Anti-nucléaires vs. pro-nucléaires
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Re: Anti-nucléaires vs. pro-nucléaires
Sur Fr culture , une émission sur le risque nuke :
http://www.franceculture.fr/emission-co ... 2012-06-25
http://www.franceculture.fr/emission-co ... 2012-06-25
L'Homme succombera tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. ( Jean Henri Fabre / Souvenirs Entomologiques)
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Re: Anti-nucléaires vs. pro-nucléaires
Le gars en question termine par afficher qu'il faut développer la "Génération 4", avec sodium, comme le font les Russes, Chinois, Indiens..kercoz a écrit :Sur Fr culture , une émission sur le risque nuke :
http://www.franceculture.fr/emission-co ... 2012-06-25
Faire du nucléaire "moderne"... on ne peut qu'être pour...
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Re: Anti-nucléaires vs. pro-nucléaires
Ce commentaire nous permet d'en savoir un peu plus sur le livre :kercoz a écrit :Je voudrais signaler un fait troublant. Jean-Louis Basdevant, un très bon physicien français, chargé notamment de l’enseignement de la mécanique quantique à l’école polytechnique et d’un excellent cours d’introduction à la physique nucléaire, vient de faire paraître la deuxième édition de son ouvrage Maîtriser le nucléaire chez Eyrolles.
C’est un ouvrage de vulgarisation sur le domaine du nucléaire, dont la première édition était paru quelques mois après l’accident de Fukushima.
Or la deuxième édition de cet ouvrage, réactualisée à partir des informations connues sur cet accident, est TRÈS différente de la première, qui considérait l’accident de Fukushima comme grave mais n’impliquant pas un changement radical de politique énergétique.
Maîtriser le nucléaire… ou fermer toutes les centrales nucléaires du monde
par Jean-Marc Royer
Jean-Louis Basdevant, Ecole normale supérieure, Dr au CNRS, professeur honoraire à l’école Polytechnique, a travaillé au CEA, au CERN, au Fermi National Laboratory, avait Georges Charpak pour ami et vient de publier un gros livre intitulé « Maîtriser le nucléaire ; sortir du nucléaire après Fukushima ». Ce livre émane d’un physicien qui, malgré les constatations accablantes qu’il fait à propos de Fukushima, réalise la prouesse de rester pro-nucléaire. Je ne recense ici que les chapitres 6 à 9, les autres, que j’ai lus, traitant soit des bases de la physique nucléaire, soit … des réacteurs du futur (sic) et des dangers de la prolifération. Les citations, que je souligne parfois, sont en italique et sont référées à la pagination du livre. A noter que si l’auteur n’abandonne pas son point de vue fondamental qui consiste en une expansion illimitée de la maîtrise rationnelle [1], le sous-titre précédent était : que sait-on et que peut-on faire après Fukushima ? On devine une évolution, certes infinitésimale, mais on se demande si elle émane de l’auteur ou de l’éditeur. Synthèse et commentaires.
Un des soucis majeurs de JL Basdevant, et comment pourrait-on l’éviter, concerne les accidents nucléaires.
« Une part notable du déclenchement ou de l’aggravation de ces accidents provient de facteurs humains. Il y a bien entendu, des manques d’attention, ou des effets d’incompétence. Mais beaucoup de causes d’accidents proviennent d’un excès de compétence et d’habitude forgé au cours du temps » p. 134. Ainsi apparaît en filigrane ce qui pose problème à l’industrie nucléaire : entre le manque ou le trop de compétences, c’est l’être humain qui, quelle que soit sa conduite, ne serait pas à la hauteur de cette technoscience. Plus loin, JL Basdevant écrit, suite à l’accident de Three Miles Island, « toutes les procédures de conduite accidentelle ont été revues avec une approche totalement nouvelle : ne plus demander aux opérateurs de comprendre ce qui se passe (car il y a une très grande probabilité pour qu’ils se trompent, aussi compétents soient-ils), mais leur donner des actions à faire en fonction des paramètres dont ils disposent : pression, température, niveaux d’eau, taux de radioactivité ou autres. C’est ce qui s’appelle « l’approche par états », qui est aujourd’hui suivie dans de très nombreuses centrales nucléaires de par le monde » p. 140. Or c’est exactement la procédure qui était en vigueur à Fukushima. Mettre les inévitables incidents propres à ces Macro-Systèmes Techniques [2] et au nucléaire sur le compte des êtres humains est une pratique courante depuis cinquante-cinq ans, mais qui perd de sa crédibilité au fur et à mesure des catastrophes. A mieux y réfléchir, c’est de facto l’être humain que le nucléaire aimerait bien formater à l’aune de sa démesure ou bien l’évincer de ses processus. Comme si l’homme était en trop, en quelque sorte.
Analyse de la catastrophe de Fukushima
« D’une part, sa cause est un phénomène naturel, il ne provient ni d’un malheureux concours de circonstances ni d’une absurdité bureaucratique. D’autre part, il est plus complexe, plus total [que Tchernobyl] : il a impliqué plusieurs réacteurs ainsi que des piscines de refroidissement du combustible usagé » p. 152.
On peut s’interroger sur « les phénomènes naturels » en question : qu’y a-t-il de naturel à installer une centrale le plus près possible du bord et du niveau de la mer ? Qu’y a-t-il de naturel à implanter des groupes électrogènes dans les sous-sols des réacteurs ? Qu’y a-t-il de naturel à se contenter d’un mur de protection de 5,5 m de haut alors que des vagues de tsunamis cinq à sept fois plus hautes sont répertoriées dans les archives : « En 2009, des géologues japonais avaient mis en garde contre le risque d’un tsunami majeur : ils rappelaient qu’en 1896 et en 1933, des vagues de 38m et 29m s’étaient abattues sur la côte du Japon. » p. 157. Qu’y a-t-il de naturel à implanter des centrales nucléaires dans un pays où se chevauchent cinq plaques tectoniques (Tokyo se trouve sur une mini plaque découverte il y a peu) et qui enregistre 10% de l’ensemble des tremblements de Terre ? Qu’y a-t-il de naturel, de surcroît, à les implanter sur la façade Est du pays, une des subductions tectoniques les plus actives de la planète ? Qu’y a-t-il de naturel enfin à édifier des centrales nucléaires lorsque l’on sait qu’il est impossible de construire des bâtiments du type des réacteurs nucléaires qui soient capable de résister aux accélérations au sol [3] énormes qui se sont déjà produites et se reproduiront dans ce pays ?
Ma thèse est que si l’on veut comprendre l’état des choses au Japon (et en France), il faut en rechercher l’explication dans son Histoire depuis 1945 : ces 55 réacteurs on été construits sur les failles de la mémoire !
« Lundi 14 et mardi 15 mars 2011. Cette émission soudaine et importante de fumée indiquait que le corium était bel et bien en contact avec l’eau souterraine. Des pluies noires se produisent » p. 154. « On a détecté une contamination au Plutonium en deux endroits de la centrale » p. 153. Une des explications plausibles de ce phénomène, d’après Arnie Gundersen, c’est que le bâtiment N°3 a subi une puissante détonation d’Hydrogène combinée à un accident de criticité dans sa piscine de refroidissement. D’autre part l’étanchéité de la cuve de ce réacteur, chargé en MOX depuis septembre 2010, a vraisemblablement été atteinte par l’énorme puissance de cette détonation.
« Lundi 28 mars 2011. On annonce un taux d’iode mille fois supérieur à la normale dans l’océan au voisinage immédiat de la centrale. […] cinq échantillons, ont mis en évidence la présence de Plutonium 238, 239 et 240. La présence de Plutonium autour de la centrale de Fukushima est inquiétante, car elle prouve l’existence de fuites dans le cœur d’un réacteur [et/ou d’accidents de criticité dans plusieurs piscines de refroidissement] » p. 156-7.
« Vendredi 1er avril 2011. Les nouvelles à propos du travail des liquidateurs de la centrale sont alarmantes. Six cent personnes travaillent dans les décombres des réacteurs où l’on ne parle que de radioactivité élevée […] Plusieurs de ces travailleurs ont mené leurs activités sans avoir été équipés de dosimètres […] encore une fois le ministère de la santé décide d’examiner le mode opératoire de la compagnie Tepco. Les travailleurs dorment dans des salles de réunion ou dans les couloirs, s’enveloppant de couvertures contenant du plomb pour limiter l’exposition aux radiations » p. 158. En fait, de nombreux journaux japonais ont rapporté l’activité de mafias japonaises qui recrutent des journaliers et des SDF, parfois de force, pour le compte de Tepco durant cette période. On se doute des procédures de suivi médical de ces « travailleurs » plus que précaires. Entre les méthodes de recrutement des liquidateurs néolibérales ou soviétiques, il y a comme une ressemblance : serait-ce une des caractéristiques principales de toute industrie nucléaire que de s’affranchir ainsi de toute préoccupation de santé publique ?
La cause : Séisme et tsunami
« Une commission gouvernementale d’enquête, présidée par le professeur Yotaro Hatamura, a été constituée par le gouvernement japonais pour étudier la catastrophe de Fukushima dans tous ses détails. Son premier rapport d’étape a été publié le 26 décembre 2011. […] Le président de cette commission révèle que c’est le séisme et non le tsunami résultant qui a causé le désastre » p. 164-5. Mais Tepco, s’appuyant sur une simulation informatique, continue d’affirmer que seul le tsunami est à l’origine de la catastrophe :
« dans l’analyse publiée dans l’édition de septembre du magazine Kagaku (La Science), Mitsuhiko Tanaka [ancien ingénieur nucléaire qui a participé à la conception de l’équipement de pressurisation du R4] critique la simulation informatique conduite par Tepco. [… Pour Tanaka]les temps utilisés dans la simulation informatique pour les changements de niveaux d’eau dans l’équipement principal et [ceux utilisés pour simuler] les changements de pression dans la cuve n’étaient pas ceux enregistrés en temps réel pendant le déroulement de l’accident. Il y a eu tricherie. La simulation de Tepco a été sciemment falsifiée par des données contraires à la réalité : les temps utilisés dans cette simulation diffèrent énormément des temps réels mesurés. Ces derniers mènent à une forte probabilité qu’une partie importante de la tuyauterie ait été endommagée par le tremblement de terre avant que le tsunami n’arrive » p. 172-73. Ce qui est confirmé par le fait connu que seuls les réacteurs sont conçus avec des normes antisismiques importantes.
« Le séisme a endommagé les réacteurs et les circuits. Un signal d’alerte aux radiations s’est déclenché sur le site avant l’arrivée du tsunami [4]. De nombreux témoignages de personnes présentes l’attestent. Le détecteur, réglé sur des taux de radiation élevés, était situé à environ 1,5 km du réacteur N°1 et s’est mis en marche à 15h29, plusieurs minutes avant l’inondation par le tsunami. Ces faits on été connus des autorités qui les ont volontairement passés sous silence » p. 165.
« L’affirmation que seul le tsunami, d’une force exceptionnelle, était responsable du désastre a tout de suite constitué un dogme pour Tepco. En effet, l’hypothèse que le séisme lui-même aurait pu jouer un rôle important, sans le déclenchement du tsunami, aurait suscité une méfiance sévère sur la fiabilité et la sécurité non seulement de Fukushima 1, […] mais sur toutes les centrales de la compagnie. […] Les autorités gouvernementales elles-mêmes ont admis qu’il fallait éviter d’annoncer qu’un tremblement de terre pouvait endommager un réacteur nucléaire. Cela aurait déclenché une vague de méfiance, voire de panique, au Japon, pays doté de cinquante réacteurs nucléaires et sujet à des séismes fréquents » p. 170-71.
Bilan de la catastrophe de Fukushima
1 - « On sait maintenant que deux des trois cœurs ont fondu, deux subissant une fusion totale avec percement des cuves et des soubassements : le melt-through et le melt-out redoutés » p. 159. Sans parler des piscines de refroidissement…
« Les explosions ont entraîné des rejets radioactifs importants. Ces rejets ont d’abord été atmosphériques, puis par écoulement d’eau fortement contaminée [ils ont atteint]le milieu marin et, après percement des cuves et radiers, le sol et les nappes phréatiques. […] Le gouvernement a demandé à Tepco de construire une barrière en ciment sous les réacteurs pour stopper l’effusion du corium qui a atteint les nappes phréatiques et menace l’océan. Tepco a refusé en prétextant la lenteur de la diffusion, le coût de l’opération et le risque de voir sa cotation en Bourse s’effondrer. […] Le 24 mai Junichi Matsumoto, porte parole de Tepco, a confirmé qu’en effet la fusion du cœur s’était produite dans les trois réacteurs [dès le 11 mars]. […]Le 7 juin, le gouvernement le reconnait dans un rapport de 750 pages destiné à l’ONU » p. 168-9.
2 - « Un problème grave est celui de l’eau contaminée qui inonde les bâtiments des réacteurs 1, 2 et 3 jusqu’à 1,5m de hauteur. Elle provient principalement des fuites et des débordements de l’eau de mer injectée par les pompiers [qui] s’écoule dans la mer et s’infiltre dans les sols, polluant la nappe phréatique » p. 159. « Comment se débarrasser de l’eau polluée hautement radioactive qui s’est accumulée dans les bâtiments des réacteurs, les sous-sols et les fossés (environ 100 000 tonnes) » p. 174. « … la contamination du sol, du sous-sol, des nappes phréatiques et, par conséquent, de tout le système de circulation d’eau douce par le césium 137, est unique en son genre. […] cela signifie qu’une fraction notable de l’eau douce peut rester impropre à la consommation comme à l’agriculture pendant deux siècles » p. 174. Des phénomènes de la même ampleur se sont déjà produits à Mayak-Kychtym, Tomsk-7 et Krasnoïarsk-26 en Sibérie. Noter que cette « continuité historique » pourrait aider JL Basdevant à prendre conscience de leur nature …
3 - « Le rejet radioactif en mer (estimé à 27 000 TéraBq par l’IRSN) représente le plus important apport ponctuel de radionucléides artificiels pour le milieu marin jamais observé. Il est vingt fois plus important que l’estimation faite par l’opérateur japonais Tepco, publiée en juin. Dans la globalité du pacifique, cette quantité de césium serait deux fois supérieure aux retombées des essais nucléaires atmosphériques des années 1960 » p. 173.
4 - « On est frappé par le degré d’amateurisme et d’improvisation de l’organisation des secours et des mesures de sécurité face à l’accident et son développement. Cela contraste avec l’attitude légendaire du peuple japonais vis-à-vis des tremblements de terre et des tsunamis. Le fait qu’il n’existe aucun protocole d’intervention bien défini, comme il en existe pour les incendies, les catastrophes ferroviaires ou dans l’industrie chimique, est révélateur. Cette remarque vaut pratiquement pour tous les pays équipés d’installations nucléaires, sans quoi des propositions d’aide auraient été faites » p. 174. Ainsi donc, nous n’avons pas été les seuls à remarquer cette improvisation. La différence, c’est que nous pensons qu’elle est criminelle et devrait être jugée comme telle.
5 - Il est plus qu’incroyable que dans ce bilan JL Basdevant ne dise pas un mot des énormes dangers que recèle la piscine de refroidissement du réacteur N°4, y compris dans la seconde édition du livre. Comme quoi il ne suffit pas d’être scientifique pour être clairvoyant. Mais à ce niveau de myopie, c’est pour le moins une grave faute professionnelle, morale et philosophique.
Conclusions
1 - « C’est une contre-vérité accablante que d’utiliser le désastre imminent du réchauffement climatique pour en justifier un autre [le désastre nucléaire] » p. 189. Voici une remarque que nous ne pouvons qu’approuver, pourvu qu’elle ne soit pas oubliée dans la suite du raisonnement et ... du livre.
2 - [Mettre en place],« tout d’abord, des protections contre le melt-out du corium, qui permettent à celui-ci de se refroidir en s’épanchant latéralement, sur une assise épaisse et de grande étendue latérale. […] Ensuite adapter des dispositifs puissants et autonomes de refroidissement d’urgence en cas de panne des systèmes prévus à cet effet. Ces deux adjonctions, certainement coûteuses aux réacteurs déjà existants constituent un minimum indispensable. Si une raison quelconque empêche de les mener à bien, il faut arrêter le réacteur correspondant et procéder à son démantèlement » p. 194. Chiche ! Nous prenons les paris, sans risque de nous tromper au vu du dernier rapport de l’ASN en ce qui concerne le parc français : cette proposition ne sera suivie d’aucun effet. JLB sera-t-il pour autant aux avant-postes pour demander la fermeture immédiate de tous les réacteurs ? D’autant plus que quelques pages plus haut il écrit : « Notons et c’est important, que le radier, c'est-à-dire la chape de béton sur laquelle repose l’enceinte de confinement de la cuve, a une épaisseur de trois mètres, alors que, sur les REP du parc français, l’épaisseur correspondante n’est que d’un mètre » p. 162-3.
3 - « Le danger grave du nucléaire réside pratiquement entièrement dans la fusion des cœurs ou, de façon équivalente, dans la sécurité et la fiabilité des systèmes de refroidissement et de contrôle éventuel du corium. […] La question des déchets est loin d’être résolue, ni quant à sa technique ni quant à son prix. De façon inexorable, les déchets s’accumulent dans les piscines aux alentours des réacteurs ou dans des dépôts de fûts vitrifiés. […] une façon radicale de supprimer un symptôme est d’en supprimer la cause. La sortie pure et simple du nucléaire est une solution à ce problème. Il apparaît de plus en plus vraisemblable que, pour un temps, (sic) c’est la seule. Elle aura un coût, mais ce coût sera inférieur à celui de la persévérance dans le danger. Nos sociétés ne sont pas mûres pour utiliser l’électronucléaire dans les conditions technologiques actuelles, c’est à dire avec des réacteurs REP ou REB actuellement en service dans le monde » p.191-192. Au-delà de ces rodomontades dont la vraie motivation s’affiche dans les lignes ci-dessous, il faut bien entendre le premier fondement de cette soudaine radicalité : ce sont les sociétés humaines qui ne seraient pas mûres ! Gageons que les chercheurs en « Transhumanités » sauront nous fabriquer des êtres à la mesure des industries nucléaires.
4 – Et voici le second fondement qui pointe le bout du nez : « En France, l’objectif de réduire la part du nucléaire de 75% à grosso modo 50% d’ici à 2025 ou 2030 est parfaitement tenable. Cela inclut, bien entendu, le remplacement d’anciens réacteurs par des réacteurs EPR. Le futur du nucléaire sera, ensuite, beaucoup plus indécis. Il est tout à fait possible […] que le nucléaire s’estompe progressivement. Il est aussi possible qu’après un creux, il reparte de plus belle avec des réacteurs de la génération 4 ou 5, pourquoi pas. Encore une fois : personne ne peut prévoir ce que sera la physique dans soixante ans ! » p. 191. Décidemment, ces scientifiques sont comme ces vieux staliniens qui ne peuvent se résoudre à la chute du mur parce qu’elle met en cause non seulement toute leur vie, mais aussi toutes leurs anciennes valeurs. Rappelons juste à JL Basdevant que le dernier rapport de la cour des comptes permet de comprendre que plus de 225 milliards d’euros 2010 ont été dépensés depuis 1945 pour tenter d’analyser et de circonvenir les dangers recelés par le nucléaire, avec les brillants résultats que l’on connait.
5 - « Un collègue japonais me disait un jour : si EDF et Areva sont tellement sûrs de leurs centrales, pourquoi ne pas en installer une sous la place de la Concorde ? Grâce à la cogénération, cela permettrait d’améliorer considérablement le chauffage urbain à Paris » p. 191. Voilà une remarque judicieuse que l’on aurait aimé entendre de la bouche de nos experts et de nos politiques gaulois !
6 - « Le plus grave est la pénétration de masses radioactives dans les nappes d’eau souterraines et dans la mer à la suite du melt-out. La radioactivité s’épanche dans les nappes phréatiques. L’eau douce, l’eau potable, l’eau de l’agriculture, vont devenir radioactives pendant trois cents ans sur une étendue considérable ! » p. 200. [De plus, Fukushima …] « est la première catastrophe civile qui se soit développée au contact de la mer ! L’évolution et l’issue de cet aspect des choses sont d’une importance primordiale. Cet aspect avait été négligé, on le comprend, dans les bombardements d’Hiroshima et Nagasaki » p. 197. Cette remarque est intéressante car ces deux villes sont situées sur un delta en bord de mer ; c’est un des multiples aspects que les commissions militaires états-uniennes se sont empressées « d’oublier » dans leurs études, dès septembre 1945.
7 - « Au vu des expertises et des témoignages divers dont nous avons parlé, il est malheureusement probable que le maintien du parc nucléaire japonais dans l’état actuel de sa technologie a de fortes chances de transformer le pays en un vaste marécage radioactif avant la fin du siècle » p. 184. On aurait aimé que JL Basdevant en tire toutes les conséquences et sur tous les plans car tout ceci ne l’empêche pas de continuer à rêver, non pas au bonheur de l’humanité, ni à la manière d’éviter les catastrophes à venir, mais plutôt à la génération IV et V des réacteurs nucléaires, à la maîtrise de la fusion thermonucléaire (chapitre X) et à la manière d’en faire bénéficier le tiers-monde (p. 198). Les professeurs Folamour ont ceci de commun avec les vieux staliniens que le monde peut bien s’écrouler, ils continueront de penser de la même manière. Peut-on leur rappeler ce que disait un scientifique un peu plus philosophe : on ne résout pas un ancien problème avec de vieux arguments. C’est la notion même d’énergie, comme vision prédatrice d’un monde fini qu’il faudrait qu’ils commencent à remettre en cause, et en conséquence la notion de croissance illimitée [5].
Jean-Marc Royer, juin 2012
Les deux meilleurs sites francophones sur le climat :
http://www.les-crises.fr/le-rechauffement-climatique/ par Olivier Berruyer
http://www.manicore.com/documentation/serre/index.html par Jean-Marc Jancovici
http://www.les-crises.fr/le-rechauffement-climatique/ par Olivier Berruyer
http://www.manicore.com/documentation/serre/index.html par Jean-Marc Jancovici
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Re: Anti-nucléaires vs. pro-nucléaires
Le commentaire suivant donne quelques éléments..
@+
Enfin une gaffe que pourrait éviter un élève de terminal et qui renvoie JLB dans ses buts..
@+
@+
En sus on peut noter que JLB parle d'une possible explosion "thermonucléaire" sur Tchernobyl.. Thermonucléaire c'est de la fusion, de la bombe "H". >Mais il ne dit pas d'où il aurait pu sortir le mélanger D+T nécessaire à une fusion..Après avoir lu le livre voilà une réponse : lorsqu'on ne maîtrise pas
le refroidissement à l'arrêt, le cycle du combustible et d'autres
choses, on évite de critiquer le nuc.
Bon maintenant il faut aller voir le médiateur de Radio France
http://www.energie-gouv.fr/spip.php?article104
QUI CONTRA NOS ?
Lorsque France Culture invente un spécialiste du nucléaire et le
présente comme antinucléaire
vendredi 29 juin 2012,
Encore une incompétence de cette radio que nous avions déjà épinglée.
Le 25 juin 2012, Stephane Deligeorges accueille comme invité dans son
émission Continent Sciences,Jean-Louis Basdevant. Celui-ci, dans la
seconde édition de son livre : Maîtriser le nucléaire, a ôté le point
d’interrogation qui suivait sortir du nucléaire. Il est probable que
sans cette modification, il n’aurait pas été invité.
L’auteur est présenté comme un éminent physicien, Jean-Louis Basdevant
est en effet un ancien élève de l’école Normale Supérieure et il fut
par la suite, professeur de mécanique quantique à l’École
Polytechnique de 1975 à 2005. Après Fukushima, il avoue avoir passé 9
mois à étudier le nucléaire et en être sorti épuisé. La mécanique
quantique est une partie spécifique de la physique, un peu abstraite,
indépendante des sciences nucléaires qui requièrent de la neutronique,
l’étude des transferts thermiques et des matériaux. Jean-Louis
Basdevant va-t-il apporter un regard neuf ? On pense alors que Monique
Séné ne sera plus seule, que l’on va pouvoir entrer dans les débats de
fond avec quelqu’un de sérieux.
Mais, après avoir lu son livre, le responsable de l’émission aurait dû
remarquer que Jean-Louis Basdevant n’a fait que recopier des sources
secondaires. L’auteur n’a présenté aucun calcul personnel de criticité
ou de transfert thermiques. Son livre est une description simplifiée
du nucléaire, une sorte de le nucléaire pour les nuls. Un livre
clairement écrit qui reprend parfois des informations antinucléaires,
comme par exemple le testament Legassov qu’il va chercher dans le site
très critiquable : www.dissident-media.org. Et tout cela sans aucune
analyse. Avec les deux calculs que nous livrerons plus bas, il y aura
plus d’analyse personnelle que dans tout le livre.
Lorsqu’un spécialiste de la mécanique découvre l’accident de dimensionnement.
Jean-Louis Basdevant rencontre le problème psychologique que partagent
nombre de nos contemporains, baignés dans le discours antinucléaire :
il craint l’accident qui pourrait arriver sur un de nos réacteurs : la
fusion de coeur. Il n’hésite pas à noircir le tableau : à Fukushima,
le corium aurait percé le radier : pourtant l’arrêt à froid a été
établi dès décembre 2011. La nappe phréatique serait contaminée sur 10
000 km2 ; par quels isotopes ? de combien de becquerels ? On ne le
saura pas. Pourtant, si cela était vrai, on devrait avoir mesuré
quelque chose dans l’eau du robinet à une centaine de kilomètres de
Fukushima.
Pas de panique
Jean-Louis Basdevant s’inquiète de l’épaisseur des radiers, en
particulier de ceux de la centrale de Fessenheim. c’est en effet un
point sensible. Alors qu’il rééditait son livre, on savait dès février
2012, qu’il était prévu d’ajouter 50 cm au radier de cette centrale
pour que le corium puisse s’étaler sur 80 m2. Or sur 80 m2 un corps
noir à 1700°C peut évacuer 70 MW par rayonnement, une valeur
supérieure à la puissance résiduelle.
Où l’on voit que JLB n’est pas un spécialiste.
Pour quiconque s’intéresse un peu nucléaire, les problèmes de sécurité
sont primordiaux et comme le fait remarquer Jean-Louis Basdevant la
source possible d’un accident est le défaut de refroidissement. Voilà
comme il présente le besoin de refroidissement page 105 : 17 m3 par
seconde.
Maintenant observons la puissance à évacuer sur la majorité de nos
réacteur : 200 MW à l’arrêt, 40 MW au bout d’une heure et 12 MW au
bout de 8 jours. En injectant de l’eau à 20°C et en ressortant de
l’eau du circuit primaire à 300°C (150 bars), l’enthalpie massique
décroît alors de 1300kJ/kg et il faut respectivement 150 kg/s, 30 kg/s
et 10 kg/s.
Jean-Louis Basdevant a donc surestimé la difficulté du refroidissement
à l’arrêt d’un facteur 100 à 1000. Et encore, même si les circuits de
refroidissement à l’arrêt étaient inopérants, comme ce fut le cas au
Blayais, il serait encore possible de refroidir le coeur par les
générateurs de vapeurs, l’eau du circuit primaire s’y écoule dans le
sens de la convection naturelle.
On passe donc d’une valeur énnnnnorme à une valeur que l’on peut
envisager en toute circonstance, les centrales disposant de réserves
d’eau de l’ordre de 1000 m3 pour les circuits de refroidissement à
l’arrêt et sans prendre en compte, le refroidissement possible par les
générateurs de vapeur.
Contrairement à ce qu’a laisser penser le présentateur, malgré le
sous-titre de son livre : « sortir du nucléaire après Fukushima »
Jean-Louis Basdevant n’est pas pas favorable à une sortie du
nucléaire, il souhaiterait passer à la génération suivante de
réacteurs. Seulement ce qu’a oublié ce “spécialiste”, c’est qu’il faut
accumuler de l’uranium 233 à l’aide des réacteurs actuels pour lancer
la génération suivante ou des réacteurs CANDU pour produire le tritium
nécessaire aux réacteurs de fusion.
Enfin Jean-Louis Basdevant semble inconscient des conséquences d’un
abandon des réacteurs actuels, qui entraînerait comme nous l’avons
expliqué sur ce site, un surcoût supérieur à 750 milliards d’euros.
Surcoût qui nous ferait basculer en chaos économique dans la crise
pétrolière dans laquelle nous sommes entrés, accompagné de l’émission
de plusieurs milliards de tonnes de CO2.
Peut-on se permettre d’exprimer une crainte sur les réacteurs actuels
sans comprendre leur refroidissement ? Peut-on écrire une critique du
nucléaire actuels sans prendre envisager les conséquences
socio-économiques de leur éventuelle fermeture ?
Et pour couronner le tout, une la radio valide l’incompétence et
exploite le sous-titre « sortir du nucléaire », même s’il ne
représente pas la pensée exacte de l’auteur.
Après l’affaire des trains du nucléaire, cette émission traduit une
nouvelle fois la défaite intellectuelle des médias de la pensée unique
: Sécurité renforcée des réacteurs existants, réacteurs à sûreté
passive, incinérateurs pilotés par des fasiceaux de particules,
réacteurs à neutrons rapides, retraitement vitrification stockage
géologique profond, extraction de l’uranium de l’eau de mer, thorium,
etc...
Enfin une gaffe que pourrait éviter un élève de terminal et qui renvoie JLB dans ses buts..
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Re: Anti-nucléaires vs. pro-nucléaires
qqs convaincus sur le nuke :
http://www.nuclearpowerdaily.com/report ... t_999.html
http://www.nuclearpowerdaily.com/report ... t_999.html
L'Homme succombera tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. ( Jean Henri Fabre / Souvenirs Entomologiques)
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[Nuke Génération 4] Le projet de réacteur ASTRID
Ohohoh...Herv12 a écrit :Les japonais ont toujours été bien meilleurs en appareil photo qu'en nucléaire, l'actualité récente ne semble pas beaucoup changer cet état de faits...

C'est vrai que les appareils photos nippons sont très bons.

Cependant, les centrales de Fukushima étaient plutôt bien construites (sur le plan sismique). Mais sur des bouilloires turbulentes, dès que l'on perd le refroidissement, la puissance thermique résiduelle détruit les installations, quand bien même la réaction en chaîne est arrêtée, et particulièrement avec du MOX (mais le UOX n'est pas bon non plus).
Les Français étaient à deux doigts de la même situation au Blayais avec une toute petite vague en comparaison du tsunami nippon qui a rendu inopérant le refroidissement du coeur...
Source : Sud Ouest 5 janvier 2000 via Dissident MédiaLes tranches 1 et 2 de la centrale nucléaire du Blayais, à l'arrêt depuis la tempête des 27 et 28 décembre derniers [1999], sont passées très près d'un véritable scénario catastrophe, et elles vont vraisemblablement devoir être déchargées de leur combustible, le temps que d'importantes réparations soient effectuées sur le site.
En effet, l'inondation d'une bonne partie des bâtiments a successivement mis hors d'usage plusieurs installations de sauvegarde, comme le circuit d'injection de sécurité (RIS), qui permet de rétablir le niveau du circuit primaire, et l'EAS (aspersion de l'enceinte), qui permet de faire baisser la température à l'intérieur du bâtiment réacteur en cas d'accident.
Quand ce fut au tour, à 8 h 23, le matin du 28 décembre, de la moitié des pompes du circuit SEC (eau brute de sauvegarde), qui prélève l'eau en Gironde, la situation est devenue très grave.
C'est le SEC qui assure en effet le refroidissement de l'ensemble, par l'intermédiaire d'autres circuits, et la sûreté de la tranche n° 1 ne tenait plus qu'à deux pompes, justifiant le déclenchement d'un plan d'urgence interne.
Finalement, ça s'est bien passé chez les Bordelais car les dernières pompes de refroidissement ont tenu...
Mais on ne perçoit pas bien l'ampleur de la catastrophe qui aurait pu avoir lieu : tout l'estuaire de la Gironde, Bordeaux inhabitable... J'appelle à une certaine humilité. La France joue tous les jours avec le feu nucléaire, et se réjouit hâtivement de ne pas s'être trop brûlée pour l'instant, bercée par la douce illusion des kWh bon marché.
Sinon, la grande erreur technique des nippons est de ne pas avoir construit leur centrale à 20 m de haut, quitte à pomper l'eau de mer... en gardant leur motopompes Diesel de secours bien au sec. Quand ils avaient 900 MWelec, ils ne voulaient pas pomper... maintenant, ils n'ont plus 900 MW et ils pompent l'eau de mer pour des raisons fort différentes.
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Re: [Nuke Génération 4] Le projet de réacteur ASTRID
Il faut aussi savoir que le Blayais , outre les possibilité d' une marrée irrascible , est le receptacle d' un énorme bassin versant : Une pluviosité importante (charente , dordogne ) alliée a une période de fonte des neiges (garonne + dordogne) seraienr une cata assurée en cas de marrée haute de bon niveau .Remundo a écrit : Les Français étaient à deux doigts de la même situation au Blayais avec une toute petite vague en comparaison du tsunami nippon qui a rendu inopérant le refroidissement du coeur...Source : Sud Ouest 5 janvier 2000 via Dissident MédiaLes tranches 1 et 2 de la centrale nucléaire du Blayais, à l'arrêt depuis la tempête des 27 et 28 décembre derniers [1999], sont passées très près d'un véritable scénario catastrophe, et elles vont vraisemblablement devoir être déchargées de leur combustible, le temps que d'importantes réparations soient effectuées sur le site.
En effet, l'inondation d'une bonne partie des bâtiments a successivement mis hors d'usage plusieurs installations de sauvegarde, comme le circuit d'injection de sécurité (RIS), qui permet de rétablir le niveau du circuit primaire, et l'EAS (aspersion de l'enceinte), qui permet de faire baisser la température à l'intérieur du bâtiment réacteur en cas d'accident.
Quand ce fut au tour, à 8 h 23, le matin du 28 décembre, de la moitié des pompes du circuit SEC (eau brute de sauvegarde), qui prélève l'eau en Gironde, la situation est devenue très grave.
C'est le SEC qui assure en effet le refroidissement de l'ensemble, par l'intermédiaire d'autres circuits, et la sûreté de la tranche n° 1 ne tenait plus qu'à deux pompes, justifiant le déclenchement d'un plan d'urgence interne.
Finalement, ça s'est bien passé chez les Bordelais car les dernières pompes de refroidissement ont tenu...
Mais on ne perçoit pas bien l'ampleur de la catastrophe qui aurait pu avoir lieu : tout l'estuaire de la Gironde, Bordeaux inhabitable... .
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Re: [Nuke Génération 4] Le projet de réacteur ASTRID
@ Remundo
Reconnaissez tout de même qu'ils ont réussi à tomber (et perdu) une pièce de manutention de 3 tonnes dans le bain de sodium! A ma connaissance on a rien eu de pareil sur nos trois 4G.
Reconnaissez tout de même qu'ils ont réussi à tomber (et perdu) une pièce de manutention de 3 tonnes dans le bain de sodium! A ma connaissance on a rien eu de pareil sur nos trois 4G.
On n'est pas sur le bon fil pour en débattre, mais la perte des deux autres pompes n'aurait pas forcement engendré de catastrophe, contrairement à ce que vous affirmez. Il y a encore un paquet de mesures (qu'il est beaucoup plus facile à mettre en œuvre sur un REP que sur un REB) qui peuvent être prises pour contenir le problème.Remundo a écrit :Finalement, ça s'est bien passé chez les Bordelais car les dernières pompes de refroidissement ont tenu...
Mais on ne perçoit pas bien l'ampleur de la catastrophe qui aurait pu avoir lieu : tout l'estuaire de la Gironde, Bordeaux inhabitable... .
Ces évènements sont souvent prévisibles et laissent de temps de se préparer. L'incident de Fort Calhoun n'a finalement pas causé de gros problèmes.Kercoz a écrit :Il faut aussi savoir que le Blayais , outre les possibilité d' une marrée irrascible , est le receptacle d' un énorme bassin versant : Une pluviosité importante (charente , dordogne ) alliée a une période de fonte des neiges (garonne + dordogne) seraienr une cata assurée en cas de marrée haute de bon niveau .
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Re: [Nuke Génération 4] Le projet de réacteur ASTRID
Bien sur tout est sous contrôle.Ces évènements sont souvent prévisibles et laissent de temps de se préparer. L'incident de Fort Calhoun n'a finalement pas causé de gros problèmes.

](./images/smilies/eusa_wall.gif)
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Re: [Nuke Génération 4] Le projet de réacteur ASTRID
Dans ce cas appliquons aussi la sagesse aux autres domaines: comme un avion peut de toute façon lui aussi s'écraser, on ne doit pas faire d'avion non plus, et allons plus loin dans ce raisonnement, ... pas de train, de voiture, de médecine...Bien sur tout est sous contrôle. Le problème est qu'il suffit d'une fois ou les prévisions ne coïncide pas avec la réalité, une fois ou la malchance et l'incompétence se rejoigne pour que la catastrophe soit là. La sagesse quand on ne maitrise pas les conséquences de ses erreurs c'est de s'abstenir.
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Re: [Nuke Génération 4] Le projet de réacteur ASTRID
11 000 morts par an par maladies nosocomiales en France ( chiffre 2006).nemo a écrit : ..... Le problème est qu'il suffit d'une fois ou les prévisions ne coïncide pas avec la réalité, une fois ou la malchance et l'incompétence se rejoigne pour que la .....
Alors surtout évitez les hopitaux.
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Re: [Nuke Génération 4] Le projet de réacteur ASTRID
Hum pas vraiment un risque industriel mais en effet le nombre de victime de la médecine moderne ne me parait pas vraiment un détail. La grande différence c'est que si je ne veux pas mettre les pieds dans un hosto on m'y oblige pas (encore que!). Je suis pas non plus obligé de prendre l'avion (mais je subit tout de même la pollution qui va avec). Par contre on m'a pas demandé mon avis quand on a construit les centrales. Je subit là un risque que j'ai pas choisis. Risque pris par des gens qui pensent (à tort ou à raison) que si le pire se produit ils ne le subiront pas, leur fortune, leur relation les protègent (pensent-ils). Ce que je dis là ne vise pas "les experts" qui sont sans doute convaincu que "tout est sous contrôle", la connerie n'ayant guère de limite.energy_isere a écrit :11 000 morts par an par maladies nosocomiales en France ( chiffre 2006).nemo a écrit : ..... Le problème est qu'il suffit d'une fois ou les prévisions ne coïncide pas avec la réalité, une fois ou la malchance et l'incompétence se rejoigne pour que la .....
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Re: [Nuke Génération 4] Le projet de réacteur ASTRID
Mais à une époque pas si lointaine ça, cela ne vous faisait ni chaud ni froid d'envoyer des mineurs de charbon par le fond rien qu'en appuyant sur un interrupteur électrique... ça ne vous concernait pas... c'était loin de vous..nemo a écrit : .../...
Par contre on m'a pas demandé mon avis quand on a construit les centrales. Je subit là un risque que j'ai pas choisis. Risque pris par des gens qui pensent (à tort ou à raison) que si le pire se produit ils ne le subiront pas, leur fortune, leur relation les protègent (pensent-ils). Ce que je dis là ne vise pas "les experts" qui sont sans doute convaincu que "tout est sous contrôle", la connerie n'ayant guère de limite.
Maintenant le risque assujetti n'a plus la même "assiette" comme dirait un inspecteur des impôts.. le risque est mieux partagé d'une part et réduit d'autre part. Faîtes le compte des morts et blessés du nucléaire en France depuis 1945 et ceux du charbon pour la même période. En dehors des grands drames comme Courrières (1906), Marcinelle, il y en a eu bien d'autres.. cela a été l'effroi à chaque fois, mais il semble que l'on oublie vite; on peut additionner les silicosés...
Mais le fait de ne pas sortir de chez soi, de ne pas prendre sa voiture, de ne pas prendre l'avion, c'est penser que l'on ne prend aucun risque.. de rester dans "l'espace sacré de la famille".. un "espace sacré" se veut "fermé", comme les cimetières, le jugement de Dieu qui se passait dans un "champ clos", les cloîtres..etc... Sauf que tout cela est bien gentil mais l'on oublie les "accidents domestiques".
Il doit y avoir (de mémoire) en France dans les 19000 morts par an d'accidents domestiques (bien plus que les accidents de voitures maintenant):
- la glissade dans la baignoire.
- le feu domestique.
- les chutes diverses et variées dans les escaliers ou pas escalier d'ailleurs.
.../...
Sans oublier bien sûr l'électrocution avec le bon 240 volts (qui doit intervenir toujours de mémoire pour un peu plus d'un millier..)
Mais lorsque vous écrivez:
Assertion absolument honteuse. Allez en parler à un expert qui s'est pris 20 000 mSv dans sa carrière!!!Risque pris par des gens qui pensent (à tort ou à raison) que si le pire se produit ils ne le subiront pas, leur fortune, leur relation les protègent (pensent-ils)
Je vous mets ici http://dl.free.fr/mculIs6rB un document EDF (de 2010) à charger qui fait le point rapide des enseignements de Rhapsodie, Phénix / SPX et des généralités sur le projet ASTRID. Fortement éducatif..
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Re: [Nuke Génération 4] Le projet de réacteur ASTRID
Considérant que 78% est d'origine nucléaire, ça nous fait 780 morts par cette forme d'énergieSans oublier bien sûr l'électrocution avec le bon 240 volts (qui doit intervenir toujours de mémoire pour un peu plus d'un millier..)

Plus sérieusement, je crois que les chiffres sont beaucoup moins élevés. Lorsque j'ai passé l'habilitation, il me semble qu'ils parlaient de quelques dizaines.
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Re: [Nuke Génération 4] Le projet de réacteur ASTRID
Vous devez être dans le "vrai" quoique pour le total des accidents mortels dans "l'espace sacré de la famille" là où l'on est virtuellement "intouchable" je n'étais pas loin de la vérité:Herv12 a écrit :Considérant que 78% est d'origine nucléaire, ça nous fait 780 morts par cette forme d'énergieSans oublier bien sûr l'électrocution avec le bon 240 volts (qui doit intervenir toujours de mémoire pour un peu plus d'un millier..)![]()
Plus sérieusement, je crois que les chiffres sont beaucoup moins élevés. Lorsque j'ai passé l'habilitation, il me semble qu'ils parlaient de quelques dizaines.
http://www.lemonde.fr/societe/article/2 ... _3224.html
Mais le tout est de savoir comment l'on classe les incendies d'origine électrique.. A ce propos il faut souligner les dangers du sensé très inoffensif TBT (12V-24V) dont l'utiloisation pour l'éclairage entraine facilement des courants très élevés de l'ordre de plusieurs dizaines d'ampères, et dont bien souvent la protection ne sait pas détecter un court circuit.. et ça chauffe très vite..On ne se fera pas électrocuté.. mais l'incendie..
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