecté dans le circuit de distribution, indique l'organisme à l'AFP.
"La semaine dernière, une dizaine de citernes ont été brûlées sur la route de la Côte d'Ivoire. Cela a joué énormément sur nos prévisions. A ce jour, nous n'avons aucune visibilité sur la fin de la pénurie et sur l'approvisionnement correcte du pays", ajoute l'ONAP.
Bamako, capitale jadis épargnée par la pénurie grâce à son rang prioritaire dans l'approvisionnement, est désormais touchée comme l'intérieur du pays, où la pénurie frappe depuis quelques jours.
"Nous avons clairement fait savoir aux autorités que nous ne pouvons pas garantir la fourniture dans les régions. La priorité c'est vraiment Bamako et les usagers", déclare à l'AFP un responsable du groupement des professionnels du pétrole.
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https://www.agenceecofin.com/actualites ... de-sadiolaAu Mali, Allied Gold mise sur le solaire pour soutenir les opérations à la mine de Sadiola
Agence Ecofin 14 oct 2025
Les projets énergétiques solaires se multiplient en Afrique de l’Ouest pour répondre aux besoins des ménages et de l’industrie. Du Mali au Sénégal en passant par le Burkina Faso, la région teste les solutions combinant solaire et stockage afin de se doter d'une électricité fiable et compétitive.
Alors que le Mali fait face à de fréquentes coupures électriques et un déficit de production énergétique, le producteur d’or Allied Gold mise sur le solaire pour y sécuriser ses opérations. Ce choix illustre la place croissante des énergies renouvelables dans l'industrie et le développement économique dans le pays, et en Afrique de l’Ouest d’une manière générale.
Le 1er octobre 2025, la société canadienne a annoncé pour la période 2026 - 2028 un programme énergétique intégré destiné à soutenir l’extension par étapes de la mine de Sadiola. L’objectif du plan élaboré avec African Power Services (APS) est notamment d’assurer une alimentation stable. Il débutera par l’installation de 14 MW de générateurs diesel modernes, puis sera renforcé en 2027 par une unité solaire de 35 MW associée à un système de stockage par batteries de 30 MWh.
Une troisième étape viendra ajouter des groupes thermiques à vitesse moyenne et porter la capacité solaire à 60 MW, avec 45 MWh de stockage. Selon les prévisions, ce dispositif permettra à la mine de couvrir environ 40% de ses besoins énergétiques dès 2027 et de baisser ses coûts de production de 20% dans un premier temps, puis de 45% du total initial une fois le programme entièrement déployé.
Allied Gold prévoit ainsi une réduction du coût total de production comprise entre 150 et 200 $ par once d’or. Les premières installations seront financées via des paiements différés, ce qui limite les besoins en capital tout en maintenant la cadence des travaux.
Dans un pays où le réseau public reste fragile et en grande partie tributaire des produits pétroliers importés, ce modèle montre que le renouvelable peut servir d’alternative et soutenir la croissance industrielle. La démarche d'Allied Gold envoie un nouveau signal fort sur le rôle du solaire comme moteur de souveraineté énergétique et de compétitivité pour un secteur minier important pour l’économie malienne.
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https://www.agenceecofin.com/actualites ... -carburantLe Mali ferme les établissements scolaires en raison de la crise du carburant
Agence Ecofin 27 oct 2025
Le Mali ferme écoles et universités jusqu’au 9 novembre. La crise du carburant accentue l’insécurité éducative dans un pays déjà fragilisé par les attaques contre les écoles, le désengagement des enseignants et le risque de recrutement de mineurs.
Le dimanche 26 octobre, la junte militaire malienne a annoncé la suspension des écoles et universités jusqu’au 9 novembre, soit deux semaines, du fait des difficultés de déplacement du personnel et des étudiants. Cette décision touche des centaines de milliers d’élèves et étudiants, provoquant des retards dans les programmes et la possible reprogrammation des examens. Cantines, transports et services scolaires sont également perturbés, compliquant le quotidien des établissements.
Le ministre de l’Éducation, Amadou Sy Savané (photo), a déclaré que les autorités « faisaient tout leur possible » pour mettre fin à la crise afin que les cours puissent reprendre le 10 novembre.
La fermeture résulte d’une grave pénurie de carburant provoquée par les attaques répétées du groupe djihadiste JNIM, affilié à Al-Qaïda. Les insurgés prennent régulièrement pour cible les camions-citernes en provenance du Sénégal et de la Côte d’Ivoire. Ces attaques ont entraîné la fermeture de nombreuses stations-service ainsi qu’un ralentissement marqué de l’activité économique à Bamako et dans plusieurs autres villes, notamment Mopti, Ségou et San.
L’électricité, majoritairement thermique, est quant à elle désormais disponible seulement six heures par jour dans certaines zones, tandis que le gaz butane connaît des pénuries et une flambée des prix.
Cette crise s’inscrit dans un contexte éducatif déjà menacé. Selon la Banque mondiale (2024), près de 40 % des enfants d’âge primaire ne sont pas scolarisés dans le Sahel central, et plus de 11 000 écoles ont été fermées en raison des conflits. Human Rights Watch et l’UNICEF rapportent des attaques, pillages et menaces ciblant enseignants et élèves, avec des réquisitions d’écoles par des groupes armés. Dans certaines zones sous contrôle djihadiste, l’enseignement en français et la mixité sont interdits, et le port de l’uniforme proscrit. Le manque d’accès à l’éducation augmente la vulnérabilité des enfants, qui risquent recrutement ou mariages forcés.
Pour atténuer la crise énergétique, le Mali s’appuiera sur un accord avec la Russie pour la livraison de 160 000 à 200 000 tonnes de produits pétroliers. Toutefois, sans sécurisation durable des routes et diversification des sources d’énergie, le pays reste exposé à de nouvelles crises.