sceptique a écrit :Sur la monnaie ou la dette "on" peut intervenir de différentes manières. AJH en suggère une. D'autres ont été essayées dans l'Histoire avec plus ou moins de bonheur. Car on connait bien l'écueil de la création monétaire : c'est l'hyperinflation. Maintenant, AJH propose des solutions permettant d'éviter cet écueil. Reste plus qu'à le vérifier en réel ! Et là je reste sceptique.
Je pense au contraire que il existe beaucoup plus de solutions pour "gérer" le problème monétaire. Ponctuellement ou à moyen terme, on peut mettre des monnaies locales, pour fluidifier des échanges locaux, ce que l'on pourrait considérer comme un libéralisme "idéal", donnant des degrés de liberté à une économie inventive et de système D. Cela a déjà été fait et avec succès lors de crises systémiques post 1929.
Par contre, sur l'international, le commerce va se contracter. Ce libéralisme est out. Je ne vois pas comment on peut éviter un néo protectionnisme entre les Nations. Je souhaite quand même que les instances internationales privilégies la coopération multilatérale, en évitent les rapports belliqueux dominants/dominés.
sceptique a écrit :De même la solution des "quotas" me paraît tout autant utopique dans une société humaine de grande dimension. Car pour établir équitablement ces quotas il faut un gouvernement fort qui, en pratique, dégénère en dictature et où les dirigeants se servent d'abord, grassement.
Tu sais, sceptique, il arrive des situations qui font que le choix entre un prix prohibitif et des quotas n'est plus que de l'ordre de la décision courageuse d'un administrateur d'une ville, d'un département, d'une nation. Et l'histoire nous montre que c'est arrivé souvent, justifié par le contexte.
Bien entendu, dès que les flux sont revenus à la normale, les quotas ont été levé. Mais pour le pétrole, la déplétion ne devrait pas s'inverser un jour.
sceptique a écrit :Maintenant, le système capitaliste libéral n'est pas parfait non plus, loin de là. Mais me semble moins mauvais malgré tous ses nombreux défauts.
Je crois que la question n'est plus de savoir si le système est parfait ou pas, après la crise systémique de novembre 2008, mais de comprendre que le système ne tiendra plus longtemps dans le contexte actuel de non croissance des pays capitalistes historiques.
Je regarde avec beaucoup de scepticisme le (capitalisme) voir se sauver chez nos amis chinois, (quelle ironie), en me demandant si cela ne va pas encore plus vite précipiter le monde, mais quelque soit sa stratégie pour "sauver" son capital, ce capital ne va pas faire long feux vis à vis des pics de production de l'or noir, l'argent et l'or. En tout cas, j'ai plutôt l'impression que l'on navigue à vue.
Le minimum qu'il puisse faire est de faire revenir les économistes planificateurs et keynésiens pour avoir un minimum de perspective sur l'avenir. Mais il faudra en plus introduire du "re-développement" local, soutenable et durable (ce que n'a pas fait les 30 glorieuses).
Car attention, si le système échoue, les gens vont totalement s'en détacher, jusqu'à la rupture. Une grève générale comme en Juin 1968 avec 9 millions de grévistes, c'est tout le système qui se stoppe instantanément. (attention à la nourriture).
Le capitalisme est donc obligé de s'adapter, et donc de muter vers un système qui s'appellera truc-chuque (qu'importe). S'il ne le fait pas, nous allons devant de grave problème : rupture, fascisme, éclatement des nations, avec comme ligne de mire : MadMax.
sceptique a écrit :Très pessimiste : il n'y a pas de solutions. Je pense même que toutes les "solutions" proposées ne feront qu'empirer les choses.
J'ai plutôt la posture de Coline Serreau (voir son film). Il existe des solutions locales...
sceptique a écrit :Je prendrais une image : on s'enfonce tout doucement dans des sables mouvants. Sachant que si on s'agite (en essayant des solutions alternatives genre création monétaire ou bien quotas) on s'enfoncera un peu plus vite.
C'est le choix de la défaite. J'ai toujours observé ce reflexe conservatisme, même si c'est un fait évident qu'il y a des réactions contreproductives.
Le monde est en transition. Quoique tu fasses, quoique tu penses, il se transforme, cherche, trouve des solutions, recule, et ressaute.
La posture progressiste est une philosophie. Il y a eu des situations bien pire qu'aujourd'hui, et en face, des citoyens qui n'ont jamais perdu espoir.
Certes, à l'échelle mondiale, l'humanité n'avait jamais expérimenté les limites de la biosphère (ressources, probablement climat, pollution, etc...).
Mais nous savons que l'humanité a déjà subi plusieurs cataclysmes (les mythes bibliques et des vieilles civilisations en font foi), bien plus grave.
Ce qui nous fait peur, c'est l'inconnu, depuis la nuit des temps. L'homme dans sa grotte, guettant le noir, ses ombres et ses bruits terrifiants.
Le confort actuel n'est pas durable dans sa forme. Nous allons donc vers un autre "confort", mais avec le savoir accumulé et mondialisé.
La transition va à l'évidence secouer nos habitudes et notre conservatisme. Mais l'Homme a des ressources étonnantes face à l'adversité.