Un tiers de Kerviel chez JP Morgan !
USA : le gendarme de Wall Street enquête sur les pertes records de JP Morgan
12 Mai 2012 Le Parisien
a première banque américaine en termes d'actifs, JPMorgan Chase, a annoncé jeudi qu'elle avait enregistré sur les six dernières semaines une perte de 2 milliards de dollars dans le courtage. Des pertes qui pourraient encore grossir à cause de positions risquées de dérivés de crédit. Bruno Iksil, un trader français qui aurait pris des positions considérables sur des dérivés de crédit, appartient à la division qui serait la cause de cette situation selon une information révélée par le journal La Tribune.
Le gendarme de la plus grande place boursière mondiale, la SEC (Securities and Exchange Commission) a annoncé jeudi enquêter sur ces pertes colossales et sur d'éventuelles violations du règlement, après l'ouverture en avril d'une enquête préliminaire après les premières révélations.
Lors d'une conférence téléphonique surprise, le PDG Jamie Dimon a évoqué des pertes liées à des «contentieux d'environ 200 millions de dollars» et des «pertes de courtage avant impôt de plus de 2 milliards de dollars», compensées par «un milliard de dollars de gains sur les ventes de produits de couverture face à la dette». Il a ajouté que le portefeuille d'actifs incriminé présentait encore «beaucoup de volatilité». «Nous allons le gérer au maximum» mais «il pourrait nous coûter jusqu'à un milliard de dollars ou plus» et «le risque va perdurer pendant plusieurs trimestres».
Le titre de la banque s'écroule en Bourse, les cours du pétrole chutent
L'action de JPMorgan Chase, première banque américaine en terme d'actifs, chutait de plus de 9% vendredi peu après l'ouverture de Wall Street. Les cours du pétrole ont également ouvert en net repli vendredi à New York, atteignant des niveaux plus vus depuis décembre. Vers 15h20, le baril de référence pour livraison en juin perdait 1,25 dollar par rapport à jeudi, à 95,83 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
Le «Wall Street Journal» et l'agence Bloomberg avaient révélé en avril qu'un trader français de JPMorgan, Bruno Iksil, surnommé la «Baleine de Londres» et basé dans la capitale britannique au sein du «Chief Investment Office» (CIO), l'unité chargée de couvrir ses risques au niveau mondial, avait pris des positions considérables sur un indice répliquant l'évolution des credit default swaps (CDS ou dérivés de crédit) de 121 entreprises américaines. Des positions telles qu'elles influenceraient à elles seules le prix de l'indice en question, avaient alors déploré plusieurs intervenants de marché. La banque avait alors assuré que «beaucoup de détails» étaient faux. Sans jamais citer son nom, Jamie Dimon a indiqué ce jeudi que la banque avait commencé à se pencher sur les investissements de son CIO peu après la publication de ces articles, reconnaissant que ses dirigeants auraient dû réagir plus tôt.
Erreurs et manque de rigueur selon le Pdg de la banque
Le groupe a lancé une étude sur la façon dont ces pertes sont survenues, mais il y a eu «beaucoup d'erreurs, de manque de rigueur et de mauvais jugement», a commenté Jamie Dimon.
Cette perte est survenue parce que le groupe a voulu couvrir son exposition aux crédits, qui représente «le plus gros» risque pour le groupe financier, dont l'activité de coeur est d'émettre des prêts.
Pour cela, il a acheté massivement des dérivés de crédit, des «credit default swap» (CDS), qui sont des sortes de contrats d'assurance destinés à se protéger d'un éventuel défaut de paiement d'une institution. «En couvrant à nouveau ce portefeuille d'actifs, il y a eu une mauvaise stratégie, mal exécutée, elle est devenue plus complexe et a été mal suivie», a encore déploré M. Dimon.
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http://www.leparisien.fr/international/ ... 995118.php
voir aussi :
L'incroyable bévue de JPMorgan relance le débat sur la réglementation bancaire
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Ces achats de dérivés de crédit qui étaient censés aider la banque à compenser sa forte exposition aux crédits "ressemblent en fait à des positions exotiques qui ont mal tourné. Au lieu de limiter la volatilité, cela l'a empirée", ajoute M. Oja.
Les analystes mesuraient aussi l'impact de l'aveu par la banque qu'elle n'a vraiment pris la mesure du risque trop élevé dans ces paris sur les dérivés de crédit qu'à la suite d'un article paru début avril dans le Wall Street Journal. Il décrivait l'étonnement des traders de la place de Londres devant les positions massives prises dans les dérivés de crédit par un trader français, Bruno Michel Iksil, surnommé "la baleine de Londres".
"Cela suggère que JPMorgan ne comprend pas la gestion du risque comme elle le devrait", constate l'analyste Dick Bove, de Rochdale Securities. "Tout cela va orienter les projecteurs vers Citibank et Bank of America, qui vont probablement devoir dévoiler plus d'informations sur ce qu'elles font" sur les marchés, estime Erik Oja.
Rapellons que JP Morgan est la première banque des USA en termes d'actifs.