Libéralisation de l'énergie en France

Ce forum ne traite pas du «grand jeu» mais des réactions plus locales au pic pétrolier, à l'échelle du pays, des régions, ou des villes.

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Re: EDF

Message par energy_isere » 22 févr. 2010, 13:15

Electricité de Strasbourg : +16,2% pour le résultat net 2009.
http://www.boursorama.com/infos/actuali ... 8ee0a8feb7

mais Electricité de Strasbourg n' est pas un nouvel entrant. Contarairement à Powéo, c' est un acteur historique, bien que différent de EDF.

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Message par energy_isere » 22 févr. 2010, 14:29

Impossible de trouver l' info pour GEG ( Gaz Electricité de Grenoble). J' arrive d' ailleurs pas à obtenir les chiffres de 2007 et 2008. :-k

sur le site de la CCI de Grenoble je trouve juste que GEG est en 2006 la 26iéme entrepise de l' Isére avec 126 millions d' € de CA et 420 employés.

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Re: EDF

Message par navidad » 22 févr. 2010, 16:28

Remundo a écrit :Il faut dire que vouloir s'implanter en France avec des moyens de production limités et le monopole d'EDF RTE, c'est assez fort de café.

Alors on s'oriente sur des activités "de marché", en pensant jouer à l'intelligent qui sait quand acheter les kWh et quand les revendre... et là, c'est le casino énergétique.
On ne va quand même pas avoir plusieurs réseaux de transports ? #-o

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Message par krolik » 22 févr. 2010, 17:05

navidad a écrit :On ne va quand même pas avoir plusieurs réseaux de transports ? #-o
Oh, non, le même système que pour les trains :
- les voies ferrées appartiennent à RFF et des droits de passage sont loués en principe à différentes sociétés dont SNCF.
Pour l'électricité RTE assure le transport de courant en provenance de différentes origines et fait la comptabilité de ce qui rentre et de ce qui sort suivant les origines et les destinations.
Et après cela ERDF fait la distribution quel que soit le fournisseur de l'électricité. Mais si le fournisseur avec lequel vous avez passé un contrat d'approvisionnement vient à disparaitre et bien ERDF vous coupe le courant jusqu'à ce que vous ayez un nouveau fournisseur, idem bien sûr si vous ne payez pas votre facture c'est coupé à la demande de votre fournisseur.

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Re: EDF

Message par energy_isere » 03 mars 2010, 20:10

France : 1,38 million de ménages chez un concurrent d'EDF fin 2009

Quelque 1,38 million de ménages étaient clients d'un concurrent d'Electricité de France (EDF) à la fin de l'année 2009, a annoncé la Commission de régulation de l'énergie (CRE) dans un communiqué publié mercredi.

Le nombre de ménages clients d'un fournisseur alternatif d'électricité (Direct Energie, GDF Suez, Poweo, etc.) a doublé en un an. Ils étaient seulement 698.500 fin 2008.

Cependant, la part de marché des concurrents d'EDF n'atteint toujours que 4,6% sur le marché résidentiel (contre 2,3% fin 2008).

Dans la clientèle des industriels et des entreprises, les fournisseurs alternatifs affichent une part de marché un peu plus élevée (7,6%) mais en recul sur le 4e trimestre.

Ainsi 3.000 clients professionnels ont quitté la concurrence pour revenir chez EDF au cours du 4e trimestre.

En outre, sur l'année, le nombre de clients professionnels souscrivant à des offres à prix de marché a baissé de 5,5%, soit 44.000 de moins. Nombre d'entre eux ont préféré revenir à des tarifs réglementés (fixés par l'Etat) proposés par EDF.

Le gouvernement travaille actuellement sur une vaste réforme du marché de l'électricité afin d'y favoriser la concurrence. Les tarifs réglementés, inférieurs aux prix de marché, sont très critiqués par la Commission européenne, qui estime qu'ils constituent une aide d'Etat en faveur des entreprises françaises.

Sur le marché du gaz, 637.000 foyers ont rejoint un concurrent de GDF Suez, l'ancien Gaz de France, un chiffre en hausse de 53% sur un an.

Les fournisseurs alternatifs (Altergaz, EDF, Poweo) ont une part de marché de 5,9% dans la clientèle résidentielle consommatrice de gaz (contre 3,9% fin 2008).

Dans la clientèle professionnelle, les concurrents de GDF Suez voient leur part de marché progresser de 14% fin 2008 à 16,6% fin 2009.
http://www.boursorama.com/infos/actuali ... 163548c78f

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Message par energy_isere » 12 mai 2010, 16:43

Electricité : la réforme du marché va provoquer une forte hausse des tarifs

La réforme du marché de l'électricité, qui sera bientôt examinée par le Parlement, devrait provoquer une forte hausse des tarifs pour les particuliers, selon des projections de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) dont l'AFP a obtenu copie.

Le projet de loi Nome (Nouvelle organisation du marché de l'électricité), présenté mi-avril en Conseil des ministres, fait obligation à EDF de revendre à ses concurrents (GDF Suez, Poweo, Direct Energie...) jusqu' à un quart de la production de son parc nucléaire pendant 15 ans.

Dans le cadre de cette réforme, censée favoriser la concurrence sur ce marché ultra-dominé par EDF, le groupe public exige de vendre son électricité à un prix minimum de 42 euros du mégawattheures (MWh), a-t-on appris de source parlementaire.

"En dessous, ça ressemble à du pillage", a déclaré le PDG d'EDF Henri Proglio mercredi lors d'une audition à huis clos devant la Commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale, selon la même source.

Selon la CRE, un prix de 42 euros/MWh serait supérieur de 36% au coût actuel de l'électricité de base d'origine nucléaire (30,9 euros/MWh).

Si EDF se voyait accorder un tel prix de vente, il faudrait donc relever les tarifs bleus (particuliers et petits professionnels) de 11,4% une fois la réforme votée, puis de 3,5% par an entre 2011 et 2025, selon les projections de la CRE.

La hausse serait de 14,8% puis de 3,7% par an entre 2011 et 2025 pour les tarifs jaunes et verts (destinés aux entreprises), selon la CRE.

M. Proglio estime que le prix de vente de 42 euros/MWh est rendu nécessaire par les énormes investissements qu'EDF doit réaliser dans le renouvellement et l'extension de la durée de vie de son parc de 58 réacteurs nucléaires.

Il évalue les besoins d'investissement aux alentours de 600 millions d'euros par réacteur nucléaire sur 20 ans, soit un total de 35 milliard d'euros, selon cette source parlementaire.
http://www.boursorama.com/infos/actuali ... 1e326e686a

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Message par energy_isere » 08 juin 2010, 12:47

Concurrence : 1,5 million de ménages ont quitté EDF
http://www.enerzine.com/605/9828+concur ... -edf+.html

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Message par energy_isere » 04 août 2010, 14:03

Electricité et gaz: la réversibilité est entrée en vigueur

Par Administrateur Energie 2007, vendredi 11 juin 2010

La loi du 7 juin 2010 autorisant les petits consommateurs domestiques et non domestiques d'électricité et de gaz naturel à accéder ou à retourner au tarif réglementé a été publiée au Journal officiel, le 8 juin. Elle est donc entrée en vigueur.

...........
http://www.energie2007.fr/blog/index.php?2010/06/11/192

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Re: Libéralisation de l'énergie en France

Message par krolik » 04 août 2010, 17:49

Un article par l'ami Nifenecker sur le blog de l'Expansion concernant le prix de l'électricité et la loi NOME.
@+
http://energie.lexpansion.com/prospecti ... -4748.html
Tarif de l'électricité : EDF, poule aux œufs d’or...

mercredi 04 août 2010 11:10
Les tarifs de l'électricité ont été augmentés. Au delà de la simple ponction pour le consommateur, certains considèrent qu'il s'agit d'une mécanique libérale implacable et absurde, qui va conduire à terme à la fin du modèle français, fondé sur le nucléaire.

Article rédigé en collaboration avec François Poizat, expert IED et membre du CA de "Sauvons le climat"

L'augmentation des tarifs réglementés de l'électricité est largement la conséquence d'une dérégulation dont la principale justification donnée par les thuriféraires de la libéralisation était, justement, la baisse des prix au bénéfice des consommateurs que la libre concurrence ne manquerait pas d'entraîner.

Pour comprendre cette évolution, il faut prendre en compte les niveaux européen et franco-français. Il peut être utile de rappeler auparavant comment s'établissait le système de prix de l'électricité dans le régime de monopole public.

La pratique des technocrates gaulliens

Dès 1945, le but assigné à EDF était de permettre à tous les Français de bénéficier des bienfaits de la « Fée électricité » à un coût accessible et dans des conditions de fiabilité acceptables. De là découlait deux traits caractéristiques : fixation par l'Etat de tarifs correspondant aux objectifs de modération et de solidarité, programme intensif d'investissement dans la production et, aussi, dans la distribution. L'Etat, unique actionnaire, n'exigeait pas de voir rémunérer son capital, mais ne souhaitait pas non plus subventionner l'entreprise.

La fixation des tarifs résultait donc d'accords entre la direction d'EDF et l'Etat représenté par la direction de l'énergie du Ministère de l'industrie (DGEMP jusqu'en 2007), officialisés par le Ministre. La stabilité de la direction d'EDF (Marcel Boiteux en fut directeur de 1967 à 1979, puis président de 1979 à 1987), la motivation d'un personnel correctement payé et fier de son entreprise, la satisfaction des consommateurs amenèrent certains commentateurs à considérer qu'EDF était un « Etat dans l'Etat ». En réalité, les grands choix stratégiques restaient le privilège du politique comme on le vit lors du virage nucléaire en 1973, à la suite du premier choc pétrolier. EDF se comporta comme un exécutant de qualité exceptionnelle des choix gouvernementaux.

Contrairement aux rumeurs complaisamment diffusées, en particulier par les organisations antinucléaires, mais aussi par des doctrinaires du libéralisme, EDF a réalisé les énormes investissements des ses programmes hydroélectrique et nucléaire sans recourir aux subventions de l'Etat. Ces investissements ont été financés soit par autofinancement, soit par le recours à des emprunts (souvent à l'étranger) déjà largement remboursés à l'heure actuelle. Ce sont donc les consommateurs et non les contribuables qui ont financé les investissements. Par contre, il est vrai que l'actionnaire d'EDF, l'Etat, n'a pratiquement pas reçu, au moins jusqu'en 1997, de dividendes ni bénéficié de l'impôt sur les sociétés, EDF voyant son chiffre d'affaires croître rapidement, tout en n'affichant que très peu de bénéfices. Implicitement, ceci signifiait que, les consommateurs ayant financé les investissements, c'était eux qui profitaient de la santé de l'entreprise par l'intermédiaire de prix de l'électricité attractifs.

Le rêve électrique des eurocrates

Dans le cadre du dogme de la « concurrence libre et non faussée », les fonctionnaires européens du commissariat à la concurrence rêvent sans doute que chaque consommateur européen puisse, à tout moment, décider du fournisseur lui offrant les meilleures conditions de prix.

Malheureusement, la nature du produit électricité, qui ne peut se stocker aisément, se charge de ramener les rêveurs sur terre. On n'envisage pas qu'un consommateur changeant de fournisseur doive aussi voir les lignes électriques qui lui apportent le courant remplacées par d'autres ... Cette dure réalité a conduit au premier accroc dans l'application du dogme libéral au secteur électrique : la distribution et le transport d'électricité sont demeurés un service public monopolistique ... (ErDF et RTE en métropole, SEI dans nos îles).

Le choix du consommateur est donc limité à celui du producteur d'électricité. Peut-on imaginer qu'il passe son temps à rechercher les offres les meilleures ? On voit alors poindre la nécessité d'une couche d'intermédiaires qui négocieront au mieux avec les fournisseurs pour offrir au consommateur un mix optimisé selon ses besoins.

C'est bien évidemment là que se situe l'intérêt des compteurs intelligents. Et, pour que le choix soit le plus large possible, il est important que toutes les ressources de l'UE soient disponibles pour chaque citoyen, et donc, que les interconnexions entre les membres de l'Union soient largement renforcées, autant que possible par ces lignes à très haute tension alternative voire continue qui permettent d'espérer la réalisation d'une « plaque de cuivre européenne ». Enfin, il y a lieu de s'assurer que les règles de la concurrence sont bien respectées, que les compagnies monopolistes de transport-distribution réalisent bien les investissements nécessaires et que leurs rémunérations soient calculées au plus juste ; d'où la nécessité d'organes de régulation comme, pour la France, la CRE.

Mais le rêve a un coût pour les consommateurs : investissement dans le renforcement des connexions, rémunération des intermédiaires, rémunération des organismes de régulation, rémunérations accrues des hauts dirigeants passant du statut d'agents publics à celui de capitaines d'industrie, rémunération des actionnaires. On ne voit donc pas comment, même dans l'hypothèse d'un fonctionnement fluide de ce vaste ensemble de production et de distribution de l'électricité européenne, les consommateurs européens pourraient, en moyenne, voir baisser leurs factures.

La centrale marginale

Dans le rêve eurocrate, les consommateurs français verront leurs factures augmenter encore plus que celles des autres Européens ; c'est ce qu'on peut appeler le nivellement par le haut. Ceci a été montré de manière magistrale par Marcel Boiteux dans un article paru dans « Valeurs actuelles » le 27 mai 2010. En résumé, aussi longtemps que chaque pays de l'Union vit plus au moins dans un régime d'autarcie électrique, c'est le coût de la dernière centrale mise en œuvre pour faire face à la demande qui détermine le prix de l'électricité. En France, généralement, cette dernière centrale est une centrale nucléaire (concept de « marginal nucléaire ») dont le coût est très faible.

Dans le reste de l'Europe, et plus particulièrement en Allemagne, ce sont des centrales à gaz ou charbon qui fixent le plus souvent un prix de l'électricité beaucoup plus élevé. Sur la plaque européenne, les centrales marginales seront pratiquement toujours des centrales à gaz ou charbon. Tous les Européens, y compris les Français devront donc payer leur électricité au prix fort. Ceci signifie que la France devra mettre fin au tarif réglementé, au nom de la ... concurrence!
Les centrales nucléaires françaises ou autres fourniront toute l'Europe en courant de base à faible coût. Les heureux propriétaires de ces centrales, dont EDF, feront ainsi de très confortables bénéfices. Marcel Boiteux suggère que la rente ainsi dégagée par EDF, après prélèvement de ce qui serait nécessaire à l'investissement par autofinancement, revienne à son actionnaire, l'Etat, pour financer divers programme sociaux comme les retraites. Il ne semble pas que l'Etat prenne un tel chemin.

Les conséquences de l'obligation d'achat

Pour fixer les ordres de grandeur, rappelons que le chiffre d'affaire d'EDF en France est de 34,1 G€ (plus de 66 G€ dans le monde). Pour la seule production (513 TWh), le CA se monte à 21,8 G€ . C'est sur ce chiffre que porte la perspective d'augmentation de prix. A la production, le coût moyen du MWh est donc d'environ 42,5 €. Selon la CRE, le « prix moyen de marché » de l'électricité s'établirait autour de 54,5 €/MWh en 2010. On voit donc que, toutes sources d'électricité comprises, la « rente » d'EDF serait de 12 €/MWh, soit un total de 6,2 G€.

Dès à présent, la rente nucléaire est utilisée pour le soutien aux énergies renouvelables dites nouvelles et à la co-génération, bien au-delà de celui obtenu de la CSPE (Contribution au Service Public de l'Electricité). Selon la CRE, l'obligation d'achat, par EDF, d'électricité d'origine renouvelable (éolienne, solaire, petite hydraulique, etc.) et, aussi, «co-générée» en sus d'une production de chaleur d'origine fossile, concernera 34,4 TWh pour la métropole continentale, au coût unitaire moyen de 90,2 €/MWh, soit un coût total de l'obligation d'achat de 3,1 G€ (près de 10% du total des ventes d'EDF). Ce coût total devrait être compensé à hauteur de 1,2 G€ par l'officielle CSPE que payent presque tous les consommateurs d'électricité.

Dans le calcul de la compensation, la CRE fait l'hypothèse qu'EDF « évitera » l'achat ou pourra revendre le courant correspondant audit « prix de marché ». Ceci n'a jamais été démontré, au contraire puisqu'on voit plutôt la production nucléaire décroître quand la production renouvelable croît. En réalité, le seul « coût évité » dont on puisse être sûr est le coût du combustible nucléaire non consommé (environ 10 €/MWh). Le « coût caché » de l'obligation d'achat pour EDF est donc de 1,5 M€. De plus le montant de la CSPE a été limité à 4,5 €/MWh. Cette limitation se traduit par une augmentation de la participation d'EDF de 755 M€. L'obligation d'achat pèsera donc sur les comptes d'EDF au niveau de 2,3 G€ environ en 2010 (non compris le nécessaire renforcement des réseaux de distribution pour accueillir ces « productions décentralisées »).

La prime à l'infidélité.

Au moment de la dérégulation, attirés par les tarifs d'annonce des opérateurs alternatifs (POWEO, Direct Energie, GDF-Suez...), un certain nombre de clients industriels abandonnèrent EDF. Au bout d'un an, échaudés par des augmentations de prix qui ont pu dépasser 70%, ils ont obtenu de l'Etat la possibilité de bénéficier à nouveau du parapluie des tarifs réglementés. Sans changer de fournisseur, ces « éligibles repentis » ont la possibilité de revenir au tarif régulé (pratiqué par EDF) seulement majoré de 10 à 23%. C'est le TaRTAM (Tarif Réglementé Transitoire d'Ajustement du Marché). Ce dispositif d'aide aux opérateurs alternatifs est financé par la CUHN (Contribution payée par les producteurs d'électricité Hydraulique et Nucléaire, soit EDF pour 95% et GDF-Suez pour 5%). Elle a constitué une charge supplémentaire de 1,2 G€ pour EDF en 2009. Au total la mule EDF serait chargée de 3,5 G€ en 2010 soit 16% des 21,8 G€ du chiffre d'affaire de la production. La « rente » d'EDF fond comme neige au soleil. Une situation qui ne pourrait durer...à moins qu'elle ne corresponde à une stratégie volontaire d'affaiblissement d'EDF.

Demain, on dépèce

A l'avenir se profilent :

- avec la loi NOME, la cession (après celle des barrages de la CNR à Electrabel-Suez, en attendant la remise aux enchères des concessions hydrauliques et d'éclairage public) du quart de la production nucléaire, sans dépasser 100 TWh : comparant les 35 €/MWh réclamés comme prix d'achat par Gérard Mestrallet, PDG de GDF-Suez, aux 54,5 €/MWh du marché, le manque à gagner annuel d'EDF serait de 1,95 G€ (s'en tenir aux 42 €/MWh proposés par le PDG d'EDF ramènerait ce manque à gagner à 1,25 G€).

- les engagements du Grenelle à l'horizon 2020 qui obligeront d'acheter ~105 TWh d'électricité "vertueuse" (avec 60 % d'éolien et 6 % de solaire) dont l'impact financier sur EDF, calculé comme ci-avant, avoisinera (54,5 - 10) x 105 = 4.7 G€.

Le tout représenterait alors une ponction annuelle pouvant atteindre 6,6 milliards d'euros, soit davantage que la «rente» nucléaire.

Le bouc émissaire

Dire la vérité sur la nécessité d'une augmentation des tarifs d'électricité en affirmant qu'elle est due au financement des énergies renouvelables et au soutien aux opérateurs alternatifs n'irait pas dans le sens de l'idéologie dominante, verte et libérale. Alors on invoque un bouc émissaire facile, le nucléaire. Oubliant que c'est lui qui permet d'avoir des prix de l'électricité parmi les plus bas d'Europe, on allègue l'augmentation du coût de l'EPR, passé de 3,3 à 5 G€, alors que celle-ci est assez comparable à la CUHN pour la seule année 2009... La loi NOME suppose la vente forcée du courant nucléaire pendant 4 ans (jusqu'en décembre 2015, dit-on ...). Pendant cette période, la perte subie par EDF serait comprise entre 5 et 8 G€, entre 3 et 5 fois le surcoût du premier EPR français. Et l'on s'abstient soigneusement de parler des conséquences des obligations d'achat.... La ficelle est vraiment grosse!

Le consommateur paiera ...

Quelle entreprise résisterait à de telles ponctions, qui plus est confrontée à la nécessité d'investissements considérables, trop longtemps retardés mais indispensables à l'entretien et au renouvellement de son parc ?

Il faudra donc choisir entre l'abandon de la régulation des prix et les subventions déguisées aux promoteurs d'énergies renouvelables et autres opérateurs alternatifs. A tout le moins, faudrait-il avoir l'honnêteté de financer ces subventions intégralement par la CSPE ou par une autre forme de taxe clairement affichée. Il faut, d'ailleurs, dénoncer l'hypocrisie qui consiste à imposer des obligations d'achat en limitant le montant de la CSPE, masquant ainsi le vrai coût du développement des énergies renouvelables.

Plus généralement, alors que la nation court fébrilement après les milliards, ne s'agit-il pas là d'un monstrueux gâchis ? Il ne grève certes pas le budget de l'Etat (encore que ses dividendes en pâtiront) mais il pèse sur la collectivité nationale (au même titre que les retraites, la sécurité sociale et bien d'autres charges) et accroît l'injustice sociale car il affecte un service dont nul ne peut se passer.

Les charognards se lèchent déjà les babines

En tous cas, maintenir les tarifs régulés à un niveau intéressant pour le consommateur et continuer à ponctionner le chiffre d'affaires d'EDF, c'est, clairement, saigner cette dernière et lui créer des difficultés de financement insurmontables. On peut se demander si ce n'est pas ce qui est recherché. Il serait alors plus facile de privatiser l'entreprise par appartements : RTE d'abord, découpage et vente d'ErDF ensuite, puis vente aux enchères des centrales nucléaires, comme cela s'est fait aux Etats Unis.

Les eurocrates verraient ainsi leur rêve plus facile à réaliser, les idéologues libéraux pourraient se flatter d'avoir eu raison en affirmant que les entreprises publiques étaient incapables de fonctionner correctement, le Ministre Borloo verrait ses chances de devenir le chef de file d'une galaxie verte-libérale se concrétiser. Même l'Etat pourrait remplir ses caisses par le produit de la vente de ses actions.

Les perdants seraient les consommateurs, tous ceux qui croient encore dans les valeurs républicaines, y compris ceux qui se réclament encore du Général de Gaulle. Les ambitieux projets du Président de la République et du Gouvernement concernant la filière nucléaire tomberaient à l'eau et Henri Proglio devrait, sans doute, démissionner, tandis que le rapport Roussely pourra être jeté à la poubelle.


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Re: EDF

Message par energy_isere » 27 sept. 2010, 19:44

Loi Nome : ce qui peut encore changer

Le 27 septembre 2010 Usine Nouvelle

Aujourd’hui s’ouvre l'examen au Sénat du projet de loi dit de Nouvelle organisation du marché de l'électricité (NOME), qui va obliger EDF à céder une partie de sa production nucléaire à ses concurrents, conformément aux engagements européens de la France. Trois points vont faire l’objet d’un lobby intense de la part des fournisseurs alternatifs.

L'accès régulé à l'énergie nucléaire offre la possibilité aux concurrents d'EDF de bénéficier de la rente nucléaire, en achetant 25% (120 TWh) de la production d'électricité nucléaire d'EDF à prix coûtant. Les nouveaux entrants sur le marché de l'électricité que sont Direct énergie, Powéo ou GDF Suez veulent en effet obtenir des gages que la concurrence s'exercera bel et bien. Deux voies principales existent : soit disposer des moyens d'exploiter un réacteur en France, soit disposer d'un accès régulé à l'énergie nucléaire d'EDF à bas prix. «Il faut savoir qui en France peut exploiter du nucléaire», indique un observateur. «Si, de fait, EDF seul à cette possibilité, il faut réfléchir à comment on le régule».

Reste à définir le juste prix. « Nous avons nos clients gaz à qui nous souhaitons proposer une offre électrique. Et pour ce faire, il faut que le prix de cession auquel EDF doit vendre son électricité nucléaire à ses concurrents soit le même que celui qu’il incorpore dans le tarif bleu, soit 35 euros/MWh » a déclaré le PDG de GDF Suez, Gérard Mestrallet, ce lundi dans un entretien accordé au BIP et à Enerpresse. « L’autre solution, si l’on impose un prix de cession autour de 40-42 euros, est d’augmenter les tarifs. Nous ne le demandons pas. Nous souhaitons uniquement les conditions qui permettent une concurrence équitable sur le marché des particuliers ».

........
la suite : http://www.usinenouvelle.com/article/lo ... er.N138821

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Re: Libéralisation de l'énergie en France

Message par energy_isere » 17 déc. 2010, 12:31

Carrefour et la RATP disent adieux à EDF

Le groupe de distribution Carrefour et la Régie Autonome des Transports Parisiens (RATP) ont confirmé l'information publiée hier par le Figaro, en faisant le choix d'abandonner Electricité de France (EDF), au profit de plusieurs autres fournisseurs d'énergie.

Ainsi, concernant la RATP les deux fournisseurs d'énergie, l'autrichien Verbund et l'allemand E.on fourniront respectivement 23% de ses besoins en base et 77%, lors des périodes de pointe. Le nouveau contrat cadre de 3 ans porte sur une consommation totale d'électricité annuelle de 1,3 million de mégawatheures (MWh) et doit commencer dès le 1er janvier 2011.

De son côté, Carrefour avait déjà anticipé sa décision, en lançant en juin dernier un appel d'offres européen pour un approvisionnement électrique de ses magasins situés dans 3 pays. Ainsi, en France, c'est l'italien Enel qui a proposé l'offre la plus attractive, tandis qu'en Italie, c'est l'italien Edison qui rafle la mise.
http://www.enerzine.com/15/11022+carref ... -edf+.html

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Re: Libéralisation de l'énergie en France

Message par energy_isere » 10 févr. 2011, 16:19

Energie : le bilan de l'ouverture des marchés est "mitigé"

AFP le 10/02/2011

Le bilan de l'ouverture des marchés du gaz et de l'électricité à la concurrence est "mitigé", a déclaré jeudi le président de la Commission de régulation de l'énergie, Philippe de Ladoucette, en indiquant que seulement 1,5 million de particuliers avaient rejoint un concurrent d'EDF.

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Re: Libéralisation de l'énergie en France

Message par energy_isere » 19 avr. 2011, 17:51

Loi Nome : réactions contrastées à l'annonce du gouvernement

Le 19 avril 2011 Usine Nouvelle

Dès le premier juillet, EDF devra vendre à ses concurrents jusqu'à un quart de son électricité d'origine nucléaire au prix de 40 euros le megawattheure. Puis 42 euros à partir du 1er janvier 2012. C’est ce qu’a annoncé aujourd’hui le ministre de l'Industrie Eric Besson. Si GDF Suez est vent debout contre cette mesure, Direct Energie semble s’en accommoder.

Premier mécontent : GDF Suez, qui demandait 35 euros le MWh. "Facialement, EDF a remporté la mise. Mais après ?", réagit-on dans le groupe, principal concurrent d'EDF sur le marché de l'électricité. "Bruxelles ne va pas accepter cette distorsion de concurrence". GDF Suez "regrette" la décision du gouvernement et va étudier "les voies possibles" pour y remédier, indique-t-il dans un communiqué. Le recours juridique n’est pas exclu.

Quant aux consommateurs, la facture va être salée, souligne le groupe d’énergie joint par l’Usine Nouvelle. Selon des études menées dans le cadre des discussions de la nouvelle loi, un prix de 42 euros le MWh devrait entraîner un relèvement sensible de la facture énergétique des particuliers. L'effet pour les entreprises serait même "immédiat", le premier juillet arrivant très vite. Selon la loi Nome en effet, le tarif réglementé pour les entreprises doit disparaître en 2015, et celui des particuliers passer de 35 à 42 euros le MWh. Faire passer la hausse de l'Arenh (Accès régulé au nucléaire historique) à 42 euros après les présidentielles de 2012 semble toutefois habile.

Effet fukushima

L’acceptabilité de ce relèvement du prix de l’électricité bénéficie certainement d’un "effet Fukushima", reconnaît Stéphane Meunier, du cabinet Sia Conseil. Certes, ce nouveau "signal prix" comprend le coût du démantèlement futur des centrales, du rallongement de leur durée de vie, et des investissements plus globalement nécessaires : "pendant longtemps, on n’a pas payé le coût du renouvellement de nos investissements", indique l’expert. Mais de nouvelles contraintes vont apparaître suite au retour d’expérience du drame japonais : "les règles de sécurité vont se durcir, il faut rassurer l’opinion publique".

Fabien Choné, directeur général délégué de Direct Energie, partage cette analyse. 10 jours après la catastrophe au Japon, le fournisseur d'énergie s’est dit prêt à céder aux exigences d'EDF en payant un prix de 42 euros par MWh pour l'électricité. Une volte-face étonnante. Jusqu'à présent, Direct Energie réclamait un prix de 35 euros par MWh. Le 21 mars, le PDG de Direct Energie a expliqué cette décision par la catastrophe de Fukushima. Selon lui, le désastre a souligné la nécessité d'investir dans les centrales nucléaires françaises. Il prédisait déjà un Arenh (prix auquel les concurrents d'EDF pourront acheter une partie de la production nucléaire) de 42 euros qui entraînerait une augmentation des prix de l'électricité de 15 à 20% sur cinq ans.

D’aucuns estiment que ce revirement de position serait dû... à un accord passé avec EDF. Moyens de paiement, échelonnement, voire obtention d’une concession hydraulique pour produire de l'électricité à bas coût en propre : les suppositions vont bon train. "Il n’y a pas de deal !", réagit Fabien Choné joint par l'Usine Nouvelle. "Il n’y a absolument pas de deal".

"Nous avons dit : pour 42 euros, mais il faut le faire vite, nos entreprises étant asphyxiées", explique-t-il. Sur ce point, il obtient satisfaction : la loi s’applique dès le premier juillet. Quant au prix, il est toujours inférieur au prix acheté aujourd’hui par Powéo et d’autres nouveaux entrants sur le marché, autour de 60 euros le MWh. "Ce qui compte surtout, c’est la différence entre le prix de gros et le prix de détail, sur la quelle nous bâtirons notre marge. Et le produit qu’EDF nous livrera", ajoute-t-il. Il espère pouvoir négocier un maximum de volume d’électricité, et davantage en hiver qu’en été.
http://www.usinenouvelle.com/article/lo ... nt.N150363

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Re: Libéralisation de l'énergie en France

Message par energy_isere » 18 mai 2011, 19:12

Electricité d'origine nucléaire : le gouvernement maintient son prix pour 2012

Le tarif arrêté par le gouvernement pour la vente de l'électricité nucléaire d'EDF à ses concurrents est maintenu à 42 euros/MWh au 1er janvier 2012, a annoncé mercredi le ministre de l'Industrie Eric Besson, alors que la Commission de régulation de l'énergie préconisait moins.

"Ce niveau de prix est destiné, dans une perspective de prudence, à permettre à EDF de réaliser les investissements qui seront nécessaires et dont le niveau et le calendrier sont particulièrement incertains suite à l'accident de Fukushima", explique, pour justifier sa décision, M. Besson dans un communiqué.

Plus tôt dans la journée, la Commission de régulation de l'énergie (CRE) avait rendu public un avis selon lequel, pour le tarif au 1er janvier 2012, ses calculs devaient conduire à un prix de l'Arenh (Arenh, le nom technique de cette énergie de gros) compris dans une fourchette allant de 36 euros/MWh à 39 euros/Mwh".

La CRE, dont les avis sont seulement consultatifs, avait par contre approuvé la décision du gouvernement de fixer à 40 euros/MWh le prix au 1er juillet de l'accès régulé à l?électricité nucléaire historique, en se basant sur une méthode de calcul différente de celle utilisée pour les prix après le 1er janvier 2012.

En vertu de la loi Nome, adoptée en novembre par le Parlement pour doper la concurrence sur un marché ultra-dominé par EDF, l'ancien monopole public va être contraint de vendre jusqu'à un quart de la production de ses centrales nucléaires à ses concurrents (GDF Suez, Poweo, Direct Energie).
http://www.boursorama.com/infos/actuali ... d64b0f15ef

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Re: Libéralisation de l'énergie en France

Message par energy_isere » 17 juil. 2012, 13:15

Usine Nouvelle du 12 Juillet :
Vous ne pouvez pas consulter les pièces jointes insérées à ce message.

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